samedi 31 mai 2014

La duplicité socialiste et d’autres (politeeks)

La duplicité socialiste et d’autres

 
Oh un mot compliqué, mais non vous allez voir c’est ce qui explique selon moi la grosse abstention récente.
les
vilains vendus au grand capitalsondeurs ont interrogés des gens et trouvé qu’un grand nombre d’électeurs de 2012 des gauches (dures, vraies, molles, vertes) étaient restés chez eux lors du scrutin européen: de 50 a 55% suivant les familles de gauche. Pire encore, une partie des électeurs qui se sont déplacés et avaient votés pour une des gauches en 2012 a glissé un bulletin qui sent le pâté dans l’urne: de 8 ou 9% selon les espèces.
Voilà donc un phénomène déjà détecté lors des élections partielles. Je me souviens des commentaires de certains à l’époque “mais non, enfin..” . J’espère que ces gens là se cachent chez eux, tellement la honte doit les remplir. Hollande n’a rien fait contre la fraude, rien fait pour rendre JUSTE, au sens du dictionnaire, les efforts demandés. Ses électeurs de 2012 se sont donc vengés, cela a fait peur à des étudiants et lycéens cette semaine… ceux là ont un début de conscience politique, c’est déjà ça et mieux que leurs congénères débiles.
L’électeur de gauche a donc compris une chose : la duplicité de certains. Mon Petit Robert donne cette définition du mot :
Caractère d’une personne qui feint, qui a deux attitudes, joue deux rôles. ➙ fausseté, hypocrisie (cf. Double jeu*). « Le Roi, malgré son éducation jésuitique et la duplicité ordinaire aux princes, avait un fonds d’honnêteté » (Michelet).
Oh voilà qui résume parfaitement la situation.
Avec un exemple, premier rôle socialiste 2008 : Le vilain gouvernement UMP voulait dans le cadre d’une modernisation de l’économie… suspendre l’obligation de respecter des seuils dans les entreprises (10 et 50). Ces seuils permettent aux salariés d’avoir des délégués du personnel, des CHST, des comité d’entreprise etc.. Donc des intermédiaires pour les mettre en relation avec leur employeurs et en principe expliquer à l’employeur que non il n’a pas le droit de faire n’importe quoi avec les salariés. Rien que ceci est déjà du bolchevisme pour le trépané libéral fan de Ayn Rand ou de Hayek.
Immédiatement le PS publie un communiqué de presse , le voici en capture d’écran, on ne sait jamais la chose pourrait disparaitre du site. Il y dénonce une régression sociale majeure serait en contradiction totale avec les grandes déclarations du gouvernement sur la nécessaire revalorisation du dialogue social.
PS_2008_gel_seuil_sociaux

En 2012 , Hollande, j’ai fait sa campagne était clair, on peut relire son projet. Il nous annonçait une nouvelle forme de démocratie sociale :
Tout texte de loi concernant les partenaires sociaux devra être précédé d’une concertation avec eux. Je ferai modifier la Constitution pour qu’elle reconnaisse et garantisse cette nouvelle forme de démocratie sociale. Dès l’été 2012, je réunirai une grande conférence économique et sociale qui sera saisie des priorités du quinquennat. Je permettrai la présence des représentants des salariés dans les conseils d’administration et dans les comités de rémunération des grandes entreprises..

Nous sommes en 2014. La démocratie sociale à la sauce Hollandaise c’est l’étrange ANI : objet pénible et semble-t-il peu utilisé par les DRH trouvant à juste titre la chose compliquée à mettre en oeuvre concrètement. Bah oui, les gens parfois les critiques des autres sont à regarder de près: La vérité n’est pas unique.
Et voilà qu’en 2014, un ministre proche de Hollande : Rebsamen propose une expérience: suspendre les seuils sociaux pendant 3 ans et donc suspendre pendant 3 ans l’obligation d’avoir des délégués du personnel et au delà de 50 salariés, un comité d’entreprise. La volonté expérimentale du ministre est simple : On va donc pouvoir valider l’idée selon la quelle ces seuils seraient nuisibles à l’emploi .. Mais attendez un peu, n’était ce pas la l’idée de l’UMP sarkozyste en 2008 ?
A l”époque les élus UMP hystériques le disaient à l’assemblée : Vous ne tenez pas compte du fait que les seuils gèlent la croissance et l’emploi. C’est grave pour notre économie !.
Quel est désormais le discours des socialistes de gouvernement ? il est le même que les UMP en 2008. En 2008, certains qui sont devenus depuis Ministres tenaient des discours comme celui-ci :
Le message que vous adressez aux entreprises, c’est que tous leurs blocages viennent de l’excès de charges. « Participez moins à la qualité de l’environnement, leur dites-vous, participez moins à la qualité de la formation, participez moins au dialogue social, et vous créerez des emplois ! » C’est une conception dépassée, démodée et même réactionnaire, qui ne correspond pas du tout au mode de développement des entreprises modernes. Or, c’est par la qualité du dialogue social, celle de l’environnement – qui est aussi celle des transports en commun – que l’on peut avoir des entreprises qui créent de l’emploi. Vous faites exactement l’inverse ! Je suis frappée de la conception passéiste que vous avez de l’entreprise : jamais une entreprise ne refusera d’embaucher parce que cela lui fait passer le seuil des 20 salariés – ou alors elle est vouée à l’échec !
C’est Geneviève Fioraso. Elle est devenue ministre depuis.
A l’époque (2008) d’autres socialistes dénonçait ce qui allait se produire : Ce débat met au jour des incompréhensions, voire une volonté cachée de dérégulation et de déréglementation. Je ne mets pas en doute l’honnêteté de l’argumentation de Mme de La Raudière. J’appelle cependant son attention sur le fait que repousser un seuil, c’est en créer un autre. L’argument de la perversité de l’effet de seuil pourra donc être avancé à nouveau : dans deux ans, on nous demandera de repousser le seuil fixé aujourd’hui ! J’observe d’ailleurs que l’effet de seuil existe aussi pour l’APL ou pour le RMI, ce qui ne semble pas éveiller de compassion chez vous : chacun nourrit les compassions qu’il veut !.
ce monsieur Brottes est désormais président de Commission des Affaires Economique de l’assemblée. Il faudra donc lui demander si la dérégulation dénoncée en 2008 est la même que celle qu’ils proposent en 2014. Et aussi éventuellement lui demander s’il pense encore la même chose sur les seuils dans d’autres contextes et de la perversité du moment.
Pour les UMP, et sarkozystes le moment est délicieux :
devidjan_demiMolle

Ils en oublient le moment où ils ont voulu faire la même chose.. Et cela ne s’est donc pas fait en 2008.. quand la droite était majoritaire au parlement. On verra donc si la gauche social-libérale va oser faire ce que l’UMP n’a pas réussi à faire.
Et donc franchir une nouvelle étape dans la duplicité : Promettre des choses et faire l’exact contraire, c’était un peu l’ADN des Sarkozystes, changer le sens des mots. Tout cela est navrant, on ne se demande plus pourquoi cette équipe fait ça. Elle est désormais spongieuse: elle absorbe les idées, les TUTOs “libéralisation” de l’OCDE et autres conseillers . Après tout depuis que Lamy l’a expliqué, c’est un mode “no tabou” qui vaut désormais.
Sur les chaines d’infos, les thuriféraires du libéralisme ont des demi-molles. Pour eux c’est un début. Ils annoncent même des effets rapides.


Affaire à suivre. Surtout sur les effets… Tout ça est donc au programme de la conférence sociale prévue sur le sujet . On me dit que la direction de la CFDT est déjà prête à des compromis….

Solidaires : un congrès pour un syndicalisme de luttes (lu sur Politis.fr)

Solidaires : un congrès pour un syndicalisme de luttes

Lors de son sixième congrès, qui s’ouvre lundi à Dunkerque, l’Union syndicale Solidaires annoncera des changements à sa tête et réaffirmera sa volonté de transformation sociale.


Manifestation pour la défense des retraites, 2 octobre 2010.
Un slogan, « Les capitalistes nous coûtent cher », est assuré de son succès tout au long du sixième congrès de l’Union syndicale Solidaires, qui se tiendra du 2 au 5 juin à Dunkerque. Affiches, affichettes et autocollants déclineront ce thème de la campagne lancé fin mars « sur tous les lieux de travail » avec la volonté de rendre « coups pour coûts ». Chacune des pages des projets de résolution mis en discussion le rappellera au cours d’un congrès qui vivra une transition notoire à la tête de Solidaires, sur fond de syndicalisme « de luttes et de transformation sociale » réaffirmé, mais confronté aux résultats du FN aux élections européennes.
« Dans ce congrès, nous avons la volonté commune d’avancer. Il n’y a pas de gros clivage, malgré l’agrégation d’histoires singulières », assure Eric Beynel, de Solidaires Douanes, secrétaire national depuis six ans. À l’issue des débats, il deviendra, avec Cécile Gondard-Lalanne (SUD-PTT), l’un des porte-parole d’une organisation qui a nettement développé ses troupes et a enregistré une vingtaine de nouveaux syndicats en moins de dix ans (voir encadré). Les deux « quadra » succèderont à Annick Coupé, une des « moutons noirs » ayant quitté la CFDT à la fin des années 1980 pour lancer SUD-PTT, et à Christian Mahieux, un des fondateurs de SUD-Rail. « Un passage de témoin difficile, puisque ceux qui s’en vont à la retraite sont les créateurs des syndicats SUD », observe Jean-Michel Denis, sociologue qui étudie depuis plus de dix ans l’évolution de l’engagement syndical dans Solidaires [1].

Annick Coupé et Christian Mahieux, le 1er mai 2009 (BERTRAND LANGLOIS / AFP).

Offrir des réponses alternatives clairement en rupture

De plus en plus de Solidaires
L’Union syndicale Solidaires revendique une progression de près de 3 000 adhérents chaque année et une nette ouverture sur les secteurs privés (commerce, services, prévention-sécurité, restauration, assurances, industrie, chimie, convoyeurs de fonds, associations). Selon le rapport d’activité présenté au congrès de Dunkerque, le syndicat compte plus de 110 000 adhérents et est passé en dix ans de 38 à 55 structures. Quatre organisations (Solidaires Finance publiques, SUD Santé Sociaux, SUD-PTT, SUD Rail) dépassent les 10 000 adhérents et continuent de progresser « en moyenne de 300 adhérents par an ». Elles représentaient près de 60 000 adhérents en 2012. Jeune syndicat dans le secteur privé, Solidaires est reconnu représentatif dans plus de 40 conventions collectives nationales et locales.
Le renouvellement générationnel à la tête du syndicat se fera sans bruit lors du congrès de Dunkerque. « La personnalisation n’est pas notre façon de concevoir les choses. Il n’y a pas de chef, notre fonctionnement est collégial. C’est essentiel et dans l’esprit de nos orientations », soutient Cécile Gondard-Lalanne. Ainsi, trois militants sur onze partent en retraite et quittent le secrétariat national. « Un douzième camarade viendra renforcer le secrétariat national et sera, à 30 ans, le benjamin », ajoute la future porte-parole.
Un jeune salarié du privé, Julien Gonthier, adhérent de Solidaires industrie, siègera dans les instances nationales. Pour Jean-Michel Denis, c’est la traduction qu’un « gros changement prend forme avec l’arrivée des salariés du privé. On ne peut plus dire que Solidaires est un syndicalisme “d’ex”, c’est-à-dire de militants qui ont quitté leur organisation syndicale pour rejoindre Solidaires. Désormais, ce sont majoritairement des primo-adhérents. De plus, les jeunes générations n’ont pas le même capital militant et sont dans des organisations de travail qui ont énormément évolué par rapport aux fondateurs. Du coup, des questions se posent sur la culture syndicale et la défense des services publics ».
À cela s’ajoutent les récentes élections européennes : « Le résultat sorti des urnes confirme qu’aucune organisation syndicale n’est épargnée par la montée de certaines idées du FN, qui a mené une campagne très habile sur le terrain social, avec des réponses sur lesquelles nous sommes totalement en désaccord », constate Annick Coupé, qui pointe un « monde politique qui apparaît de plus en plus déconnecté des réalités vécues par la majorité de la population ». Les Solidaires prennent de plein fouet « la désespérance sociale que [la] politique gouvernementale [de François Hollande] nourrit », mettant le syndicalisme « face à ses responsabilités », souligne le rapport d’activité.
Les militants veulent « offrir des réponses alternatives clairement en rupture avec cette politique et construire les rapports de force pour imposer un changement radical », défend la porte-parole sortante, un enjeu « crucial » face à la montée « des courants réactionnaires et du FN », jugée « préoccupante » dans le rapport d’activité qui sera présenté au congrès. Ainsi, depuis le début de l’année, le syndicat est engagé dans une initiative contre l’extrême droite avec la CGT et la FSU.
Solidaires « répond à certaines aspirations et attentes de salariés qui veulent un syndicalisme radical et proche du terrain, explique Annick Coupé. Mais nous avons besoin de réfléchir collectivement sur cette question de l’autogestion dans notre syndicalisme. C’est important pour les plus jeunes, qui n’ont pas connu ces débats. C’est un enjeu pour nous dans un contexte de crise du capitalisme ». Les congressistes ont ainsi prévu un débat sur l’autogestion à partir d’un texte rédigé par Catherine Lebrun et Christian Mahieux, deux militants historiques, et en présence de salariés de Fralib, militants CGT de l’usine de Gémenos qui ont gagné dans leur lutte pour la sauvegarde de leur outil de travail sous la forme d’une coopérative.

« Un outil syndical qui n’a pas à rougir de ce qu’il est »

La progression de Solidaires en nombre d’adhérents et en représentativité est aussi un enjeu : « Le syndicat est dans un point de bascule, explique Jean-Michel Denis. Solidaires a renforcé sa restructuration et n’a plus les problèmes d’il y a dix ans, notamment d’homogénéisation interne ». Mais comment passer d’un syndicalisme à taille réduite à une structure plus importante ?
« Nous ne voulons pas lâcher sur les fondamentaux du syndicalisme et nous voulons rester un syndicalisme proche des salariés, qui favorise le lien entre les salariés et l’auto-organisation des salariés, même si c’est difficile ces dernières années », reconnaît Annick Coupé. « Les militants sont confrontés à des tensions permanentes entre l’institutionnalisation et leur projet syndical. Les syndicats participent à des négociations collectives et signent des accords collectifs dans un certain nombre de secteurs, tout en gardant ce projet de syndicalisme contestataire », ajoute Jean-Michel Denis.
Preuve de la vitalité du syndicalisme de luttes, le syndicat a déjà prévu de plancher à la création d’une université de printemps en 2015, « qui rassemble les adhérents et sera l’occasion de réflexions de fond. C’est nécessaire pour transmettre les fondamentaux de notre syndicalisme », promet Gondard-Lalanne. Le syndicat est certes toujours un « vilain petit canard », lance Jean-Michel Denis, mais, « il y a dix ans, personne n’aurait parié un kopeck sur le fait que Solidaires existe encore aujourd’hui et soit reconnu notamment par les pouvoirs publics ».
En coulisse, les dirigeants ont aussi des objectifs ambitieux, notamment obtenir une représentativité interprofessionnelle et le développement d’un syndicat « qui n’a pas vocation à rester minoritaire ». Annick Coupé ne désarme pas : « Nous avons construit un outil syndical qui n’a pas à rougir de ce qu’il est », et ponctue froidement : « On ne peut pas se satisfaire d’un bilan plutôt positif dans un contexte catastrophique pour le mouvement social et pour une majorité de la population. »
[1] Lors du congrès de Dunkerque, Jean-Michel Denis présentera, avec la sociologue Sophie Béroud, les résultats d’une enquête sur l’engagement syndical dans Solidaires.

Jacques Attali prédit la spoliation de l’épargne des ménages en 2015 (les moutons enragés)

Jacques Attali prédit la spoliation de l’épargne des ménages en 2015

L’avenir pourrait nous rappeler très bientôt que, depuis plus de vingt-cinq ans, une grande crise économique et financière s’est déclenchée tous les sept ans :
En octobre 1987, le Dow Jones perd 22,6 % en une journée ; c’est le premier krach de l’ère informatique. La crise s’étend vite ; le 2 novembre 1987, Time Magazine fait sa couverture sur : « La panique s’empare du monde ». La Fed réussit à calmer le jeu.
En décembre 1994, alors qu’une euphorie des entreprises fondées sur Internet enfle dans la Silicon Valley, l’Orange County, tout à côté, spécule sur les marchés financiers, et se déclare en faillite ; un peu plus tard, une brutale et brève crise monétaire et financière asiatique se propage en Russie et au Brésil puis aux Etats-Unis. La Fed réussit là encore à maîtriser la situation.
Dès avril 2001, la bulle Internet, qui s’est formée depuis cinq ans, explose ; l’indice Dow Jones perd 7,3 % en une journée. Encore une fois, la Fed calme le jeu en inondant le pays de liquidités, qui se transformeront en crédits immobiliers.

A l’été 2008, l’explosion d’une bulle sur la titrisation des crédits hypothécaires déclenche une nouvelle crise, cette fois véritablement planétaire. Les banques centrales et autres prêteurs permettent une nouvelle fois, aux Etats et aux entreprises, de s’endetter à bas taux, sans pour autant obtenir qu’ils investissent et se réforment.
Nous approchons de la fin d’une nouvelle période de sept ans. Des bulles se sont partout reformées. Et si la croissance n’est pas au rendez-vous, ou si une crise géopolitique vient l’interrompre (en Ukraine, en Chine, au Brésil, ou ailleurs) ces bulles exploseront ; les taux d’intérêt monteront ; le financement des emprunts deviendra très difficile ; la mondialisation fera le reste et les marchés, qui ne disent plus la valeur du risque, seront une nouvelle fois pris de panique.
En toute logique, cette crise devrait se déclencher en 2015. Si on ne s’y prépare pas, elle sera pire que les précédentes, en particulier en Europe. Pour deux raisons : d’une part, parce que presque tous les jokers ont été utilisés -nul ne pourra s’endetter d’avantage- et la BCE, même en utilisant tous les moyens à sa disposition, y compris les plus hétérodoxes, ne pourra pratiquement rien. D’autre part parce que, à la différence des crises précédentes, le monde est loin d’être en paix ; les guerres et les menaces de guerres, civiles ou entre nations, se multiplient rendant les investisseurs plus frileux encore.
Il n’y aura alors plus d’autres solutions que de payer la note ; en clair, de rembourser les dettes ou de les annuler. Et cela ne pourra être fait, en particulier en Europe, qu’en mettant à contribution les détenteurs finaux des créances, c’est-à-dire les épargnants, qui verront leur épargne spoliée, non par l’inflation, mais par une ponction sur leurs comptes, comme cela fut le cas à Chypre (ce que permettent explicitement les accords récents sur l’Union Bancaire, dits de « bail in », même si c’est encore peu connu).
Il est encore temps de s’en rendre compte. Et d’agir. En particulier en Europe, en recréant les moyens d’une croissance saine et durable ; cela ne passe que par quatre moyens, qu’il faut d’urgence utiliser simultanément :
Une action pour faire baisser significativement l’euro relativement au dollar, qui suppose que les ministres des finances de la zone euro la demande enfin explicitement à la Banque Centrale.
Une relance de l’investissement, qui ne peut venir que par de grands projets publics, en particulier en matière de réseaux d’énergie et de télécommunication, financés par des eurobonds, ou par la BEI, ou par les diverses Caisses des Dépôts nationales. Encore faudrait-il que ces institutions cessent de s’accrocher à leur sacrosaint triple A, qui les paralyse.
Une accélération des réformes de structure dans l’Europe du Sud, en particulier en France, libérant les forces créatrices, comme l’ont fait, chacun à leur façon, avec le succès que l’on sait, les Allemands, les Anglais, les Suédois, et les Canadiens.
La recherche attentive de la paix, en particulier entre les Européens et leurs voisins de l’Est et du Sud.
Si tout cela n’est pas très vite entrepris, avec courage et ténacité, en particulier par les pays européens enfin rassemblés, bien des orages éclateront. Dans les 18 prochains mois.
Personne ne pourra prétendre qu’il n’était pas prévenu.
Source: blog de Jacques Attali via Leschroniquesderorschach.blogspot.fr

Balkans : pourquoi les inondations ne sont pas une « catastrophe naturelle » (blogapares)

Balkans : pourquoi les inondations ne sont pas une « catastrophe naturelle »

 Balkans : pourquoi les inondations ne sont pas une « catastrophe naturelle »
Par Srećko Horvat sur le Courrier des Balkans
En août 2005, quand l’ouragan Catherine a frappé la côte méridionale des USA inondant 80% de La Nouvelle-Orléans, le géographe écossais Neil Smith a écrit un texte qui pouvait paraître hérétique : il affirmait que ce n’était pas la catastrophe naturelle, mais la politique raciale et ultra-libérale de l’administration Bush qui avait rendu la population la plus démunie de La Nouvelle-Orléans si vulnérable à la catastrophe.

Suite aux ravages causés par le tremblement de terre à Haïti en 2010, Peter Hallward a affirmé que ce n’était pas par hasard si Port-au-Prince ressemblait à une zone de guerre, soulignant que les dommages du séisme étaient tout sauf une catastrophe naturelle : ils étaient le produit d’une période historique longue et difficile. En d’autres termes, la catastrophe naturelle était aussi une conséquence du passé colonial de Haïti.
Malheureusement, les terribles inondations qui ont submergé les pays des Balkans font également partie d’une malheureuse suite de catastrophes et ne fait que confirmer ce qui ne paraît pourtant pas encore si évident : les Balkans n’ont pas été touchés par une catastrophe naturelle.
« L’ex-Yougoslavie disposait d’un des systèmes plus avancés d’irrigation et de gestion de l’eau », a déclaré Holger Kray, responsable de l’agriculture et du développement rural pour l’Europe et de l’Asie Centrale auprès de la Banque Mondiale. « Malheureusement, ces systèmes ont été détruits », ajoute-t-il dans son interview à l’agence Reuters, en expliquant que ce résultat a été provoqué non seulement par les déficits budgétaires, mais aussi par la modification du système de gestion.
Le quotidien serbe Politika a publié voici deux ans un article intitulé « Les sociétés de construction hydraulique au bord de la faillite », confirmant les avertissements de la Banque mondiale. Vers la fin des années 1980, ces sociétés avaient un avenir prometteur : la construction de 34 nouveaux barrages était prévue en Serbie. Elles s’occupaient également de l’aménagement de la navigation fluviale sur le Danube et la Sava, tandis que les routes, les digues, les barrages et les canaux étaient régulièrement entretenus.
Depuis, seulement cinq ou six barrages ont été construits. Pourquoi ? Parce que l’État investit de moins en moins et que l’entretien des infrastructures dépend donc des investisseurs étrangers. Or, le but des nouveaux propriétaires des usines est de tirer le plus d’argent possible des entreprises plutôt que de nettoyer les lit des rivières.
La catastrophe de la transition
Avec le retrait des eaux, nous découvrons peu à peu les preuves qui démontrent que la région n’est pas confrontée à une catastrophe naturelle, mais à une catastrophe rendue possible par la « transition » des années 1990.
À titre d’exemple, les médias croates indiquent que l’entreprise publique Hrvatske vode a monté 29 appels d’offre pour un montant de 2,5 milliards de kunas. Les contrats dans le domaine de la protection contre les inondations ont tous été gagnés par des sociétés qui financent le Parti paysan croate (HSS), qui a justement le contrôle de l’entreprise publique… En Bosnie-Herzégovine, 36 millions de marks destinés à la protection et au sauvetage ont tout simplement disparu ces deux dernières années. En Serbie, durant la même période, les moyens destinés aux traitement des eaux ont été détournés.
C’est une histoire typiquement balkanique : en pleine transition économique des années 1990, le périmètre d’action des entreprises étatiques est d’abord drastiquement réduit, puis elles sont privatisées et finalement éliminées du marché. Sous prétexte que la « main invisible » du marché sera plus à même de servir l’intérêt public. En définitive, c’est Novak Đoković qui donne l’argent pour organiser un tournoi de tennis ou Emir Kusturica qui met à disposition ses propres hélicoptères parce que l’État est incapables de le faire.
Les inondations dans les Balkans devraient servir d’avertissement : si la destruction des entreprises qui s’occupaient des eaux a provoqué une telle catastrophe, qu’arrivera-t-il donc quand nous nous rendrons compte des résultats des privatisations de la santé, de l’éducation, des chemins de fer ou de l’énergie ? Si nous avons pu voir quelle était l’impuissance de l’État, que faire lorsque la corruption et la privatisation systématique mettent fin aux derniers vestiges du secteur public ?
En 1755, Lisbonne a été touchée par un séisme parmi les plus catastrophiques de l’histoire de l’humanité. Comme il se doit, les théologiens fournirent des interprétations bizarres. L’interprétation dominante voulait que le séisme fût un double cadeau divin. D’une part, il aurait puni toutes les transgressions – à part le colonialisme, bien sûr, et notamment le multiculturalisme et ses conséquences : le développement du commerce et du sexe, l’arrivée de nouvelles épices, drogues et alcools en Europe, etc. D’autre part, le séisme aurait été une mise en garde à ceux qui ne croyaient plus en Dieu.
Kant, Leibniz et la solidarité yougoslave
Emmanuel Kant et Gotfried Wilhelm Leibniz comptent parmi les rares esprits libres de l’histoire de l’humanité. Emmanuel Kant a avancé l’affirmation blasphématoire que les séismes ne sont pas des phénomènes surnaturels, et il a même tenté des expériences pour le prouver. Pour provoquer un petit tremblement de terre, il a fallu acquérir une vingtaine de kilos de soufre, la même quantité de fer, mélanger le tout avec de l’eau et mettre sous la terre. Même si la théorie du philosophe était erronée, le livret contenant les consignes de Kant est considéré comme le début de la géographie scientifique en Allemagne, voire même le début de la sismologie. Leibniz est allé plus loin en disant que Caligula où Néron « avaient provoqué plus de mal qu’aucun séisme ».
Aujourd’hui, il faut rendre à Dieu ce qui lui appartient et reconnaître aux inondations leur juste mesure. Après nous être réjouis de constater la force retrouvée de la solidarité entre tous les pays post-yougoslaves, il serait utile de reprendre et d’actualiser les observations de Kant et de Leibniz.
Ainsi, l’expérience de Kant nous permettra de prouver facilement que le barrage cède si quelqu’un a volé le gravier ou si l’État diminue drastiquement ses investissements dans les systèmes de protection contre les inondations. Et, en paraphrasant Leibniz, il est temps de dire que les profiteurs de la transition dans les Balkans ont causé plus de dégâts en vingt ans que « les pires inondations du siècle ».
Traduit par Jasna Anđelić
Source: Le Courrier des Balkans

Exploiter mieux pour gagner plus



POURQUOI SE GÊNER ? (La levée des voiles)


Incroyable 83 % des contrats signés sont des CDD en 2013, un record historique (chaos controlé/ croah)

3,7% c’est la part des contrats à durée déterminée qui a été atteinte fin 2013. Selon les estimations du Ministère du Travail qui ont été publiées mercredi, la part des CDD sur le marché de l’emploi a atteint un nouveau record inquiétant. Depuis la mi-2011, elle est clairement en constante augmentation.


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Le dernier record du taux de CDD était de 83% au premier trimestre 2013 contre 70% des embauches en CDD avant la crise financière. Cette augmentation des CDD est notamment présente dans le tertiaire mais a reculé dans la construction et l’industrie. Le tertiaire est l’unique secteur à avoir enregistré une hausse de contrats à durée déterminée.
Selon le service d’études et de statistiques du ministère (Dares), ce phénomène concerne, au troisième trimestre 2013, tous les établissements quelle que soit leur taille. Une augmentation de 0,3 point du taux de CDD a été enregistrée dans ceux de 10 à 49 employés et une hausse de 0,7 point dans ceux de plus de 50 salariés.
Malgré la nouvelle loi adoptée en 2013 sur la sécurisation de l’emploi, la précarité de l’emploi ne s’est pas amoindrie. Cette loi a également accru le coût des CDD, notamment pour ceux de courte durée, pour les employeurs avec une majoration des cotisations chômage. Au cours du mois de mars 2013, les fins de CDD représentaient 22,7% des nouvelles inscriptions à Pôle emploi.



Note de la rédaction de Croah
La garantie de l’emploi se ratifie.
Mettez-vous à la place d’un jeune terminant ses études qui devra passer par moult CDD, tel un parcours du combattant, en espérant décrocher le Graal CDI, tout en devant rembourser le crédit sur l’appartement sur 20 à 30 ans avec des impôts et le coup de la vie en constante augmentation, sachant qu’il devra travailler au moins jusqu’à 65 ans, voire plus, toujours en espérant toucher une retraite descente et qu’il n’y ait pas d’autres plans d’austérité mettant à plat ses acquis sociaux, entraînant son incapacité à rembourser son crédit durant cette période.
Comment tiendra-il le coup ? Tel est la question que doivent se poser tout jeune en passe de se lancer sur le marché du travail aujourd’hui.
Sachant également que nos politiques à la solde de la finance apatride veulent la libéralisation du marché du travail.
DEVOIR DE MÉMOIRE


Hollande décodé: ce qui se cache derrière les mots (fawkes)



La Banque Mondiale sonne l’alarme: les cours mondiaux des produits alimentaires flambent (Blogapares)

La Banque Mondiale sonne l’alarme: les cours mondiaux des produits alimentaires flambent
 La Banque Mondiale sonne lalarme: les cours mondiaux des produits alimentaires flambent
Par Audrey Duperron sur Express.be
Le nouveau rapport trimestriel sur les prix de l’alimentaire de la Banque Mondiale alerte sur la forte hausse enregistrée sur les prix de ces produits au cours du premier trimestre de cette année pour la première fois depuis qu’ils avaient atteint un pic en août 2012 en raison d’une forte demande émanant de la Chine, de la sécheresse aux États-Unis, et des troubles en Ukraine.

Selon cette institution, les prix des produits alimentaires mondiaux ont augmenté de 4% pour cent au cours de ce trimestre. Cette envolée brutale provient principalement des fortes augmentations des cours mondiaux du blé et du maïs, qui ont gagné respectivement 18% et 12%, et elle survient malgré des prévisions de très bonnes récoltes pour 2014, et une très bonne campagne 2013 qui a permis de constituer des stocks. En conséquence, les prix internationaux de l’alimentaire en avril n’ont été inférieurs à ceux de l’année dernière que de 2%, et ils ne se trouvent plus qu’à 16% en deçà du niveau record qu’ils avaient atteint en août 2012
Mais les inquiétudes concernant la sécheresse aux États-Unis, la forte demande en provenance des pays émergents, notamment de la Chine, et les tensions en Ukraine, le grenier de l’Europe de l’Est, expliquent en grande partie cette flambée des cours. L’Ukraine est le sixième exportateur mondial de blé et sur le marché ukrainien, le cours du blé a gagné 37%, poussé à la hausse par la dépréciation de la hryvnia, la monnaie locale. Mais ce pays est également le troisième plus grand exportateur de maïs, et on assiste à une flambée de 73% des cours de cette denrée sur le marché domestique en raison du retard dans les semailles et de hausses de coûts.
Enfin, d’autres pays qui connaissent des difficultés économiques ou politiques constatent aussi des hausses de prix dans les produits alimentaires : en Argentine, par exemple, les cours du blé ont augmenté de 70% par rapport à l’année dernière, le cours du sucre a gagné 13% et celui de l’huile de soja, 6%
Les Experts s’inquiètent de ce que ce seront une fois de plus les pays les plus pauvres qui seront les plus affectés par ces hausses, ce qui pourrait favoriser la survenance d’émeutes et de troubles sociaux sur les prochains mois. « Nous devrons surveiller attentivement les cours pour nous assurer qu’une nouvelle augmentation n’exerce pas de pression supplémentaire sur les populations les moins favorisées du monde », a déclaré Ana Revenga, vice-présidente par intérim du Groupe de la Banque mondiale en charge du Réseau pour la lutte contre la pauvreté et la gestion économique.
En 2007 et 2008, la forte hausse des cours mondiaux des produits alimentaires avait déclenché des douzaines d’émeutes tout autour du monde y compris à Haïti, au Cameroun et en Inde, rappelle la Banque mondiale. Depuis 2007, 51 émeute liées à des problèmes alimentaires se sont déjà produites dans 37 pays.
Source: Express.be

La fabrique-à-crises européenne ( Blogapares)

la fabrique-à-crises européenne
 La fabrique à crises européenne
Par Michel Santi sur News 26
C’est à cette fabrique à crises « Made in Germany » que l’on doit l’intensité sans précédent des « crises des dettes souveraines » comme de ses répliques passées et à venir. C’est grâce à elle que la très mal-nommée Banque centrale européenne regarde ailleurs pendant que le taux de chômage touche plus d’un jeune sur deux dans certains pays du « Club Med ».

Les péripéties chypriotes achèvent de démontrer la réalité nouvelle qui prévaut dans l’Union européenne. A savoir que, dans cet univers dominé par les égoïsmes nationaux, par le carriérisme et par la technocratie bruxelloises, rien n’avance et il n’est strictement pas possible de progresser sans crise.
La bureaucratie et l’inertie européennes, conjuguées aux petits calculs des dirigeants respectifs de chaque pays membre, ne peuvent en effet se mouvoir que sous le couperet des marchés financiers et sous la pression médiatique intense. Tant pis s’il faut à cet effet générer des crises superflues.
Comme tout le monde sait désormais que l’Union ne sera pas démembrée et qu’elle sera préservée, les acteurs principaux (c’est-à-dire l’Allemagne) exploitent habilement ces défauts structurels, tout en usant du levier de la menace – voire du chantage – afin de parvenir à leurs fins. D’où le refus catégorique de soutenir la petite Chypre sans confiscation de ses dépôts bancaires.
Seuls en effet les spectres d’une montée en puissance de la crise financière avec son lot de liquéfaction boursière, de faillites bancaires et, à la clé, d’aggravation d’un chômage déjà insoutenable, se révèlent de fait efficaces. Car seules ces menaces peuvent faire passer auprès des populations sinistrées la pilule très amère de l’austérité. A cet égard, le narratif chypriote illustre parfaitement ce mode de fonctionnement. Ce storytelling masque une réalité difficilement avouable aux citoyens européens. Pourtant, l’histoire officielle du sang et des larmes, l’implosion annoncée des marchés dont on nous explique qu’elle ravagerait l’économie réelle, la disparition cataclysmique de la monnaie unique, dissimulent de plus en plus mal le tout puissant lobby de nations qui tirent les ficelles et qui est évidemment dirigé par l’Allemagne.
Et que l’on arrête de nous servir l’éternel rengaine du « choc de deux modèles européens ». De cette Europe de la Méditerranée ayant consommé sans compter (y compris force produits allemands) face à cette Europe du nord qui vieillit et qui est donc en toute logique obsédée par la préservation de son épargne. Non! Le continent ne se meut plus désormais que sous la partition wagnérienne qui cherche à nous transformer en machine à exporter globale. Lequel rouleau compresseur – dont le but ultime est d’uniformiser l’Europe – ne peut avancer de manière décisive que sous la pression d’évènements dramatiques. Voilà pourquoi une péripétie survenant dans le plus petit pays de l’Europe (représentant moins de 1% du P.I.B. de l’Union) se transforme en mélodrame mettant en cause les fondements mêmes de l’euro. Voilà qui explique qu’un évènement mineur se doive de faire monter la sauce médiatique. Si j’ étais le ministre des finances européen, je me joindrais à coup sûr à ce psychodrame et vous annoncerais immanquablement des évènements graves si vous ne persévérez pas dans une rigueur qui est notre seule issue. Après Chypre, n’y a-t-il effectivement pas la…Slovénie qui est susceptible de nous emporter ?

En étouffant la solidarité et en attisant les égoïsmes, l’imperium allemand pose les jalons de conflagrations identitaires et sociales en Europe.
Source: News26

Communiqué de l’Agence Info Libre: nous quittons Youtube, explications…(Agence infolibre)

Communiqué de l’Agence Info Libre: nous quittons Youtube, explications…

L’Agence Info Libre est victime de son succès: la monétisation est complètement bloquée depuis cinq mois sur notre compte et une réclamation d’ITélé bloque plusieurs options de notre chaine. Toutes les explications sont dans la vidéo.
En conséquence, l’A.I.L passe chez Dailymotion. Notez bien l’adresse: http://www.dailymotion.com/agenceinfolibre
A tout de suite pour la suite de nos aventures.
 

vendredi 30 mai 2014

[Régis Debray & Gabriel Robin 1] À droite des voyous, à gauche des médiocres : la classe dirigeante reçoit la monnaie de sa pièce…(Les crises)

[Régis Debray & Gabriel Robin 1] À droite des voyous, à gauche des médiocres : la classe dirigeante reçoit la monnaie de sa pièce…

Un débat de haut vol sur France Culture le 29/05 – ça change tout de suite quand on n’a pas les “experts” médiatiques classiques… Aujourd’hui, la partie sur l’Europe…

Marc Voinchet – Après le résultat des élections européennes en France, les commentaires qu’il suscite de par le monde, de la presse internationale, de nos amis étrangers, l’heure est à l’analyse, à l’analyse aussi pour savoir ce qui se passe tout bonnement en Europe aujourd’hui. Une Europe qui serait menacée à l’est par le conflit ukrainien avec toutes ses questions : l’Europe est-elle encore une union ? A-t-elle encore un sens ? La démocratie européenne fonctionne-t-elle encore face à l’épreuve du conflit armé ? Est-elle assez solide ? Pour parler de tout cela aujourd’hui, nous avons décidé en ce jour de l’Ascension de prendre de la hauteur avec Régis Debray.
Bonjour Régis Debray et Bonjour monsieur l’ambassadeur
Régis Debray – Bonjour.
Gabriel Robin – Bonjour.
Marc Voinchet – Ambassadeur de France, ancien directeur des affaires politiques au ministère des affaires étrangères, ancien conseiller de Valéry Giscard d’Estaing quand il était président de la République, à l’Elysée, pendant cinq ans et ancien ambassadeur auprès de l’OTAN. Nous vous écouterons, vous avez beaucoup de choses à nous dire et à livrer quelques-unes de vos analyses sur notamment la situation ukrainienne aujourd’hui. Mais peut-être pour commencer, et disais-je prendre et tenter de prendre de la hauteur, avec vous Régis Debray, comme nous aimons le faire dans les Matins de France Culture quand une actualité est riche, est aussi chargé que celle-ci tout de même : les élections européennes, le score du Front National, dans la foulée l’explosion en plein vol, en tout cas l’actualité compliquée autour de l’UMP, du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, l’affaire Bygmalion et puis de l’autre, après tout, un Parti Socialiste qui semble ne pas se porter très bien non plus. Comment analysez-vous ce moment-là dont certains disent qu’il est le signe, peut-être, d’un déclin ? Certains se souviennent de cette phrase de Paul Valéry, au début des années 1930 : « Le corps social perd tout doucement son lendemain ».
Régis Debray – Oui, d’abord ne dramatisons pas trop, le Front National c’est 10% des inscrits et puis n’en faisons pas trop vite, ce serait de la paresse intellectuelle, un repaire de fascistes ou même d’extrême droite, les choses sont plus compliquées. Non, moi je crois que ce qui se passe aujourd’hui, c’est que la classe dirigeante reçoit la monnaie de sa pièce. C’est-à-dire qu’elle a démissionné de ses missions fondamentales et je trouve ça un peu bête de vitupérer les conséquences sans envisager les causes de cette victoire relative du Front National. Je dirais que la classe dirigeante, et j’entends par là la classe politico-médiatique, je devrais d’ailleurs dire la classe médiatico-politique puisqu’en démocratie de l’opinion, c’est l’opinion qui dirige et la fabrication de l’opinion dirige non seulement la perception des choses mais le gouvernement des hommes. En tout cas, il y une classe…
Marc Voinchet – Enfin vous nous mettez dans le même sac quoi, si j’ai bien compris…
Régis Debray – Non, je ne vous mets pas dans le même sac, la preuve c’est que vous voulez bien m’écouter et que vous voulez bien écouter Gabriel Robin, ce qui est tout à fait exceptionnel. Non, si vous voulez, c’est vrai que le personnel politique n’est pas très enthousiasmant, c’est lui qui disons, c’est lui qui tient le crachoir, à droite des voyous à gauche des médiocres, je ne parle pas des électeurs. Mais au-delà de ces considérations personnelles, voyons les choses en face, et c’est d’ailleurs pour ne pas se regarder dans un miroir que la classe dirigeante commence à, je dirais brandir le spectre du fascisme etc… La droite a bazardé le gaullisme, avocats d’affaires qui font du business, la gauche elle, elle a bazardé et le socialisme et la République. Qu’est-ce que la gauche ? C’est l’union du populaire et du régalien, le régalien c’est la puissance publique, l’Etat. On sait bien qu’avec l’Europe telle qu’elle est, machine à déréguler, machine à privatiser, la puissance publique est à quia comme on dit. Quant au peuple, écoutez le peuple, en 2005 il vote contre un traité intereuropéen, trois mois après la dite classe dirigeante considère que tout cela est nul et non avenu donc c’est plus en bas que ça se passe…
Marc Voinchet – Vous savez que c’est un anniversaire aujourd’hui ? 29 mai 2014, le 29 mai 2005, à la question : ‘’Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe ?’’, les français avaient répondu majoritairement non, à 55%.
Régis Debray – Oui mais ça n’a pas empêché…
Marc Voinchet – Jour pour jour…
Régis Debray – Oui, c’est intéressant effectivement cet anniversaire. Non, si vous voulez, moi je ne peux pas trop parler de la droite, c’est pas ma boutique. La gauche me navre je dois avouer, elle était mariée avec l’Histoire et avec les idées, elle aujourd’hui est mariée avec Voici et avec la com’, mariée même pacsée au sens conjugal du mot souvent. Alors il faudrait peut-être incriminer le mode de recrutement, le mode de vie, le mode de formation, je ne sais pas mais il est certain qu’elle a perdu ses fondamentaux. Les fondamentaux, tant de la droite que de la gauche, ont été perdus, en sorte qu’on a laissé la Nation, idée de gauche, aux nationalistes et on a laissé le Peuple, idée motrice, aux démagogues. Le Peuple aux deux sens du mot, le peuple comme singularité collective, c’est-à-dire une nation, et le peuple comme classe, en gros exploitée ou déshéritée puisque dès qu’on parle du peuple, on est un populiste. Voilà ! La nature et l’Histoire, les sociétés ont horreur du vide…
Marc Voinchet – Est-ce que ça suffit…
Régis Debray – un certain nombre d’emblèmes, de drapeaux, de symboles étaient laissés par terre, vient une formation née à l’extrême droite, qui se développe avec intelligence et qui ramasse tout ça qui était laissé tomber, voilà. Nous n’avons que ce que nous méritons.
Marc Voinchet – Mais tout de même, c’est comme ça que vous expliquez donc ce vote Front National. Si je puis me permettre Régis Debray, quand vous dites : ‘’à droite des voyous, à gauche des médiocres’’, ça pourrait être un slogan, une formule qu’emploierait Marine Le Pen ?
Régis Debray – Ecoutez, je ne les mets pas tous dans le même sac et il y a des exceptions. Enfin avouez que ce qui se passe tout de même depuis quelques temps est un peu navrant. Je n’ai jamais vu tant d’inconsistance à la tête de l’Etat, je n’ai jamais vu…
Marc Voinchet – Et vous avez bien connu la tête de l’Etat puisqu’à une époque vous aviez vos bureaux, vous avez eu votre badge pour rentrer à l’Elysée.
Régis Debray – Oui mais à l’époque, la gauche était encore la gauche, elle n’était pas francophobe, elle ne craignait pas le peuple, elle avait un mode de vie, elle habitait un peu partout, elle fréquentait les ouvriers, les employés, ce n’était pas encore une fraction de la jetset. Donc effectivement, c’est au nom de ce passé là qu’il m’arrive de regretter cette sorte de trou noir dans laquelle la France se trouve, avec l’Europe d’ailleurs qui est un trou noir dans le monde, et la France est un peu l’homme malade de ce trou noir. Cela ne veut pas dire que l’on ne se reprendra pas ! Mais je voudrais simplement rappeler puisque vous aviez parlé tout à l’heure de (Paul) Valéry, non ? Un autre mot de Valéry : « La pire faute en politique consiste à laisser en l’état ce qui doit disparaître alors même qu’on s’attache à détruire ce dont la permanence est la raison d’être, est la marque d’une civilisation ». Détruire, détruire effectivement le principe d’indépendance d’une politique, détruire l’institution militaire, détruire l’institution scolaire, avoir honte de ce qu’on est, ne plus enseigner l’histoire dans les lycées, les collèges, abandonner la chronologie, se livrer aux sondages d’opinion et obéir aux marchés en tout. Alors voilà, un jour tout ça va reparaître.
Marc Voinchet – Mais quand vous dites : ne dramatisons pas, le Front National c’est 10% des inscrits, n’en faisons pas un repaire de fascistes. Le fait que tout de même, les observateurs, notamment étrangers, s’inquiètent et ça ou là, ici et là on s’inquiète tout de même de ce que pourrait devenir au fond une politique menée par le Front National à plus grande échelle. Regardez une des premières décisions du maire de Béziers est de vouloir réintroduire la blouse grise à l’école.
N.B. Amusant, il y a plein de choses à reprocher aux nouveaux maires FN, mais enfin, je n’aurais pas cité ça en premier quand même… Mais bon, on ne peut pas non plus attendre d’un présentateur de France Culture un début de réflexion sur “il fait comment le fils d’ouvrier quand il n’a pas les sous pour acheter le polo Nike” ? (sans que ceci soit peut-être la meilleure réponse non plus, mais je pense que ça peut mériter débat..)
Régis Debray – Ils ont raison de s’inquiéter bien sûr mais je répète que 10% des inscrits, ce n’est pas le Peuple français, voilà. Le Peuple français mérite mieux.
Marc Voinchet – Je voudrais avoir le sentiment de Gabriel Robin qui après tout n’est pas sur le même échiquier politique que vous, Régis Debray, qui lui ayant fréquenté l’Elysée beaucoup du temps du Valéry Giscard d’Estaing, comment il observe et partagez-vous l’analyse de Régis Debray sur au fond ce qui serait, vient de dire Régis Debray, une déperdition des élites ?…
Régis Debray – Une démission !…
Marc Voinchet – Une démission des élites.
Gabriel Robin – Mon analyse n’est pas tellement éloignée mais moi je constate simplement qu’au cours des dix dernières années, on a eu alternance de gauche, de droite, de gauche et les français constatent que c’est plus ou moins la même chose et qu’en tout cas le résultat est le même. Le résultat étant le même, ils vont chercher une troisième solution qui se trouve être le Front National parce qu’elle est là !
Marc Voinchet – Mais c’est une solution ?
Gabriel Robin – Je n’en sais rien ! Mais elle est là et elle demande ce qui manque. Elle est pour la Nation, et peut-être qu’en effet ils sont mal pour la Nation, mais en tout cas ils disent qu’ils sont pour la Nation et ils commencent à montrer qu’ils sont aussi pour le peuple donc moi je ne sais pas ce qu’ils feraient au gouvernement, on ne les a jamais testés. Mais ce qu’ils disent convient, rempli un manque alors nous verrons bien mais moi je crois à un certain avenir, je ne crois pas que ce soit un feu de paille.
Marc Voinchet – On a le sentiment quand vous parlez de tout cela Régis Debray, que vous parlez peut-être de personnes, de gens, d’un peuple qui serait orphelin de quelque chose ?
Régis Debray – Oui, je crois oui, bien sûr.
Marc Voinchet – Mais de quoi ?
Régis Debray – Il est orphelin…
Gabriel Robin – De lui-même !…
Régis Debray – de lui-même. Il est orphelin de son histoire, il est orphelin de sa géographie, on l’a privé de ses attributs fondamentaux. Un peuple, c’est une singularité collective, il ne ressemble pas à n’importe quel autre. Quand vous supprimez, encore une fois, toute profondeur de temps, quand vous supprimez…quand vous avez honte d’être ce que vous êtes et quand vous vous alignez systématiquement sur, en l’occurrence les Etats-Unis d’Amérique puisqu’on va parler de politique étrangère avec Gabriel Robin, évidemment vous avez un peuple qui est désillusionné auquel on a vendu dans les années 1980 ce qu’on peut appeler un mythe de substitution qui était la construction européenne, qui pour les socialistes a représenté comme une bouée de sauvetage en renonçant au socialisme. Or il se trouve que cette construction européenne est une déconstruction et de la République et…
Gabriel Robin – Et de la Nation oui…
Régis Debray – des Nations et des Etats et donc reparaissent des féodalités, reparaissent des corporations, des égoïsmes, reparaissent tout un puzzle d’intérêts particuliers qui laissent l’Etat en l’air. Et donc oui, effectivement je crois qu’il faudra réfléchir non pas sur ce qu’on appelle une réorientation de l’Europe, ce qui est un peu comique quand on a simplement la vingt-septième partie d’un capital collectif, on est un tout petit actionnaire, on ne va en tapant du poing sur la table modifier un cours qu’on ne maîtrise pas. Donc il va falloir simplement repenser peut-être ce qu’est l’Europe, moi je crois que le problème actuel…
Marc Voinchet – Est-ce qu’il faut repenser les frontières ? Vous avez écrit Eloge des frontières il n’y a pas si longtemps. Est-ce que c’est cette question-là entre autres qu’il faut résoudre ? C’est la question des frontières de l’Europe ?
Régis Debray – Il va falloir sauver l’idée d’Europe de la fin de l’Union Européenne, pour moi c’est ça le problème. Puisque cette Union Européenne qui n’en finit pas de finir, il ne faut pas qu’elle compromette l’idée de l’Europe, je parle de l’idée d’une Europe européenne. Donc ça, c’est le vrai problème. Quant aux frontières, oui on peut leur faire dire tout ce qu’on veut aux frontières. Qu’est-ce que c’est qu’une frontière ? C’est quelque chose qui distingue mais pour relier car quand vous ne distinguez pas ce que vous reliez, vous annexez. Donc vous n’êtes plus dans une logique de réciprocité, de reconnaissance de l’autre, vous êtes dans une logique impériale. Donc la frontière oui, c’est le maintien des singularités et des reconnaissances mutuelles, c’est ainsi que je l’ai appris et la frontière est un fait vital pour pas la considérer seulement au point de vue spatial, frontière territoriale. La frontière c’est ce qui fait qu’un individu collectif peut exister, que ce soit aussi bien une religion, une région, une nation, qu’une classe…
Marc Voinchet – Elle est aussi synonyme de clôture, quand le mot frontière est employé par le Front National, il est question tout de même de dire qu’il faut faire fermer une frontière, c’est la notion de repli et de clôture. Vous écrivez que le mot clôture tire plutôt vers le haut : « Il n’y a pas que les amoureux fervents et les savants austères que la clôture tire vers le haut », mais êtes-vous bien sûr d’avoir la même définition de la clôture et de la frontière que celle de Marine Le Pen, Régis Debray ?
Régis Debray – Non mais celle du cloitre, le cloitre est un lieu fermé qui élève généralement vers le haut, la cellule de prison aussi d’ailleurs mais…ou les cours de lycée, à l’ancienne. Mais ne confondons pas la frontière et le mur, la frontière c’est ce qui empêche le mur, le mur c’est une frontière qui ne reconnaît pas l’autre. La frontière c’est une…c’est l’absence du mur, c’est ce qui permet, je dirais, de vous faire respecter de l’autre et de respecter l’autre, la frontière est le remède au mur. Allez en Palestine et vous comprendrez que la frontière c’est l’antithèse du mur, il y a un mur entre Israël et la Palestine parce qu’il n’y a pas de frontière. Quand il y en aura une, on pourra défaire ce mur, c’est dans ce sens que j’entends l’idée de frontière. Je ne sais pas ce que Gabriel Robin…
Gabriel Robin – Oui, moi je partage tout à fait votre sentiment sur les frontières qui n’est pas simplement une séparation, une liaison, mais qui est aussi une limitation opportune. Mais pour revenir à la France, je crois qu’elle est orpheline d’elle-même en ce sens aussi que les français se rendent bien compte qu’il y a une espèce de déclassement de leur pays en ce moment. Ils sont bien obligés de constater qu’ils comptent de moins en moins en Europe, qu’ils comptent de moins en moins en Occident, qu’ils comptent de moins en moins dans le monde.
N.B. lire aussi l’excellente intervention de Gabriel Robin sur l’Europe précédemment reprise sur ce blog.

Venezuela : « C'est l'heure d'anéantir Maduro... », les preuves du complot impliquent les États-Unis (Le veilleur)


Venezuela : « C'est l'heure d'anéantir Maduro... », les preuves du complot impliquent les États-Unis

 
Alors que je relayais hier une information selon laquelle un complot contre le président Maduro avait été révélé au grand jour, aujourd'hui les preuves tombent, impliquant une fois de plus les Etats-Unis, ce qui je pense n'est une surprise pour personne... Le veilleur

« Il faut nettoyer cette porcherie, en commençant par la tête, profiter du climat mondial avec l'Ukraine et maintenant la Thaïlande », ainsi s'exprime l'ex-députée Maria Corina Machado, héritière d'un grand groupe privé vénézuélien et dirigeante locale de l'extrême-droite, dans un des mails échangés en mai avec le politicien Diego Arria, l'avocat Gustavo Tarre et des fonctionnaires états-uniens, dont l'ambassadeur Kevin Whitaker, en poste à Bogota.

« C'est l'heure de faire des efforts, de procéder aux appels nécessaires et d'obtenir le financement pour anéantir Maduro, le reste tombera de son propre poids »
, ajoute Machado dans sa missive. Autre destinataire de ces courriels : le gouverneur de l'État de Carabobo, l'entrepreneur milliardaire Henrique Salas Römer :

« Cher ami, mon accueil au Canada fut merveilleux et le soutien plus encore, là-bas au mois il n'y a pas de sénatrice brésilienne chaviste », lit-on dans ce courriel du 12 mai 2014. « J'ai franchi quelques pas que d'autres n'ont pas osé faire ».
Ces échanges font partie d'une nouvelle série de preuves présentées mercredi lors d'une conférence de presse de Jorge Rodriguez, maire de Caracas et dirigeant politique de la Révolution Bolivarienne, à propos du plan de magnicide contre le président Nicolas Maduro, dans lequel sont impliqués des agents nationaux et étrangers. Dès juin 2013, une conversation téléphonique dont Maria Corina Machado avait admis l'authenticité révélait ses contacts avec le gouvernement des États-Unis. On l'entend insister sur la nécessité d'organiser un nouveau coup d'État précédé de « confrontations non-dialogantes » (voir la vidéo).

Incapable de gagner des élections validées par les observateurs internationaux, la droite radicale a depuis plusieurs années tenté de renverser le gouvernement par la violence. Ce plan a connu plusieurs étapes comme le coup d'Etat d'avril 2002 contre Hugo Chavez ou plus récemment les foyers de violence (« guarimbas ») et la tentative de promouvoir un magnicide (1) avec l'appui du paramilitarisme d'Alvaro Uribe (2).

Face à l'érosion des foyers de violence, et le refus de la grande majorité de la population d'y participer, Machado considère comme urgent d'assassiner Maduro. Sur cette proposition, Diego Arria a consulté Pedro Mario Burelli, ex-directeur de Petroleos de Venezuela à l'époque où cette entreprise était aux mains de l'élite (et renationalisée depuis par la révolution bolivarienne), qui a qualifié de correcte la position assumée par Machado. « C'est ce qu'il faut faire » répond Burelli à Arria sur son compte
pedro@burelli.com.

Rodriguez a fait part d'un autre message envoyé par Machado à l'avocat Gustavo Tarre Briceño, dans lequel il est révélé que la droite dispose à présent d'« un plus gros chéquier que le régime pour rompre la chaîne de sécurité internationale (du gouvernement) ». Enfin, dans le courrier envoyé à travers son compte
77gaia@gmail.com, Machado confirme la participation du gouvernement des Etats-Unis par l'intermédiaire de son nouvel Ambassadeur en Colombie, Kevin Whitaker, aux violences déclenchées en février dernier, et qui ont fait 42 morts et plus de 800 blessés.

« Je l'ai déjà décidé, cette lutte se poursuivra jusqu'à ce que le régime s'en aille et que nous respections nos amis dans le monde. Oui, je suis allée à San Cristobal et j'ai pris des risques à l'OEA (Organisation des Etats Américains), je n'ai peur de personne, déjà Kevin Whitaker m'a reconfirmé son soutien et il a indiqué les nouveaux pas à faire »
, écrit Machado. Dans la liste des financiers du coup d'Etat et du plan de magnicide apparaît par ailleurs Eligio Cedeño, un banquier qui a fui le pays à la suite de plusieurs affaires d'escroquerie.

« Eligio est clair en ce qui le concerne et m'a transmis un message d'absolue confiance dans notre capacité à organiser les autres phases dans lesquelles nous allons entrer pour lutter pour notre cher Venezuela. Ceci étant, avançons et continuons d'avancer, avec ces efforts, l'agitation de tous les jeunes et, en particulier, des étudiants »
, écrit Machado par voie électronique, le 1er mai dernier, à Henrique Salas Römer qui figure aussi comme financier par l'intermédiaire de l'organisation d'extrême droite Juventud Activa Venezuela Unida (JAVU). Machado a envoyé ce message à Salas Römer après avoir visité le Parlement européen et le Sénat nord-américain, dans le cadre de ses voyages pour promouvoir une intervention étrangère au Venezuela et l'approbation par Washington de sanctions.

Les messages électroniques échangés par les membres de l'extrême droite vénézuélienne révèlent que les plans pour perpétrer un magnicide contre le président Maduro datent d'avant le 8 décembre 2013, date des élections municipales au Venezuela.

« Ils avaient tout préparé, c'est pour cela que le 8 décembre, ils voulaient appeler au plébiscite », a dit le maire Jorge Rodriguez lors de la conférence de presse. « Je veux dire qu'ils avaient tout préparé pour installer les « guarimbas », les câbles tendus pour commettre des assassinats, brûler les unités du métro, brûler les cabines, assiéger San Cristobal (état de Tachira) et San Diego (état de Carabobo) »
, a-t-il ajouté, rappelant que c'est grâce à la volonté de la majorité des électeurs de soutenir les candidatures bolivariennes à la majorité des mairies le 8 décembre dernier (3) qu'on a pu arrêter le plan de déstabilisation.

« Le 23 janvier de cette année, ils ont réactivé le plan et le 12 février, déclenchant la phase des violences de rue. Qu'il soit bien clair que ce ne sont pas des protestations spontanées »
, a-t-il noté. Pour rappel, alors que la grande majorité de la population vénézuélienne a rejeté cette campagne de violences et d'assassinats, alors que seuls 7 % des personnes arrêtées pour meurtres ou violences sont des étudiants, et que les manifestations n'ont eu pour base que les quartiers riches ou la zone proche de la Colombie, la plupart des journalistes européens ont relayé aveuglément la version de la droite et des médias privés vénézuéliens d'une « révolte étudiante contre la vie chère » et de l'État vénézuélien comme « État répressif », Maria Corina Machado étant présentée comme une égérie de la « lutte pour la démocratie ».

Parmi les personnes impliquées :

Pedro Mario Burelli, ex-directeur de Petróleos de Venezuela, entrepreneur vénézuélien résidant à Miami et principal financier de la « Fiesta Mexicana », nom de code du « Coup d'État mou » relancé au Venezuela à partir du 12 février 2014.

Kevin Whitaker, nouvel ambassadeur des États-Unis en Colombie, lié à l'ex-députée Maria Corina Machado.

María Corina Machado, ex-députée de la droite radicale, avait signé le décret du coup d'État de 2002 contre Hugo Chavez, décret qui supprimait le parlement, la constitution, et l'ensemble des institutions démocratiques.

Diego Arrias, ex-représentant permanent du Venezuela à l'ONU. lié à Maria Corina Machado. Face aux nouvelles révélations l'impliquant dans la tentative de magnicide, il a affirmé le 28 mai qu'on lui avait « volé son I-Phone et hacké ses courriels, lui faisant dire des choses qu'il n'avait pas dites » (sic).

Eligio Cedeño, banquier résidant à Miami, et qui a fui la justice vénézuélienne aprés avoir été mystérieusement blanchi de toutes les accusations d'escroquerie par la juge María Lourdes Afiuni.

Henrique Salas Römer, ex-candidat présidentiel de la droite en 1998, ex-gouverneur de l'État de Carabobo; Après sa défaite électorale face au candidat Chàvez, a été impliqué dans plusieurs plans de déstabilisation depuis Panamà.

Source : AVN - vu sur venezuelainfos - Traduction Thierry Deronne et Françoise Lopez

Notes

(1) «
Déjà 25 milliards de dollars investis pour assassiner le président Maduro »

(2)
Le président colombien Santos qualifie le mouvement d'Alvaro Uribe de « néo-nazi » et de « néo-fasciste »

(3) Voir «
Voter au Vénézuéla »
 

Sources :
venezuelainfos.wordpress.com
rfi.fr

Enfin ! Le problème des chemtrails débattu à l’ONU ! (Les brindherbes engagés)

Enfin ! Le problème des chemtrails débattu à l’ONU !


L’hypocrisie générale, ou l’accusation de complotisme n’est plus soutenable. Nous publions ci-dessous la déclaration à l’ONU de Rosalind Peterson présidente de l’association : Agriculture Defense Organisation.
Voici les grandes lignes de son rapport :
Durant près de 20 minutes elle démontre les dangers des programmes de modification du climat par épandage de produits tels que l’aluminium, le cadmium, le strontium (entre autres).
Sur le plan agricole elle défend le fait que l’impact environnemental de ces essais non contrôlé d’ingéniérie climatique sur les cultures est dangereux en tant que cette pratique réduit les périodes d’ensoleillement perturbant les cycles naturels des cultures et des animaux, et perturbent la pollinisation.
Elle souligne également la toxicité de l’aluminium et autres produits chimiques qu’elle accuse d’imprégner non seulement l’atmosphère, gênant la photosynthèse, mais aussi les eaux de pluie qui s’insinuent jusqu’au systèmes racinaires et accentuent les maladies des végétaux. L’exemple est donné de nombreux arbres atteints en Californie.
Son discours en tant que représentante d’une association agricole pointe surtout sur les dégâts environnementaux et ne développe pas l’aspect de la santé humaine.
Ce qui est important, c’est que nous pouvons constater que les chemtrails sont bien connus des différents acteurs du pouvoir et que leurs dénégations sont de purs mensonges !
Il est intéressant de relire à ce sujet l’article Wikipédia sur les chemtrails
« La théorie des chemtrails [kemtrels] avance que certaines traînées blanches créées par le passage des avions en vol sont composées de produits chimiques délibérément répandus en haute-altitude par diverses agences gouvernementales pour des raisons dissimulées au grand public. Cette théorie est rejetée par la communauté scientifique1 qui considère qu’il s’agit de simples traînées de condensation.
Le nom lui-même est un néologisme construit par la contraction de l’anglais « chemical trail », soit « traînée de produits chimiques », sur le modèle de, et par opposition à, « contrail », contraction de « condensation trail ». Le terme ne s’applique pas aux autres formes d’épandage aérien comme l’épandage agricole, l’ensemencement des nuages, l’écriture dans le ciel ou la lutte contre les incendies. Les partisans de cette théorie du complot avancent que ces dispersions de produits chimiques sont destinées à lutter contre le réchauffement climatique, à réguler la population, à modifier le temps, à effectuer des recherches militaires sur la guerre chimique et qu’elles sont la cause de maladies. »
Vidéo (en anglais)
 You-tube trouvée sur http://www.2012un-nouveau-paradigme.com/2014/05/fuites-tres-serieuses-a-l-onu-vous-n-allez-pas-croire-ce-qu-elle-dit.html

Le dollar menacé par l’accord gazier russo-chinois ? (news360x)

http://news360x.fr/dollar-menace-laccord-gazier-russo-chinois/

Pour Chevènement aussi, « Ce qui est frappant, c’est la surdité des élites » (Mouvida)

Pour Chevènement aussi, « Ce qui est frappant, c’est la surdité des élites »


Le Mouvement pour la Vérité n’est plus le seul à faire ce constat primordial…
Source Agoravox.tv : Jean-Pierre Chevènement analyse les résultats des élections européennes. Il déplore le jusqu’au-boutisme des élites européennes, prêtes à tout pour aller au terme de leur projet, aveugles à la réalité et sourdes aux protestations des peuples : « Toutes les élections depuis plus de 20 ans montrent que les Français expriment un ras-le-bol vis-à-vis de ceux qui les gouvernent, qu’ils soient de droite ou de gauche. Et ils ne veulent absolument pas entendre ce que dit le peuple français. Ce qui est frappant c’est la surdité des élites, c’est la volonté de persévérer, perinde ac cadaver, c’est-à-dire jusqu’à la mort (c’est le langage des Jésuites), c’est de persister, de ne rien entendre, et de faire que la voie qu’on a choisie soit continuée jusqu’au gouffre, s’il le faut ».
 

 Tout l’enjeu démocratique est résumé dans cette interview d’un ancien Ministre « de gôche » revenu de l’au-delà, bravo à lui.

Sovaldi et hépatite C : à 666 euros le comprimé, les labos se frottent les mains (Sott)

Sovaldi et hépatite C : à 666 euros le comprimé, les labos se frottent les mains
© Inconnu
   
Comme vous le savez , il parait que depuis que l´on a supprimé les 2 ministres écologiques le gouvernement a changé et qu´il va falloir encore plus nous serrer la ceinture car les caisses sont vides et tout particulièrement dans le domaine de la santé. On nous prend vraiment pour des poires !

Comme d´habitude les médecines alternatives vont être encore plus concernées ainsi que tous les médicaments dis de confort qui ont le privilège de soulager les souffrances de nos patients depuis de nombreuses années sans avoir constaté d´effets secondaires majeurs et, comble de l´indécence, d´être affreusement bon marché et donc peu rentables, voire plus du tout rentables pour l´industrie pharmaceutique.

C´est peut-être vrai finalement que nous sommes des poires en continuant à faire aveuglément confiance à nos élites car les infos que je vais vous diffuser ne sont nullement cachées.

© Inconnu
   
Et pourtant, l´air de rien , on est en train de nous la mettre bien profondément. Cela a commencé par une info qui s´est diffusée très rapidement sur Internet :
L´hépatite C peut être guérie en 3 mois par un nouveau médicament le SOVALDI ( Sofosbuvir ) commercialisé maintenant par le groupe américain GILEAD.

Émission de France Inter du samedi 25 mai 2014.

Le coup de génie de ce labo est de vendre ce médicament au prix exorbitant de 56 000 € en France pour 12 semaines de traitements, soit 666 € le comprimé!
C´est très fort ! Ensuite il suffit d´appliquer les recettes habituelles pour obtenir le jackpot. J´ai fait quelques recherches intéressantes sur internet, donc profitez-en tant que c´est accessible.

Je suis allé explorer le site du laboratoire Gilead et je vous conseille de visiter cette page.

Vous allez ainsi très vite comprendre en voyant les subventions conséquentes qu´ils reçoivent de ce laboratoire, comment les associations AIDES, ACT- UP - PARIS, SOS hépatites entre autres se mobilisent aussi activement auprès des médias pour permettre la mise sur le marché de ce médicament. D´ailleurs cela a marché car il n´y a pas trois semaines nous avons eu une offensive sans précédent sur France Inter et les deux journaux télévisés grand public de France 2 et de TF1. Ces annonces ont été avalisées par les grands experts médicaux de la question qui participent au comité scientifique de l´ANSM qui permet la mise sur le marché de ce produit.

Voir le rapport, et surtout, prendre connaissance des participants.

Pour les participants j´ai retenu les deux qui me paraissent les plus significatifs :

- Le professeur Stanislas POL qui, dans le document que j´ai trouvé, ne cache pas, comme la loi l´oblige, ses conflits d´intérêts notamment avec le laboratoire GILEAD.

- Le professeur Jean Michel PAWLOTSKY, président de la commission ARNS, est celui qui me parait le plus digne d´intérêts. En septembre 2013, il signe sa déclaration qui confirme, sans donner de précision, ses liens d´intérêts avec des laboratoires.

Par contre, mon cher confrère donne plus de détails quand il publie aux États-Unis et là, nous apprenons que lui aussi touche des rémunérations de la part du laboratoire GILEAD.

Alors, vous commencez à comprendre!

© Inconnu
   
Le plus intolérable, c´est quand on étudie le document officiel du laboratoire Gilead qui est publié pour prouver l´efficacité de leur médicament si merveilleux qui n´aurait pratiquement aucun effet secondaire.... On y apprend que pour eux, dans le cadre de l´hépatite C , la définition de la guérison c´est d´avoir deux analyses de sang à 3 mois d´intervalle qui attestent de la disparition du virus (voir page 43 du document).

Mais « quid » à 6 mois , à 9 mois , à 2 ans , à 5 ans d´arrêt du traitement ? et « quid » des conséquences éventuelles de ce traitement à 3 ans , à 5 ans et à 10 ans ? Car sauf erreur de ma part nous n´avons pas un an de recul vis à vis de ce médicament.

Alors ne vous étonnez pas de la décision de l´ANSM du 14 février 2014 décidant d´élargir en France la prescription du Solvadi (ou Sofosbuvir).
On n´est pas à 56 000 € près quand même !

Alors, chers amis, quand on va vous expliquer que vos retraites doivent diminuer, que les salaires ne peuvent plus augmenter , que les médicaments que vous aviez l´habitude d´utiliser ne peuvent plus être pris en charge par la sécurité sociale car les caisses de l´État sont vides, rappelez-vous au moment d´exprimer votre avis devant les urnes des propos de Stéphane Hessel.

Ne soyez donc pas surpris de voir la Bourse s´intéresser de près à la vente du médicament Solvadi et d´observer l´évolution du cours de la bourse du laboratoire américain GILEAD.

Ne soyez plus étonnés de voir nos spécialistes de l´ANSM et de l ´ARNS recommander le dépistage précoce à outrance de l´hépatite C pour les malades qui s´ignorent, à 56 000 €, il n´y a pas de petits profits.

Pour les sceptiques.

A cause de tout cela je suis convaincu maintenant qu´il n´est plus l´heure de s´indigner mais que l´heure est venue de se révolter !