lundi 31 mars 2014

Entretien avec Richard Wittig (AC2N) (cercle des volontaires)

Entretien avec Richard Wittig (AC2N)

 
Richard-Wittig-300Richard Wittig n’a pas peur des mots, et en l’écoutant on se dit que c’est peut-être bien ça le mal qui nous empêche de passer à une étape supérieure, dans notre quête de Démocratie, la peur des mots. La crainte d’être stigmatisé en parlant de questions qu’on se pose, la terreur de passer pour illuminé en osant dire qu’il y a assez de ressources pour que tout le monde vive heureux et en bonne santé.
Nous sommes 99% de l’humanité, Richard Wittig ne fait pas que le dire, il en prend acte et aligne les propositions. Une démocratie directe comme nouveau cadre politique, un nouveau positionnement vis-à-vis du reste de la planète, écologiquement rationnel, économiquement radical. Le programme d’AC2N (Action des Citoyens pour une Nouvelle Nation) est prévu pour permettre le passage entre la situation actuelle et un après, où les citoyens décideront ensemble.
Au-delà de quelques maladresses de présentation que nous évoquons dans l’entretien, tout le monde aura compris que ce personnage m’est apparu sympathique et bienveillant ; nous l’avons rencontré à la veille du lancement du mouvement de grève nationale qu’AC2N propose à partir du 30 mars 2014. Pour savoir où ça se passe dans votre ville, vous pouvez consulter cette page du site de l’association.
Toom

Une Europe en pilotage automatique néo-libéral ? (blogapares)

Une Europe en pilotage automatique néo-libéral ?

 Une Europe en pilotage automatique néo libéral ?
Par Michel Santi sur Marianne
e confiscation en bonne et due forme de l’appareil économique a été entreprise depuis la fin des années 70 par une infime minorité qui a redistribué en sa faveur le produit du travail des autres. Ce ne sont effectivement pas tant nos usines, nos industries et nos entreprises qui ne sont pas ou plus productives. En fait, cette productivité a été monopolisée au bénéfice d’une élite qui a assisté – totalement indifférente- au creusement d’un fossé entre salaires réels et productivité.

L’Allemagne elle-même, qui s’érige en donneuse de leçon de productivité, n’a pu bénéficier d’une croissance au-dessus de la moyenne européenne qu’à la faveur de sacrifices constants exigés à sa population. Le moteur à l’exportation allemand ne rugit pas seulement par la grâce de la force productive de ses entreprises. En réalité, c’est aux réformes dites « Hartz » entreprises dès 2003 – et qui ont consisté à transférer des ressources et des richesses du citoyen vers les entreprises et vers le secteur financier – que l’Allemagne doit d’avoir dopé ses exportations. Ce sont effectivement les réductions salariales et les réformes drastiques de son marché du travail qui ont amélioré notablement sa productivité, en y comprimant à l’extrême le coût du travail.
Cette compétitivité maintes fois invoquée est en fait une notion subjective désignant la capacité d’un pays et de ses entreprises à affronter la concurrence . Flou qui entretient les fantasmes, qui nourrit les préjugés et qui permet ainsi au patronat opportuniste – et au politique dépassé par les évènements – de privilégier une compétitivité par le bas. Authentique dévaluation interne consistant à banalement diminuer les coûts à la production pour favoriser les exportations. Le débat public se concentre donc sur le coût du travail tandis que le coût du capital n’est jamais évoqué, alors que les revenus nets distribués représentent aujourd’hui 10 % de la valeur ajoutée des sociétés non financières. Ce niveau historiquement record depuis la Seconde Guerre mondiale, par rapport à 5,5% en 1999, permet de conclure que la part dévolue aux actionnaires a donc crû dans des proportions considérables ces douze dernières années.
Autrement dit, la complainte patronale faisant de la baisse du taux de marge la raison profonde des faibles investissements et du moindre effort en matière de recherche et développement ne tient pas la route. Elle passe en effet sous silence la part de plus en plus lourde que les entreprises choisissent de distribuer aux propriétaires de capital, quelle que soit l’intensité de la crise économique et financière. Avec une remise en cause profonde de la capacité des entreprises à faire face à toutes les aspérités de la compétitivité du fait de ces distributions. Voilà pourquoi les droits des salariés subissent une attaque sans précédent, voilà pourquoi les coûts doivent être comprimés si le but est bien de gagner des parts de marché à l’export.
Tels sont à l’évidence les impératifs si le but est bien de toujours plus rémunérer l’actionnariat, les capitaux et en finalité les parieurs en bourses… Logique toutefois prise dans des contradictions inextricables, car le discours orwellien des industriels et des patrons d’entreprise atteint des sommets d’invraisemblance et d’arrogance dès lors qu’ils expliquent que lutter contre les plans de licenciements revient à…lutter contre l’emploi ! Comprenons une fois pour toutes que compétitivité ne rime pas nécessairement avec chômage, avec précarité, ni avec explosion des inégalités, contrairement à ce que marchés et patrons imposent aux salariés et aux travailleurs depuis plus de vingt ans.
Et redonnons ses lettres de noblesse à la politique qui n’est plus que des champs de ruine pour avoir renoncé et abdiqué à peser sur les évènements. L’action politique doit aujourd’hui renaître de ses cendres car il lui incombe de déterminer les règles du jeu économique et de mettre sous tutelle le néo-libéralisme. Car remplacer la culture de l’Etat par l’obsession du chiffre revient à fouler aux pieds l’essence même du travail, pourtant source de toute valeur économique.
(*) Michel Santi est économiste, auteur de « L’Europe, chronique d’un fiasco politique et économique »,« Capitalism without conscience » . Son dernier ouvrage est «Splendeurs et misères du libéralisme» (l’Harmattan)
Source: Marianne.fr, http://www.marianne.net/Une-Europe-en-pilotage-automatique-neo-liberal_a237688.html

TTIP :le secret des négociations et le silence complice des grands médias (blogapares)

TTIP :le secret des négociations et le silence complice des grands médias

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Par Mariangela Rosolen sur Il Fatto Quotidiano.fr
Aucune ébauche, aucun plan, aucun schéma du TTIP ne sont aujourd’hui disponibles. Tout ce que nous savons, c’est que le Président Obama et la Commission européenne ont donné mandat à l’ambassadeur américain Michael Froman et au commissaire Karel de Gucht (ci-contre) pour confectionner un Traité transatlantique aux objectifs mirobolants : augmenter le commerce entre les USA et l’UE de 120 milliards de dollars dans les prochaines cinq années et créer deux millions d’emplois. À quel prix ? On ne doit pas le savoir.

Les tractations se déroulent en secret, à huis clos, et dans ces salles secrètes se sont déjà tenues plus de 100 réunions avec les principaux lobbyistes, sur la base de volumineuses documentations partisanes, et à l’insu le plus complet de la société civile. Tout ce donc nous disposons sont des communiqués laconiques ou de brèves déclarations, et quelques rumeurs qui ont fuité. Le plus significatif reste les études commissionnées par les mandataires, et qui ont pour objectif d’embellir les splendides accords qui sont en train d’être conclus. Et c’est en analysant ces extraordinaires objectifs que nous pouvons nous faire une idée de ce qui est en préparation.(*)
Le Transatlantic trade and investment partnership (ou Traité de Partenariat USA-UE pour le commerce et les investissements) nous promet un revenu additionnel par famille de 4 personnes s’élevant à 545 dollars par an, à condition que soient démantelées toutes les lois et règlements de protection de la santé, de l’environnement, du travail, qui interdisent actuellement, ou limitent, la possibilité de réaliser les profits optimaux dans les échanges et les investissements. Ce qui signifie : libre production, circulation et vente sur le marché européen des organismes génétiquement modifiés, de la viande aux hormones et des poulets au chlore. Ainsi que le remplacement du « principe de précaution » par la nécessité de la preuve scientifique sur les produits particuliers, les composants, ou les processus de production. Ce principe de précaution avait été adopté en Europe au milieu des années 1990 à la suite de l’épidémie de la « vache folle », pour réduire ou éliminer – à l’aide de mesures de prévention – des risques qui encore aujourd’hui ne sont toujours pas prouvés scientifiquement. Et donc également, abolition des étiquetages et de la traçabilité des produits alimentaires et chimiques.
Le cas le plus emblématique est celui sur l’extraction et l’exploitation du gaz de schiste (fracking) : environ 11 000 nouveaux puits ont été creusés aux États-Unis l’an dernier, contre une douzaine seulement en Europe, du fait des interdictions et moratoires dans l’attente de la vérification des risques que la technologie d’extraction pourrait faire courir à la sécurité des personnes et de l’environnement.
L’aspect secret des négociations sur le TTIP s’accommode parfaitement de la passivité des grands médias qui se gardent bien de rompre le silence, lequel est à peine égratigné par les habituels médias alternatifs. Et vu que c’est la Commission européenne qui négocie et qui signera l’Accord au nom de, et pour le compte des États membres, nous risquons de nous retrouver fin 2014 – date prévue pour la conclusion des négociations -, avec la mauvaise surprise d’un cadeau déjà tout emballé et prêt à l’usage sous notre l’Arbre de Noël.
Pourtant, il est encore temps de les arrêter. À la fin des années 1990, un paquet-cadeau similaire de libre-échange, l’AMI – Accord multilatéral sur les Investissements -, avait été préparé en secret par ces mêmes oligarchies qui aujourd’hui l’ont réintroduit dans le TTIP, mais il avait été abandonné précisément grâce au fait que son contenu démentiel avait été porté à la connaissance du public. Et il y avait encore à l’époque les Tribunaux auxquels on pouvait avoir recours pour la restitution des droits usurpés. Mais la suppression de l‘État social européen que propose aujourd’hui le TTIP, la subordination affichée de toute protection du travail, de la santé ou de l’environnement au seul « profit », pourrait encore rencontrer de fortes résistances dans le système judiciaire des pays les plus évolués.
Voilà donc la raison d’être du « Tribunal spécial », un organisme supranational et extraterritorial – dont on dit que son siège serait la Banque mondiale – sur le modèle du collège arbitral, dont les verdicts ne pourraient plus faire l’objet d’appels, puisque se situant au-dessus des Constitutions nationales. Il est très probable qu’il s’agira de tribunaux semblables à ceux qui étaient déjà prévus dans les accords comme le NAFTA1, sur le modèle des tribunaux d’arbitrage privés composés de trois arbitres choisis en général parmi des « maîtres de barreau » en faisant abstraction de leurs possibles conflits d’intérêts et qui, une fois nommés, ne doivent plus rendre de comptes à personne. Ils peuvent se prévaloir de n’importe quel outil ou ressource, en général de couteuses prestations de consultants, de tests ou d’expertises, et leurs décisions sont définitives et ne peuvent être contestées. Une gestion de la justice par les riches pour les riches, et qui en réalité n’émet pas de verdicts, mais des amendes, des sanctions, et exige des indemnisations.
Selon cette méthode, la justice se mesure en dollars. La Lone Pine, par exemple, une entreprise californienne de l’énergie a demandé au tribunal spécial institué par le NAFTA(**), de condamner l’État du Canada à lui verser un dédommagement de 191 millions de dollars pour avoir imposé un moratoire sur le fracking, le système de fracturation hydraulique pour l’extraction des gaz ou des pétroles de schiste. Un moratoire adopté suite aux préoccupations quant aux risques que représentaient ces techniques vis-à-vis de la santé et de l’environnement.
La société Philip Morris a, quant à elle, dénoncé l’Australie devant le Tribunal spécial du WTO pour les lois antitabac, et a demandé une indemnisation gigantesque pour les profits non réalisés. Autre exemple, ce sont 3,7 milliards de dollars de manque-à-gagner de ses deux centrales nucléaires allemandes qui ont été demandés par le suédois Vattenfall à l’Allemagne, laquelle avait abandonné la production d’énergie nucléaire après le désastre de Fukushima. On compte pas moins de 514 procès de ce genre ces 20 dernières années : 123 ont été intentés par des investisseurs américains, soit 24 % du total ; 50 par des investisseurs hollandais, 30 par des Britanniques et 20 par des Allemands.
La menace de tels procès avec des montants de plusieurs millions d’Euros intentés par des cabinets juridiques employant des centaines d’avocats pour le compte de grandes multinationales peut à elle seule mettre les gouvernements sur le qui-vive, et les inciter à atténuer, voire à renoncer à promulguer des lois en faveur de la protection du travail, de la santé ou de l’environnement. Si les décisions politiques au niveau local, régional ou national, courent ces risques d’étranglement économique, au-delà du poids d’un verdict pénal ou civil, ce qui est en jeu, c’est la démocratie elle-même.
Mais on voit un peu partout, en Europe comme aux États-Unis, naitre des mouvements sociaux et syndicaux qui revendiquent la transparence des négociations et le bannissement de ces Tribunaux spéciaux dans tout type de Traité.
Continuons à le demander avec force, et tout spécialement aux futurs candidats au Parlement européen.
Mariangela Rosolen, 24 mars 2014, ilbenecommune.it
Notes :
(*) www.s2bnetwork.org a mis à disposition ce contenu. La traduction italienne est disponible sur le site d’Attac Turin et d’Attac Italia avec le titre « Un traité d’un autre monde » : www.attactorino.org et www.attac.it.
Sur ces mêmes sites, on peut trouver la vidéo de la conférence sur le TTIP donnée à Turin le 29 janvier dernier par Alessandra Algostino, professeure associée en Droit constitutionnel comparé de l’Université de Turin.
(**) NAFTA : North American Free Trade Agreement, ou Accord de libre-échange nord-américain.
Source: Il Fatto Quotidiano.fr, http://ilfattoquotidiano.fr/ttip-negociations-secretes-entre-usa-et-union-europeenne/

PAS l’Info : Saison 4 Émission N°27

dimanche 30 mars 2014

Languedoc-Roussillon : des millions d’abeilles décimées par intoxication (les moutons enragés)

Languedoc-Roussillon : des millions d’abeilles décimées par intoxication
PATRICIA GUIPPONI
29/03/2014, 06 h 00
Thierry Mendez a perdu 92 ruches, contaminées dans les P-O. D’autres sont dans son cas.
Thierry Mendez a perdu 92 ruches, contaminées dans les P-O. D’autres sont dans son cas. (© D.R)
Des millions d'abeilles sont décimées par intoxication. Les apiculteurs de la région Languedoc-Roussillon sont touchés. Parmi eux, l’Héraultais Thierry Mendez. Dégâts importants dans les P.-O.
Il voulait que ses ouvrières butinent les rhododendrons, ces azalées que l’on rencontre en région montagneuse. Qu’elles aillent se poser sur les fleurs de châtaignier, qu’elles titillent le tilleul. Pour pouvoir obtenir la plus large variété de miels. Depuis dix ans, Thierry Mendez, apiculteur installé à Villeneuve-lès-Maguelone dans l’Hérault, mène ses abeilles au plus haut des monts des Pyrénées-Orientales.
"Ce sont des territoires sains, déserts"
À Font Romeu. Au grand air. L’été dernier, à leur retour au bercail, les reines ne voulaient plus reprendre la ponte. Et de façon fulgurante, le cheptel de 92 ruches, partie en transhumance, s’est éteint. Totalement décimé. Laissant l’agriculteur dans l’incompréhension et le désarroi. "Les zones où j’avais installé les ruches sont éloignées de toutes exploitations. Ce sont des territoires sains, déserts".
"Aucune pathologie, pas plus que de la mortalité naturelle"
Thierry Mendez fait alors appel à deux experts. Yvan Bouisson, en charge de recherche phytosanitaire à l’Institut national de la recherche agronomique et Marc-Édouard Colin, vétérinaire conseil du groupement de défense sanitaire apicole (GDSA) de l’Hérault. "On a vite écarté la piste de l’acarien parasite qu’est le Varroa. Ainsi que la possible responsabilité de l’apiculteur quant à une quelconque négligence", témoigne le spécialiste des maladies des abeilles. D’après les premières analyses du miel, de la cire, et l’observation des rares abeilles survivantes, tout laisse entendre qu’il s’agit d’intoxication. "On a, de plus, recoupé ce qui arrivait avec ce qui a été constaté dans les cheptels des Pyrénées-Orientales et de l’Ariège, fortement touchés", poursuit Yvan Bouisson.
"Il n’y a aucune pathologie qui ressorte"
En Catalogne, en effet, plus de 1 300 ruches ont été ainsi détruites. "On compte 18 apiculteurs sinistrés", observe Jean Adestro, président du groupement de défense sanitaire apicole des Pyrénées-Orientales, qui répertorie chaque jour les dégâts engendrés. "Il n’y a aucune pathologie qui ressorte. Il ne s’agit pas de mortalité naturelle. Ce n’est pas non plus lié à un manquement des apiculteurs."
Se balader dans l’atmosphère, c’est que c’est toxique
Lui-même, professionnel de l’abeille, a perdu des ruches. Il a sa petite idée sur les origines de l’intoxication mais ne veut pas se prononcer avant la délivrance des résultats des expertises et contre-expertises. Ce que partage Yvan Bouisson de l’Inra : "Il faut rester extrêmement prudent. Ne pas faire de mauvais procès d’intention". Et de rappeler que les abeilles sont le plus performant baromètre des pollutions. Même des plus infimes. "Quand elles ne peuvent plus butiner les fleurs, se balader dans l’atmosphère, c’est que c’est toxique". Pour Jean Adestro, c’est d’autant plus dramatique que les apiculteurs sont déjà très exposés, fragilisés. Il déplore aussi que l’intoxication provienne "de la montagne. L’endroit, par excellence où l’on dit que l’on se requinque, fait ses réserves de bon air".
Le GDSA et l’union syndicale apicole du Roussillon ont voté, en janvier dernier, une motion visant à la reconnaissance des récentes mortalités, afin que des moyens humains et financiers soient dégagés pour soutenir les apiculteurs sinistrés. Certains ont perdu la totalité de leur cheptel. L’Héraultais Thierry Mendez, lui, a fait estimer les dommages subis, entre la perte de ses ruches, de sa récolte, l’achat d’essaims pour remonter une activité. La facture s’élève à 67 988 €.
Le samedi 12 avril, au théâtre municipal de Perpignan, à 9 h, conférence-débat sur la mortalité massive des abeilles, avec Marc-Édouard Colin et Luc Belzunges, toxicologue environnemental à l’Inra.

Les infos dont on parle peu n°58 (29 Mars 2014)

samedi 29 mars 2014

Les plans terroristes du régime d’Erdogan en Syrie.(Investig action)

Les plans terroristes du régime d’Erdogan en Syrie
Bahar Kimyongür

28 mars 2014
 De nouveaux enregistrements fuités cette nuit par les hommes de la Confrérie de Fethullah Gülen, nouveau frère ennemi d'Erdogan, établissent la responsabilité flagrante du régime d'Ankara dans la guerre et le terrorisme en Syrie.
Ces "AKP-Leaks" impliquent directement le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu, le directeur des services secrets de la MIT Hakan Fidan, le conseiller du ministère des affaires étrangères Feridun Sinirlioglu et le chef-ajdoint de l'état-major turc Yasar Güler.

L'une de ces conversations compromettantes porte sur l'enclave turque en territoire syrien appelée " Suleyman Shah" où se trouve le mausolée éponyme du grand-père du fondateur de l'empire ottoman Osman Ier.

Les quatre conspirateurs invoquent le menace que fait peser le réseau terroriste Daech (EIIL) sur l'enclave comme prétexte à un assaut contre la Syrie. Le chef adjoint de l'état-major Yasar Güler évoque l'option de l'armement de 1000 djihadistes pour mener une opération en territoire syrien.

Dans un autre enregistrement, le même Yasar Güler martèle : "Nous avons besoin d'un casus belli".

Mais le directeur du renseignement Hakan Fidan s'inquiète du risque de représailles, avouant que le frontière turco-syrienne échappe à tout contrôle.

Cela ne l'empêche pas de proposer une opération sous fausse bannière en territoire syrien : "S'il le faut, je peux envoyer quatre hommes en Syrie. Ces hommes pourraient lancer 8 missiles en direction du territoire turc. J'aurai ainsi suscité un casus belli. Nous pourrions même attaquer le mausolée de Suleyman Shah."

Comme nous l'évoquions dans un précédent article, à la veille des municipales prévues ce dimanche 30 mars, Erdogan tente de redorer son blason avec le sang syrien.

L'assaut des djihadistes syriens contre le village arménien de Kassab dans le Nord de la Syrie à partir du territoire turc n'est donc pas tombée pas du ciel.

La destruction du MIG syrien en territoire syrien par l'aviation turque fait partie d'une stratégie globale orchestré par Erdogan avec le soutien d'Al Nosra, la branche syrienne d'Al Qaïda, des Turkmènes syriens pro-AKP, des agents turcs comme Selami Aynur abattu lundi par l'armée syrienne et des médias à sa solde comme Habertürk.

Cette formidable campagne médiatique, politique et militaire du gouvernement AKP à la veille des élections municipales survient au moment où il se trouve confronté à un scandale de corruption et une fronde populaire sans précédent.


Des terroristes syriens aux couleurs de la gendarmerie turque !



Selami Aynur, agent turc, président de l'association fasciste des Loups Gris à Giresun, abattu par l'armée syrienne
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URGENT

D'autres enregistrements vont arriver sous peu. Nous avons besoin de traducteurs turc/français, turc/anglais etc.

Pour la paix en Turquie, en Syrie et dans le monde, il faut que la vérité explose à la figure des terroristes en col blanc de l'AKP et des terroristes en uniforme de l'OTAN.

Voici les enregistrements :



Source : Investig'Action

Espagne : La plus grande manifestation de l’histoire récente, ignorée des médias…(Les moutons enragés)

Espagne : La plus grande manifestation de l’histoire récente, ignorée des médias…

madrid-manif-auterite-500x281Ils sont de l’avis général près de deux millions, plus disent certains médias, comme la Sexta (une chaîne de télévision nationale). Du jamais vu. Une journée historique « qui ne va pas s’achever ce 22 mars » clame le cortège. Beaucoup ont prévu de rester à Madrid et de camper. Par exemple, mille d’entre eux dans le secteur deRecoletos. Des Assemblées Générales, des opérations symboliques (« faire le siège de la Bourse », etc.) sont prévues pour lundi et les jours suivants.
L’entrée des six colonnes de marcheurs dans Madrid a eu quelque chose de très fort, de magique, nous raconte au téléphone Mari Garcia. De l’émotion partout, après souvent quatre semaines de marche, les pieds meurtris. Sur leur passage, tout au long de leur périple, la population a accueilli les marcheurs avec une solidarité forte. Les médias ont, quant à eux, organisé pendant des semaines, un blocus informatif contre les « marches de la dignité ». L’immense tsunami populaire réclame le non paiement de la « dette illégale », la fin de l’austérité, du pain, un travail, un toit pour tous et veut jeter « dehors les gouvernements de la Troïka ». C’est une mobilisation gagnée « à la force de nos muscles », pour Jorge Garcia Castaño, de Izquierda Unida.
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Société condamnée
Ce qui frappe, c’est la diversité des revendications., et leur convergence contre « un paradigme de société condamnée : le néolibéralisme » pour un syndicaliste de l’UGT, venu à titre individuel. Au même moment, l’un des « pères de la transition », Adolfo Suarez, agonise. Le symbole n’échappe à personne. Le consensus de 1978 est bel et bien chancelant. Les syndicalistes du SAT, de la CGT, des bataillons des Commissions ouvrières présents malgré le non soutien officiel de leur organisation, scandent :
Le futur ne sera pas capitaliste, il sera ouvrier et socialiste
La « place Colon » déborde. Cibeles est engorgée. Tout le centre de Madrid est congestionné, comme en attestent les images des télés alternatives. La tribune est dressée au fond de la place. Les représentants des marches régionales s’y succèdent au micro, soulignant la « dimension historique de la journée »; pour tous : « un point de départ ». Ils dénoncent « les gouvernements de la troïka », aussi bien ceux du PSOE que ceux du parti populaire qui ont instauré un «état d’exception sociale ».
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Avenir
Au premier rang, les travailleuses catalanes de « Panrico » en grève depuis cinq mois. La déléguée catalane dénonce la politique austéritaire du gouvernement catalan (800.000 chômeurs) et exige le droit pour tous les peuples de pouvoir décider de leur avenir. Daniel Avilés, jeune chômeur de 26 ans, marche depuis Murcia. La colonne des Asturies, chante Santa Barbara. Des milliers de drapeaux républicains, de drapeaux andalous, des bannières rouges du PCE, rouges et noires de la CNT, de chaque « autonomie », flottent. Tous scandent :
Vivent les luttes de la classe ouvrière! (…) Nous ne voulons pas l’aumône. Les droits ne se négocient pas
A la tête des colonnes, beaucoup d’immigrés accueillis aux cris de « aucune personne n’est illégale ». L’AragonaiseAmparo Bella chante une jota politique et un hymne de Labordeta. Vingt heures.
Le leader du SAT, Diego Cañamero prend la parole, la gorge brisée. Il appelle passionnément à l’unité du peuple et invite « la gauche qui a du plomb dans ses poches, à rejoindre le raz de marée ». Il appelle à « la rébellion pacifique ». Il lance : « Il faut un Front Populaire ». La foule lui répond par d’interminables « Sí, se puede » (Oui, on peut). C’est le slogan qui revient le plus souvent.
Le gouvernement cherche la provocation : il a déployé 1700 agents anti-émeute et a décrété le rassemblement illégal après 21h30. Une sorte de couvre-feu. Il tente manifestement d’engager une épreuve de force. Les manifestants n’ont pas l’intention de se laisser intimider. Ils vont évacuer la Place Colon, et ceux qui restent vont rejoindre des micro-campements un peu partout dans Madrid.
Source et article en intégralité: Humanité.fr via Le Veilleur

Les confessions d’un assassin financier (Vidéo) (Blogapares)

Les confessions d’un assassin financier (Vidéo)

 Les confessions dun assassin financier (Vidéo)
« Il y a 2 manières d’asservir et de conquérir une Nation : l’une est par l’épée, l’autre par la dette »
(John Adams 1735 – 1826, qui fut le Premier Président des États-Unis à résider à la Maison Blanche à Washington)
Ils ne sont pas des espions, pas des barbouzes, mais ils travaillent dans l’ombre et le secret au service d’un État. Ce documentaire de Stelios Koul lève le voile sur la sale besogne des agents d’influence américains. Leur méthode de travail: jeter leur dévolu sur un pays – de préférence du Tiers-Monde – aux ressources convoitées, faire en sorte qu’il emprunte des sommes faramineuses, pour mettre en oeuvre des projets réalisés par des entreprises américaines. Le pays se retrouve pris au piège de la dette. Les pressions les plus dures sont alors exercées.
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Espagne : Violents affrontements entre manifestants et forces de police à Madrid (23 Mars 2014) (Agence info libre)

Espagne : Violents affrontements entre manifestants et forces de police à Madrid (23 Mars 2014)

Dans tous les autres pays européens de la méditerranée, la crise suit son bonhomme de chemin. Cependant, en Espagne, les manifestations contre l’austérité et la politique de rigueur du gouvernement Raroy, décidé en sous-main par la commission européenne de Bruxelles, sont en train de prendre une autre tournure : Habituellement pacifistes, les manifestations tournent au vinaigre depuis plusieurs jours, comme cela est déjà le cas en Italie par exemple…

La manifestation qui s’est déroulée Jeudi dernier dans plusieurs villes de l’Espagne pour exiger la démission du gouvernement s’est terminé par une charge des forces de police.
Selon des informations des manifestants sur Twitter, la police détiendrait au moins une personne à Madrid, aux alentours de Cibeles y Alcalà. Un autre manifestant aurait également été blessé dans les heurts à Valence. De leur côté, les forces de police, ont indiqué que quatre personnes ont été détenu et que deux policiers ont été blessé.
Texte original : « La protesta que transcurre este jueves por varias ciudades de España para exigir la dimisión del Gobierno termina con una carga policial.
Según informan manifestantes en Twitter, la policía ha practicado al menos una detención en Madrid en el entorno de Cibeles y Alcalá.
Uno de los manifestantes también ha resultado herido. Además, en Valencia, fuentes policiales indicaron a Efe que cuatro personas fueron detenidas y que dos policías han resultado heridos. »


Pour plus de détails sur ces manifestations, voir cet article de rtve.es

vendredi 28 mars 2014

LES EMPREINTES DE LA MOUETTE, DU CHIEN, DU CHEVAL ET DE L'HOMME, POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES (Terre sacrée)

LES EMPREINTES DE LA MOUETTE, DU CHIEN, DU CHEVAL ET DE L'HOMME, POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES
Postée le 26/03/2014 à 22h33
Les empreintes de la mouette, du chien, du cheval et de l'Homme, pour les générations futures

Une photo transmise par Michel COTTET, relayée par SOS-planete

Le jour où les humains comprendront qu'une pensée sans langage existe chez les Animaux, nous mourons de honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires. Boris Cyrulnik

Egypte : le mot "démocratie" est souligné 529 fois.(Théophraste R.Le grand soir)

Egypte : le mot "démocratie" est souligné 529 fois.



La presse ce matin nous informe que le pouvoir égyptien, issu du coup d’état militaire de juillet 2013, vient de condamner à mort 529 "pro-Morsi".
O surprise : il s’avère que le coup d’état militaire - accueilli par une "ouf" de soulagement par une bonne partie de la "gauche" française - était donc bien un... comment dire ? .... un coup d’Etat militaire.
La presse occidentale prend l’annonce avec indolence, car ce n’est pas au Venezuela que ça se passe.
Mais bon, après tout, la notion de coup d’état militaire démocratique n’est pas plus bête que celle de guerre humanitaire. En période de liquidations, à l’ère des camelots, si vous achetez l’une, l’autre vous sera offerte. Et parce que tout doit disparaître, la maison vous offre en plus et en guise de cadeau de bienvenue une dose de bonne conscience (très utile pour les actions futures).
Je sais, certains se diront in petto "ça fera toujours 529 de moins". Mais 529 quoi, exactement - pour peu qu’ils en aient véritablement la moindre idée ?
Théophraste R.
eh non, on n’ira pas tous au paradis

Cadeau n°2 des impérialistes : Licenciements de fonctionnaires et hausse d’impôts en Ukraine (chaos controlé)

Cadeau n°2 des impérialistes : Licenciements de fonctionnaires et hausse d’impôts en Ukraine

Toujours afin de satisfaire les exigences d’austerité du FMI, le pouvoir de Kiev a décidé de s’attaquer à la fonction publique.

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10 % des fonctionnaires d’État, soit 24 000 personnes, seront licenciés, a annoncé le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, qui a précisé qu’il ne s’agissait que d’une première étape dans cette voie. Les salaires et les retraites des fonctionnaires seront également gelés.
Cette mesure s’ajoute à l’augmentation de 50 % du prix du gaz pour les ménages au 1er mai et de 40 % pour les entreprises au 1er juillet.
Le gouvernement propose aussi l’instauration d’un impôt progressif sur le revenu. Actuellement, le taux d’imposition sur le revenu des Ukrainiens est de 15 % pour les revenus mensuels de moins de 120 dollars et 17 % pour les revenus supérieurs à 120 dollars par mois. Il sera prochainement de 20 % pour ceux qui gagnent moins de 30 000 dollars par an et de 25 % pour ceux qui gagnent plus de 50 000 dollars par an.
Le Fonds monétaire international a annoncé jeudi qu’il allait accorder à Kiev un prêt entre 14 et 18 milliards de dollars, une décision qui a réjoui Obama, qui a félicité le Premier ministre ukrainien pour ses « efforts » et son « courage ».
Source : E&R

Capstone 2014: l'exercice où l'ennemi est le peuple américain qui s'oppose à la tyrannie (fawkes)

jeudi 27 mars 2014

Capstone 2014: l'exercice où l'ennemi est le peuple américain qui s'oppose à la tyrannie


Aujourd'hui commence aux Etats-Unis un énième exercice national qui se terminera le 24 Avril. Dans celui-ci, les agents devront faire face à une catastrophe nationale (des séismes multiples entraînant des tsunamis) puis dans la foulée à une attaque informatique orchestrées par un groupe appelé "Free Americans Against Socialist Tyranny".

En gros, ils représentent les opposants au nouvel ordre mondial ainsi que tout ceux qui seraient sensible à cette cause y compris des agent du gouvernement qui représenteraient le plus grand danger d'après eux. C'est l'idée de cet exercice appelé Capstone. Et savez-vous ce que capstone veut dire?

La page 125 indique par exemple :

"Nous pensons qu'il y a des employés au sein de l'US Northern Command, US Air Force, l'armée américaine, la Garde nationale, et la Defense Information Systems Agency qui pourraient soutenir la doctrine de la "Free Americans Against Socialist Tyranny" qui est basée sur des prises de positions individuelles sur des médias sociaux. Les sympathisants à la "Free Americans Against Socialist Tyranny" peut inclure à la fois des anciens membres et des membres actuels de l'armée avec une formation en communications par satellite,
la protection du réseau par ordinateurs, l'exploitation du réseau, ainsi que le commandement et le contrôle militaire. Des récentes réductions des forces en vigueur et les exigences de séparation du pouvoir ont soulevé des inquiétudes concernant le mécontentement de certains militaires et de civils du ministère de la défense. Basé sur la possible menace intérieure, les capacités citées pourraient être compromises ou ciblées au cours d'opérations militaires".

Au cas ou le message n'était pas assez clair pour les agents:

"Nous pensons que la "Free Americans Against Socialist Tyranny" partage ses techniques via les réseaux sociaux, des comptes publics ainsi que des réseaux."

Eh oui, pour Obama tout ceux qui n'adhèrent pas au Nouvel Ordre Mondial que l'on nous concocte sont des terroristes en puissance et il faut que cela rentre dans la tête des agents de police. Le nom de cet exercice n'a probablement pas été choisi au hasard. 2014 est une année charnière semblerait-il et la capstone est la dernière pièce de la pyramide.

Au final, cet exercice rappelle singulièrement une déclaration de George Bush après le 11 Septembre: "Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes". Sauf que cette fois, les terroristes représentent le peuple américain.


Publié par Fawkes News

Le gouvernement est une illusion : Témoignage d'une ex-ministre Roselyne Bachelot : « Mais qui sont ces conseillers occultes ? » (Chaos controlé)

Le gouvernement est une illusion : Témoignage d'une ex-ministre Roselyne Bachelot : « Mais qui sont ces conseillers occultes ? »

Voici une vidéo qui montre deux choses : Les ministres ne sont que des pantins au service d’intérêts « supérieurs », et les vrais dirigeants [difficilement identifiables par les Ministres eux-mêmes], les traitent comme de la merde, ce que sous-entend Mme Bachelot. Une vidéo éloquente, encore faut-il lire entre les lignes : elle parle de conseillers occultes au sein du gouvernement et cela ne choque personne…"
 

Loi de programmation militaire. La France est-elle en guerre contre les Français? (Mondialisation ca)

Loi de programmation militaire. La France est-elle en guerre contre les Français?

 
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L’espionnage massif de ses citoyens par les services secrets d’un pays est aujourd’hui devenu la norme. A la faveur de la « lutte contre le terrorisme », la notion de guerre s’est introduite dans le code pénal de l’ensemble des pays occidentaux. La dernière loi française de programmation militaire, qui vient d’être promulguée le 19 décembre 2013[1], s’inscrit dans cette tendance de fusion du droit pénal et du droit de la guerre. Elle illustre une évolution du droit occidental qui, tout en concentrant l’ensemble des pouvoirs aux mains de l’exécutif, place l’exception à la place de la norme et pose l’anomie comme base de reconstruction d’un nouvel ordre de droit. Cette mutation enregistre la fin d’une organisation, propre à la forme nationale de l’Etat, basée sur l’articulation de deux systèmes relativement séparés, État de droit à l’intérieur du pays et violence pure à l’extérieur.
Une loi militaire comme « prévention de la criminalité. »
La loi de programmation militaire sert habituellement à encadrer les budgets des forces militaires de l’Hexagone. Cette année, elle sort du cadre de la défense pour englober « la lutte contre le crime ». Portant diverses dispositions, concernant à la fois la défense et la sécurité nationale, elle comprend un article 20 (l’ancien article 13) qui étend les pouvoirs de surveillance des autorités administratives françaises à « la prévention de la criminalité », fusionnant ainsi droit de la guerre et droit pénal en généralisant la tendance déjà imprimée par la lutte « antiterroriste » à l’ensemble du champ pénal. En visant génériquement la « prévention de la criminalité », ce régime s’appliquera à toutes les infractions. En soumettant les citoyens français à un régime de surveillance autrefois réservé à des agents d’une puissance étrangère, la loi ne sépare plus intérieur et extérieur de la nation et ne distingue plus infraction pénale et gestion de l’hostilité. Ce processus omniprésent n’est pas seulement identifiable à l’intérieur du pays, mais aussi au niveau des conflits internationaux. Les engagements de la France en Libye et en Syrie procèdent à une indifférenciation entre action de guerre et fonction de police. La guerre n’est plus engagée, afin de se défendre ou de procéder à une conquête, mais pour « punir un dictateur. »
Afin de procéder à cette fusion du pénal et du militaire, la loi de programmation évince le pouvoir judiciaire et concentre les pouvoirs aux mains de l’exécutif. Non seulement le troisième pouvoir est totalement contourné, mais le seul dispositif de contrôle a posteriori (Commission de contrôle des écoutes et interceptions) relevant de l’exécutif ne pourra émettre qu’une « recommandation » au premier ministre .
La collecte de données porte sur les numéros de téléphone, les adresses IP, ou les listes de contact de correspondants téléphoniques, ainsi que sur les données de géolocalisation en temps réel. Seulement dans ce dernier cas, l’autorisation préalable du Juge des libertés ou de la CNCIS, l’autorité de contrôle relevant du pouvoir exécutif, reste nécessaire.
Ainsi, l’article 20 de loi donne à l’administration le droit de collecter, en temps réel, sans recours à un juge et même sans autorisation préalable de l’organe administratif de contrôle, des informations sur les utilisateurs de réseaux de communication. Des agents individuellement désignés, relevant des ministères de la Défense, de l’Intérieur, de l’Economie et du Budget, ainsi que des « chargés de mission », peuvent désormais accéder directement aux données. La loi étend également le droit de regard à toutes informations et aux documents stockés par l’hébergeur et plus seulement aux données techniques.
De plus, les administrations vont pouvoir exiger des données pour motifs très larges, notamment ceux prévus à l’article 241-2 du code de la sécurité intérieure, c’est-à-dire concernant : « la sécurité nationale, la sauvegarde des éléments essentiels du potentiel scientifique et économique de la France, ou la prévention du terrorisme, de la criminalité et de la délinquance organisées »
Ainsi, l’article 20, qui entrera en vigueur en janvier 2015, permet la capture en temps réel sur simple demande administrative, sur « sollicitation du réseau », des informations et documents traités dans ceux-ci et non plus seulement les données de connexion des utilisateurs . La collecte directe d’informations se fera, non seulement auprès des fournisseurs d’accès (FAI et opérateurs de télécommunication), mais aussi auprès de tous les hébergeurs et fournisseurs de services en ligne. Aucune disposition ne limite le volume des collectes. Celles-ci pourraient passer par l’installation directe de dispositifs de capture de signaux ou de données chez les opérateurs et les hébergeurs. L’inscription des termes « sollicitation du réseau » signifie que les autorités souhaitent donner un cadre juridique à une interconnexion directe. Cette loi rend également permanents des dispositifs qui n’étaient que temporaires. Si cette loi française peut être comparée aux dispositions du Patriot Act américain[2], on doit alors faire référence au Patriot Act Improvement and Reautorisation Act of 2005[3], promulguée en 2006 et qui rend permanentes les mesures temporaires prises immédiatement après les attentats du 11 septembre 2001.
Une loi martiale numérique.
Le pouvoir exécutif a toujours soutenu que la nouvelle loi ne portait aucunement sur le contenu des messages interceptés, mais uniquement sur les données de connexion. Cette lecture a été démentie par la CNIL qui, à la suite de la promulgation de la loi de programmation militaire, a déploré l’adoption de certaines mesures d’accès aux données personnelles prévues par son article 20. Elle a tout d’abord à nouveau regretté de ne pas avoir été saisie sur cet article lors de l’examen du projet de loi. Elle déplore surtout que « la rédaction définitive du texte et que le recours à la notion très vague d’informations et documents traités ou conservés par les réseaux ou services de communications électroniques, semble permettre aux services de renseignement d’avoir accès aux données de contenu, et non pas seulement aux données de connexion. »
L’article, entré en vigueur dès janvier 2014, confie au Premier ministre le soin de conduire l’action du Gouvernement en matière de sécurité de l’information, en s’appuyant sur les services de l’ANSSI (Autorité Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information). Il crée surtout un pouvoir de contre-attaque, aussi étendu que flou, qui autorise l’Etat à pirater des serveurs ennemis lorsque “le potentiel de guerre ou économique, la sécurité, ou la capacité de survie de la Nation” sont attaqués.
La loi ne définit pas ce qu’est une cybermenace et ne précise pas l’autorité compétente pour déterminer ce qui constitue une atteinte au “potentiel de guerre ou économique, la sécurité ou la capacité de survie de la Nation”. Avec une terminologie aussi large, cette législation pourrait, par exemple, s’attaquer à une manifestation organisée et diffusée a travers les réseaux sociaux.
Quant à l’article 22, il crée une obligation, pour les FAI, hébergeurs et autres opérateurs dont les infrastructures sont considérées d’importance vitale pour le pays, de mettre en place à leurs frais. des outils de “détection des événements susceptibles d’affecter la sécurité de leurs systèmes d’information“. Ces outils étant exploités par des tiers certifiés ou par les services de l’Etat lui-même, la loi autorise, dans les faits, le pouvoir exécutif à installer des sondes qu’il contrôle directement ou indirectement.
L’article 23 renforce l’insécurité juridique pour les auteurs ou vendeurs de logiciels qui pourraient permettre l’interception de données. Jusqu’à présent, l’article 226-3 du code pénal interdisait les appareils ou dispositifs “conçus pour” intercepter des correspondances privées ou des données informatiques. Maintenant, seront interdits les dispositifs “de nature à” réaliser de telles infractions. L’intention ne sera plus à rechercher, seul le résultat , même accidentel, pourra compter.
Quant à l’article 23 bis, il donne accès aux fichiers d’abonnés à l’ANSSI qui pourra obtenir les coordonnées de tout abonné, hébergeur ou éditeur de site internet “pour les besoins de la prévention des atteintes aux systèmes de traitement automatisé” ou si l’agence estime que son système informatique est ou peut seulement être sujet à des attaques. L’ANSSI pourrait par exemple se faire communiquer les identités de tous les internautes dont les ordinateurs sont vulnérables, et identifier des cibles pour exploiter ces failles pour les propres besoins de la défense nationale.
Grâce à cette loi, les français sont soumis à des procédures qui relevaient autrefois de la mise sous surveillance d’agents d’une puissance ennemie. Cette dernière législation n’est cependant que la dernière péripétie d’un ensemble de mesures débutant avec la loi d’Orientation et de Programmation de la Sécurité Intérieure (LOPSI 1), définitivement adopté le 29 août 2002[4]. Cette législation permet déjà l’accès à distance de la police aux données conservées par les opérateurs et les fournisseurs d’accès Internet. Quant à la LOPPSI 2[5], définitivement adoptée le 8 février 2011, elle permet de filtrer progressivement le Net et légalise l’introduction de mouchards (chevaux de Troie) au sein des ordinateurs privés.
Jean-Claude Paye
Jean-Claude Paye, sociologue, auteur de L’emprise de l’image. De Guantanamo à Tarnac, Editions Yves Michel 2012.



[4] Loi n° 2002-1094 du 29 août 2002 d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure, http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000780288
[5] La loi dite LOPSI 2″, Loi d’Orientation et de Programmation pour la performance de la Sécurité Intérieure, fait suite à “LOPSI 1″ que Sarkozy avait fait adopter en 2002 lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023707312&categorieLien=id

Mouvement contre l’austérité et la corruption : vers un nouveau printemps espagnol ? (basta)

BASTA !
Indignés

Mouvement contre l’austérité et la corruption : vers un nouveau printemps espagnol ?

par Nathalie Pédestarres -
Plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté contre l’austérité et le remboursement d’une dette jugée « odieuse », à Madrid le 22 mars. Trois ans après le « mouvement des indignés », collectifs citoyens, syndicats et partis de gauche ont réussi à s’unir pour « le droit à une vie digne pour tous ». La mobilisation réussira-t-elle à dépasser les dissensions et les nombreuses défiances vis-à-vis des organisations traditionnelles ? Une grève générale se prépare pour avril.
C’est une mobilisation sans précédent dans l’histoire de la démocratie espagnole. Près de deux millions de personnes, selon les organisateurs – 50 000 d’après les chiffres officiels... – ont convergé le 22 mars sur Madrid pour une « Marches pour la Dignité ». Objectif : reprendre le flambeau du formidable élan contestataire, le mouvement des « indignés », né le 15 mai 2011 sur la Puerta del Sol madrilène et tenter de contrer la politique d’austérité menée par le gouvernement conservateur.

Un mouvement social contre l’austérité

L’initiative, en préparation depuis six mois, vient d’une alliance improbable : celle de syndicats, de mouvements sociaux, de collectifs spontanés, et de partis politiques. Chacun s’était jusqu’alors tenu à une distance respectable les uns des autres. « Cette union d’organisations aussi diverses dans leurs doctrines, leurs pratiques et leurs stratégies représente un moment historique dans l’histoire de la démocratie espagnole ! », s’enthousiasme Ginès Fernández du Front civique (Frente Cívico), un collectif d’inspiration marxiste, créé récemment par l’ancien secrétaire général du PC espagnol, Julio Anguita. L’objectif de ces centaines de milliers de personnes ? Refuser de payer la dette « odieuse » de l’Espagne, de subir une coupe budgétaire de plus, de se laisser gouverner par la « troïka » (la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international) et garantir à chaque citoyen les droits fondamentaux de subsistance, de travail et d’accès à un logement digne.
Les trois années qui séparent la naissance du 15-M de celle du 22-M ont montré les limites d’un mouvement citoyen dont l’énergie transformatrice s’est épuisée dans des assemblées interminables et dont l’horizontalité intégrale a conduit à l’atomisation des luttes (voir notre analyse). « Le 22 M est une avancée manifeste par rapport à un 15-M qui n’a jamais proposé d’alternative clairement définie au gouvernement actuel », explique l’économiste d’origine argentine Jorge Fonseca, professeur à l’Université autonome de Madrid et membre du comité scientifique de l’association altermondialiste Attac.
L’économiste n’y va pas de main morte : « Avec cette formidable mobilisation, le 22-M donne un bon coup au foie de tous ces technocrates et collaborateurs des gouvernements espagnol et européen qui violent les droits de l’homme ». Il fait notamment allusion aux dernières réformes législatives du gouvernement du Parti populaire, la droite espagnole, qui creusent le fossé des inégalités et répriment toujours plus les libertés et les droits fondamentaux, pourtant inscrits dans la Constitution.

Privatisation, répression, corruption

Outre la privatisation rampante des services publics dans la gestion de l’eau, l’éducation et la santé, le gouvernement souhaite un durcissement de la loi sur l’avortement, n’autorisant l’interruption de grossesse qu’en cas de viol ou de danger pour la santé de la mère. Côté répression, les nouvelles lois de « Sécurité citoyenne » (sic) imposent des amendes exorbitantes aux manifestations « non autorisées par les autorités municipales ». Celles relatives à la protection des débiteurs hypothécaires n’introduisent pas la dation en paiement – le fait de se libérer d’une dette par une prestation ou un bien différent de celui qui était initialement dû – comme le réclamaient les plateformes citoyennes de défense des personnes expulsées de leurs logements (lire notre article : Les Indignés espagnols se battent contre l’endettement à vie).
Un projet réforme de la loi du travail prévoit d’abaisser les indemnités de licenciement. En parallèle, la Justice voit son champs d’actions limité par une restriction des conditions dans lesquelles un juge espagnol peut enquêter sur des délits commis hors du territoire national. Des scandales de corruption ont récemment marqué la vie politique, comme l’affaire « Barcenas », du nom de l’ancien trésorier du Parti populaire (PP), soupçonné de fraude fiscale, corruption et blanchiment d’argent. Ou encore l’arnaque aux petits épargnants du conglomérat bancaire Bankia (lire ici) par la vente de produits financiers toxiques, vente qui a bénéficié à ses anciens dirigeants et membres du PP. Si l’on ajoute l’augmentation de taxes, comme la TVA ou les cotisations sociales, exigée par l’Union européenne pour juguler le déficit, les espagnols se sentent de plus en plus roulés dans la farine par un gouvernement, entaché par la corruption.

La difficile union des syndicats

Cette situation a décidé plusieurs syndicats de monter au créneau, comme le Syndicat andalou des travailleurs (SAT), incarné par son dirigeant charismatique Diego Cañamero et dont plus de 400 militants encourent des peines de prison et des amendes extrêmement lourdes, notamment pour des occupations de terres [1]. C’est sous l’impulsion de Diego Cañamero, que de nombreux syndicats minoritaires se sont ralliés aux marches pour la dignité.
« Il faut maintenir cette unité coûte que coûte pour parvenir à nos objectifs », prévient Ginès Fernández, du Front civique. Cela ne se fera pas sans difficultés. Dès le 23 mars, les manifestants à peine rentrés chez eux, les premières dissensions n’ont pas tardé à apparaître... En particulier sur le financement des syndicats, un sujet également épineux en France. Les syndicalistes alternatifs considèrent que vivre de subventions n’est jamais gratuit. Les deux syndicats majoritaires – et subventionnés par l’État –, la confédération syndicale CCOO et l’UGT (chacun revendique près d’un million de membres) n’ont pas été invités à participer aux marches. « Les gens ont fini par se rendre compte que ces deux grands syndicats ne font pas partie de la solution mais qu’ils contribuent au problème. Je ne fais pas là allusion à la base, aux militants, mais plutôt aux dirigeants [Ignacio Fernández Toxo, secrétaire général de la CCOO et Cándido Méndez, secrétaire général de UGT] qui tout au long de ces dernières années ont signé la reddition des travailleurs dans toutes les luttes auxquelles ils ont participé », remarque l’artiste engagé Willie Toledo.

Défiance vis-à-vis des partis de gauche et des médias

La défiance vis-à-vis des formations politiques, y compris de la gauche radicale, est encore grande. Le Parti socialiste espagnol (PSOE), au pouvoir jusqu’en 2011, n’a bien évidemment pas été invité à la marche. Au sein même des participants, des syndicats alternatifs, des collectifs non partisans et des plateformes citoyennes reprochent au SAT (également subventionné par l’État) et à la Gauche unie (Izquierda Unida), sorte de Front de gauche espagnol, de « voler la vedette » aux dépens du travail commun. Lors de la marche, aucun candidat n’était autorisé à prendre la parole pour éviter tout « racolage » électoral.
Les médias ont aussi été accusés d’imposer un « black-out » sur le mouvement et de ne pas rendre compte des violences policières qui ont marqué la fin de la manifestation. Une journaliste de El Mundo, qui a souhaité garder l’anonymat, confirme qu’il existe bel et bien « un intérêt, de la part du ministère de l’Intérieur, à ce que sa version des faits soit en priorité connue des médias ». « Cela fait partie du jeu. Les grands médias servent de canal de communication au gouvernement qui, en échange, leur donne des scoops dont ils dépendent. Il faudra donc être attentif aux prochaines unes... », dit-elle.

« Nous avons assez perdu de temps »

Malgré ces obstacles, le mouvement social est relancé. Depuis le samedi 22 mars, les campements et les manifestations se succèdent, à Madrid, devant différents ministères, en dépit de la présence policière et de la désinformation. Celle ci est d’ailleurs contournée grâce au renouveau de médias alternatifs (Diagonal, Publico...) et des réseaux sociaux. Des assemblées populaires se sont tenues sur la Puerta del Sol et sur le parvis du Musée Reina Sofia mais cette fois pour réclamer du concret : « Nous avons assez perdu de temps à nous organiser, maintenant il faut traduire les luttes politiquement ! », s’exclame un étudiant en droit.
Les jeunes, en particulier, réclament des mesures concrètes et soupirent discrètement pendant que leurs aînés empoignent le micro pour se lancer dans de longues diatribes messianiques... « Il faut renforcer les contacts avec les collectifs sociaux qui existent déjà dans toutes les régions et concrétiser des projets avec eux, sinon nous n’arriverons à rien », râle un autre étudiant. 19 des 20 manifestants arrêtés le 22 mars lors des affrontements avec la police ont été libérés grâce à une manifestation devant les tribunaux. Une première victoire. Une grève générale est en préparation pour la fin du mois d’avril.
Nathalie Pédestarres, à Madrid
Photo : source

Notes

[1] Lire cet article de L’Humanité.
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Les Paradoxes de la domination (l'echelle de jacob)



Edition spéciale de N.S.I.* : Le dépistage du cancer du sein est dangereux (Les brindherbes engagés)

Edition spéciale de N.S.I.* : Le dépistage du cancer du sein est dangereux


(* Nature Santé Innovation)
« Cela fait tout drôle, mais vous pouvez aujourd’hui lire dans les grands médias ce que je vous ai écrit, sous le sceau du secret, sur les dangers du dépistage du cancer du sein [1].
La vérité éclate au grand jour !!
Une étude canadienne de grande ampleur vient de tomber. Publiée dans le British Medical Journal, elle confirme point par point mes très fermes mises en garde [2] :
  1. le dépistage du cancer du sein ne diminue absolument pas le nombre de morts par cancer du sein ;
  2. il augmente de façon drastique (+ 22 %) le risque de se faire diagnostiquer un pseudo-cancer qui n’aurait jamais évolué ou aurait disparu spontanément. Comme ces surdiagnostics déclenchent toujours de lourds examens et souvent des traitements, ils augmentent globalement le risque de souffrance, d’invalidité, et même de mortalité parmi les femmes qui se font dépister par mammographie.
Par conséquent, le dépistage systématique du cancer du sein par mammographie doit être formellement déconseillé.

Une étude très fiable

Les résultats de cette étude sont très sûrs. Elle a été réalisée sur près de 90 000 femmes âgées de 40 à 59 ans, suivies pendant 25 ans. Elle a montré que les femmes qui avaient subi des mammographies annuelles pendant 5 ans avaient tout autant de risques de mourir d’un cancer du sein que celles ayant seulement bénéficié d’une simple auscultation.
Par contre, elle confirme que le dépistage entraîne de nombreuses erreurs de diagnostic, en particulier des micro-tumeurs qui sont détectées et qui déclenchent tout un protocole de traitement alors qu’elles n’auraient jamais évolué en cancer du sein, ou auraient spontanément disparu.
De plus, et ce n’est pas dit dans l’étude, les médicaments de chimiothérapie sont eux-mêmes cancérigènes ; après un traitement, on a deux fois plus de risques de cancer qu’auparavant [3] !
Ces résultats sont catastrophiques pour les autorités de santé et les gouvernements qui, depuis des décennies, investissent des milliards dans les campagnes de dépistage du cancer du sein. Ils vont également provoquer, inévitablement, un tollé dans le lobby du cancer (les très nombreuses entreprises, institutions et professions qui vivent du cancer), qui ne manquera pas d’essayer de discréditer cette étude.

Un vent de panique

Les auteurs de l’étude ont, sans doute inconsciemment, ressenti ce risque, à savoir que les foudres des mandarins du cancer ne s’abattent sur eux.
Au lieu de conclure leur étude par la radicale mise en garde qui s’impose, ils semblent s’excuser de demander pardon d’avoir prouvé l’inefficacité et la dangerosité du dépistage du cancer du sein. Et ils concluent par une formule tellement alambiquée qu’elle en devient comique :
« Dans les pays techniquement avancés, nos résultats soutiennent le point de vue de certains commentateurs selon lequel le raisonnement conduisant au dépistage par mammographie devrait être rapidement réévalué par les décideurs. »
En clair : « Sauve qui peut ! Un énorme scandale va bientôt nous péter à la figure ! Des milliers de femmes victimes de surdiagnostic, inutilement amputées d’un sein et détruites par des chimios, vont bientôt réaliser ce qui leur est arrivé et attaquer les responsables ! »
Ils reconnaissent toutefois la froide réalité : « Les femmes aimeraient pouvoir croire que leur trouver un cancer au stade précoce a ses avantages », a dit le principal auteur de l’étude, le Dr Anthony Miller. « C’est une chose que leurs médecins leur disent, et que les radiologues qui leur font passer les radios leur disent. Mais en fait, nous avons trouvé la preuve que ça ne marche pas. »

Le paradoxe de la popularité


Les mammographies ont fait l’objet d’une publicité totalement exagérée, selon Anthony Miller :
« Plus il y a de cancers découverts grâce au dépistage par mammographie, plus il y a de personnes qui imaginent, de façon erronée, que le dépistage leur a sauvé la vie, plus le nombre de personnes qui ont l’impression d’avoir “survécu” au cancer augmente, et se font à leur tour les avocats du dépistage » explique-t-il.
Cela a abouti, selon lui, au « paradoxe de la popularité » : bien que le dépistage systématique par mammographie ne serve à rien, et provoque plus de femmes amputées du sein et soumises à des chimios que nécessaire, le traitement est de plus en plus populaire.

Les drôles de méthode du magazine Le Point

Cet attachement au dépistage est illustré dans la presse française par la façon dont le magazine Le Point traite la nouvelle de l’étude canadienne.
Alors que le magazine L’Express fait son travail d’information et publie un article clair intitulé « Cancer du sein : une nouvelle étude remet en cause le dépistage organisé », le magazine Le Point* fait tout pour noyer le poisson.
Il choisit de présenter la nouvelle dans un article fourre-tout sous un titre qui risque fort, à mon avis, d’induire en erreur nombre de lecteurs peu attentifs : « Cancer du sein : de l’utilité du dépistage systématique et de l’ablation préventive » [4].
La journaliste, que je ne citerai pas (le but de Santé Nature Innovation n’étant pas de traîner les gens dans la boue mais de contribuer à une meilleure information sur la santé), commence par prendre position en faveur d’une méthode particulièrement violente à mon avis, l’ablation préventive des seins, pour éviter le cancer du sein, chez les femmes porteuses des gènes prédisposant au cancer du sein BRCA1 et BRCA2 (BR pour breast, ou sein en anglais, CA pour cancer).
Ensuite, elle passe à l’étude canadienne, sous l’intertitre : « Nombre de décès similaire avec ou sans dépistage précoce ».
Dès la première phrase, la journaliste prend ses distances avec l’étude : « La seconde étude provient de la Canadian National Breast Cancer Screening Study et elle risque d’alimenter la polémique sur le bien-fondé du dépistage systématique de ce cancer. »
Elle indique que le dépistage du cancer du sein a entraîné 22 % de surdiagnostics. Mais elle omet d’expliquer le fond du problème, à savoir que les surdiagnostics poussent les femmes dans des protocoles de traitements inutiles et potentiellement invalidants.
Mais quelles que soient les réticences de la presse à dire la vérité, le fait est que la révolution est en marche et que rien ne pourra plus l’arrêter. Une nouvelle illusion médicale, créée de toutes pièces par de prétendues avancées techniques, est en train de s’effondrer sous nos yeux. Et c’est maintenant officiel.
C’est toujours cela de gagné pour la santé des femmes. »
« A votre santé, »
Jean-Marc Dupuis pour :http://www.santenatureinnovation.com
Sources :
[1] Cancer du sein: une nouvelle étude relance la polémique sur les mammographies
[2] Dans un message intitulé « Cancer du sein : les pièges du dépistage »
[3] Chapter 156 : Secondary Cancers: Incidence, Risk Factors, and Management
[4] Cancer du sein : de l’utilité du dépistage systématique et de l’ablation préventive

Ce soir ou Jamais, spécial Ukraine (Les crises)



 Version intégrale, 1h30 :

Escroquerie : l'inquiétant projet de Taubira (Sott)

Escroquerie : l'inquiétant projet de Taubira

© ALAIN JOCARD/AFP
La garde des Sceaux, Christiane Taubira, sur le perron de l'Élysée, le 13 mars.
La ministre veut supprimer la garde à vue de 96 heures pour les escroqueries en bande organisée. Douane et police judiciaire s'inquiètent.

Juridisme ou excès de prudence? La garde des Sceaux, Christiane Taubira, a fait adopter au Sénat, le 24 février dernier, au nom du gouvernement, en «procédure accélérée», un amendement qui ulcère tous les spécialistes de la police judiciaire et des douanes. Insérée dans le projet de loi sur le «droit à l'information dans le cadre des procédures pénales», qui sera examiné à l'Assemblée en avril, cette disposition interdit le recours à la garde à vue de quatre jours dans les affaires d'escroquerie en bande organisée.


Un dossier type? La gigantesque fraude à la taxe carbone dont le cerveau présumé a été arrêté le 10 janvier dernier à Roissy. Elle a conduit à des dizaines d'interpellations de Paris à Tel-Aviv. Les protagonistes sont suspectés d'avoir détourné 6 milliards d'euros, à travers des sociétés écrans ayant ouvert des comptes à Hongkong et Dubaï. Dans ce dossier encore à l'instruction, la collusion avec la mafia, notamment géorgienne, semble si évidente aux enquêteurs qu'ils font le lien avec des séquestrations et plusieurs assassinats récents en région parisienne.

Un rapport récent de la Commission européenne révélait que les seules fraudes à la TVA représentent pour l'État français 32 milliards d'euros de manque à gagner par an. Ce qui place Paris juste derrière l'Italie et ses combinazione (36 milliards d'euros).

Avec l'amendement Taubira, «les grands truands reconvertis dans ces arnaques juteuses, où nous ramassons régulièrement des cadavres, auront droit au même traitement que le simple conducteur arrêté en état d'ivresse, soumis au mieux à 24 heures de garde à vue renouvelables une fois. C'est ahurissant! Il ne se passe pas un mois désormais sans que l'on tente de désarmer les acteurs de l'investigation», proteste Jean-Paul Mégret, numéro deux du Syndicat indépendant des commissaires de police.

Des préoccupations bien différentes

Pour justifier son choix, le gouvernement dit s'appuyer sur une décision du Conseil constitutionnel du 6 décembre 2013 relative à la lutte contre la fraude fiscale. Celui-ci avait, en effet, estimé qu'en matière fiscale, mais aussi pour les délits de corruption ou de trafic d'influence, une garde à vue de 96 heures n'était pas proportionnée, puisque ces délits ne portent pas «atteinte en eux-mêmes à la sécurité, à la dignité ou à la vie des personnes».

Mais voilà: les Sages ne visent pas dans leur décision l'escroquerie en bande organisée. La Chancellerie défend pourtant son amendement en expliquant que la loi du 17 mai 2011 qui qualifie ce délit et «sur laquelle le Conseil constitutionnel ne s'est pas prononcé, est très probablement contraire à la Constitution». Une formulation «bien approximative», concède un magistrat.

La crainte exprimée par la Place Vendôme est qu'un recours, sous forme de question prioritaire de constitutionnalité (QPC), n'aboutisse. Ce pourrait être le cas dans l'affaire de l'arbitrage contesté en faveur de Bernard Tapie, si ses avocats voulaient faire capoter les poursuites dont leur client est l'objet, ainsi que plusieurs autres personnalités proches de Nicolas Sarkozy.

Mais la police et la douane ont des préoccupations bien différentes. « Les affaires d'escroquerie en bande organisée sont complexes. Les 96 heures sont indispensables, par exemple, pour obtenir des réquisitions bancaires, car si nous les faisions avant la garde à vue, le système est à ce point poreux que les clients suspectés seraient alertés », explique le commissaire Mégret.

Pourquoi l'amendement est-il passé en procédure accélérée, avec des soutiens à droite comme à gauche? Patron de Synergie-officiers, Patrice Ribeiro spécule: «Peut-être certains ont-ils voulu se préserver un avenir, car les affaires d'argent sale tombent souvent sous le coup d'une telle incrimination.»