jeudi 31 janvier 2013

John Perkins est l'invité d'Abby Martin (Agoravox/Truth Info)

John Perkins est l'invité d'Abby Martin

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Par agoravox.tv le 29/01/2013 à 09:07 Voir l'article
John Perkins auteur du best-seller "Confession d'un assassin financier" est l'invité d'Abby Martin sur RT et explique comment l'empire travaille à son extension.
 

Le Qatargate va-t-il faire perdre le mondial 2022 au Qatar ? (MediaBeNews)

The untouchables" : Les banquiers sont plus égaux que les autres...(Les mots ont un sens)

The untouchables" : Les banquiers sont plus égaux que les autres...
"The untouchables", le reportage de la chaîne publique américaine PBS pose la question à mille milliards de dollars : pourquoi aucun responsable de la crise financière n'a encore été trainé en justice ?
Untouchables : le théorème du too-big-to-jail
Pourtant, les preuves de malversations en tous genres ne manquent pas. Un indice, cette interview du procureur général adjoint du ministère de la justice US, Lanny Breuer, en charge des affaires criminelles (transcript via zerohedge) :
- Martin Smith (réalisateur) : Vous avez fait un discours devant le Barreau de New York. Et dans ce discours, vous avez dit que la crainte des conséquences de poursuites judiciaires impliquant une grande institution financière vous faisait perdre le sommeil.
- Lanny Breuer: Oui.
- Martin Smith: Est-ce vraiment le travail d'un procureur, de se soucier d'autre chose que de rechercher la justice ?
- Lanny Breuer: Eh bien, je pense que je suis à la recherche de la justice. Et je pense que l'entière responsabilité de ce ministère est de rechercher la justice. Mais sur des cas concrets, je pense - comme tous les procureurs du pays - étant responsables, que nous devons discuter avec les régulateurs et avec les experts, parce que si je porte plainte contre l'institution A, cette plainte peut engendrer de grosses conséquences économiques [...] c'est un facteur que nous devons connaître et comprendre.
Pour résumer, avant de formuler une accusation criminelle contre une personne, physique ou morale, il faut s'assurer que sa mise en cause n'aura pas de conséquences déstabilisantes pour l'économie ! C'est propre, c'est net...
Un théorème mis à exécution à moult reprises : pour les banquiers responsables de la crise financière, mais aussi pour l'affaire de blanchiment d'argent sale par HSBC, ou encore par la CEJ qui a joyeusement couvert les collusions entre la BCE et Goldman Sachs, etc.
Selon que vous serez puissant ou misérable...
 

Italie : la mafia dans l’ombre d’un projet TGV (Basta!)

Corruption

Italie : la mafia dans l’ombre d’un projet TGV

Par Sophie Chapelle (30 janvier 2013)
« On n’a qu’à mettre des matériaux de mauvaise qualité, de toute façon là-dessous personne n’y verra rien ». C’est sur la base d’écoutes téléphoniques menées par le Parquet que le creusement d’un tunnel de 7 km pour un train à grande vitesse sous la ville de Florence, en Italie, a été stoppé le 17 janvier. Trente-six personnes sont mises en examen sous sept chefs d’inculpation, dont escroquerie, trafic d’influence, trafic de déchets illicites et association de malfaiteurs. Le parquet de Florence a fait apparaître des liens entre les entreprises engagées par les Ferrovie dello Stato (Chemins de fer italiens) et la camorra, la branche napolitaine de la mafia.
Les pollutions environnementales sont pointées du doigt, les entreprises engagées étant accusées d’avoir déversé des boues dans les nappes phréatiques ou de les avoir dispersées en décharges illégales. Plusieurs problèmes de sécurité sont aussi constatés. Depuis des mois, les enseignants du lycée Otonne Rosai, dans le périmètre du chantier, dénoncent des failles et des affaissement structurels du bâtiment. Le matériau de revêtement du tunnel ne serait pas non plus conforme aux paramètres européens anti-incendie fixés après la tragédie du tunnel du Mont Blanc.
Malgré ce scandale, le gouverneur de Toscane, la direction des Ferrovie dello Stato et le maire de Florence insistent sur le caractère indiscutable du projet. Le Comité anti-TGV de Florence demande leur démission. Les opposants au projet réclament le réexamen du projet alternatif de traversée en surface, rédigé par des techniciens et des urbanistes. « Ce projet alternatif permettrait d’économiser les trois quarts des investissements indispensables à la rénovation des transports publics locaux, actuellement en piteux état », soulignent-ils. Espérons que la mafia ne cherchera pas aussi à faire du business avec le projet de LGV Lyon-Turin.
Source : Reporterre

Goldman Sachs conseille une baisse générale des salaires de 30 % en France (Le journal du siècle)

Goldman Sachs conseille une baisse générale des salaires de 30 % en France

Huw Pill
Interrogé par le Huffington Post sur une éventuelle solution pour sortir la France de la crise financière, Huw Pill, économiste en chef de Goldman Sachs en Europe, répond qu’il faudrait baisser la « moyenne salariale d’environ un tiers », précisant toute de même que ce serait « politiquement impossible à imposer ».
Si cette proposition est appliquée, le salaire minimum équivaudrait à un peu moins de 1 000 € par mois alors que dans le même temps, on parle de centaines de millions de dollars de bonus chez les actionnaires de Goldman Sachs en 2012.
Le PDG Lloyd Blankfein, lui, a vu sa propre rémunération augmenter de près de 15 % en 2011, atteignant la somme de 16,2 millions de dollars sur l’année.
Le deuxième volet de la politique miracle à appliquer, d’après l’économiste consiste à « déplacer l’emprise de l’Etat vers le secteur privé. » Car le problème « chronique » de la France serait « incarné par un secteur public bien trop important » ayant pour conséquence une faible exportation. Donc « un manque de compétitivité et des déséquilibres dans ses comptes ».
Mais l’économiste se veut également rassurant, au niveau européen : grâce à ses plans d’économie, l’Union devrait voir « une porte de sortie » de la crise d’ici 2015.

mercredi 30 janvier 2013

Olafur Ragnar Grimsson: « nous avons laissé les banques faire faillite »(Info libre)

Olafur Ragnar Grimsson: « nous avons laissé les banques faire faillite »


Olafur Ragnar Grimsson, président de l’Islande est interviewé en marge de la conférence de Davos à propos du renouveau de l’économie Islandaise. Son programme a été simple: laisser les banques faire faillite, investir dans l’innovation et la haute technologie.
 

La grève incompréhensible et injustifiée des instituteurs parisiens ? (Acrimed)

La grève incompréhensible et injustifiée des instituteurs parisiens

par Olivier Poche, le 30 janvier 2013
Mardi 22 janvier, les instituteurs parisiens se sont massivement mis en grève et ont défilé contre le projet de loi pour la « Refondation de l’école », présenté le lendemain au Conseil des ministres. Si le mauvais traitement médiatique que les grévistes ont eu à subir a été d’inégale gravité [1], la tonalité d’ensemble laisse à penser que l’alternance n’a rien enlevé aux grands médias de leur goût pour « La Réforme », de leur dégoût pour ceux qui La refusent, ni surtout de leur capacité à donner des leçons en lieu et place d’informations.

Certes, qui aurait eu le loisir, l’envie et la patience de tout lire, tout écouter et tout voir de ce que journaux, radios et télés ont pu dire de cette grève serait sans doute parvenu à se forger une vision d’ensemble et à recueillir des informations détaillées sur ses tenants et aboutissants… Il n’en demeure pas moins qu’un « citoyen lambda », se contentant d’un ou deux médias pour s’informer sur la réforme proposée, la concertation qui l’a précédée, et la mobilisation des instituteurs qu’elle a entraînée, n’en retirera bien souvent qu’une vision tronquée et incompréhensible, fustigeant les grévistes – et s’exprimant, comme il se doit, dans cette langue automatique du journalisme par temps de grève, que nous connaissons malheureusement si bien.
« Incompréhensible » : c’est un des leitmotiv éditocratiques devant la mobilisation des instituteurs parisiens, dont le caractère massif pouvait en effet surprendre. D’ailleurs, on interroge parfois les lecteurs pour savoir s’ils partagent cette perplexité [2] :

Certes, c’est précisément le rôle des médias de rendre compréhensible ce qui ne l’est pas au premier abord, et il pourrait y avoir là une sorte de défi, stimulant, pour des journalistes tentés de faire leur métier, en présentant le dossier dans toute sa complexité, le détail du projet de loi comme les arguments et les revendications de ceux qui s’y opposent… Mais, sans surprise, dans les principaux médias on a plutôt eu droit à des présentations parcellaires et biaisées. Quelques aperçus sur le meilleur du pire.
Sur Europe 1, « on est un peu perdu »
Mardi 22 janvier, dans « Europe 1 midi », le journal de la mi-journée, 4 min 30 (sur 25 min) sont consacrées au mouvement de grève, score honorable, même si le Mercaptan échappé de l’usine rouennaise bénéficiera de deux minutes supplémentaires. Le problème, c’est qu’en 4’30, on n’apprendra pas grand chose.
C’est d’abord Marion Calais qui propose un résumé très personnel du mot d’ordre des manifestants : « ils dénoncent le retour de la semaine de 4 jours et demi en primaire ». Cette « dénonciation » n’existe que dans l’esprit de M. Calais (et nombre de ses confrères), mais qu’importe ! Elle se tourne alors logiquement vers « Fabien Cazeaux franchement on est un peu perdu, il y a eu une concertation sur cette réforme, tout le monde a discuté, alors qu’est ce qui cloche d’un coup, aujourd’hui ? ». Et Fabien Cazeaux de proposer un « décryptage » (sic), en 45 secondes chrono, dont voici l’essentiel :
« Et bien c’est le passage à l’acte qui pose problème […] l’objectif c’est d’alléger la journée des écoliers, tout le monde était d’accord là-dessus […] mais du coup qu’est-ce qu’on fait faire aux enfants en dehors des cours, ça c’est au cœur de la grève des enseignants parisiens aujourd’hui, alors que justement Paris est particulièrement bien doté en termes d’équipements de culture, de loisirs. A Paris et ailleurs, il y a aussi la question de la formation des animateurs qui prendront en charge les enfants qui se pose. Enfin des questions de gros sous, à la fois pour les syndicats […] les mairies quant à elles s’alarment du coût […] »
Un « décryptage », donc, qui est d’abord une série de questions. Et comme « on est un peu perdu », on invite Pauline Leclerc, secrétaire académique du SE-UNSA Paris… pour les lui poser et tenter d’y voir plus clair ? Pas exactement…
C’est Patrick Roger qui attaque : « Alors franchement pendant la concertation, on a entendu un “oui” certain à la réforme, maintenant c’est “non” comme le disait Fabien Cazeaux à l’instant. Est-ce que vous n’êtes pas en train de vous battre pour obtenir des compensations à ce mercredi supplémentaire – travaillé, hein ! »
En clair : « franchement », vous n’avez pas l’air de savoir ce que vous voulez – à part de l’argent, non ? Et quand Pauline Leclerc répond que la concertation portait sur le fond, « les programmes, la manière dont on enseigne, etc. Là on a une réponse sur la forme, avec “ben ça ira mieux avec 4 jours et demi” », Marion Calais la coupe pour lui asséner une objection de bon sens, qui montre malheureusement qu’elle n’a rien compris – ou rien écouté : « Mais alors est-ce que la concertation c’était pas le moment d’exprimer vos doutes sur la forme, plutôt qu’après, une fois que le décret a été présenté ? »
En clair : même si vous savez ce que vous voulez, de toute façon c’est trop tard. Quant aux deux dernières questions, toutes deux dues à Patrick Roger, elles se passent de commentaires :
« Alors si vous aviez Vincent Peillon, là, en face de vous, que lui diriez-vous en deux mots ? »
« D’un mot encore, Pauline Leclerc, on a entendu des écoliers ce matin sur Europe 1, dans des écoles primaires à Paris, qui rapportaient ce que leur avaient dit des profs en disant “le mercredi c’est nul, on va plus travailler, etc.”, c’est normal de donner son avis comme ça quand on est instit’ ? »
Et quand on est le journaliste titulaire de la tranche 11h30-13h sur une grande radio nationale, c’est « normal » de poser ce genre de questions ?
L’Express a tout compris : cette grève est « injustifiée »
La veille de la journée de mobilisation, c’est L’Express qui se distingue par un petit chef d’œuvre. Sobrement intitulé : « Rythmes scolaires : pourquoi la grève des enseignants parisiens est injustifiée », l’article propose un argumentaire contre « une grève dont les mots d’ordre sont difficilement compréhensibles ». Et s’ils sont difficiles à comprendre, ce n’est pas parce que bien peu de médias se donnent la peine de les expliquer, mais parce qu’elle est injustifiable. C’est du moins ce que prétend démontrer l’article, en trois points, déclinés avec un aplomb ministériel : D’abord « la concertation a eu lieu », ensuite cette « réforme répond aux revendications des syndicats »sic : on comprend l’incompréhension générale ! – et enfin « l’argument avancé par les grévistes de l’allongement de leur temps de travail, sans contrepartie » n’a pas lieu d’être, puisque « le temps de travail des enseignants de primaire reste fixé à 24 heures par semaine ». Alors, où est le problème ?
Le problème est que la teneur en information de ce genre d’article est à peu près nulle : suite d’assertions péremptoires qui sont autant de points de vue et de prises de positions, cet article est un éditorial, qui gagnerait, au moins, à être signalé comme tel.
Le triomphe du Monde
Mais quand on lit l’éditorial du Monde, on se demande si l’on ne préfère pas encore l’éditorial masqué de L’Express. Dans l’éditorial du Monde, on exprime sans fard, sans scrupule et sans retenue son soutien rituel à La Réforme, et sa détestation, non moins automatique, des opposants, corporatistes et privilégiés. Ce jour-là, le titre est tout en nuance : « L’école, ou le triomphe du corporatisme ».
L’argumentaire est simple, bien qu’un peu bancal, sans doute à cause d’un enthousiasme réformiste mal maîtrisé : « tout le monde ou presque » est d’accord pour réformer les rythmes scolaires. La réforme Peillon a « rouvert le dossier », mais la « révolution » annoncée n’aura pas lieu, puisqu’il se contente de raccourcir les journées d’une « demi-heure », sans toucher à la durée de l’année scolaire. On croit comprendre que Le Monde va critiquer cette pseudo-réforme qui accouche d’une souris, mais non : les instituteurs se mettant en grève, craignant « de perdre dans l’affaire un privilège qui remonte à la monarchie de Juillet », et tentant par ailleurs « d’entraîner les parents dans leur combat », la sentence du Monde tombe, implacable : « Ce corporatisme étriqué est lamentable. » [3]
Pour appuyer ce verdict, on trouve en page intérieure deux articles : le premier fait le point sur la contestation parisienne, en offrant généreusement un paragraphe (10% de l’article) aux arguments des grévistes… avant d’y répondre lui-même !
Une « remise à plat » ? Elle a déjà eu lieu, semble-t-il, au moins à deux reprises ces dernières années […] « Pas d’apport démontré pour les élèves ? » Si un sujet fait consensus parmi les spécialistes, c’est bien la nécessité de mettre un terme à la semaine de 4 jours...
Le second, qui se présente comme une « analyse », se penche sur la stratégie de Peillon, qui « fonce tête baissée, outré des égoïsmes adultes » sur le « front du primaire », mais reste prudent sur le reste – non sans raison : « On voit déjà avec les rythmes combien il est compliqué de défendre l’intérêt de l’écolier, c’est-à-dire de celui qui dans le système ne fait pas grève et ne manifeste pas. » Heureusement que les écoliers, méprisés des instituteurs grévistes, peuvent compter sur les journalistes du Monde pour défendre leurs intérêts.
***
Tout le monde est d’accord sur la nécessité de cette réforme, la concertation a eu lieu, et voilà que les instituteurs, devant l’obstacle, refusent brutalement de sauter : voilà ce que l’on risque de retenir de la couverture médiatique de cette mobilisation, c’est-à-dire une vision partielle et partiale. Fait par exemple rarement rappelé dans les journaux et éditoriaux des 21-23 janvier, la fameuse « concertation » de décembre s’est clôt par… une première manifestation, à l’appel du SNUipp-FSU, et de cinq autres syndicats (Snudi-FO, Se Unsa, Sud Education, Cnt-Ste et CGT Educ’Action) pour… « protester contre le manque de concertation du gouvernement sur la question de la réforme des rythmes scolaires et mettre en avant les priorités des professeurs », comme le signalait par exemple Métro, le 19 décembre 2012 [4].
Rappelons par ailleurs que, s’il est vraisemblable que parmi les grévistes et manifestants de mardi certains s’opposent purement et simplement au passage à 4 jours et demi, les syndicats qui impulsent le mouvement n’en refusent pas le principe, mais les conditions et les modalités d’application [5]. Mais pour les zélateurs de « La Réforme », quelle qu’elle soit, c’est tout ou rien.
Quant au projet de loi plébiscité par tout le monde et sa mère, il a été rejeté, le 8 janvier, par le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), avant de l’être à nouveau, trois jours plus tard, par le Comité technique ministériel : deux instances consultatives qui n’ont pas empêché Vincent Peillon de présenter son projet au Conseil des ministres. Détail du vote au CSE, composé, selon le site du ministère, de « membres représentant les personnels, les usagers et les partenaires de l’État dans l’action éducative » : 5 voix pour, 23 contre, 30 abstentions et 14 refus de vote.
Faut-il en conclure qu’à part ces 5 voix « pour », personne ne se soucie de « l’intérêt de l’enfant » ? Au lieu de donner des leçons tous azimuts, en renvoyant tout le monde dos à dos (dans le meilleur des cas), nos médias, auto-proclamés défenseurs de la veuve et de l’écolier, ne serviraient-ils pas mieux « l’intérêt des enfants », des parents, des enseignants, en expliquant (le détail du projet de loi et ses conséquences concrètes), en informant (sur les arguments des opposants à la Réforme – ou plus exactement les partisans d’une autre réforme), en enquêtant (sur les conditions d’exercice du métier d’instituteur, la situation de l’école, ses moyens, ses objectifs…) – et pas seulement un jour de grève ? On peut rêver !

Notes

[1] Les opposants à cette réforme proposée par un gouvernement « de gauche », et qui n’est pas destinée spécifiquement à faire des économies, ne se sont pas heurtés à un mur uniforme d’hostilité médiatique. Le 13h de Jean-Pierre Pernaut y a par exemple consacré un sujet intitulé : « Combien ça coûte »...
[2] Mais il faut reconnaître que, malgré une « Une » qui laissait présager le pire (« Nos enfants ne méritent pas ça »), la double page de l’édition papier Parisien consacrée à la réforme Peillon est plus complète sur les raisons de l’opposition que celle, par exemple, de Libération.
[3] Naturellement, l’éditorialiste anonyme du Monde peut compter sur le soutien de l’éditocrate en chef de L’Express, Christophe Barbier, qui dans son « édito vidéo » adresse un « carton jaune » à Vincent Peillon, qui risque de céder à la « tentation de la co-gestion : pour que les syndicats soient calmes, c’est tout simple, il faut gérer le ministère de l’Éducation nationale avec eux ». Mais Barbier a encore de l’espoir : « Il est intelligent, Vincent Peillon. Il faudra qu’il arrive à ruser avec le corporatisme des enseignants. »
[4] Si quasiment personne n’a rappelé ce fait, une photo de la manifestation illustrait, sans plus de commentaire, la double page du Monde et celle du Parisien.
[5] On peut évoquer aussi le mouvement des « dindons », ignoré des médias qui avaient pourtant adoré celui des « pigeons », qui propose sur leur site une pétition pour demander « l’abandon immédiat de la remise en question des rythmes scolaires, absolument pas prioritaire à nos yeux, tant que d’autres points fondamentaux n’ont pas été revus ».

Suicide et sacrifice, par Jean-Paul Galibert ( Le grand soir)

29 janvier 2013

Le suicide fait presque trois fois plus de victimes que les accidents de la route.

Suicide et sacrifice, par Jean-Paul Galibert


En 1897, Émile Durkheim postule que le suicide est un fait social à part entière. Il observe que les individus intégrés sont davantage préservés que les personnes marginalisées. Les guerres, les révolutions protègent du suicide car le sentiment d’appartenance à la société est renforcé par de grands enjeux.
Durant le XXe siècle, la période durant laquelle les Français se sont le moins suicidés fut la Deuxième Guerre mondiale. Un des pays où aujourd’hui, on se suicide le moins est Gaza. Même en temps de paix, on s’est toujours moins suicidé au Mali qu’en Suède. Un suicide se produit en France toutes les quarante minutes. 700 000 personnes ont mis fin à leurs jours depuis 1945. Deux fois plus qu’au Royaume-Uni, en Espagne ou au Pays-Bas. Le suicide fait presque trois fois plus de victimes que les accidents de la route.
L’intérêt du livre de Jean-Paul Galibert – qui va toujours à l’essentiel – est d’établir une relation dialectique entre suicide et hypercapitalisme, un mode de production qui préfère « détruire que produire ». Détruire le travail, détruire les classes ouvrières, en exigeant de tous et de chacun qu’ils soient « absolument rentables, c’est-à-dire qu’ils rapportent tout et ne coûtent rien. » Une des stratégies de l’hypercapitalisme est la scotomisation du réel par des écrans qui nous donnent tout à voir, mais qui sont seuls à donner à voir. En outre, nous sommes libres, à condition d’être vus en permanence par les écrans. L’hypercapitalisme « capte et supprime toutes les existences ». Il nie les cultures, les authenticités et les remplace par des images.
Ce qui n’est pas rentable est détruit. La production sera donc détruite puisqu’elle ne fournit pas de dividendes à deux chiffres. L’hypercapitalisme a choisi d’investir dans l’hyperrentabilité des activités commerciales ou publicitaires, touristiques ou spectaculaires, où le travail est dérégulé. Le travailleur qui ne peut se conformer à ces nouvelles exigences sera lui aussi détruit, ou se détruira.
Une entreprise rentable détruit du salaire en licenciant, en délocalisant, en infligeant des plans dits « sociaux ». Le travailleur qui perd tout est renvoyé à lui-même, à ses déficiences, à sa faute. Comme par un fait exprès, les employés et les ouvriers se suicident trois fois plus que les cadres. La littérature de fiction est désormais riche de romans policiers ou noirs, où des travailleurs se tuent ou tentent de tuer les autres (http://bernard-gensane.over-blog.com/article-florilege-34-70...). Plus de solidarité, mais la quête du maillon faible (« le plus faible » dans le jeu anglais d’origine, ce qui signifie que TOUS les maillons sont faibles). Lorsqu’un employé de France Télécom se suicide, les survivants se réconfortent en se disant qu’eux, au moins, ne sont pas morts.
Autre stratégie de l’hypercapitalisme qui tue, le principe de précaution : « rassurer pour angoisser ». L’individu ne doit plus avoir peur de quelque chose, il doit être, de manière intransitive, dans un état permanent de crainte. Lors de la canicule de 2003, les autorités françaises ont laissé mourir 15 000 personnes (70 000 dans toute l’Europe) en produisant un discours rassurant (il n’y aurait que 3 000 morts), en étant absentes (le président de la République, le ministre de la Santé étaient en vacances), en ayant recours à des expédients de fortune (des morts furent parqués dans une chambre froide de Rungis, et surtout en incriminant les citoyens eux-mêmes : pour Jacques Chirac, les Français avaient manqué de solidarité, le lien social envers les personnes âgées s’étaient dégradé.
Pour l’auteur, nous vivons dans une société de la roulette russe, les jeunes en particuliers. Ceux-ci s’adonnent par exemple au binge drinking, qui nous vient de Grande-Bretagne. Dans les sociétés traditionnelles, les rites de passage ou initiatique incorporent l’individu au groupe en reconnaissant sa valeur, sa force. La défonce à l’alcool, avec le risque de ne pas arriver vivant à l’hôpital, épure le groupe de ses maillons faibles en une fête suicidaire d’élimination. Le binge drinking, comme le saut à l’élastique d’ailleurs, sont des conduites ordaliques : en validant son existence à pile ou face, l’individu n’est plus maître de son destin. Ces comportements excessifs – comme d’autres qui le sont moins – renforcent la solitude chez des individus dont le moi est toute la réalité. « Je suis mon monde » (Wittgenstein), comme lorsque, en plein solipsisme, j’évacue l’autre dans les cybercafés où je ne parle pas, ou dans les réseaux sociaux qui m’enferment dans ma chambre.
En dérégulant, en créant des zones de non-droit, l’hypercapitalisme tue. Comme en Inde où Monsanto crée un coton non reproductible, cause du suicide de 1 000 paysans. Toujours en Inde, où l’hypercapitalisme tue indirectement en produisant du Coca Cola – qui nécessite trois litre d’eau pour un litre du précieux soda – dans des régions manquant d’eau potable.
L’hypercapitalisme est donc « un système suicideur qui nous rend suicidaire ».
Bernard Gensane
Jean-Paul Galibert. Suicide et sacrifice. Le mode de destruction hypercapitaliste. Paris : Nouvelles Éditions Lignes, 2012.
http://bernard-gensane.over-blog.com/

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Cuba crée quatre vaccins contre le cancer : une leçon aux firmes pharmaceutiques.(Le grand soir)

29 janvier 2013

Cuba crée quatre vaccins contre le cancer : une leçon aux firmes pharmaceutiques.



Que Cuba ait déjà développé quatre vaccins contre différents types de cancer est sans doute une nouvelle importante pour l’Humanité (1), si nous tenons compte que, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, chaque année meurent dans le monde, par cette maladie, environ 8 millions de personnes (2). Toutefois, les grands moyens internationaux l’ont ignorée presque complètement.
En 2012 Cuba brevetait le premier vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon au niveau mondial, la CIMAVAX-EGF (3). ET en janvier 2013 on annonçait secondement, le Racotumomab (4). Des essais cliniques dans 86 pays démontrent que ces vaccins, bien qu’ils ne traitent pas la maladie, obtiennent la réduction des tumeurs et permettent une étape stable de la maladie, en augmentant l’esperance et la qualité de vie.
Le Centre d’Immunologie Moléculaire de La Havane, appartenant à l’État cubain, est le créateur de tous ces vaccins. Déjà en 1985 a été développé le vaccin de la méningite B (5), unique dans le monde, et plus tard d’autres, comme celles qui combattent l’hépatite B ou la dengue (6). En outre, il fait des recherches depuis des années pour développer un vaccin contre le VIH-SIDA (7). Un autre centre étatique cubain, les laboratoires LABIOFAM, développe des médicaments homéopathiques aussi contre le cancer : c’est le cas du VIDATOX, élaboré à partir du venin du scorpion bleu (8).
Cuba exporte ces produits pharmaceutiques à 26 pays, et participe dans des sociétés mixtes en Chine, au Canada et l’Espagne (9). Tout ceci casse complètement un stéréotype très étendu, renforcé par le silence médiatique sur les avances du Cuba et d’autres pays du Sud : selon lequel la recherche médico-pharmaceutique d’avant-garde se produit seulement dans les pays appelés « développés ».
Indubitablement, l’État cubain obtient un rendement économique de la vente internationale de ces produits pharmaceutiques (10). Toutefois, sa philosophie de recherche et commercialisation est aux antipodes de la pratique patronale de la grande industrie pharmaceutique.
Le Prix Nobel de Médecine Richard J. Roberts dénonçait récemment que les fabriquants orientent leurs recherches non a la guérison des maladies, mais au développement de médicaments pour indispositions chroniques, beaucoup plus rentables économiquement (11). ET il indiquait que les maladies propres des pays les plus pauvres - par leur basse rentabilité- ne donnent simplement pas lieu à des recherches. Pour cette raison, 90% du budget pour recherche est destiné aux maladies de 10% de la population mondiale.
L’industrie publique médico-pharmaceutique du Cuba, étant une des principales sources de devises pour le pays, est régie par des principes radicalement opposés.
D’abord, ses recherches sont dirigées, en grande partie, à développer des vaccins qui évitent des maladies et, par conséquent, amoindrissent les frais en médicaments de la population. Dans un article de la revue prestigieuse Science, les chercheurs d’Université de Stanford (Californie) Paul Drain et Michele Barry assuraient que Cuba obtient de meilleurs indicateurs de santé que les USA en dépensant jusqu’à vingt fois moins (12). La raison : l’absence - dans le modèle cubain de pressions commerciales par les firmes pharmaceutiques, et une stratégie d’éducation de la population en prévention de santé.
En outre, les thérapies naturelles et traditionnelles - comme la médecine herboriste, l’acuponcture, l’hypnose et beaucoup d’autres, des pratiques peu rentables pour les fabricants de médicaments, sont intégrées depuis des années dans le système de santé publique gratuite de l’Île (13).
D’autre part, à Cuba les médicaments sont distribuées, d’abord, dans le réseau hospitalier public national, de manière gratuite ou hautement subventionnée - précisément grâce aux recettes en monnaie forte par leurs exportations (14).
L’industrie pharmaceutique cubaine, en outre,qui destine un présupposé budget publicitaire qui, dans le cas des multinationales, est supérieur à celui investi dans la recherche elle-même (15).
Finalement, Cuba propulse la production de médicaments génériques qu’il met à la disposition d’autres pays pauvres et de l’Organisation Mondiale de la Santé, à un prix très inférieur à celui de la grande industrie mondiale (16).
Mais ces accords, étrangers aux règles du marché, produisent des fortes pressions de l’industrie pharmaceutique. Récemment, le Gouvernement d’Équateur annonçait l’achat au Cuba d’un important nombre de médicaments, en « réciprocité » par les bourses à des étudiants équatoriens dans l’Île et par l’appui de spécialistes cubains dans le programme « Manuela Miroir » pour personnes handicapées (17). Les protestations de l’Association des Laboratoires Pharmaceutiques équatoriens se sont transformées immédiatement en campagne médiatique, en diffusant le message de la supposée mauvaise qualité des médicaments cubains (18).
D’autre part, de nombreux analystes voient derrière le coup d’état du Honduras, en 2009, la grande industrie pharmaceutique internationale, puisque le gouvernement abandonné Manuel Zelaya, dans le cadre de l’accord AUBE, prétendait remplacer l’importation de médicaments des multinationales par lesgénériques cubains (19).
Le blocus des USA à Cuba impose d’importants obstacles pour la commercialisation internationale des produits pharmaceutiques cubains, mais aussi nuit directement à la citoyenneté des USA. Par exemple, les 80.000 personnes diabétiques qui souffrent dans ce pays, chaque année, l’amputation des doigts de leurs pieds, ne peuvent pas accéder au vaccin cubain Heperprot P, qui précisément les évite (20).
Le Prix Nobel Chimique de Peter Agre affirmait récemment que « le Cuba est un exemple magnifique de comment on peut intégrer la connaissance et la recherche scientifique » (21). Irina Bokova, president-directeur général de l’UNESCO, disait se sentir « très impressionnée » avec les réalisations scientifiques du Cuba et montrait la volonté de cette organisation de Nations Unies en les promouvant dans le reste du monde (22). La question est inévitable : disposera-t-elle de la collaboration indispensable des grands médias internationaux pour les diffuser ?
José Manzaneda
coordinateur de Cubainformación.
http://www.cubainformacion.tv/index.php/lecciones-de-manipul...

(1) http://www.jornada.unam.mx/2011/11/08/ciencias/a02n1cie
(2) http://www.lapagina.com.sv/nacionales/61996/2012/02/04/Cada-...
(3) http://actualidad.rt.com/ciencias/view/32388-Cuba-lanza-prim...
(4) http://www.prensalibre.com/salud/Desarrollan-segunda-vacuna-...
(5) http://www.nnc.cubaweb.cu/clasificados/ciencia/ciencia1.htm
(6) http://ipsnoticias.net/nota.asp?idnews=96327
(7) http://www.telesurtv.net/articulos/2012/03/07/cientificos-cu...
(8) http://www.jornada.unam.mx/2012/07/12/index.php?section=cien...
(9) http://spanish.news.cn/salud/2011-11/05/c_131230334.htm
(10) http://www.guiacuba.info/noticias-de-cuba/turismo-segunda-fu...
(11) http://voselsoberano.com/index.php?option=com_content&vi...
(12) http://www.cubadebate.cu/especiales/2010/05/04/reportaje-rev...
(13) http://www.sld.cu/sitios/mednat/
(14) http://www.nuevatribuna.es/articulo/mundo/cuba-ya-utiliza-la...
(15) http://www.elmundo.es/elmundosalud/2002/07/19/medicina/10270...
(16) http://www.cubainformacion.tv/index.php/lecciones-de-manipul...
(17) http://www.diariovasco.com/agencias/20110813/mas-actualidad/...
(18) http://www.ciudadaniainformada.com/noticias-politica-ecuador...
(19) http://www.tercerainformacion.es/?Honduras-Intereses-Transna...
(20) http://actualidad.rt.com/economia/view/44707-Cuba-crear-f%C3...,-una-receta-contra-embargo
(21) http://www.opciones.cu/cuba/2012-03-09/reconocen-avances-de-...
(22) http://www.juventudrebelde.cu/cuba/2012-11-29/directora-gene...

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Principes élémentaires de propagande de guerre (Le grand soir)

Les dix commandements sans lesquels nos guerres sembleraient injustes

Principes élémentaires de propagande de guerre

Les dix « commandements » sont avant tout une grille d’analyse qui se veut pédagogique et critique. Elle n’a pas pour but de prendre parti, ou de prendre la défense des « dictateurs », mais de constater la régularité de ces principes dans le champ médiatique et social. Au ban des accusés, on retrouve tant les vaincus que les vainqueurs.
Principes élémentaires de propagande de guerre, (utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède…) est un livre de Anne Morelli paru en 2001, réédité en 2010 pour compléter la première édition avec les guerres d’Irak et d’Afghanistan, ainsi qu’une analyse du discours d’Obama « Prix Nobel de la paix ».
« Je ne tenterais pas de sonder la pureté des intentions des uns ou des autres. Je ne cherche pas ici à savoir qui ment et qui dit la vérité, qui est de bonne foi et qui ne l’est pas. Mon seul propos est d’illustrer les principes de propagande, unanimement utilisés, et d’en décrire les mécanismes. » [1] Il est néanmoins indéniable que depuis les dernières guerres qui ont marqué notre époque (Kosovo, guerre du Golfe, Afghanistan, Irak) ce sont nos démocraties occidentales et le champ médiatique qui leur correspond qui sont mis en question.
Anne Morelli réactualise, grâce à ce petit manuel du citoyen critique, des formes invariables pour des contenus divers. La propagande s’exerce toujours via les mêmes invariants quelle que soit la guerre, d’où la grande pertinence de la grille proposée. Il semble également essentiel dans cette introduction de citer Lord Ponsonby qu’Anne Morelli remercie dès les premières pages de son ouvrage. En effet, Ponsonby a largement contribué à l’élaboration des principes. Lord Ponsonby était un travailliste anglais qui s’était radicalement opposé à la guerre. Déjà durant la Première Guerre mondiale, il s’illustre par divers pamphlets et finit par écrire un livre sur ces mécanismes de propagande. Livre qu’Anne Morelli reprend, réactualise et systématise en dix principes élémentaires.
Nous ne voulons pas la guerre
« Arthur Ponsonby avait déjà remarqué que les hommes d’État de tous les pays, avant de déclarer la guerre ou au moment même de cette déclaration, assuraient toujours solennellement en préliminaire qu’ils ne voulaient pas la guerre . » [2]
La guerre n’est jamais désirée, elle n’est que rarement vue comme positive par la population. Avec l’avènement de nos démocraties, le consentement de la population devient essentiel, il ne faut donc pas vouloir la guerre et être un pacifiste dans l’âme. À la différence du Moyen Âge, où l’avis de la population n’avait que peu d’importance et la question sociale n’était pas substantielle.
« Ainsi déjà le gouvernement français mobilise tout en proclamant que la mobilisation n’est pas la guerre mais, au contraire, le meilleur moyen d’assurer la paix. » [3] « Si tous les chefs d’État et de gouvernements sont animés de semblables volontés de paix, on peut évidemment se demander innocemment pourquoi, parfois (et même souvent), des guerres éclatent tout de même ? » [4] Mais le second principe répond à cette question.
Le camp adverse est le seul responsable de la guerre
Ce deuxième principe émane du fait que chaque camp assure avoir été contraint de déclarer la guerre pour empêcher l’autre de détruire nos valeurs, mettre en péril nos libertés, ou même nous détruire totalement. C’est donc l’aporie d’une guerre pour mettre fin aux guerres [5]. On en arrive presque à la mythique phrase de George Orwell « War is Peace ».
Ainsi, les États-Unis ont été « contraints » de faire la guerre contre l’Irak qui ne leur a pas laissé le choix. Nous ne faisons donc que « réagir », nous défendre des provocations de l’ennemi qui est entièrement responsable de la guerre à venir.
« Ainsi déjà, Daladier dans son « appel à la nation » – faisant l’impasse sur les responsabilités françaises dans la situation créée par le traité de Versailles – assure le 3 septembre 1939 : l’Allemagne avait déjà refusé de répondre à tous les hommes de cœur dont la voix s’était élevée ces temps derniers en faveur de la paix du monde. […] Nous faisons la guerre parce qu’on nous l’a imposée. » [6]
Ribbentrop justifie la guerre contre la Pologne en ces termes : « Le Führer ne veut pas la guerre. Il ne s’y résoudra qu’a contrecœur. Mais ce n’est pas de lui que dépend la décision en faveur de la guerre ou de la paix. Elle dépend de la Pologne. Sur certaines questions d’un intérêt vital pour le Reich, la Pologne doit céder et faire droit à des revendications auxquelles nous ne pouvons renoncer. Si elle s’y refuse, c’est sur elle que retombera la responsabilité d’un conflit, et non sur l’Allemagne. » [7]
On a pu également lire lors de la Guerre du golfe dans Le Soir du 9 janvier 1991 : « La paix que tout le monde désire plus que tout, ne peut pas se bâtir sur de simples concessions à un acte de piraterie. (…) La balle étant essentiellement, faut-il le dire dans le camp de l’Irak. » [8]
Idem pour la guerre en Irak, ainsi avant que la guerre ne commence, Le Parisien titrait le 12 septembre 2002 : « Comment Saddam se prépare à la guerre ».
Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l’affreux de service »)
« On ne peut haïr un groupe humain dans son ensemble, même présenté comme ennemi. Il est donc plus efficace de concentrer cette haine de l’ennemi sur le leader adverse. L’ennemi aura ainsi un visage et ce visage sera bien évidemment odieux. » [9]
« Le vainqueur se présentera toujours (voir Bush ou Blair récemment) comme un pacifiste épris de conciliation mais acculé par le camp adverse à la guerre. Ce camp adverse est bien sûr dirigé par un fou, un monstre (Milosevic, Ben Laden, Saddam Hussein, …) qui nous défie et dont il convient de débarrasser l’humanité. » [10]]
La première opération d’une campagne de démonisation consiste donc à réduire un pays à un seul homme. À faire donc comme si personne ne vivait en Irak, que seul Saddam Hussein, sa « redoutable » garde républicaine et ses « terribles » armes de destruction massive vivent là-bas [11]. Personnaliser ainsi le conflit est très typique d’une certaine conception de l’histoire, qui serait faite par des « héros », l’œuvre des grands personnages [12]. Conception de l’histoire qu’Anne Morelli refuse en écrivant inlassablement sur les « laissés pour compte » de l’histoire légitime. Cette vison est particulièrement idéaliste et métaphysique en que l’histoire est le fruit des idées de ses « grand » hommes. À cette conception de l’histoire s’oppose un conception dialectique et matérialiste qui définit l’histoire en termes de rapports et de mouvements sociaux. Ainsi l’adversaire est qualifié de tous les maux possibles. Il en va de son physique à ses mœurs sexuelles. Ainsi, Le Vif-L’Express du 2 au 8 avril 1999 présente « L’effroyable Milosevic ». « Le Vif-L’Express ne site aucun discours aucun écrit du « maître de Belgrade » mais par contre relève ses sautes d’humeur anormales, ses explosions de colère, maladives et brutales : Quand il était en colère, son visage se tordait. Puis, instantanément, il recouvrait son sang-froid. » [13] Ce type de démonisation n’est d’ailleurs pas utilisé uniquement pour la propagande de guerre (comme tous les autres principes d’ailleurs.)
Ainsi, Pierre Bourdieu rapportait qu’aux États-Unis, nombre d’enseignants universitaires, excédés de la popularité de Michel Foucault dans leurs collèges, écrivaient bon nombre de livres sur la vie intime de l’auteur. Ainsi, Michel Foucault, « l’homosexuel masochiste et fou » avait des pratiques « contre-nature », « scandaleuses » et « inacceptables. ». Par ce biais, il n’y a donc pas besoin de débattre la pensée de l’auteur ou les discours d’un homme politique, mais le réfuter sur des jugements moraux relatifs aux soi-disant pratiques de l’individu.
C’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers
Les buts économiques et géopolitiques de la guerre doivent être masqués sous un idéal, des valeurs moralement justes et légitimes. Ainsi on pouvait déjà entendre George Bush père déclarer « Il y a des gens qui ne comprennent jamais. Le combat ne concerne pas le pétrole, le combat concerne une agression brutale » [14] ou Le Monde le 22 janvier 1991 : « Les buts de guerre américains et français sont d’abord les buts du Conseil de sécurité. Nous sommes là en raison des décisions prises par Conseil de sécurité et l’objectif essentiel, c’est la libération du Koweït. » [15]
En fait, dans nos sociétés modernes, à la différence de Louis XIV, une guerre ne peut se réaliser qu’avec un certain consentement de la population. Gramsci avait déjà montré à quel point l’hégémonie culturelle et le consentement sont indispensables au pouvoir. Ce consentement sera facilement acquis si la population pense que de cette guerre dépendent leur liberté, leur vie, leur honneur [16]. Les buts de la Première Guerre mondiale par exemple se résument en trois points :
- écraser le militarisme
- défendre les petites nations
- préparer le monde à la démocratie.
Ces objectifs, très honorables, sont depuis recopiés quasi textuellement à la veille de chaque conflit, même s’ils ne cadrent que très peu ou absolument pas avec ses objectifs réels. » [17] « Il faut persuader l’opinion publique que nous – au contraire de nos ennemis – faisons la guerre pour des motifs infiniment honorables. » [18]
« Pour la guerre de l’OTAN contre la Yougoslavie, on retrouve le même décalage entre buts officiels et inavoués du conflit. Officiellement l’OTAN intervient pour préserver le caractère multi-ethnique du Kosovo, pour empêcher que les minorités y soient maltraitées, pour y imposer la démocratie et pour en finir avec le dictateur. Il s’agit de défendre la cause sacrée des droits de l’homme. Non seulement à la fin de la guerre, on peut constater qu’aucun de ces objectifs n’a été atteint, qu’on est notamment loin d’une société multi-ethnique et que les violences contre les minorités – serbes et roms cette fois – sont quotidiennes, mais encore on se rend compte que les buts économiques et géopolitiques de la guerre, dont on n’avait jamais parlé, sont -eux- atteints. » [19]
Ce principe implique son corollaire, l’ennemi lui est un monstre sanguinaire qui représente la société de la barbarie.
L’ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures c’est involontairement
Les récits des atrocités commises par l’ennemi constituent un élément essentiel de la propagande de guerre. Cela ne veut évidemment pas dire que des atrocités n’ont pas lieu pendant les guerres. Tout au contraire, les assassinats, les vols à main armée, les incendies, les pillages et les viols semblent plutôt – malheureusement – récurrents dans l’histoire des guerres. Mais le fait de faire croire que seul l’ennemi commet de telles atrocités, et que notre armée est aimée de la population, c’est une armée « humanitaire ».
Mais la propagande de guerre s’arrête rarement là, non contente des viols et pillages existants, il lui faut le plus souvent créer des atrocités « inhumaines » pour incarner en l’ennemi l’alter-ego d’Hitler (Hitlerosevic, …). Nous pouvons ainsi mettre côte à côte plusieurs passages ayant trait à des guerres différentes sans y trouver de grandes différences. Durant la Première Guerre mondiale, Ponsonby rapporte cette histoire :
« Trente ou trente-cinq soldats allemands étaient entrés dans la maison de David Tordens, charretier à Sempst (aujourd’hui Zempst). Ils ligotèrent l’homme puis cinq ou six d’entre eux se jetèrent sous ses yeux sur la fille âgée de treize ans et lui firent violence, ensuite ils l’embrochèrent sur leurs baïonnettes. Après cette action horrible ils lardèrent de coups de baïonnettes son fils âgé de neuf ans et fusillèrent sa femme. »
On n’oubliera pas non plus l’épisode des enfants aux mains coupées, qui s’apparente plus à une rumeur infondée qu’à un fait historique [21]. Leur exode sera passé sous silence alors que les images de réfugiés albanais du Kosovo et leur accueil à l’étranger avaient fait l’objet d’émissions complètes à la télévision. C’est que ce cinquième principe de la propagande de guerre veut que seul l’ennemi commette des atrocités, notre camp ne peut commettre que des « erreurs ». La propagande de l’OTAN popularisera à l’occasion de la guerre contre la Yougoslavie le terme de « dégâts collatéraux » et présentera comme tels les bombardements de populations civiles et d’hôpitaux, qui auraient fait, selon les sources, entre 1 200 et 5 000 victimes. « Erreur » donc que le bombardement de l’ambassade chinoise [22], d’un convoi de réfugiés albanais, ou d’un train passant sur un pont. L’ennemi, lui, ne commet pas d’erreurs, mais commet le mal sciemment. » [23]
Pour conclure sur une citation de Jean-Claude Guillebaud :
« Nous étions devenus, nous journalistes, à notre corps défendant, des espèces de marchands d’horreur et l’on attendait de nos articles qu’ils émeuvent, rarement qu’ils expliquent ».
L’ennemi utilise des armes non autorisées
Ce principe est le corollaire du précédent. « Non seulement nous ne commettons pas d’atrocités, mais nous faisons la guerre de manière chevaleresque, en respectant – comme s’il s’agissait d’un jeu, certes dur mais viril ! – les règles. » [24] Ainsi déjà pendant la Première Guerre mondiale, la polémique fit rage à propos de l’usage des gaz asphyxiants. Chaque camp accusait l’autre d’avoir commencer à les utiliser [25]. Bien que les deux camps avaient fait usage du gaz et qu’ils avaient effectué tous des recherches dans le domaine, cette arme était le reflet symbolique de la guerre « inhumaine ». Il convient ainsi de l’imputer à l’ennemi. C’est en quelque sorte l’arme « malhonnête », l’arme du fourbe.
Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes
« À de rares exceptions près, les êtres humains préfèrent généralement adhérer à des causes victorieuses. En cas de guerre l’adhésion de l’opinion publique dépend donc des résultats apparents du conflit. Si les résultats ne sont pas bons, la propagande devra cacher nos pertes et exagérer celles l’ennemi. » [26]
Déjà durant la Première Guerre mondiale, après un mois du début des opérations, les pertes s’élevaient déjà à 313 000 tués. Mais l’état major français n’a jamais avoué la perte d’un cheval et ne publiait pas la liste nominative des morts [27]. Dernièrement, la guerre en Irak nous fournit un exemple du genre, où on a interdit la publication des photos des cercueils de soldats américains dans la presse. Les pertes de l’ennemi sont elles, par contre, énormes, leur armée ne résiste pas. « Dans les deux camps ces informations remontent le moral des troupes et persuadent l’opinion publique de l’utilité du conflit. » [28]
Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause
Lors de la Première Guerre mondiale, sauf quelques rares exceptions, les intellectuels soutinrent massivement leur propre camp. Chaque belligérant pouvait largement compter sur l’appui des peintres, des poètes, des musiciens qui soutenaient, par des initiatives dans leur domaine, la cause de leur pays [29]
Les caricaturistes sont largement mis au travail, pour justifier la guerre et dépeindre le « boucher » et ses atrocités, tandis que d’autres artistes vont travailler, caméra au poing, pour produire des documents édifiants sur les réfugiés, toujours soigneusement pris dans les rangs albanais, et choisis les plus ressemblants possible par rapport au public auquel ils s’adressent, comme ce bel enfant blond au regard nostalgique, censé évoquer les victimes albanaises. On peut voir ainsi les « manifestes » se développer partout. Le manifeste des cent, pour soutenir la France pendant la Première Guerre mondiale (André Gide, Claude Monet, Claude Debussy, Paul Claudel). Plus récemment le « manifeste des 12 » contre le « nouveau totalitarisme [30] » qu’est l’islamisme. Ces « collectifs » d’intellectuels, artistes et hommes notables se mettent donc à légitimer l’action du pouvoir politique en place.
Notre cause a un caractère sacré
Ce critère peut être pris dans deux sens, soit littéral, soit au sens général. Dans le sens littéral, la guerre se présente donc comme une croisade, donc la volonté est divine. On ne peut donc se soustraire de la volonté de Dieu, mais seulement l’accomplir. Ce discours a repris une grande importance depuis l’arrivée de George Bush fils au pouvoir et avec lui toute une série d’ultra-conservateurs intégristes. Ainsi la guerre en Irak s’est manifestée comme une croisade contre « l’Axe du Mal » une lutte du « bien » contre le « mal ». Il était de notre devoir de « donner » la démocratie à l’Irak, la démocratie étant un don issu tout droit de la volonté divine. Ainsi faire la guerre c’est réaliser la volonté divine. Des choix politiques prennent un caractère biblique qui efface toute réalité sociale et économique. Les références à Dieu on toujours été nombreuses (In God We Trust, God Save the Queen, Gott mit Uns, …) et servent à légitimer sans appel les actions du souverain.
Ceux (et celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres
Ce dernier principe est le corollaire de tous les précédents, tout personne mettant en doute un seul des principes énoncés ci-dessus est forcément un collaborateur de l’ennemi. Ainsi, la vision médiatique se limite aux deux camps cités ci-dessus. Le camp du bien, de la volonté divine, et celui du mal, des dictateurs. Ainsi, on est « pour ou contre » le mal. En ce sens, les opposants à la guerre du Kosovo se sont vu traiter dans L’Évènement du 29 avril au 5 mai 1999 de « complices de Milosevic ». L’hebdomadaire va même jusqu’à systématiser plusieurs « familles ». On retrouve ainsi la famille « anti-américaine » avec Pierre Bourdieu, Régis Debray, Serge Halimi, Noam Chomsky ou Harold Pinter. La famille « pacifiste intégriste » avec Gisèle Halimi, Renaud, l’abbé Pierre… et leur organes respectifs, le Monde diplomatique, le PCF.
Il devient donc impossible de faire surgir une opinion dissidente sans subir un lynchage médiatique. Le pluralisme des avis n’existe plus, il est réduit à néant, toute opposition au gouvernement est réduite au silence et au discrédit par des arguments bidon. Ce même argumentaire a été de nouveau en application lors de la guerre en Irak, bien que l’opinion internationale étant plus partagée, cela c’est moins ressenti. Mais être contre la guerre c’est être pour Saddam Hussein… Le même schéma fut appliqué dans un tout autre contexte qu’était le référendum sur la constitution européenne : « être contre la constitution c’est être contre l’Europe ! »
Anne Morelli
Source : http://www.michelcollon.info/Principes-elementaires-de.html
[1] Morelli, Anne, « Principes élémentaires de propagande de guerre », Bruxelles, Aden, 2010
[2] Ibid, p. 7
[3] Ibidem
[4] Ibid, p. 10
[5] Ibid, p. 11
[6] Ibid, p. 14
[7] Ibid, p. 16.
[8] Collon, Michel, « attention médias ! », Bruxelles, éditions EPO, 1992, p. 34
[9] Morelli, Anne, op. cit., p. 21.
[10] Morelli, Anne, « L’histoire selon les vainqueurs, l’histoire selon les vaincus. », 8 décembre 2003 in : http://www.brusselstribunal.org/8dec_fulltexts.htm
[11] Collon, Michel, op. cit., p. 60.
[12] Ibidem.
[13] Morelli, Anne, op. cit., p. 25.
[14] Collon, Michel, op. cit., p. 32.
[15] Ibidem.
[16] Morelli, Anne, op. cit., p. 27.
[17] Ibid, p. 28
[18] Ibid, p. 28.
[19] Ibid, p. 34.
[20] L’enfant aux mains coupées [archive]1914, nouvelle guerre entre les deux pays. On se racontait avec insistance, côté français, que les soldats allemands étaient d’ignobles brutes qui coupaient les mains des enfants.
[21] Serbie : Après l’échec des négociations sur le Kosovo, la parole est à l’ONU [archive]Le Kosovo considéré par Belgrade comme le berceau de sa culture et de sa religion compte 5 % de Serbes après l’exode de plus de 200000 d’entre eux.
[22] Révélation : l’Otan a bombardé volontairement l’ambassade de Chine à Belgrade [archive] Selon une enquête de l’hebdomadaire britannique The Observer, conduite avec le journal danois Politiken, l’Otan aurait bombardé sciemment l’ambassade chinoise de Belgrade le 7 mai dernier (voir aussi notre article du 10/05/99). Des responsables militaires et des renseignements auraient déclaré que l’ambassade chinoise abritait un système de retransmission des émissions de l’armée yougoslave. Du coup, elle aurait été rayée de la liste des « cibles interdites », et bombardée.
[23] Ibid, pp. 37-47.
[24] Ibid, p. 48.
[25] Ibid, p. 49.
[26] Ibid, p. 54.
[27] Ibidem.
[28] Ibid, p. 56.
[29] Morelli, Anne, « les 10 commandements de Ponsonby », sur le site de Zaléa TV : [1] [archive].
[30] Son usage envers le terrorisme par Jack Straw semble en ce sens impropre. Le « terrorisme » en général ne peut être considéré comme un « totalitarisme » au sens originaire du terme. Il ne remplit pas les critères nécessaires. L’usage du concept requiert une analyse approfondie de la société ou de la structure du groupe étudié, il faut en faire ressortir les catégories essentielles et les processus de dé-différenciation propres au totalitarisme. Il ne semble pourtant pas que Jack Straw ait réalisé une telle analyse pour pouvoir donner une vraie assise théorique à son assertion. L’usage du terme a dans ce cas un but politique ou de propagande de guerre.
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Textile : ces vêtements qui nous intoxiquent (Basta)

Consommation

Textile : ces vêtements qui nous intoxiquent

Par Nolwenn Weiler (29 janvier 2013)
Combien de molécules chimiques dans votre pull, pantalon ou tee-shirt ? Combien de substances interdites ou jugées dangereuses pour la santé ? Les 80 milliards de vêtements fabriqués dans le monde chaque année regorgent de produits chimiques. Pour les rendre si colorés, si brillants, si faciles à repasser et si bon marché : des perturbateurs endocriniens, métaux lourds ou nano-matériaux, qui empoisonnent travailleurs du textile et consommateurs, et se diffusent dans l’environnement. Enquête sur ces vêtements qui nous rendent malades.
A l’automne dernier, quelques heures après avoir enfilé une jupe et un tee-shirt neufs, une fillette de quatre ans a vu des boutons apparaître sur sa peau, aux endroits de contact avec les vêtements. Les petits points rouges se sont rapidement étendus au reste du corps. Son visage s’est mis à gonfler. Le personnel soignant qui s’est occupé de l’enfant a d’abord soupçonné le diméthylfumarate (DMFu), un anti-fongique qui avait défrayé la chronique en 2008 et 2009 suite à l’intoxication d’une centaine de personnes, via des fauteuils. Le biocide a finalement été mis hors de cause. Quelle substance a pu provoquer de telles réactions ? Le choix est malheureusement très vaste.
Nos vêtements regorgent de molécules chimiques, dont certaines très nocives pour la santé. Mais le secteur de la confection a du mal à s’en passer. Prenons le formaldéhyde : classé dans les « substances cancérogènes avérées pour l’homme » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), il est souvent présent dans les vêtements synthétiques, qu’il contribue à rendre infroissables, résistants et hydrofuges. Il fixe aussi les colorants : grâce à lui, pulls, jupes, et chaussettes qui ne décolorent pas à la première lessive. Problème : très volatile, le formaldéhyde provoque des irritations des yeux et des voies respiratoires, et accroît le risque de pathologies asthmatiques et de sensibilisations allergiques, même à faible dose.
Des perturbateurs endocriniens en pagaille
Derrière la mention « sans repassage », une autre molécule : les composés perfluorés (PFC), telles que les fibres téflon. Grâce à ces tensio-actifs, les graisses et l’humidité pénètrent plus difficilement dans les fibres. Et les vêtements sont plus faciles à nettoyer et à repasser. Ces composés merveilleux, qui peuplent nos gore-tex sont malheureusement des perturbateurs endocriniens, provoquant problèmes d’infertilité ou de développement, cancers, déficits immunitaires ou perturbations du développement neurologique. De nombreux textiles contiennent par ailleurs des retardateurs de flammes [1]. Pour éviter qu’ils ne prennent feu rapidement, les articles sont traités avec un mélange de substances, regroupées sous le nom de polybromodiphényléthers (ou PBDE).
Une fois passées dans le corps humain, on retrouve ces substances chimiques persistantes jusque dans le sang des cordons ombilicaux [2] . Elles altèrent l’attention, la mémoire, l’apprentissage et le comportement des animaux de laboratoire, même à des doses minimes ! Certaines de ces substances, présentes dans les vêtements de nuit (mais aussi matelas, fauteuils et rideaux) sont des perturbateurs endocriniens. Et n’oublions pas les métaux lourds, qui permettent de faire briller les vêtements et de les teindre efficacement. Ou encore les nano-matériaux, notamment le nano-argent, qui élimine efficacement les microbes. Et que l’on retrouve dans les chaussettes ou vêtements de sport, à cause de leurs propriétés anti-tâches et anti-odeurs, alors même que l’on ignore les effets sanitaires réels de ces nouvelles technologies.
Les travailleurs, premières victimes
Inhalés, ingérés ou passant à travers la peau, ces polluants touchent d’abord les salariés qui confectionnent les articles textiles. Mais il a aussi des modes indirects d’intoxication, souligne Jerôme Frignet, chargé de la campagne Detox à Greenpeace : « Une large part des polluants part dans l’eau au moment du lavage. La fin de vie de ces vêtements — brûlés ou enterrés — entraîne aussi des relargages de polluants dans l’écosystème. »
En Inde, dans la ville de Tirupur, célèbre pour ses teintureries, les ouvriers utilisent des colorants azoïques (interdits en Europe) ou chlorés. Ils manipulent ces produits et les dissolvent dans l’eau sans aucune protection. Selon les médecins locaux, rencontrés par Inge Alteméier et Reinhard Hornung, auteurs du documentaire « Du Poison dans nos vêtements », le nombre de personnes atteintes de cancer a doublé ces 10 dernières années dans la région. « Les gens souffrent ici de cancers des organes internes – reins, estomac, œsophage, col de l’utérus, sein », détaille l’un des cancérologues.

Deuxième étape toxique : les lieux d’embarquement et de réception des chaussures et vêtements. Dans les grands ports européens où débarque chaque semaine près d’un million de containers, les travailleurs respirent des quantités de substances organiques chlorées, destinées à désinfecter la marchandise et à éradiquer les parasites (champignons, rongeurs,...). A Hambourg, la médecine du travail a découvert que la moitié des containers en provenance d’Asie contenaient ces substances. Les mesures de la qualité de l’air des containers sont aléatoires, et non obligatoires. Au Havre, les douaniers se sont insurgés contre les quantités de vapeur qu’ils respirent en ouvrant les containers. Pour l’instant, les recommandations se limitent à laisser le container ouvert le temps que les vapeurs toxiques s’échappent...
370 fois la dose autorisée
Parmi les substances cachées dans nos placards, certaines sont totalement interdites. D’autres ont un usage règlementé, avec des seuils autorisés – comme le formaldéhyde, les phtalates ou les métaux lourds. Mais ces seuils sont régulièrement dépassés. Dans une enquête réalisée en 2012 [3], Greenpeace a trouvé dans des vêtements pour enfants des doses de phtalates 370 fois supérieures à la norme en vigueur pour les articles destinés aux enfants ! Utilisés pour assouplir les plastiques, ces perturbateurs endocriniens notoires sont souvent présents sur les dessins, inscriptions et décorations collés sur les pulls, tee-shirts, casquettes ou pyjamas.
Autre découverte de l’ONG : des éthoxylates de nonylphénol (NPE), dont la dose pouvait atteindre 45 000 ppm (partie par million), pour 1000 ppm autorisées ! Utilisés comme détergents, les NPE sont déversés dans les égouts lors du lavage des vêtements. Ils se décomposent alors en nonylphénol (NP), un sous-produit très toxique, bio-accumulable et perturbateur endocrinien. Identifiés par Greenpeace grâce à des contrôles complexes et coûteux, ces produits passent régulièrement nos frontières incognito. Les contrôles sont insuffisants, du fait d’un manque de moyens humains et matériels. D’autant que la présence des toxiques n’apparaît pas sur les étiquettes...
Des coupables jamais inquiétés
Alimenté en France par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le système d’alerte européen Rapex publie chaque semaine un bilan des produits de consommation dangereux. Dans son rapport 2011, textiles, vêtements et articles de mode arrivent en tête, avec 27% des notifications, juste devant les jouets (21%), puis les moteurs (11%). Quand ils apparaissent dans la système Rapex, les articles sont généralement retirés « par les acteurs économiques eux-mêmes ». Qui ne sont pour autant jamais inquiétés.
« Si les produits sont fabriqués en Union européenne, où s’applique la réglementation Reach, un particulier ou une association qui découvrent des dépassement de seuils de substances chimiques utilisées peut attaquer la marque, détaille Jérôme Frignet. Mais si le produit est fabriqué hors Union européenne, comme c’est le cas pour un grand nombre de produits textiles, cette réglementation ne s’applique pas ! » Et « tous les Etats-membres ne signalent pas les articles défectueux », déplore le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), qui estime que Rapex « mériterait d’être renforcé ».
Des entreprises qui tiennent à leur image de marque
Le Beuc réclame aussi une vigilance particulière envers les perturbateurs endocriniens. Pour Greenpeace et le Réseau environnement santé (RES), les demandes sont plus radicales : il faut les interdire. La délimitation de doses limites (comme le fait souvent la directive européenne Reach [4]) ne vaut pas pour ces substances, estiment les deux organisations.
« On reste sur le principe qui dit que "la dose fait l’effet", mais c’est injustifiée pour les perturbateurs endocriniens », explique Gilles Nalbone, chercheur à l’Inserm et membre du RES. Pour ces produits, le moment d’exposition est tout aussi important que la dose : « Les périodes de vie in utero étant particulièrement vulnérables. » Pour lui, la réduction globale de l’exposition à ces substances, qui menacent nos capacités reproductrices, est urgente. Sur cette question, il estime que la France « est plutôt en avance. Elle a été la première à interdire le bisphénol A par exemple. Et une loi est en préparation pour généraliser l’interdiction de l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Cette façon de cibler une famille de polluants, c’est tout à fait nouveau ».

Les entreprises seront-elles d’accord ? Suite à la campagne Detox menée par Greenpeace à l’automne, des marques comme Benetton, Mango, Esprit ou Levi’s se sont engagées sur des échéanciers précis pour éliminer les produits incriminés. « Aucune d’entre elles n’a envie d’apparaître en tête de gondole de notre prochaine campagne. Leur image de marque est capitale. Et leur cible, les ados, sont très sensibles aux campagnes lancées sur les réseaux sociaux », explique Jérôme Frignet de Greenpeace. La marque Zara, premier vendeur de vêtements au monde, a assuré à Basta ! qu’elle travaille depuis des années dans cette direction. La page dédiée de son site ferait presque rêver, tant les objectifs sont ambitieux...
Réduire la pression sur les producteurs
Inditex, propriétaire de la marque Zara, « s’engage d’ici 2020 à encourager un changement systémique, c’est-à-dire social et politique, pour atteindre l’objectif de « zéro rejet » de substances dangereuses (dans la chaine de production et dans tout le cycle de vie des produits) en une génération, ou moins », peut-on y lire. Comment la marque compte-elle s’y prendre pour financer ces changements radicaux ? Osera-t-elle ponctionner son milliard d’euros de bénéfices net (chiffre de 2010), en hausse de plus de 30% en un an ? « Nous jugeons cet engagement crédible », précise Jérôme Frignet. Qui espère que l’engagement de grandes marques influenceront leurs collègues. Côté grande distribution, où s’achètent une grande partie des vêtements consommés en France chaque année, silence radio. Ni Auchan, ni Carrefour n’ont donné suite à nos (nombreuses) sollicitations.
Les grandes marques se savent sous surveillance. Mais elles ont aussi appris à ruser. La technique hautement toxique du sablage de jeans, qui permet de leur donner ce côté délavé très tendance, est toujours pratiquée, malgré les promesses, rappelle Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif « De l’étique sur l’étiquette ». « Le sablage a été interdit en Turquie, où la mobilisation a été rapide et efficace. Mais il se développe au Bangladesh. Des systèmes de vérifications vraiment performants sont donc nécessaires. » Autre piste : assouplir la demande. « Les donneurs d’ordre ne peuvent pas ignorer qu’en demandant les mêmes produits, aux mêmes coûts dans les mêmes délais, ils autorisent implicitement la poursuite de l’utilisation de techniques ou de produits soi-disant interdits. »
Repenser nos modes d’habillement
Avoir des vêtements sans dangers implique de renoncer à certains standards. « Vous ne trouverez pas chez nous de vêtements d’un blanc immaculé, impossible à obtenir sans utilisation massive de produits chimiques », détaille ainsi Sabrina Cherubini, directrice marketing chez Ekyog, qui travaille depuis 10 ans sur la construction de filières textiles éthiques et sans produits chimiques. « Pour les imprimés, nous nous passons de plastisol (qui contient des phtalates, ndlr). Mais la technique que nous avons sélectionnée suppose trois passages en machine au lieu d’un seul. Nous allongeons donc les délais pour nos fournisseurs. Et payons trois jours de travail au lieu d’un. » Les coûts des produits textiles proposés par Ekyog ou encore Bleu Forêt (une entreprise située dans les Vosges qui fabrique des collants et chaussettes) « pourraient diminuer si tout le monde s’y mettait », assure Sabrina Chérubini.
Impossible de poursuivre l’achat effréné d’habits, en les passant simplement en coton bio, et colorants sans chimie de synthèse. « Si plusieurs milliards de gens voulaient des bluejeans en fibre naturelle teintée avec des colorants naturels, l’humanité devrait dédier des millions d’hectares à la culture de l’indigo et du coton uniquement pour satisfaire cette demande – des hectares nécessaires à l’agriculture », précisent Michael Braungart et William McDonough dans leur ouvrage Cradle to cradle, recycler à l’infini. « Il faut sans doute repenser nos modes d’habillement, avance Gilles Nalbone. Nous avons certes des vêtements high tech, en grande quantité et pour pas cher, mais on en paie le prix fort ensuite, en terme de santé. Évidemment, on touche là à notre modèle de société, et il y a beaucoup à faire. »
Nolwenn Weiler (@Nolwenn Weiler sur Twitter)
Photo : © George Nikitin / Greenpeace et © Ivan Castaneira / Greenpeace

Notes

[1] Voir Les fringues qui tuent, synthèse de l’association Santé environnement France.
[2] Voir Les toxiques en héritage, de Greenpeace, 2005.
[3] L’enquête de Greenpeace a porté sur 20 marques de vêtements, et a inclus des tests sur 141 produits vendus par des enseignes connues et reconnues de la mode, comme Zara, Calvin Klein, Mango, Tommy Hilfiger ou encore Vero Moda.
[4] Règlement sur l’enregistrement, l’évaluation, et l’autorisation et restriction des produits chimiques.

Comment les compagnies aériennes ont extorqué 1,3 milliard à leurs clients (Basta!)

Marché carbone

Comment les compagnies aériennes ont extorqué 1,3 milliard à leurs clients

Par Agnès Rousseaux (29 janvier 2013)
Le système européen d’échange de quotas de CO2 a permis aux compagnies aériennes d’engranger entre 700 millions et 1,3 milliard d’euros de profits supplémentaires en 2012. Et sans faire d’effort supplémentaire pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre ! La Commission européenne s’est dite très embarrassée par l’attitude « scandaleuse » des compagnies aériennes dans cette affaire, révélée notamment par un rapport commandité par l’organisation Transport et Environnement.
Comment les compagnies ont-elles pu faire des profits grâce au marché carbone européen ? Jusqu’en 2012, les émissions de CO2 du secteur aérien n’étaient pas du tout régulées. En 2012, le système de quotas d’émissions est étendu au secteur aérien, avec la possibilité d’achat et de vente de « droits à polluer » entre les compagnies. 85% des quotas sont délivrés gratuitement aux compagnies, qui doivent acheter aux enchères les 15% restants.
Faire payer aux clients ce qui est gratuit
Selon la loi européenne, le coût de ces quotas être reportée sur le prix du billet d’avion. Une possibilité dont ne se privent pas les compagnies européennes. Qui ont même fait du zèle : elle ont transféré l’ensemble de ce coût sur le prix des billets, y compris le montant des 85% gratuits ! Et surtout, elles n’ont pas bougé leurs tarifs lorsque la Commission européenne a décidé de suspendre pendant un an l’application du système d’échange de quotas de CO2 pour les vols intercontinentaux...
Résultat : des profits conséquents pour les compagnies, des clients qui paient un surplus (entre 2 et 14 euros par trajet selon la Commission européenne), et aucun effort supplémentaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ! Air France est le deuxième bénéficiaire de ce procédé, derrière la Lufthansa et devant British Airways. Air France a réalisé entre 26 et 51 millions d’euros de profit grâce au système de quotas. Combien seront investis pour le développement du (très modeste) Plan climat de l’entreprise ? Des profits qui n’auront pas empêché Air France d’annoncé 5 000 suppressions d’emplois d’ici fin 2013. Presque aussi bien que dans la sidérurgie !

mardi 29 janvier 2013

Guerre au Mali : un député belge ose dire la vérité (On nous cache tout)

19 janv.2013

Guerre au Mali : un député belge ose dire la vérité

Posté par EcliptuX

Laurent LOUIS, député au parement Belge, s’oppose à la guerre au Mali et dénonce les intérêts commerciaux qui se cachent derrière cette intervention (notamment les mines d'uranium pour Areva).
« J'emmerde tous les bien-pensants, qu'ils soient de gauche, de droite, ou du centre, qui sont aux basques de nos pouvoirs corrompus, j'emmerde nos dirigeants qui jouent avec leurs bombes comme des gamins dans une cour de récréation, j'emmerde ceux qui prétendent être des démocrates alors qu'ils ne sont que des criminels de bas étage... » (L.Louis)
 

Documentaire "La malédiction du gaz de Schiste" (Info libre)

Un documentaire à ne pas rater: « La malédiction du gaz de Schiste« , mardi 29 Janvier 2013 sur Arte.

Sommes-nous bien armés face à la vie ?

Victoire! Une Cour européenne donne raison à l’Islande (Blogapares)

Victoire! Une Cour européenne donne raison à l’Islande

1x1.trans Victoire! Une Cour européenne donne raison à lIslandeLorsque ses se sont effondrées en octobre 2008, les Islandais ont de refusé de rembourser les épargnants étrangers. en considérant que l’argent public ne devait pas servir à sauver les privées en faillite.
Et bien figurez-vous que l’Islande était dans son bon droit. C’est ce qu’a tranché lundi la Cour de l’AELE (Association européenne de libre-échange) en rendant un arrêt définitif.
Ailleurs, on a préféré sauver les banques qui maintenant grâce à la , nous tondent la laine sur le dos. Bravo. Bien vu.

« La Cour a rejeté les arguments présentés par le Royaume-Uni et les Pays-Bas, a affirmé le tribunal dans son arrêt.
Le jugement était attendu pour savoir si l’argent public doit sauver ou non des banques en faillite. Après la faillite de la première banque privée du pays, Landsbanki, l’Islande a dû nationaliser en urgence son système bancaire, sans pouvoir répondre aux inquiétudes des déposants d’Icesave, une banque en ligne filiale de Landsbanki prisée par les épargnants britanniques et néerlandais. A l’époque du krach, Icesave comptait près de 4 milliards d’euros de dépôts.
Les gouvernements britannique et néerlandais avaient alors remboursé intégralement les épargnants d’Icesave avant de réclamer la facture à Reykjavik.
Mais, en 2010 puis 2011, les Islandais ont refusé par référendum les modalités de remboursement négociées avec Londres et La Haye, en arguant qu’il n’y avait pas d’obligation légale pour qu’ils assument les pertes d’une banque privée.
La Commission européenne a poursuivi l’Islande devant le tribunal de l’AELE pour violation de la directive européenne relative sur les garanties des dépôts, qui oblige à assurer un minimum de 20.000 euros aux déposants d’une banque en faillite.
Selon l’Islande, la directive oblige l’Etat à créer un fonds de garantie des dépôts mais pas à le garantir avec de l’argent public.
En vendant les actifs de Landbanski, l’Islande a déjà remboursé la moitié des sommes dues et espère régler la totalité d’ici à trois ans.
L’Islande s’est réjouie lundi de ce jugement, qui est définitif. « Icesave n’est désormais plus un obstacle à la reprise économique de l’Islande », a affirmé dans un communiqué le gouvernement.
« Cette affaire a été particulièrement difficile à gérer à la fois d’un point de vue national et international, et a occasionné, entre autres choses, des retards considérables dans la mise en oeuvre du programme du gouvernement », a poursuivi l’exécutif.
Le ministre des Affaires étrangères Össur Skarphedinsson s’est félicité du respect de la souveraineté de l’Islande dans cette affaire. « Nous avions une cause juste », a-t-il déclaré à la presse.
« Je pense que la défense dans cette affaire, la plus grande jamais portée devant la cour de l’AELE, représentera un exemple pour les années à venir dans les annales de la loi européenne », a-t-il ajouté. »
Source: News