Vous trouverez sur ce blog, beaucoup d'articles et de vidéos d'actualité. Les points de vue présentés dans ces articles et vidéos ne sont pas forcément les miens, mais ils peuvent amener une réflexion. Chacun se fera une opinion avec autre chose que le discours formaté des politiques et des médias.Vous y trouverez aussi les réponses aux questions qui me sont posées concernant mes livres.
Les thèmes de mes ouvrages sont le développement personnel et la spiritualité.
Il est aussi dans l'intérêt d'un tyran de garder son peuple pauvre, pour qu'il ne puisse pas se protéger par les armes, et qu'il soit si occupé à ses tâches quotidiennes qu'il n'aie pas le temps pour la rébellion.
Charlie Hebdo a été condamné une nouvelle fois par la justice à verser des dommages et intérêts au dessinateur Siné pour rupture abusive du contrat qui le liait au journal. Si nous nous réjouissons de cette victoire pour la liberté d’expression nous n’oublions pas aussi d’apporter notre soutien à Siné.
Rappel des faits : en juillet 2008, Charlie Hebdo publie une chronique de Siné dans laquelle celui-ci dénonce le prétendu opportunisme religieux de Jean Sarkozy. Extrait : « il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! » S’en suit une véritable fronde contre le caricaturiste qui mène à son licenciement de Charlie Hebdo pour cause « d’antisémitisme ».
Une grande partie des patrons de presse, des éditocrates et des philosophes de télévision ont alors soutenu Philippe Val – directeur de l’hebdomadaire – dans sa purge anti-Siné. Ainsi, Bernard-Henri Lévy, Alexandre Adler, Claude Askolovitch, Pascal Bruckner, Robert et Élisabeth Badinter, Laurent Joffrin... mais aussi Dominique Voynet ou Bertrand Delanoë n’hésitent pas à prendre leur plume pour attaquer Siné. La plupart de la rédaction de Charlie Hebdo se range même derrière Val dans cette affaire [1]. Pourtant, pour qui connaît un peu Siné et son œuvre, l’accusation d’antisémitisme est dénuée de fondement et même complètement farfelue. Ainsi que nous le rappelions en 2008 dans un article de soutien à Siné [2], ce licenciement est donc une véritable atteinte à la liberté d’expression.
Depuis, que s’est-il passé ? Philippe Val quitte Charlie Hebdo en 2009 pour prendre la direction de France Inter et renvoyer quelques chroniqueurs encombrants [3]. Il laisse la gestion de l’épave satirique à Charb qui n’a pas brillé par son courage dans cette affaire comme nous l’écrivions dans notre article sur l’histoire de Charlie Hebdo. En effet, au moment du licenciement de Siné, Charb était rédacteur en chef adjoint et avait pris parti... contre le chroniqueur, dans un éditorial amphigourique dans lequel il expliquait que Siné avait porté « atteinte » aux « valeurs essentielles » de Charlie Hebdo (rires).
Siné de son côté, soutenu par des milliers de personnes, a remonté la pente et lancé un hebdomadaire (Siné Hebdo) en septembre 2008 qui s’est muté en mensuel trois ans plus tard (Siné Mensuel). Mais surtout Siné a gagné. À deux reprises. Une première fois [4], le 30 novembre 2010, quand le tribunal de grande instance (TGI) a rendu un jugement dépourvu de toute ambiguïté : « Il ne peut être prétendu que les termes de la chronique de Maurice Sinet sont antisémites, (…) ni que celui-ci a commis une faute en les écrivant (…). [De plus,] Il ne pouvait être demandé à Siné de signer et faire paraître une lettre d’excuse ». Charlie Hebdo (plus précisément la société Les Éditions Rotatives) a été condamné à verser 20 000 euros à Siné pour rupture abusive de contrat. En outre, pour le TGI, « la médiatisation de la rupture et le caractère humiliant de son annonce apprise en même temps que les lecteurs par la publication du numéro du 16 juillet 2008, ont causé à Siné un préjudice moral qu’il convient d’indemniser en lui allouant la somme de 20 000 euros ». Soit un total de 40 000 euros auquel il faut ajouter 5 000 euros de frais de justice.
Pourtant Charlie Hebdo a préféré faire appel. Et c’est ainsi que Siné vient de remporter une deuxième victoire, avec un jugement encore plus terrible pour l’hebdomadaire :
« Charlie Hebdo est condamné une nouvelle fois par la justice à verser des dommages et intérêts au dessinateur Siné pour rupture abusive du contrat qui le liait au journal depuis 16 années. L’hebdomadaire dirigé par Charb devra également publier sur la couverture, un communiqué judiciaire sur un bandeau de 15 centimètres de haut sur toute la largeur sous peine d’astreinte de 2000 € par semaine. La cour d’appel de Paris par un arrêt du 14 décembre 2012 confirme ainsi le jugement de tribunal de grande instance de Paris du 30 novembre 2010. La cour condamne le journal à verser 90 000 € de dommages et intérêts et 15 000 € pour les frais de justice au lieu des 40 000 € et des 5000 € attribuées lors du premier jugement. » (extrait du communiqué de presse de Siné) [5]
Nous rappelions qu’au moment du premier jugement, les juges médiatiques de Siné (nommés plus haut) n’avaient pas fait la publicité de cette condamnation... Cette fois-ci, le silence est assourdissant.
À l’époque des faits, Laurent Joffrin, alors directeur de Libération, mais également proche de Philippe Val, s’était fendu de deux articles qui ne faisaient pas preuve d’une grande honnêteté intellectuelle. Dans le premier il n’hésitait pas à comparer la phrase de Siné aux œuvres complètes de Drumont, Maurras ou Brasillach. Dans le second, que nous avions décrypté en long et en large ici-même, il accumulait les insinuations, multipliait les omissions et surtout, réécrivait l’histoire. Maintenant que Siné a gagné deux fois, Joffrin, parti de Libération pour Le Nouvel Observateur, a choisi le silence. Quant au nouvelobs.com, il s’est contenté de reproduire le communiqué de l’AFP annonçant la victoire de Siné... sans rappeler les virulentes prises de position de Joffrin.
Les éditocrates ont la mémoire courte... ou la mémoire sélective.
Mathias Reymond
Quelle attitude adoptera le GIEC, face au contenu de son 5e Rapport, qui a fuité ?
22 décembre 2012
Posté par Eagleeyes
Ah le GIEC, le pauvre à qui lui arrive moult soucis, maintenant il s’agit de fuite involontaire au sein même de l’organisation. Il devra admettre publiquement que le réchauffement n’est pas dû au CO² anthropique mais plutôt l’activité solaire, et elle a une part importante de responsabilité, mais elle n’est pas la seule dans tout ce processus.
Alors que le dernier rapport se peaufine, le zèle d’un de ses membres a jugé bon de mettre au courant des dernières informations, ceux qui financent cette grande escroquerie mensongère. Une ébauche ou plutôt une version simplifiée de ce dit rapport est alors publiée, avec les détails déjà disponibles. D’autant que le personnage en question mentionne bien en clôture, et c’est là très précisément que c’est important, que les informations contenues dans ce document, remettent bien en question et de manière évidente, la thèse principale, l’origine humaine du dioxyde de carbone dans le processus du réchauffement climatique.
C’est donc par ce rapport et cette phrase aussi anodine en apparence, qu’on apprend que le GIEC admet sans détours que, oui c’est bien le soleil qui réchauffe la planète. Bien d’autres scientifiques en devenaient de plus en plus convaincus de par la multitude de résultats d’analyses allant dans ce sens. Mais depuis le début, combien d’entre eux ne se sont pas fait molester, traiter d’hérétiques et même désavouer par les hautes instances scientifiques et politiques, sans parler des menaces diverses.
Voici un tableau plus que significatif, (fig 1.4 du rapport) les courbes de couleurs représentent les prédictions de hausses de températures suivant les différents modèles mathématiques utilisés pour légitimer les décisions politiques et écologiques qui nous ont été imposées depuis. On observera que les relevés de t° (les points noirs) montrent globalement une stagnation depuis 2001, soit bien en dessous de ce que les modèles s’évertuent de prétendre. Pour les références, je vous renvoie vers le deuxième lien en-dessous fin du chapitre 1 page 39.
Autre élément et non des moindres, c’est la phrase du chapitre 7 p 43 (lignes 1à 9) qui attire fortement l’attention et qui, selon toute logique fait finalement changer d’optique le GIEC. (termes techniques).
“Many empirical relationships have been reported between GCR or cosmogenic isotope archives and some aspects of the climate system (e.g., Bond et al., 2001; Dengel et al., 2009; Ram and Stolz, 1999). The forcing from changes in total solar irradiance alone does not seem to account for these observations, implying the existence of an amplifying mechanism such as the hypothesized GCR-cloud link. We focus here on observed relationships between GCR and aerosol and cloud properties. Such relationships have focused on decadal variations in GCR induced by the 11-year solar cycle, shorter variations associated with the quasi-periodic oscillation in solar activity centred on 1.68 years or sudden and large variations known as Forbush decrease events. It should be noted that GCR co-vary with other solar parameters such as solar and UV irradiance, which makes any attribution of cloud changes to GCR problematic (Laken et al., 2011).”
“Beaucoup de relations empiriques ont été signalés entre GCR ou cosmogéniques archives isotopes et certains aspects du système climatique (par exemple, Bond et al, 2001;. Dengel et al, 2009;. Ram et Stolz, 1999). Le forçage des variations de l’irradiance solaire totale seule ne semble pas tenir compte de ces observations, ce qui implique l’existence d’un mécanisme amplificateur tel que le nuage émis l’hypothèse GCR-lien. Nous nous concentrons ici sur lesrelations observées entre la GCR et des aérosols et les propriétés des nuages.Ces relations se sont concentrés sur décennale variations de GCR induites par le cycle solaire de 11 ans, plus courtes variations associées à la quasi-périodique oscillation de l’activité solaire centré sur 1,68 années ou des variations soudaines et massives connues sous le nom diminution de Forbush événements. Il est à noter que la GCR co-varient avec les autres paramètres solaires tels que l’irradiance solaire et aux UV, qui rend toute attribution de modifications nuage de GCR problématique (Laeken et al., 2011). »
Le paragraphe suivant (lignes 31 à 27) met en évidence les dires de Svensmark dès 1997 concernant le rôle de la nébulosité dans la protection contre le réchauffement solaire, et c’est depuis 2011 que les preuves affluent sur l’action déterminante du soleil dans ce processus.
En conclusion, ces chapitres viennent de manière violente contredire tous les critères jusqu’ici émis par les instances scientifiques dont le GIEC s’est servi. Et en plus, le dogme selon lequel, le réchauffement viendrait du CO² anthropique (humain),s’écroule, mais également , qu’il n’est plus permis de négliger le forçage solaire face à l’action humaine, et même de le prendre comme principale responsable. De toute évidence, il(GIEC), ne lui reste plus le choix, soit en minimiser le contenu, soit à l’admettre dans son intégralité. La presse US se pose déjà des questions quant aux excuses extravagantes qui seront trouvées face à ce revirement, quant à l’européenne entièrement acquise à la cause, comment va-t-elle pouvoir cacher ce que tous les gens sensés savent déjà, que tout ce pipeau est basé sur des mensonges, tromperies et autres erreurs. Le temps des comptes et règlements de compte, va bientôt commencer.
Liens liés : http://wattsupwiththat.com/2012/02/22/omitted-variable-fraud-vast-evidence-for-solar-climate-driver-rates-one-oblique-sentence-in-ar5/ http://www.stopgreensuicide.com/
« Je pense que les agences internationales de notation devraient garantir la sécurité du système financier mondial » tels sont les mots du président, Guan Jianzhong, de l’agence de notation chinoise Dagong dans un contexte de crise financière globalisée. Les agences de notation sont des organismes indépendants spécialisés dans l’étude du risque de défaut. Les plus reconnues sont Fitch, Moody’s et Standard and Poor’s, agences de notation anglo-saxonnes, qui représentent à elles seules plus de 97% de la notation financière. Cet oligopole s’appuie sur une réputation bâtie depuis plus de 100 ans. L’agence Dagong, quant à elle, s’est développée dès 1994 sous l’impulsion de sept institutions étatiques chinoises (1). Son président, Guan Jianzhong, possède 60% des capitaux de l’agence, les 40% restants appartiendraient à l’un des fondateurs dont ne connaît pas l’identité. Guan Jianzhong a reçu, en janvier 2012, le prix du « Shangai leader talent ». Aujourd’hui l’agence compte 1 000 salariés répartis dans 34 succursales éparpillées sur le sol chinois. L’émergence d’une agence notation au sein du pays premier créancier de la planète change les codes d’une industrie jusqu’ici peu diversifiée. Selon le directeur de l’agence, nous sommes dans « une situation où les pays endettés dominent le système de notation et fournissent des informations qui leur sont favorables entraînant ainsi l’effondrement du rapport créancier/débiteur » (2).
En effet, contrairement aux pays occidentaux, la Chine n’a pas subi directement les conséquences de la crise financière et économique qui a éclaté en 2007. Elle avait déjà accumulé jusque-là une richesse sans précédent, la plaçant en seconde puissance économique mondiale. En 2011, l’excédent commercial s’élevait à 155,14 milliards de dollars. Ce surplus de richesse lui a permis d’investir dans d’autres pays tels que les Etats-Unis. Ainsi la Chine détiendrait 8% de la dette américaine. Pour le président de l’agence Dagong, les agences Moody’s, Fitch et Standard & Poors continuent d’attribuer la note maximale aux Etats-Unis alors que, toujours selon lui, la capacité de ce dernier à rembourser sa dette est de plus en plus faible. On note bien de la part de Guan Jianzhong une certaine amertume à l’égard des agences de notations anglo-saxonnes et du principal rival de la Chine, le pays de l’oncle Sam. De surcroit, toujours selon le président de Dagong, il existe des différences de traitement entre la crise aux Etats-Unis et la crise en Europe (3).
Une agence de notation avec une nouvelle vision du monde
Au-delà du cas particulier des Etats-Unis, le directeur de l’agence de notation chinoise reproche aux Big Three (4)de se focaliser essentiellement sur des critères politiques qu’elle qualifie même d’idéologiques tels que le degré d’ouverture à l’étranger ou encore le régime politique. Clément Lacombe, journaliste économique au Monde, explique qu’ « en Russie dans la fin des années 1990, il y a eu des débats entre les agences de notation au sujet de la notation au sujet du groupe pétrolier Ioukos qui était le grand groupe pétrolier de l’époque et qui présentait des résultats absolument fabuleux, une dette très faible etc…seulement il était en Russie, et à tout moment l’Etat peut décider de nationaliser les entreprises, il y avait donc un risque politique derrière » (5). On peut donc se demander si cette même société aurait obtenu la même note avec l’agence Dagong. A cela, nous pouvons ajouter que Dagong se distingue de ses concurrents par ses notations souvent moins bonnes que les anglo-saxonnes à l’égard des Etats-Unis et des pays de l’Union Européenne. Par exemple, la France obtient avec Dagong « A+ » alors que S&P lui attribue un « AA+ » sachant que les deux agences utilisent une grille de notation similaire. En outre, si l’on se focalise sur les méthodologies employées, Dagong cherche à se différencier de ses principaux concurrents par l’emploi beaucoup plus marqué de critères quantitatifs et particulièrement ceux concernant la création de valeur des économies. Dagong revendique une philosophie qui intègre le « potentiel de croissance des pays » (6). C’est pourquoi les économies émergentes, en forte croissance, obtiennent des notes supérieures aux européennes, en stagnation.
C’est un livre coup de poing. Le sous-titre est « Révélations sur la manipulation des économies du monde par les États-Unis ». Et l’auteur, John Perkins est bien placé pour faire ces révélations.
En effet, l’auteur est un ancien économiste à priori repenti qui explique, preuves à l’appui, comment il a été amené à escroquer des pays du Tiers Monde pour le compte des Etats-Unis en leur prêtant plus d’argent qu’ils ne pouvaient rembourser afin de les livrer ainsi à la rapacité des multinationales.
Il nous éclaire sur la réalité de la « main invisible » du commerce économique mondial ainsi que sur les véritables mécanismes des décisions politiques de la planète. La responsabilité de ces multinationales (dont nous consommons les produits et qui nous abreuvent de publicités à longueur de journée) comme donneurs d’ordre de massacres, pollutions et prédations en tout genre pour le profit immédiat d’un petit nombre que John Perkins nomme la « corporocratie », sont explicitées par des exemples précis.
A lire et relire. Mais attention, ce livre donne mauvaise conscience.
Ah oui, le département d’État américain a affirmé que les thèses de Perkins n’avaient aucun fondement et qu’il n’était qu’un théoricien de la conspiration de plus… Site de l’auteur (en anglais)
A voir: les confessions de John Perkins sur la manipulation économique visant à déstabiliser les nations et mettre en place un gouvernement favorable aux intérêts économiques de l’occident.
Un extrait de real politique.
Un traumatologue allemand, Georg Pieper, habitué aux scènes de drame s’est rendu en Grèce. Ce qu’il a vu dans cette société au bord de l’explosion a dépassé ses pires craintes. Presseurop rapporte une partie de ce témoignage. Ce que Georg Pieper a vu, l’état moral de la population, l’a sidéré, lui, pourtant habitué à la vision et l’étude de ces traumatismes collectifs.
C’est peu dire le choc subi par une Société grecque toute entière et qui se retrouve(ra) dans d’autres Etats.
Ce choc n’est pas le résultat d’un prétendu courage des hommes politiques, qui auraient agi pour le bien de tous, seuls détenteurs d’un savoir éclairé et responsable. Certainement pas. Cela résulte d’une stratégie. « La stratégie du choc » qui consiste à percuter un peuple afin de le rendre abasourdi, désabusé, résigné et ainsi le paralyser afin de faire de lui ce qu’on veut. Faites le compte ici et ailleurs: combien de renoncements, de sacrifices, d’abnégations ont déjà eu lieu et surviendront encore demain?
« La spécialité de Georg Pieper, c’est le traumatisme. Chaque fois qu’une catastrophe s’est abattue sur l’Allemagne, le traumatologue s’est rendu sur place. Après les attentats d’Oslo et d’Utøya, Georg Pieper est allé en Norvège où il a encadré ses confrères. Il s’y connaît pour observer une situation à la loupe et juger de l’ampleur d’une catastrophe.
En octobre, Georg Pieper a passé quelques jours à Athènes, où il a donné des cours de traumatologie à des psychologues, des psychiatres et des médecins. Il s’attendait à trouver une situation difficile, mais la réalité était au-delà de ses pires appréhensions.
Pour l’Allemand consommateur d’information, la crise est de l’histoire ancienne. Elle s’est avant tout révélée à nous par l’intermédiaire d’expressions comme « fonds de sauvetage » ou « trou de plusieurs milliards ». Au lieu d’analyser le contexte global, nous voyons Angela Merkel à Berlin, à Bruxelles ou quelque part ailleurs, descendre d’une limousine noire, l’air grave.
Mais cela ne nous apprend pas la vérité, la vérité sur la Grèce, sur l’Allemagne, sur l’Europe. Georg Pieper parle de « refoulement massif » pour qualifier ce qui se déroule juste sous nos yeux. Les mécanismes de défense des responsables politiques, en particulier, fonctionnent à merveille.
Traumatisme collectif
En octobre 2012, voilà la Grèce qui se présentait à lui : des femmes enceintes jusqu’aux dents courentles hôpitaux en suppliant qu’on les y admette, mais parce qu’elles n’ont ni assurance-maladie, ni suffisamment d’argent, personne ne veut les aider à mettre leur enfant au monde. Des gens qui, il y a peu, faisaient encore partie de la classe moyenne, glanent les restes de fruits et de légumes dans la rue, dans une banlieue d’Athènes.
Un vieil homme explique qu’il ne peut plus payer ses médicaments pour ses problèmes cardiaques. Sa retraite a été sabrée de moitié. Ayant travaillé pendant plus de 40 ans, il pensait avoir fait tout ce qu’il fallait, et aujourd’hui il ne comprend plus le monde. Les gens qui vont à l’hôpital sont tenus d’apporter leurs draps et leur nourriture. Depuis le congédiement des équipes d’entretien, ce sont les médecins, les infirmières et les aides-soignants, privés de salaires depuis des mois, qui se chargent du ménage. L’hôpital manque de gants jetables et de cathéters. L’Union européennemet en garde le pays contre la propagation des maladies infectieuses.
Par manque de moyens financiers, des pâtés de maisons entiers ne sont plus approvisionnés en fioul à l’heure qu’il est. Au printemps, un homme de 77 ans s’est suicidé avec une arme devant le Parlement d’Athènes. Juste avant de passer à l’acte, il aurait crié : « Comme cela, je ne laisse aucune dette à mes enfants ! » Le taux de suicide a doublé au cours des trois dernières années.
Un traumatisme est un événement qui ébranle la perception du monde de l’individu jusque dans ses fondements. L’expérience est si violente qu’elle plonge le sujet dans un tourbillon de détresse absolue. Seuls les esprits cyniques parlent encore de régression sociale au sujet de la Grèce. Ce que nous observons actuellement est un traumatisme collectif.
L’homme se transforme en fauve
« La crise touche particulièrement les hommes », constate Georg Pieper. Comme chacun sait, les hommes fondent leur identité, bien davantage que les femmes, sur le travail, et donc sur leur valeur marchande. Or, la valeur marchande du plus grand nombre fond sans discontinuer. La crise porte également atteinte à leur virilité. Actuellement, les troubles psychiques comme les dépressions se propagent en Grèce comme le ferait une épidémie. Personne ne s’étonne d’apprendre que les trois-quarts des suicides sont commis par des hommes.
Nul besoin d’être un Cassandre ou un expert pour imaginer l’incidence que cela peut avoir sur les relations sociales entre les individus et sur le ciment de la société grecque. Le ressentiment à l’égard d’un système corrompu, perverti, et à l’égard de la politique internationale, dont les tranches d’aide tombent dans l’escarcelle desbanques au lieu de servir à sauver des gens, est immense, et va croissant. Les hommes ramènent cette haine dans leur famille, et leurs fils la traduisent en actes dans la rue. On observe une multiplication des groupes violents qui s’en prennent aux minorités.
Au mois de novembre, les Etats-Unis ont émis un avertissement à l’adresse des voyageurs désirant se rendre en Grèce – les gens de couleur, en particulier, y seraient menacés. Pour un pays comme la Grèce, qui a d’elle-même l’image d’une terre hospitalière, cela choque, confie Georg Pieper.
En temps normal, même le plus terrible des coups du sort ne met pas l’individu à genoux, explique Georg Pieper, car chacun d’entre nous est doté d’un instinct de survie extrêmement développé. Voilà pour la bonne nouvelle. La mauvaise est que cet instinct de survie n’est effectif que dans une société en état de fonctionnement, capable d’amortir le choc. La tragédie d’Utøya a montré la force qu’une telle société était capable de déployer. Toute la Norvège a apporté son soutien aux victimes après le massacre, comme si quelqu’un avait coiffé le pays d’une cloche de solidarité.
En Grèce, les fondements de la société ont été sapés jusqu’à ce que celle-ci finisse par s’effondrer. La crise a anéanti l’Etat-Providence. « L’homme, analyse Georg Pieper, se transforme en fauve dans ce type de situations dramatiques ». La nécessité le pousse à la déraison. L’égoïsme supplante la solidarité.
Quand la France subventionne les délocalisations au Maroc
Voici une décision qui figurera certainement dans le top 10 du grand n’importe quoi des décisions politiques des Démocrates, même si elle favorise le pays de « notre ami le roi ».
Au moment où le chômage ne cesse d’augmenter, où on affiche une prétendue volonté de lutter contre les délocalisations, voilà que le gouvernement décide d’accorder un prêt à Casanearshore, une zone franche marocaine qui emploie des sous-traitants de grands groupes français. Le 12 décembre, à l’occasion du déplacement du Premier ministre Jean-Marc Ayrault au Maroc, l’Agence française de développement (AFD) a annoncé la signature avec le MEDZ (filiale de la Caisse des dépôts et de gestion marocaine) d’une convention de prêt de 100 millions d’euros destinés au refinancement des activités de délocalisation développées à Casanearshore.
Champagne! Pour le MUNCI, principal syndicat d’informaticiens français, « La France est en déficit, des mesures d’austérité (notamment budgétaires) sont imposées à tous, le chômage progresse fortement dans notre pays, y compris dans l’informatique, mais notre premier ministre n’a pas trouvé mieux que de favoriser les délocalisations vers le Maroc d’emplois dans les centres d’appel, les services informatiques et les processus métiers ! »
On ne saurait mieux dire. Invraisemblable. Le gouvernement a démenti, vous vous en doutez, mais les arguments de MUNCI ainsi que d’autres organismes exerçant dans le domaine informatique sont imparables. Rien ne sert de nier les évidences. Le Maroc, royaume des délocalisations françaises (mars 2010) « « Le Maroc est la banlieue économique de la France », affirme Mohammed El’Ouahdoudi, président de l’Association des centres d’appels et des services informatiques offshore du Maroc. Pourquoi un tel succès ? Pour les candidats à la délocalisation, les avantages sont considérables. Smic horaire à moins d’un euro, semaine de 44 heures, faibles charges sociales, exonérations d’impôts… « Nous sommes 40 % moins chers qu’en France », explique Youssef Chraibi, président de l’Association marocaine de la relation client. Mais le Maroc n’est pas seulement une destination low-cost, sinon, estime Youssef Chraibi, « les entreprises iraient vers des pays encore moins chers comme Madagascar ou le Sénégal ». Autre attrait du Maroc, les employés parlent français et sont souvent diplômés. Du coup, les délocalisations ne concernent pas que les centres d’appels téléphoniques. Elles accueillent aussi des services de haute technologie (maintenance informatique, développement de logiciels, etc.). Et les entreprises privées ne sont pas les seules à goûter aux charmes du Maroc, la RATP et la SNCF, pour le passe Navigo ou la carte Imagine R, s’y sont mises. Selon nos informations, des hôpitaux parisiens négocient le transfert d’une partie de leurs démarches administratives à Casablanca. Erigées au rang de priorité par le gouvernement marocain, ces délocalisations ont fait un bond de 15 % l’an dernier. Elles ont généré sur place 35 000 emplois et le chiffre pourrait atteindre les 100 000 en 2015 ! Pour mesurer l’ampleur du phénomène, nos envoyés spéciaux sont allés à la découverte du quartier d’affaires ultramoderne de Casablanca où se concentrent les entreprises françaises délocalisées. « La quasi-totalité des sociétés offshore viennent de France », par OUATIQUA EL-KHALFI directrice de la production du ministère de l’Industrie et du Commerce marocain. En charge du programme des délocalisations « offshoring », cette conseillère ministérielle détaille les avantages proposés aux entreprises qui s’implantent au Maroc. Comment favorisez-vous la délocalisation des entreprises vers votre pays ? OUATIQUA EL-KHALFI. Nous avons constitué des zones dédiées. L’une d’elle est à Rabat et l’autre à Casablanca. Plusieurs autres zones sont en projet (Fez, Marrakech, etc.). Le coût de la location des bureaux prêts à l’emploi y est très compétitif : environ 8 € (90 dirhams) le mètre carré par mois pour des locaux neufs, câblés et sécurisés. Pour attirer ces activités, nous avons mis en place des incitations fiscales et nous mettons l’accent sur la formation. Nous allons former 10 000 nouveaux ingénieurs en 2010. Q : Tous ces efforts uniquement pour attirer des centres d’appels… ? R : Après les centres d’appels, nous visons les activités d’ingénierie, et notamment les activités de backoffice (NDLR : informatique liée aux opérations bancaires) des banques et des assurances. La BNP et Axa ont été parmi les premières à s’installer dans nos zones dédiées à l’offshoring. Q : Les entreprises françaises sont-elles nombreuses à profiter des avantages que vous proposez ? R : La quasi-totalité des sociétés installées dans nos sites d’offshoring sont des entreprises françaises. Celles qui ne sont pas d’origine française travaillent pour les marchés européens et principalement pour le marché hexagonal. Q : Quelles sont les sociétés françaises qui projettent de s’installer au Maroc ? R : Les négociations se passent dans la discrétion totale jusqu’à la conclusion des contrats. Q : Pourquoi ? R : Les employés de ces entreprises peuvent réagir de manière primaire face à ces implantations. Ils peuvent penser qu’on détruit des emplois chez eux. Or, une implantation au Maroc ne détruit pas de postes dans le pays d’origine de l’entreprise. Car s’implanter, pour une société, c’est se développer. Cela profite à l’entreprise et à ses salariés. L’offshoring, c’est du gagnant-gagnant. Pas d’impôts pendant cinq ans Plus d’un millier d’entreprises sont implantées au Maroc. Elles y emploient 115 000 personnes dont beaucoup travaillent, certes, pour le marché local. Mais les activités délocalisées au Maroc pour servir essentiellement le marché français représentent déjà 35 000 emplois au Maroc. Un chiffre qui devrait tripler d’ici à 2015. Dans ce but, deux quartiers d’affaires offshore c’est-à-dire dédiées aux entreprises qui délocalisent ont déjà été construits à Rabat et à Casablanca. Ils hébergent Axa, Atos Origin, BNP ou Bull (voir notre document) et trois autres sont en projet à Fès, Marrakech et Oujda. Dans ces zones franches, les groupes français sont exonérés d’impôts sur les sociétés pendant cinq ans. Par ailleurs, leurs employés bénéficient d’un plafond d’impôt sur le revenu de 20 %, contre 38 % pour les autres citoyens marocains ! Mieux, le gouvernement du royaume rembourse la formation de chaque nouvel employé jusqu’à hauteur de 5 800 € (65 000 dirhams) étalés sur trois ans. Peu importe que cette formation soit réalisée au Maroc ou à l’étranger. « En matière de formation, l’Etat nous paie tout », confirme un dirigeant d’entreprise. Axa : « Les coûts peuvent être 40 % moins chers » Les grandes entreprises françaises assument leur implantation au Maroc. Avec un argument choc : il ne s’agit en aucun cas de délocalisations. Ainsi, l’assureur Axa « réfute le terme de délocalisation, n’ayant jamais fermé d’activités, ni supprimé d’emplois en France » mais se justifie tout de même par la nécessité de contenir les coûts. « En assurance automobile, nous faisons face à 160 concurrents sur le marché français. Si nous voulons avoir des prix compétitifs, nous devons maîtriser nos coûts. Et le Maroc est un pays dans lequel les coûts de fonctionnement peuvent être 40 % moins chers », assure Eric Lemaire, le porte-parole d’Axa. Aujourd’hui, 500 de ces salariés marocains travaillent pour la France. Ils devraient être 1 500 en 2012. Du côté de BNP Paribas, on explique que « les activités à Casablanca sont des développements informatiques pour l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne ». Sur les 6 000 postes de travail dans l’informatique au niveau mondial, dont la moitié en France, le site de Casablanca rassemble 400 informaticiens. Chez Ubisoft, le géant français du jeu vidéo, c’est la recherche de compétences « rares » qui a poussé le groupe à s’installer à Casablanca. « Le Maroc forme de bons ingénieurs », souligne-t-on chez Ubisoft. Rien à voir donc avec le faible coût du travail et les réductions fiscales ? « Cela compte aussi. Mais ce n’est pas notre motivation première. Nous payons bien nos salariés marocains. Sinon, ils pourraient facilement trouver un emploi chez un concurrent. » Source:Munci
Décidément cette fin d’année se finit en feu d’artifices franco-marocain. Non seulement le gouvernement français accorde un prêt de 100 millions d’euros à une zone d’activités de offshoring – délocalisation des activités de service ou de production de certaines entreprises vers des pays à bas salaire - au Maroc (voir notre précédent article) , mais LE MUNCI, le principal syndicat dans le milieu informatique, nous apprend également qu’un programme de Masters « Offshoring des Technologies de l’Information » a été mis en place entre l’Université de Bretagne Occidentale (Brest) et 9 universités marocaines.
Autrement dit, nos remarquables universités publiques forment des futurs cadres français et marocains aux subtilités de la délocalisation. On n’osait imaginer le contenu de ce « master » . La faculté de Bretagne Occidentale (en fait de Brest, car figurez-vous qu’il y aurait aussi une Faculté de Bretagne Orientale, qui selon nos recherches semblerait se trouver à Rennes, vers le soleil levant en partant de Brest, au nord de l’Université sub-tropicale de Bayonne) a eu la délicatesse de le mettre en ligne. Attention les yeux.
Les objectifs, tout d’abord
« La formation de Master « Développement à l’Offshore des Systèmes d’Information » est un double diplôme entre l’université de Brest et 9 universités marocaines : Agadir, Casablanca, El Jadida, Fès, Kenitra, Marrakech, Settat, Rabat et Tanger. La première année d’étude a lieu au Maroc et la seconde en France. L’objectif est de former des ingénieurs en développement logiciel (conception, production et maintenance) pour des projets à l’offshore où une partie des travaux sont réalisées en France et une autre partie au Maroc ; dans une perspective d’équipe « étendue » collaborative. L’atout principal de ce double-diplôme est de s’adosser à un dispositif de coopération industrielle facilitant l’insertion professionnelle des étudiants dans l’industrie Offshore grâce à un stage de fin d’études en France, effectué dans des entreprises internationales avec pré-embauche dans leurs composantes marocaines. Cette formation a obtenu en 2011, le label d’excellence de l’Office Méditerranéen de la Jeunesse (OMJ). »
Que se cache donc derrière ce langage ampoulé caractéristique du milieu universitaire? Tout simplement que les jeunes diplômés seront pré embauchés (attention sélection sévère à l’entrée) dans des filiales françaises au Maroc (« composantes marocaines »: mais où vont-ils chercher tout ça?) après une formation Bac+5 validée par un label en chocolat mis en place par des copains. Les partenaires
« Ce double diplôme de Master repose sur un partenariat industriel fort avec : - Les principales Sociétés internationales de Services en Ingénierie Informatique (SSII) installées au Maroc : Logica, Capgemini et AtoS. - L’APEBI, la Fédération des Technologies de l’Information des Télécommunications et de l’Offshoring du Maroc (http://www.apebi.org.ma). Cette association est l’équivalent de la branche professionnelle SYNTEC en France. »
Autrement dit, les grands groupes industriels trop heureux d’avoir trouvé des dirigeants d’ Université imbéciles et contents d’eux qui vont les fournir en futurs cadres endoctrinés et sans états d’âmes d’usines à esclaves et les grands exploiteurs locaux, les fils à papa de la nomenklatura marocaine, vont s’en mettre plein les poches sur le dos des contribuables français, les salariés français et les pauvres marocains payés une misère.
Vive la solidarité franco-marocaine.
Bref le commerce triangulaire revient au top, avec l’aval du secrétaire général du département de l’Enseignement supérieur au ministère de l’Education nationale qui a estimé que « la formation master, objet de la rencontre, constitue un acquis pour les universités marocaines dans cette nouvelle dynamique de partenariat université/entreprise ». Et d’ajouter que ces filières ont été développées en 2006 et 2007 pour permettre d’accompagner les politiques sectorielles lancées par le gouvernement, notamment celle concernant l’offshoring.
Génial. Mesdames et Messieurs, nous sommes heureux de vous annoncer la mise à mort du salarié français et de la mise en place du prolétariat pauvre comme futur mode de fonctionnement des grandes entreprises, car les choses ne pourront qu’évoluer dans ce sens, à moins de tout casser comme on dit familièrement.
Dans le délire ultra-libéral, prédisons les masters suivants:
- Master 2 esclavagisme de la Faculté septentrionale de…
-Master 2, management des Sociétés de bienfaisance de L’Université nordique de …
-Master 2, développement structures productives inhumaines de la Faculté des Alpes Inférieures
- Master 2, développement ressources sexuelles des femmes du Pensum de Paris Lutèce
Laissons la conclusion à MUNCI:
« Le MUNCI exprime sa consternation LA PLUS TOTALE devant un tel gaspillage… D’ARGENT PUBLIC ! En effet, l’Université de Bretagne Occidentale est une université PUBLIQUE : or, ce Master ne crée strictement AUCUNE RICHESSE en retour pour l’économie française, bien au contraire même puisqu’il forme des étudiants destinés à travailler dans l’offshore au MAROC ! C’est exactement comme si un Master public avait pour but de former des étudiants étrangers aux métiers de la production automobile par exemple, étudiants qui repartiraient ensuite dans les pays à bas coûts pour travailler dans les usines délocalisées de Renault ou PSA ! Et dire que pour certains; on ne forme pas assez de bac+5 en informatique en France… C’est à peine croyable mais c’est ainsi… » Source:Munci
Tapie, patron de presse : un scandale absolu ! (SNJ-CGT)
le 21 décembre 2012
Nous publions ci-dessous un communiqué SNJ-CGT. (Acrimed)
Dans la France d’aujourd’hui, tout peut arriver, mais on ne s’attendait pas à ça : Bernard Tapie, un affairiste, associé à un exilé fiscal suisse, Philippe Hersant, est le nouveau propriétaire de quatre quotidiens, La Provence, Var-Matin, Nice-Matin et Corse-Matin, ainsi que des quotidiens du groupe France-Antilles.
Les deux hommes étaient sans doute destinés à se rencontrer pour avoir, l’un comme l’autre, montré des qualités de gestionnaires dignes des Pieds Nickelés.
Qu’on se rappelle ce que Tapie a fait de Look, de Wonder, de Terraillon, d’Adidas, de ses écoles de ventes, de l’Olympique de Marseille (déclaré en faillite après la sinistre affaire de match de football truqué entre le club marseillais et l’équipe de Valenciennes), au Ministère de la ville, etc. Qu’on se rappelle ce que Philippe Hersant, le piètre héritier du « papivore » Robert Hersant, a fait de Paru Vendu, de Paris-Normandie, des journaux de la région Champagne-Ardennes. L’un et l’autre ont largement alimenté les cohortes qui, chaque jour, vont pointer à Pôle emploi.
Tapie et Hersant sont des fossoyeurs d’emplois plus que des entrepreneurs ; les journalistes ont toutes les raisons d’être inquiets de cette association, dont l’un des dirigeants a quand même connu la prison et n’est pas à l’abri de nouveaux démêlés avec la justice dans l’affaire de l’indemnisation de son prétendu dommage dans l’affaire de la vente d’Adidas par le Crédit lyonnais qui a donné lieu à une indemnisation scandaleuse sur injonction de Sarkozy et avec la bénédiction de Christine Lagarde.
Cette prise de contrôle des journaux de Provence et de la Côte d’Azur par un tel tandem est un scandale. L’information est en danger.
Le soudain intérêt de Tapie pour la presse ne laisse pas d’inquiéter dans la perspective des prochaines échéances électorales. Ceux qui avaient rêvé de journaux mis à l’abri des affairistes aux lendemains du scandale de Panama en 1914, puis après la Libération en 1945 et qui avaient rédigé les Ordonnances sur la presse en 1944 et ceux qui, aujourd’hui, tirent le signal d’alarme depuis plusieurs années pour retrouver les voies d’une information citoyenne, au service du public, ne peuvent que s’alarmer.
Pour le SNJ-CGT, le feu vert accordé par le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) est symbolique de la politique actuelle du gouvernement, marquée par une obséquiosité sans borne devant les patrons et les puissances d’argent.
Pour le syndicat, le Premier ministre, le ministre des Finances, la ministre de la Culture et de la Communication, notamment, doivent s’expliquer. Le SNJ-CGT interpelle le Président de la République et lui demande de s’opposer à cette reprise des restes du Groupe Hersant Média (GHM) par le duo Tapie-Philippe Hersant. Il lui demande également de légiférer au plus vite sur le statut de l’entreprise de presse, sur l’indépendance des rédactions et sur la protection des sources.
Aux États-Unis, tout a commencé avec la fin de l’indexation du dollar sur l’or, décidée par Nixon lorsque la devise devint une monnaie de singe, ouvrant au pays la voie de la domination du monde. À la même époque, en France, une loi de janvier 1973 interdit à la Banque de France de prêter à l’État, ce qui permit aux marchés financiers d’accaparer les intérêts des emprunts publics. Depuis la loi du 4 août 1993, à la fin du second mandat de François Mitterrand, la Banque de France est indépendante, autrement dit, privée.
La création de la monnaie, de plus en plus en plus scripturale, fut désormais l’apanage des banques privées, et aussi de la grande distribution. Lorsqu’un client demande à sa banque un crédit de 200 000 euros pour acheter un appartement, cela ne signifie pas que la banque va chercher de l’argent dans ses coffres : elle crée 200 000 euros par une simple écriture comptable.
L’argent proliférant, l’argent créé en dehors de toute vraie production de richesses, s’est dès lors émancipé du corps social. Avec les machines qui passent des ordres en quelques microsecondes sans qu’aucun humain n’intervienne, l’argent est devenu asocial au sens où il circulait de moins en moins dans le reste du corps social. C’est alors qu’il y eut « sécession » (Thierry Pech) entre les riches et les pauvres .
Les transactions sur les produits dérivés et les autres produits financiers spéculatifs ont été 74 fois plus importantes que le PIB mondial en 2008 (15 fois en 1990). Les grandes banques françaises consacrent aujourd’hui 80% de leur potentiel à la spéculation et seulement 20% à la gestion des dépôts, salaires et pensions de leurs clients ordinaires. Les « riches » prennent bien soin, cela dit, d’investir aussi dans l’économie réelle. C’est pourquoi, par exemple, ils n’ont pas souffert de la crise des subprimes qui a ruiné les classes moyennes étatsuniennes.
Les agences de notation (comme Fitch, la française, qui appartient à Marc Ladreit de Lacharrière) sont utilisées aujourd’hui comme une arme au service de la puissance des marchés financiers, c’est-à-dire de spéculateurs en chair et en os, pour soumettre les politiques et les peuples à leur cupidité.
La raison pour laquelle les dirigeants des grandes entreprises sont désormais à la fois excellemment bien rémunérés, et en même temps au service étroit des intérêts des actionnaires, c’est que, justement, une bonne partie de leur rémunération est versée sous forme d’actions, pire de stock-options. Leur intérêt n’est pas la santé objective des entreprises qu’ils dirigent – et évidemment pas celle du « capital humain – mais leur valeur en bourse. Il leur faut donc, sans même nécessairement créer de la richesse, baisser le « coût » du travail, pousser les gouvernants à réduire les déficits et équipements publics. Ces gouvernants, sociaux-démocrates au premier chef (la Bourse ne s’est jamais aussi bien portée que sous le gouvernement Jospin en 2000), font le « sale boulot » en détruisant les protections sociales, en réduisant légalement les droits des travailleurs, en privatisant les biens publics. Lorsque le lobbying etlamodification de la législation ne suffit pas, les gouvernements s’abritent derrière les directives européennes.
L’Etat n’est plus qu’une courroie de transmission des biens et de l’argent public vers des caisses privées. L’appât du gain sans limite a autorisé au nom d’une supposée efficacité économique une remontée des inégalités de revenus et de patrimoine à des niveaux que l’on n’avait plus connus depuis la fin du XIXe siècle.
On croit rêver, ou plutôt cauchemarder. Voici la dernière trouvaille de cadres méga diplômés, prétendus spécialistes en ressources humaines et motivation commerciale. Un défi, un intéressement, un « challenge » pour faire plus « in », appelez ça comme vous voulez, mais dans tous les cas, c’est à vomir tant cela est abject. Les agents ERDF du Loiret sont encouragés à réaliser le plus grand nombre de coupures d’électricité avec à la clef, pour ceux obtenant les meilleures performances, des lots à gagner. « Le document interne, obtenu par la Rep’, relève que la direction départementale fixe un objectif de coupures de courant à atteindre. Le nombre de cinquante coupures à réaliser, au minimum, étant indiqué. Pour gagner un lot, les agents doivent réaliser les meilleures performances. Le premier prix est un Ipad, remporté si 80% de l’objectif est atteint. C’est 75 % pour un lot d’une valeur de 80 €, 70 % pour 65 €… De beaux cadeaux pour les fêtes de fin d’année, mais qui hérissent le poil des salariés. »
Ces pratiques ont été jugées scandaleuses par bon nombre de salariés qui ont alerté les journaux et la direction nationale d’ERDF qui a reconnu un « dérapage local ».
Bravo aux salariés qui ont dénoncé ces pratiques, honte au « chefaillon » au QI d’huître et au coeur dans le portefeuilles qui a eu cette idée minable et à ceux qui l’on suivi. Si c’est tout ce qu’ils ont trouvé pour motiver les troupes, c’est dire leur peu de talent. Cela dit, cela traduit une inquiétante évolution du service public et de l’exploitation du côté obscur de la nature humaine.
L’évasion fiscale comme symptôme de
la schizophrénie ambiante
Caleb IRRI
Comme tant d’autres avant lui, Gérard Depardieu quitte la France pour aller
s’installer en Belgique, là où les lois fiscales sont plus protectrices…
Ce n’est donc ni le premier ni le dernier à agir de la sorte, et nombreux
sont les riches qui se laissent tenter par l’évasion fiscale, ou pour être plus
poli « l’optimisation fiscale ». Rien de bien nouveau sous le soleil en
définitive.
Je ne sais si c’est parce que le moment est « mal choisi » ou si c’est parce
qu’il est estampillé « de gauche » (ce qui date quand même un peu), mais traiter
Gérard Depardieu de « minable » parce qu’il agit ainsi (comme les autres donc)
n’a pas de sens : si les lois l’y autorisent, comment espérer que l’optimisation
fiscale ne soit pas préférée à un « patriotisme » qui n’a aucune raison d’être
privilégié par rapport aux règles « supra-nationales » qui instaurent que
l’intérêt individuel prime sur toutes les autres considérations ?
Ce qui aurait été minable, c’est justement qu’un individu riche ne profite
pas des possibilités offertes par un Etat complice pour lui permettre de
conserver « le plus possible » de son argent, selon les règles établies et
acceptées par ceux-là même qui critiquent aujourd’hui des comportements qu’ils
ont eux-mêmes légalisé (et dont ils profitent parfois) : la maximisation du
profit.
Car il ne faut pas oublier une chose : nous vivons à l’intérieur du cadre
capitalisme, et ce sont donc les règles capitalistes qui s’appliquent : payer
ses impôts en France alors qu’on a les moyens de n’en pas payer du tout (ou
moins), c ‘est presque une faute de gestion. C’est perdre de l’argent
« bêtement », et mettre de la morale là où rien ne l’exige.
Alors que tous les économistes du monde s’échinent depuis des décennies à
nous expliquer que la somme des intérêts individuels contribue à la satisfaction
de l’intérêt général (la fameuse « main invisible »), on voudrait aujourd’hui
nous faire croire que le « patriotisme » doit l’emporter sur la rationalisation
de l’individu ?
Mais c’est le patriotisme qui va à l’encontre du système, pas le comportement
des exilés fiscaux, qui sont eux tout-à-fait rationnels ! Comment reprocher à un
homme de ne penser qu’à lui, alors même que c’est le premier principe du système
que le monde entier défend absolument ?
A travers cet exemple symbolique mais néanmoins banal, c’est la contradiction
inhérente au capitalisme qui se trouve ainsi mise en lumière : la rationalité
c’est l’égoïsme, l’individualisme, tandis que c’est la solidarité qui est du
point de vue capitaliste totalement irrationnelle. Et en même temps que nous
acceptons ce principe théorique, nous faisons constamment référence au devoir de
solidarité (des autres) pour lutter contre l’égoïsme que nous méjugeons d’un
point de vue moral.
Il serait temps que nos hommes politiques (et nous avec) cessent leur
hypocrisie : le capitalisme fonctionne selon des règles qui sont instituées
internationalement d’abord, nationalement ensuite, et seuls les gouvernements
ont le pouvoir de changer ces règles (et nous celui de changer nos gouvernants).
L’optimisation n’étant pas illégale, les gouvernants n’ont qu’à faire voter de
nouvelles lois pour la rendre illégale. Changeons nos gouvernants pour qu’ils
modifient les lois, supprimons les paradis fiscaux ou rendons-les inaccessibles,
et le problème sera réglé…
Il serait temps aussi que nous comprenions que ce ne sont pas les hommes qui
sont à blâmer mais le système qui les conduit à cette schizophrénie entre leur
propre morale et les contraintes établies par le système de « maximisation du
profit ». Car comment savoir à partir de quand cessons-nous d’être égoïstes pour
devenir irrationnels… au point de devenir altruiste ? Tout dépend le point de
vue qu’on adopte, moral ou capitaliste !
C’est donc aux hommes politiques de faire cesser cette schizophrénie, car ce
sont eux qui ont le pouvoir de faire la Loi ; et qu’ils n’aillent pas ensuite
critiquer ceux qui la suivent…
Et pour nous, qui sommes si prompts à dénoncer l’égoïsme des autres,
n’oublions jamais de nous poser cette question : « et moi, si j’étais à sa
place, qu’est-ce que je ferais ? »
Caleb Irri http://calebirri.unblog.fr
La plupart des gens
savaient déjà. C’est désormais officiel.
Le scandaleux arrangement financier
avec la banque HSBC prouve que la guerre contre la drogue n’est qu’une farce.
(Rolling Stone)
Matt Taibbi
Si vous avez déjà été arrêté pour une affaire de drogues, si vous avez déjà
passé ne serait-ce qu’une nuit en prison pour la possession d’une dose de
marijuana ou de « matériel destiné à la consommation de la drogue » dans votre
sac de sport, le Ministre de la Justice et vieux copain de Bill Clinton, Lanny
Breuer, a un message pour vous : fais-toi une raison.
Cette semaine Breuer a signé avec le géant bancaire HSBC un accord qui
constitue l’insulte suprême à tous les gens ordinaires qui ont vu leurs vies
basculer à la suite d’une affaire de drogue. Malgré que HSBC ait avoué le
blanchiment de milliards de dollars des cartels de la drogue colombiens et
mexicains (entre autres) et la violation de toute une série de lois importantes
sur les pratiques bancaires, Breuer et le Ministère de la Justice US ont choisi
de ne pas poursuivre la banque, optant pour la signature d’un accord historique
de 1,9 milliards de dollars, ce qu’un commentateur a fait remarquer est
l’équivalent de cinq semaines de chiffre d’affaires de la banque.
Les transactions de blanchiment étaient menées si ouvertement qu’elles
auraient probablement pu être repérées depuis l’espace. Breuer a admis que les
trafiquants de drogue se présentaient dans les filiales mexicaines de HSBC et
« déposaient des centaines de milliers de dollars en espèces, en une seule
journée, sur un seul compte, en utilisant des boites fabriquées expressément
pour passer par les trous dans les fenêtres des guichets ».
Cela vaut la peine d’être répété : pour déposer efficacement autant d’argent
sale que possible dans une banque « sérieuse » comme la HSBC, les trafiquants de
drogues avaient expressément fait fabriquer des boites pour passer par les
fenêtres des guichets. Même les hommes de Tony Montana (personnage du film
Scarface, NdT) qui transportaient des sacs remplis de billets vers une
« American City Bank » imaginaire à Miami étaient plus subtils que les cartels
qui blanchissaient leur argent via une des institutions financières les plus
respectées de Grande-Bretagne.
Sans être explicite, le raisonnement du gouvernement US derrière l’abandon de
poursuites contre la banque est apparemment basé sur le risque que
l’emprisonnement pour trafic de drogue des dirigeants d’une « important
institution centrale » pourrait menacer la stabilité du système financier. Le
New-York Times l’exprime ainsi :
« les autorités fédérales et centrales ont choisi de ne pas inculper HSBC,
une banque basée à Londres, pour une vaste opération de blanchiment qui durait
depuis longtemps, par crainte que les inculpations ne déstabilisent la banque
et, par conséquent, ne mettent en danger tout le système financier ».
Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’un tel raisonnement est
totalement faussé. Lorsqu’on prend la décision de ne pas poursuivre des
banquiers pour des crimes qui se chiffrent en milliards de dollars et en
relation avec le trafic de drogue et le terrorisme (certains des clients
saoudiens et bengalis de HSBC ont des liens avec le terrorisme, selon une
enquête du Sénat), ça n’a pas pour effet de protéger le système bancaire mais
exactement le contraire. Elle terrifie tous les investisseurs et déposants, en
laissant l’impression que même les banques les plus « réputées » peuvent en
réalité être instrumentalisées par des dirigeants qui se sont mis au service (on
ne le répétera jamais assez) d’assassins et de terroristes. Plus choquant
encore, la réaction du Ministère de la Justice en apprenant cette affaire a été
de faire exactement la même chose que les cadres de HSBC faisaient avant de se
faire prendre : accepter de l’argent en échange de son silence.
Ils se sont non seulement vendus aux trafiquants de drogue, mais l’ont fait
pour une somme modique. On va entendre l’administration Obama cette semaine se
vanter comment elle a infligé une amende record à HSBC, mais ce sera une
plaisanterie. Certaines amendes vont vous faire littéralement exploser de rire.
Voici un extrait du communiqué de Breuer :
« En conclusion de l’enquête gouvernement, HSBC a … « récupéré » en
différent les primes de certains de ses plus hauts dirigeants américains des
services juridiques et de lutte contre le blanchiment, et a accepté de différer
partiellement les primes de ses plus hauts dirigeants pendant une période de
cinq ans. »
Wouaaah... Ainsi les dirigeants qui ont passé des décennies à blanchir des
milliards de dollars verront leur primes partiellement différées pendant cinq
ans ? Vous vous foutez de nos gueules ? C’est ça, la punition ? Les négociateurs
du gouvernement n’ont pas pu faire preuve de fermeté et obliger les dirigeants
de HSBC à abandonner totalement leurs primes imméritées ? Ils ont du négocier un
paiement différé « partiel » ? Chaque procureur digne de ce titre aux Etats-Unis
doit être en train de vomir ses tripes devant une telle négociation. Quelle
était donc l’offre initiale du Ministère de la Justice – que les dirigeants
limitent leurs vacances aux Caraïbes à neuf semaines par an ?
On peut se poser la question, quelle est l’amende appropriée pour une banque
telle que HSBC ? Quelle est la somme qu’il faut soutirer à une société qui a
éhontément tiré profit de ses affaires avec des criminels pendant des dizaines
d’années ? N’oublions pas que nous avons affaire à une société qui a avoué toute
une série de délits bancaires graves. Le procureur les tient par les couilles.
Alors, quelle est la somme qu’il faudrait leur infliger ?
Pourquoi ne pas prendre tout ? Pourquoi ne pas saisir jusqu’au dernier
centime gagné par la banque depuis le début de ses activités illégales ? Que
diriez-vous de vous pencher sur chaque compte de chaque dirigeant concerné par
cette affaire et confisquer toutes les primes qu’il a jamais gagnées ? Saisissez
ensuite leurs maisons, leurs voitures, leurs tableaux achetés aux enchères chez
Sotheby, leurs vêtements, toute la petite monnaie qui traîne, absolument
tout. Prenez tout et n’y réfléchissez pas à deux fois. Ensuite, vous les
jetterez en prison.
Ca vous paraît sévère ? Le seul problème est que c’est exactement ce qui
arrive aux gens ordinaires lorsqu’ils sont pris dans une affaire de drogue.
Il serait intéressant, par exemple, de demander aux habitants de Tenaha,
Texas, ce qu’ils pensent de l’accord passé avec la HSBC. C’est la ville où la
police locale contrôlait régulièrement les automobilistes (en majorité noirs)
et, lorsqu’ils trouvaient de l’argent, leur offrait l’alternative suivante : ils
pouvaient soit laisser la police saisir leur argent, soit être accusés de
blanchiment et de trafic de drogues.
Nous pourrions poser la question à Anthony Smelley, de l’Indiana, qui a
obtenu une indemnisation de 50.000 dollars pour un accident de la route et qui
transportait environ 17.000 dollars de cette somme lorsqu’il a été arrêté. Les
flics ont fouillé son véhicule et ont fait intervenir des chiens renifleurs :
les chiens ont donné l’alerte à deux reprises. Aucune drogue n’a été trouvée,
mais la police a quand même confisqué l’argent. Même après que Smelley ait
présenté les documents pour prouver d’où venait l’argent, les officiels de
Putnam County ont tenté de garder l’argent en arguant qu’il aurait pu utiliser
cet argent pour acheter de la drogue dans le futur.
Non, ce n’est pas une blague. Ca arrive tout le temps, et il arrive même que
le propre Ministère de la Justice de Lanny Breuer soit de la partie. Pour la
seule année de 2010, le Ministère public a déposé près de 1,8 milliards de
dollars dans les comptes du gouvernement provenant de saisies, la plupart en
relation avec le drogue. Voici les propres statistiques du Ministère :
Aux Etats-Unis, si vous êtes contrôlé en possession d’une somme d’argent et
que le gouvernement pense qu’il peut s’agir d’argent de la drogue, l’argent sera
saisi et servira dés le lendemain à acheter un tout nouveau véhicule de service
au Shériff ou Chef de Police local.
Et ça c’est uniquement la cerise sur la gâteau. Si vous êtes connecté d’une
manière ou d’une autre avec la drogue, le véritable prix que vous aurez à payer
est une amende outrageusement exorbitante. Ici à New York, un procès sur sept
est une affaire de marijuana.
L’autre jour, alors que Breuer annonçait sa petite remontrance contre les
blanchisseurs d’argent de la drogue les plus prolifiques du monde, j’étais dans
un tribunal à Brooklyn en train d’observer comment ils traitaient les gens. Un
avocat de la défense a expliqué l’absurdité des arrestations pour drogue dans
cette ville. En fait, à New York, les lois sur la drogue sont relativement
tolérantes en ce qui concerne l’herbe – la police n’est pas censée vous arrêter
en cas d’usage privé. Alors comment fait la police pour contourner le problème
et procéder à 50.377 arrestations par an, uniquement dans cette ville ?
(chiffres de 2010 ; en 2009, le nombre était de 46.492)
« Ce qu’ils font, c’est qu’ils vous arrêtent dans la rue et vous demandent
de vider vos poches » a expliqué l’avocat. « Au moment même où une pipe
ou un brin d’herbe sort de votre poche... boom, ça se transforme en usage
public. Et ils vous arrêtent. »
Les personnes passent des nuits en prison, ou pire. A New-York, même s’ils
vous relâchent après une courte peine pour un délit, vous devez payez 200$ et
subir un prélèvement de votre ADN – qu’il faudra payer aussi (50$ de plus). Cela
dit, il ne faut pas chercher bien longtemps pour trouver des affaires où des
peines draconiennes, stupides, sont infligées pour des affaires de drogue
non-violentes.
Demandez à Cameron Douglas, le fils de Michael Douglas, qui s’est vu infliger
une peine de 5 ans de prison pour simple possession. Ses geôliers l’ont maintenu
en isolement 23 heures par jour pendant 11 mois et ont refusé les visites d’amis
ou de proches. Le détenu typique pour une affaire de drogue non-violente n’est
pas le fils blanc d’une célébrité, mais généralement un usager appartenant à une
minorité et qui reçoit des peines bien plus lourdes que les gosses de riches
pour les mêmes délits – on se souvient tous le controverses de
crack-contre-cocaïne où les instructions délivrées par les autorités fédérales
et étatiques faisaient que les usagers de crack (la plupart issus des minorités)
se voyaient infliger de peines pouvant aller jusqu’à 100 fois celles infligées
aux usagers de cocaïne, à majorité blanche.
Une telle partialité institutionnelle constituait un scandale raciste, mais
cet accord avec HSBC vient de tout balayer. En abandonnant des poursuites contre
des blanchisseurs majeurs d’argent de drogue sous prétexte (prétexte totalement
absurde, soi-dit en passant) que leur inculpation pourrait mettre en péril le
système financier mondial, le gouvernement vient d’officialiser le deux-poids
deux-mesures.
A présent ils disent que si vous n’êtes pas une pièce importante du système
financier global, vous ne pourrez pas vous en tirer, pour quoi que ce soit, même
une simple possession. Vous serez emprisonné et tout l’argent qu’ils trouveront
sur vous sera confisqué sur le champ et servira à l’achat de nouveaux joujoux
pour la GIGN locale qui sera déployée pour défoncer des portes des maisons où
vivent d’autres économiquement insignifiants dans votre genre. En d’autres
termes, si vous n’avez pas un job essentiel au système, le gouvernement
considère que vos biens peuvent être confisqués et employés à financer
l’appareil de votre répression.
D’un autre côté, si vous êtes quelqu’un d’important, et que vous travaillez
pour une grosse banque internationale, vous ne serez pas poursuivi même si vous
blanchissez neuf milliards de dollars. Même si vous êtes activement complice
avec des gens placés au sommet du trafic international de drogues, votre
punition sera de loin plus légère que celle d’une personne placée tout en bas de
la pyramide. Vous serez traité avec plus de respect et de compréhension qu’un
junkie affalé sur les banquettes du métro à Manhattan (occuper deux sièges
constitue un délit dans cette ville). Un trafiquant de drogue international est
un criminel et généralement aussi un assassin ; un drogué qui marche dans la rue
est une de ses victimes. Mais grâce à Breuer, nous sommes officiellement passés
à une politique d’emprisonnement des victimes et de tolérance envers les
criminels.
Nous touchons le fond du fond. Cela n’a aucun sens. Il n’y a aucune raison
qui justifierait que le Ministère de la justice n’arrête pas toutes les
personnes chez HSBC impliquées dans le trafic, les inculpe pour crimes, et fasse
appel aux organismes de contrôle pour assurer la continuité de l’activité de la
banque pendant la période de transition. Il s’avère que la HSBC a du procéder au
remplacement de pratiquement tous ses hauts dirigeants. Les coupables n’étaient
donc apparemment pas si indispensables que ça à la bonne marche de l’économie
mondiale.
Il n’y a donc aucune raison pour ne pas les inculper. Le fait qu’ils ne le
soient pas est un signe de lâcheté et de corruption pure et simple, et rien
d’autre. En approuvant cet accord, Breuer a détruit toute l’autorité morale du
gouvernement pour poursuivre quiconque dans une affaire quelconque de drogue. La
plupart des gens savaient déjà que la guerre contre la drogue n’est qu’une
farce. C’est désormais officiel.
Matt Taibbi http://www.rollingstone.com/politics/blogs/taibblog/outrageo... Traduction "lorsqu’on disait bankster, on ne croyait pas si bien dire" par
VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et lignes de coke
habituelles.
Rappelons-nous cette video, ancienne certes, mais ..... ******************************************************* 20/12/2012 - Vidéo: Témoignage de Wesley Clark sur la guerre mondiale planifiée
Lors d’une conférence donnée à San Francisco le 3 octobre 2007, Wesley Clark, général 4 étoiles retraité des Forces armées des Etats-Unis, affirme que dix jours après le 11-Septembre, les invasions de l’Irak, de la Libye, de la Syrie, de l'Iran et de plusieurs autres pays du Moyen-Orient avaient déjà été planifiées. Il met cela en échos avec les propos que lui a tenu Paul Wolfowitz en 1991.
France Nature Environnement (FNE) a dû souvent alerter les autorités publiques sur la nécessité de réformer les procédures d'évaluation des OGM adoptées par l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA) dont les avis conditionnent les autorisations accordées par la Commission Européenne (CE).
Cette réforme en cours sera bientôt soumise à l'avis des Etats membres de l'Union européenne, sous forme de « lignes directrices » d'évaluation préfigurant un règlement européen d'exécution qui avaliserait une supercherie : le principe d' « équivalence en substance ». Explication de FNE.
Ce qui fait scandale
Jusque ici, l'évaluation d'une plante génétiquement modifiée (PGM) s'effectue au seul examen du dossier présenté par le pétitionnaire, sans contre-expertise. Aucun dossier n'a été rejeté de la part de la CE. Or, ni la durée ni la puissance statistique des tests toxicologiques ne permettent d'écarter raisonnablement la toxicité des PGM évaluées, ce qui a été relevé par l'ANSES et le HCB. Il en résulte que tous les avis favorables rendus jusqu'ici par la CE en faveur des OGM devraient être invalidés.
En décembre 2008, le Conseil européen des ministres de l'environnement, a émis un avis unanime pour que soient « renforcées et harmonisées les méthodes d'évaluation des risques des OGM en Europe ». Plus de trois années ont été nécessaires à l'AESA pour proposer à la CE de nouvelles lignes directrices d'évaluation reposant essentiellement sur le principe d'équivalence en substance.
Où réside la supercherie
Si des analyses de la composition élémentaire et des comparaisons phénotypiques et agronomiques ne montrent pas de différence de composition en constituants entre la PGM et son homologue non GM, le pétitionnaire serait dorénavant dispensé d'évaluation toxicologique. C'est avec ce principe que la Food and Drug Administration américaine a donné le feu vert aux PGM !
Pour Lylian le Goff, co-pilote de la mission biotechnologies de FNE : « Ainsi, loin d'être renforcée, l'évaluation des OGM en Europe serait dévoyée par un tour de passe-passe mis au point par les lobbies pro-OGM ! Les Etats membres de l'Union vont être amenés à se prononcer au sujet des nouvelles lignes directrices d'évaluation devant constituer un règlement d'exécution. FNE attend du gouvernement qu'il dénonce cette supercherie et qu'il soit ferme sur les critères scientifiques des nouveaux protocoles, critères à compléter d'une étude d'impact socio-économique.»
Au-delà de cette question d'évaluation, il faut, à la veille du renouvellement de la PAC, se déterminer en faveur d'une agriculture qui réponde de manière cohérente et durable aux enjeux nourriciers, sanitaires, environnementaux et socio-économiques, ce qui est incompatible avec le recours aux PGM. Monsieur le Ministre de l'Agriculture s'est déjà prononcé dans ce sens.
Pour Bruno Genty, président de FNE : « FNE approuve les récentes déclarations de monsieur Stéphane le Foll, ministre de l'agriculture, pour qui "La France doit être le modèle mondial de l'agroécologie". Ceci implique une mise en cohérence agronomique et socio-économique pour, notamment, réduire notre dépendance aux importations de soja transgénique fourrager au profit de productions de protéines fourragères et de semences paysannes relocalisées et créatrices d'emplois alors que 35 000 exploitations disparaissent chaque années. L'agroécologie que nous appelons aussi de nos voeux, monsieur le Ministre, ne peut coexister avec des PGM ».
D’après la Cour des comptes européenne, il est pratiquement impossible de savoir comment les aides financières de l’UE sont dépensées dans les pays en développement. A l’heure où une vaste affaire de détournement de ces aides ébranle l’Ouganda, les commentateurs de Kampala se demandent pourquoi les donateurs européens persistent à envoyer de l’argent dans un pays corrompu.
Timothy Kalyegira donne un conseil simple à son gouvernement : détournez autant de fonds que vous le pouvez. Si les pays européens "n’ont rien de mieux à faire des deniers de leurs contribuables que de les donner à un gouvernement qui a de lourds antécédents en matière de corruption", il "n’est que logique" que de hauts responsables corrompus se servent de cet argent pour acheter des maisons et des voitures de luxe.
Timothy Kalyegira est un commentateur politique bien connu en Ouganda. Il fait régulièrement part de ses opinions dans un journal indépendant, le Daily Monitor. Son commentaire sarcastique vient en réaction à une vaste affaire de détournement des aides allouées à son pays.
L’Union européenne, la Grande-Bretagne, l’Irlande, le Danemark, la Norvège et l’Allemagne ont suspendu le versement de 225 millions d’euros d’aides à destination de l’Ouganda. Les pays donateurs réagissent ainsi au détournement d’au moins 10 millions d’euros destinés au nord de l’Ouganda, une région convalescente d’un conflit armé. Ils exigent la restitution de ces fonds, condition sine qua non à la reprise de leur programme d’aide.
”L’UE préfèrerait voir ses propres citoyens dormir dans la rue”
Les commentateurs, les journalistes et les lecteurs de la presse ougandaise ont répondu par le dédain, la moquerie et l’incrédulité. Certes, les premiers responsables de cette situation sont les représentants du gouvernement ougandais, qui se sont mis cet argent dans la poche, mais les pays européens ne portent-ils pas leur part de responsabilité ? Ils persistent à donner à un gouvernement qui n’a que trop souvent fait la preuve de sa propension à détourner les fonds des pays donateurs. "De toute façon, analyse Timothy Kalyegira, les gouvernements européens frappés par la récession préfèreraient voir leurs citoyens dormir dans la rue et devenir tributaires des banques alimentaires" plutôt que de voir l’Afrique se dépêtrer sans l’aide de l’Occident.
Les fonds détournés en Ouganda étaient destinés à soutenir le budget du pays – de l’argent transféré directement à un gouvernement. L’idée est que les pays destinataires sont les plus à même de déterminer où l’aide est la plus nécessaire. Qui plus est, le soutien budgétaire a une influence sur la politique – sur le papier tout au moins. Dans les années 1990, l’Ouganda a été le premier pays à bénéficier de l’appui budgétaire de la Banque mondiale. Une façon de récompenser le président Yoweri Museveni pour sa politique de stabilisation macroéconomique. A l’heure qu’il est, Yoweri Museveni gouverne le pays depuis 27 ans et les affaires de fraude y sont devenues monnaie courante.
Le fait que l’aide budgétaire ne produise pas toujours les effets escomptés a été confirmé mardi lorsque Karel Pinxten, s’exprimant au nom de la Cour des comptes européenne, s’est livrée à des observations au sujet de l’enveloppe de 1,6 milliard d’euros que l’UE a consacrée l’année dernière aux aides de ce type. "Une fois que l’argent est transféré, nous le perdons de vue, a déclaré Karel Pinxten. C’est un risque que nous ne voulons plus prendre".
La plupart des Ougandais n’accordent guère de crédit à ces déclarations. Après tout, les donateurs ont poursuivi leurs programmes d’aide budgétaire alors que des fonds de la communauté des nations et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme étaient détournés. "On est en droit de supposer qu’il ne faudra pas longtemps à l’Occident pour reprendre son programme d’aide, prédit Timothy Kalyegira. Nos ministres pourront alors se remettre à acheter des voitures de luxe, à emmener leurs épouses et leurs maîtresses faire les boutiques à l’Ouest, et à construire des centres commerciaux à Kampala". D’où l’impudente incitation au vol du journaliste : si les donateurs font la sourde oreille, il faudra leur en faire sentir les conséquences.
Un rapport de dépendance néocolonial
Joachim Buwembo, un autre commentateur, dit se féliciter des détournements de fonds du gouvernement ougandais. Car si celui-ci poursuit ses pratiques jusqu’à ce que l’Ouest n’ait pas d’autre option que de couper définitivement le robinet de l’aide au développement, nous verrons la disparition de ce rapport "néocolonial" de dépendance. Ce qui pourrait avoir pour avantage supplémentaire de faire reculer la corruption, analyse Joachim Buwembo. Tout simplement parce qu’il y aura moins d’argent à voler.
Les représentants de l’Ouganda du nord à qui étaient destinés les fonds détournés ne veulent pas d’une suspension totale des aides. Car, contrairement aux commentateurs des journaux de Kampala, ils mettent cet argent à profit, au moins en théorie. Ils n’ont toutefois aucune objection à ce que les aides soient suspendues jusqu’à ce que les voleurs aient été traduits en justice.