lundi 26 février 2018

Économie de marché : État policier (Vox Plebeia)


Comment faire en sorte que des salariés se licencient eux-mêmes : la méthode Pimkie (basta)


PAR 



Les salariés de chez Pimkie, enseigne de prêt-à-porter appartenant à la famille Mulliez (groupe Auchan, 4ème fortune française avec 30 milliards d’euros [1]), ont appris début janvier que 208 postes seront supprimés – soit 10% des effectifs en France – et 37 magasins fermés. Selon la direction, la proposition émane pourtant des salariés eux-mêmes ! Elle est le résultat de « groupes de travail » mis en place en décembre par la direction avec les salariés. Objectif : réfléchir de manière « participative » à l’amélioration de la santé économique de l’entreprise Comment ces salariés en sont-ils arrivés à décider de ces suppressions d’emplois ?
« La direction peut se dédouaner, et dire que ce sont les salariés qui sont à l’origine des licenciements », tempête Séverine Salperwyck, déléguée syndicale de Force ouvrière (FO). La méthode « participative » a été initiée à l’automne et orchestrée par le cabinet Prospheres, spécialisé « dans la transformation et le retournement d’entreprises ». Elle s’est ouverte par une grande assemblée générale où une « IRM » de l’entreprise – son état de santé économique et financière – a été présentée aux salariés. « Ils nous ont bien répété que nous n’étions pas rentable, que nous perdions de l’argent tous les jours », se souvient Severine Salperwyck.
La direction note les propositions des salariés
« Ensuite, ils nous ont dit : "C’est vous, les salariés qui êtes les plus à même de transformer cette entreprise" », ajoute Valérie Pringuez de la CGT. « Ils parlent de "méthode transversale", et prétendent que ce n’est pas le directeur qui décide. » Au total, 180 groupes de travail sont créés pour plancher sur des propositions pour une meilleure rentabilité. Chacun réunit dix personnes, autorisées à se retrouver dans une salle de l’entreprise sur leur temps de travail. « Un groupe de travail s’est par exemple intéressé à la question des antivols sur les vêtements, qui sont très longs à mettre pour les filles qui travaillent en magasin. Ils se sont demandés s’il ne fallait pas mieux les enlever... » Lors de la restitution, en séance plénière en décembre, à chaque présentation de propositions, les salariés s’entendaient dire « go »« no go » ou « à revoir », selon que la proposition plaisait, ou non, à la direction.
Le groupe de travail qui a proposé des fermetures de magasins, vingt au départ, s’est immédiatement entendu gratifié d’un « go »« Pour nous, il est évident que la direction avait déjà décidé de fermer ces magasins, mais elle veut faire porter la responsabilité aux salariés », avance Séverine Salperwyck. « Dans certains groupes de travail ils ont carrément supprimé leurs propres postes, sans s’en rendre compte évidemment, précise Valérie Pringuez. Ils ont proposé de diminuer le nombre de références [le nombre d’article en magasin, ndlr] de 15 %, mais sans penser un instant que cela allait déboucher sur la suppression de 15 % de postes. »
Une stratégie managériale appliquée à d’autres marques
La méthode "transversale" mise en oeuvre par le cabinet Prospheres peut provoquer quelques dommages collatéraux en matière de relations entre salariés... « Tu sais que tu es en train de me supprimer mon boulot, là », interpelle ainsi Séverine Salperwyck face au collègue qui suggère de ne plus placer d’antivols sur les vêtements. « Ils ne se rendent pas compte qu’un autre groupe de travail pourrait leur supprimer leur poste à eux, soupire la syndicaliste. C’est un jeu sans fin, chacun tire sur l’autre, en ayant l’impression d’améliorer les choses pour tout le monde… » Contactée par Basta !, la direction de Pimkie n’a pas souhaité s’exprimer au sujet de ces groupes de travail.
« Cette technique des groupes de travail mise en place par Prosphères risque de se répéter dans diverses enseignes de la Fashion 3 », s’inquiète Séverine Salperwyck. La Fashion 3, c’est un groupement européen d’intérêt économoque fondé en mai 2017 qui réunit l’ensemble des grandes enseignes d’habillement liées à la famille Mulliez (Jules, Brice, Bizzbee, Pimkie, Orsay, Grain de Malice et Rouge Gorge). Les salariés craignent une mutualisation de divers services, avec une disparition de nombreux magasins et emplois. Chez l’enseigne Jules, des groupes de travail, semblables à ceux qui ont été mis en place chez Pimkie, ont été lancés en janvier pour proposer des solutions aux difficultés de leur entreprise.
« Nous pensons que la définition de la stratégie d’entreprise est du ressort de la direction, termine Valérie Pringuez de la CGT. S’ils veulent vraiment intégrer les salariés aux décisions relatives à l’organisation de l’entreprise et du travail, il n’y a qu’à créer une société coopérative. Ainsi nous profiterons tous des intéressements indexés sur les bénéfices de l’entreprise. Mais quand je leur évoque cela, ils me rient au nez. »

Notes

[1
Selon le classement des fortunes françaises publié par Challenges en 2017.

vendredi 23 février 2018

Le succès d’une coopérative qui aide les paysans à acquérir leur autonomie technologique et à ne pas se surendetter (basta)

Machines, engrais, semences... L’intensification agricole s’est accompagnée d’un endettement et d’une dépendance croissants du monde paysan. Pour les membres de l’Atelier Paysan, cette spirale n’est pas une fatalité : la coopérative, qui compte aujourd’hui 14 salariés, organise des dizaines de formations à l’auto-construction, à l’amélioration d’outils ou de machines, et à la réparation d’équipements. De quoi réduire les emprunts auprès des banques, concevoir des outils économes et adaptés et, in fine, remettre un peu d’autonomie au cœur des pratiques agricoles. Reportage.
Dans la cour du lycée agricole, une fine couche de verglas crisse sous les pas. Neuf maraîchers sont arrivés. Il est 8h30, le café fume. En plein hiver, la saison est propice pour quitter les champs, laissés au repos. Arnaud est venu de la ferme familiale, dans les monts du Lyonnais, laissant derrière lui « la mâche à couper et les fruitiers à tailler », pour se former à la fabrication d’outils. Convaincu par la formule, il en est à son troisième stage avec l’Atelier Paysan, une coopérative d’auto-construction. « On repart avec des outils que l’on fabrique nous-mêmes. Ça donne plus d’autonomie pour réparer ensuite. On peut réparer à l’infini, plutôt que de jeter parce qu’il n’y a pas de pièces détachées ! » 
Alban ressert une tournée de café. Lui aussi a pris la route tôt ce matin. « Deux bonnes heures au volant depuis Lagrand, dans les Hautes-Alpes ». Le trentenaire vient de signer un bail agricole et se lance dans le maraîchage. Son objectif pour s’insérer dans cette profession dont il n’est pas issu : minimiser les investissements. Son installation lui coûte 8000 euros, grâce à l’achat de matériel d’occasion et aux compétences acquises à l’Atelier. Ce montage financier, il y a pensé pour préserver sa femme et leurs trois enfants : « J’ai vu beaucoup de couples se séparer après quelques années d’installation. La prise de risques financière est grande et peut être facteur de tensions. »

Tirer les conséquences de l’épuisement des sols

Au programme pour Alban et Arnaud : trois jours de stage. Pour découper, souder, assembler, en tout « neuf machines à construire », résume Grégoire Wattinne, formateur depuis presque dix ans et diplômé d’une école d’ingénieur. Les matières premières sont achetées par les participants, le stage financé par Vivea, le fond de formation continue des agriculteurs. Pour Baptiste, le calcul est vite fait : « Ces machines, on les achèterait quatre ou cinq fois plus cher si on ne les faisait pas nous-mêmes. » Le cultivateur se reprend : « Enfin, ce qui se fabrique ici, on ne trouve pas d’équivalent dans le commerce. Donc c’est difficile de comparer. » Exemple : le rouleau-bêche. Ses lames servent à enfouir des engrais verts qui vont décompacter le sol en prenant racine.

C’est à la fin des années 2000 qu’émerge ce réseau de partage de savoir-faire. Autour d’un constat commun formulé par plusieurs maraîchers, celui de la fatigue des sols. Le travail de labour appauvrissant les qualités agronomiques des terres trop intensément cultivées. Argile, limon, sable... La nécessité de concevoir des outils plus adaptés aux composantes de la terre et à la vie du sol rassemble. L’Atelier Paysan est né.

Un catalogue de 52 innovations paysannes

Aujourd’hui, la coopérative revendique 52 « trouvailles paysannes », une bibliothèque qui n’avait jamais existé auparavant. Pour la constituer, « nous sommes allés dans les campagnes, aux côtés de bons bricoleurs, raconte Grégoire Wattinne. Un jour, un vigneron du Jura est venu nous trouver, il avait fabriqué de ses mains un semoir à engrais beaucoup moins lourd que ce qui s’achète... donc plus facile et moins pénible à utiliser. » Une autre fois, c’est un groupe de paysans qui s’adresse à l’Atelier avec une demande précise : « Comment travailler une vigne qui penche d’un côté à un bout du champ, de l’autre côté à l’autre bout du champ ? » Quelques mois plus tard, le « dahu » voit le jour. Difficile à mettre au point, il portera le nom de cet animal légendaire qui se cache dans les montagnes. D’autres propositions viennent de la part d’éleveurs : « Comment transporter facilement des animaux d’élevage en plein air ? » La cabane à cochons déplaçable est proto-typée par les ingénieurs et les paysans. Ses dimensions permettent de déplacer avec un tracteur jusqu’à six porcs charcutiers.
 


Le principe, pour Alban, tient en quelques mots : « Reproductible avec peu de moyens ». Lors des formations, tout le matériel est amené en camion et remorque. Ce qui permet à la coopérative d’être présente partout en France. « Acier, visserie, postes à souder... Nous pouvons aménager n’importe quel hangar vide pour faire un stage », annonce Grégoire Wattinne, qui était récemment dans le Gers puis dans les Pyrénées, avant de revenir en Isère où se trouvent les bureaux de l’Atelier Paysan.

« On ne réinvente pas le fil à couper le beurre, chacun dans son coin »

Des deux cofondateurs – Fabrice Clerc et Joseph Templier – Grégoire dit avec un sourire qu’il « faut les ralentir ». Les deux gérants ne sont jamais à court d’idées. Une formation à l’électronique a été créée. Dernièrement le réseau s’est aussi doté d’une section « autoconstruction de bâti », et a embauché un architecte. Fabrice explique cette évolution, naturelle pour ce charpentier de métier et ingénieur agronome : « Le bâtiment agricole est un outil de travail stratégique. Autant que les machines, il est garant du bon fonctionnement de la ferme et peut être amélioré. »

Si leur entreprise était une start-up, Joseph Templier et Fabrice Clerc seraient peut-être déjà millionnaires. Mais leur structure est une société coopérative d’intérêt collectif (Scic), dans laquelle la gouvernance est partagée entre salariés et paysans. Personne ne dépose de brevet. Plus les paysans s’approprient les outils, plus le collectif en tire de la force : « Les machines sont constamment enrichies », relève Joseph Templier, qui a inventé le « cultibutte ». L’outil en est depuis à sa dixième version et « est devenu bien supérieur » à ce que Joseph aurait pu faire seul. « Approuvé par la terre et les légumes », son rendement atteint « cinq à six fois celui d’une rotobêche ». Sur le site internet de la coopérative, tous les plans, en accès libre, sont régulièrement actualisés. L’avantage ? « On ne réinvente pas le fil à couper le beurre, chacun dans son coin. »

Une démarche de réappropriation du métier

Joseph a passé la moitié de ses 57 ans à faire pousser des légumes. Né à la ferme, il dit avoir toujours « bidouillé les machines » avec son frère et son père. A l’entendre, on ne trouve pas complètement anormal d’associer les mots « atelier » et « paysan ». « Rares sont les fermes sans outils pour bricoler. Le bricolage est un réflexe de survie dans le monde que j’ai côtoyé. Il fallait se débrouiller pour s’affranchir des contraintes financières. Il fallait réparer parfois dans l’urgence, pour saisir la bonne fenêtre météo. » Joseph se souvient, lors de voyages au Canada, de situations qui l’ont inspiré. « Des hivers longs, pas le moindre réparateur à moins de cinquante kilomètres. Les agriculteurs pouvaient désosser entièrement un tracteur, refaire une pièce, le remonter. C’était impressionnant. »
Au-delà de l’ingéniosité collective, il y a la volonté de changer de modèle agricole. « Dans les soixante dernières années, l’agriculteur a acheté de plus en plus de machines, qui lui permettent de gagner du temps. Mais ça l’empêche aussi de bien comprendre ce qu’il fait », avance Josselin, jeune Grenoblois en contrat salarié chez un maraîcher au nord de la métropole. Il relève la visière de son casque. Derrière lui, les étincelles jaillissent et des fumées de soude s’échappent. « Déchiffrer des plans, prendre une plaque de métal, percer, fondre à bonne température... Réaliser que j’en suis capable, c’est de l’empowerment ! »

S’éloigner des logiques agricoles dominantes

Gagner en « souveraineté technologique » - horizon à atteindre selon l’Atelier Paysan -, c’est aussi réduire sa dépendance vis-à-vis des banques. Entre 1980 et 2011, l’endettement moyen des agriculteurs a plus que triplé, passant de 50 000 euros à 163 700 euros [1]. La course à l’agrandissement des fermes a amené les agriculteurs à s’équiper de plus en plus. Pour l’association « Solidarité paysans », pas de doute, le sur-équipement fait partie des facteurs de la crise. Son président, Patrick Bougeard, estime « qu’un fort taux d’endettement n’est pas un mal en soi. Seulement, si le prix des matières premières augmente comme en 2008 ou en 2016, un éleveur porcin endetté à 400 000 euros se retrouve à genoux. »
Mais construire ses propres outils suppose, aussi, de déconstruire un certain nombre de normes. « Aujourd’hui, les investissements sont pensés non pas en fonction des besoins, mais en fonction des avantages fiscaux », continue Patrick Bougeard. Direction CER France, le plus gros opérateur de comptabilité agricole. Gilles Perdriol y est référent national fiscalité. Il nous fait part d’un dispositif qui allège le taux d’imposition, grâce à de nouveaux achats : « Avec l’amortissement dégressif, les agriculteurs peuvent amortir plus vite l’acquisition d’un tracteur, par exemple. Les charges augmentent, le revenu global diminue, donc l’impôt est réduit. » Une incitation à renouveler sans cesse son matériel.

14 salariés, 70 stages de formation par an

Dans le hangar, les maraîchers s’activent. « 120 mm, plus 87 mm... multiplié par Pi... divisé par trois... », murmure Josselin en tapant sur sa calculette. A côté de lui, deux stagiaires manient la disqueuse. « Je suis nul en bricolage, avoue l’un d’entre-eux. En plus, je n’aime pas ça. Mais ici c’est accessible. Je n’avais jamais vu de poste à souder avant de venir, et maintenant je veux en acheter un pour la ferme ! Plus on pratique, plus on progresse. » Dans une ambiance peu scolaire, on apprend à dépasser les plans. « Il faut s’adapter. Comme tout est amené en camion, il n’y a pas de stock sur place. Une erreur de coupe et il faut trouver une combine... Mais à plusieurs, on y arrive. »
Du paysage vallonné qui borde le lycée, ils ne verront pas grand-chose. Il est 20h30 et le chantier n’est pas encore fini pour aujourd’hui. « Sûr, c’est pas des vacances ! », lance Georges, difficile à intercepter entre deux soudures. Plus tard à l’auberge, il glisse au coin d’une grande tablée : « La richesse de l’Atelier paysan, c’est l’entraide entre pairs. On s’échange des tuyaux, des conseils... Au premier stage, j’ai sympathisé avec un maraîcher, il a vingt ans d’expérience de plus que moi. Je l’ai appelé dans des moments difficiles. Il a été d’une grande aide. »

L’Atelier Paysan continue de s’adapter. Face à une demande croissante, l’équipe s’est agrandie. De trois salariés en 2012, ils sont quatorze aujourd’hui. La coopérative propose désormais soixante-dix stages par an. Plusieurs milliers de paysans sont déjà formés, et l’équipe n’arrive pas à satisfaire toutes les sollicitations. Au lycée de la Côte Saint-André, pourtant, les lycéens ne passent pas une tête dans le hangar. Un professeur du lycée, M. Girard, témoigne : « Pour les jeunes de 17 ans en Bac pro, plus tu as un beau tracteur, plus tu es valorisé socialement. » John Deere, Massey Ferguson, Fiatagri... les posters punaisés aux murs des salles de classe annoncent la couleur. « Il existe très peu de formations à la construction d’outils », admet M. Girard. Intégrer des cursus classiques en plus de la formation continue ? Il s’agit peut-être d’une voie à explorer pour la coopérative, qui cherche à toucher un public plus étendu.
Lucile Leclair
Photos : L’Atelier Paysan.

JT de l'or n°25 Comment les autorités procèdent pour créer une nouvelle crise ? (INSOLENTIAE TV)


mardi 20 février 2018

Vaccination: le véritable nettoyage cellulaire


Malgré l’austérité, la France va dépenser 37 milliards pour son réarmement nucléaire (basta)

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Emmanuel Macron a tranché : la France renouvellera les deux composantes de son arsenal de dissuasion nucléaire, navale et aérienne. Modernisation et renouvellement des sous-marins nucléaires, nouvelle génération de système porteur de missile, le projet de Loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2019-2025 s’y engage : pour les décennies à venir, la dissuasion restera « la clé de voûte de notre stratégie de défense ».
Cette clef de voute a un coût : 25 milliards d’euros pour la période 2019-2023, puis six milliards par an jusqu’en 2025 et probablement au-delà. Un total de 37 milliards, soit 60 % de plus que dans la dernière loi de programmation militaire. Un exploit en pleine austérité budgétaire ! Ces investissements très lourds, qui engagent les Français pour les décennies à venir, interviennent alors que la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (Ican) vient de se voir attribuer le prix Nobel de la Paix et que 122 États membres des Nations Unies ont adopté en juillet dernier un Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.
Les industriels entendus, pas le prix Nobel de la Paix
Pourtant, en France, le débat ne décolle pas. En 2016, la commission Défense nationale et forces armées de l’Assemblée nationale a bien produit un « rapport d’information sur les enjeux industriels et technologiques du renouvellement des deux composantes de la dissuasion », mais en refusant d’auditionner le représentant d’Ican France ni aucun autre expert qui pourrait questionner le principe de l’arsenal nucléaire. Pour les rapporteurs, « cela aurait été hors sujet de discuter du bien-fondé de la dissuasion ». Les industriels du secteur - Thalès, Safran, Airbus, Areva TA, DCNS, MBDA - ont bien été entendus.
Pourquoi ne pas se contenter d’une seule composante de l’arsenal nucléaire, entre force océanique stratégique – les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engin – et les forces aériennes stratégique – une cinquantaine de missiles nucléaires tirés à partir de Mirages 2000 ou de Rafales ? Quelle est la compatibilité de ces nouveaux investissements avec le Traité de non-prolifération des armes nucléaires auquel la France a adhéré en 1992 ? Cette captation des ressources de la défense par la dissuasion nucléaire se fait-elle au détriment des moyens alloués aux forces conventionnelles ? Quels sont les enjeux en terme de dépendance à l’uranium, et les impacts de son extraction ? Quelle est la réalité de l’autonomie stratégique française quand des groupes aux compétences essentielles pour le maintien de notre arsenal nucléaire passent ou pourraient passer sous contrôle étranger [1] ?
Pas évident que ces questions cruciales puissent être discutées lors du débat parlementaire, qui fait l’objet d’une procédure accélérée. A partir de fin mars, les députés voteront cette loi, engageant les crédits et la sécurité de la France et du monde à long terme. Un calendrier malencontreux : la Commission des Affaires étrangère de l’Assemblée nationale a créé une « Mission d’information sur le nucléaire » dans le cadre de laquelle des opposants à l’arme nucléaire, dont l’ancien ministre de la Défense Paul Quilès, ont été auditionnés [2]. Mais son rapport ne sortira qu’en juin, trop tard pour s’interroger sur notre « clé de voute » militaire et les milliards qu’elle exige.

Démantèlement de la SNCF : avec 30 ans de retard, Macron va-t-il répéter les mêmes erreurs que les Britanniques ? (basta)

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Le gouvernement envisage d’accélérer la libéralisation du rail et la transformation, sinon le démantèlement, de la SNCF. Les recettes proposées sont les mêmes que celles qui ont été appliquées aux autres entreprises publiques, de France Télécom à EDF, et qui n’ont bénéficié ni aux salariés ni aux usagers. L’exemple de la libéralisation des chemins de fer britanniques, initiée dans les années 1990 et marquée par une succession de faillites et de scandales, devrait pourtant inciter à la prudence. Au Royaume-Uni, un mouvement pour la ré-appropriation de ce service public par les usagers et les salariés prend de l’ampleur.

Le 15 février, Jean-Cyril Spinetta, ancien PDG d’Air France et ancien président d’Areva, a rendu public un rapport sur l’avenir de la SNCF et du rail en France. Ce 19 février, le gouvernement vient d’ouvrir une période de concertation sur ce nouveau chantier, en recevant direction de l’entreprise publique et syndicats. Transformation de la SNCF en société anonyme, ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires, voire de la gestion du réseau, fin programmée du statut de cheminot, suppression des dessertes jugées non rentables… Les préconisations du rapport Spinetta n’ont rien pour surprendre, tant elles correspondent aux « recettes » appliquées précédemment à d’autres entreprises publiques, de France Télécom à EDF, en passant par La Poste. Elles ont immédiatement été reprises à son compte par le gouvernement, qui a annoncé l’ouverture d’une période de concertation en vue de leur mise en œuvre.
La « réforme » – ou le « démantèlement » – du service public ferroviaire serait rendue nécessaire et inéluctable par la dette de la SNCF et les exigences européennes de libéralisation du rail – l’ouverture à la concurrence étant fixée en 2020 pour les lignes nationales de transport de passagers. Ceux qui poussent ce projet – parmi lesquels il faut compter la direction de la SNCF elle-même – feraient pourtant bien de regarder ce qui se passe de l’autre côté de la Manche.
Le rail britannique est libéralisé dès les années 1990. British Rail, l’ancien service public, est alors divisé en plusieurs morceaux avant d’être vendu. Le réseau ferroviaire est séparé de la gestion des lignes, elles-mêmes réparties en plusieurs concessions régionales. Moins connu : la flotte des trains est confiée à des entreprises séparées, qui les louent au prix fort aux opérateurs des lignes, assurant à leurs actionnaires des millions de profits garantis d’année en année.

Hausse de 23 % des billets de train depuis la privatisation

C’est la privatisation du réseau ferroviaire – envisagée en filigrane pour la France par le rapport Spinetta, qui propose la transformation de SNCF Réseaux en société anonyme – qui en Grande-Bretagne a dégénéré le plus rapidement. Les problèmes de coordination et de perte d’expertise ont entraîné de nombreux incidents, qui ont culminé avec la catastrophe ferroviaire de Hatfield en 2000, laquelle a coûté la vie à quatre personnes. Le gouvernement s’est trouvé contraint de renationaliser le réseau dès 2002, et n’a jamais tenté de le privatiser à nouveau.
La gestion des lignes elles-mêmes est également marquée par des faillites et des scandales à répétition. Selon un sondage réalisé en 2017 pour la campagne We Own It (« Ça nous appartient »), qui milite pour la renationalisation ou la remunicipalisation des services publics au Royaume-Uni, 76% des Britanniques interrogés se déclarent en faveur d’un retour du système ferroviaire sous contrôle 100% public. Bien que les prix du train au Royaume-Uni soient parmi les plus chers d’Europe, ces services continuent d’être largement financés par les contribuables, tout en assurant des profits confortables à leurs opérateurs. Selon les chiffres mêmes du ministère britannique des Transports, les prix du train ont augmenté de plus de 23 % depuis la privatisation en valeur réelle (c’est à dire compte tenu de l’inflation). Les équipements ont vieilli. Et les firmes qui opèrent les lignes font l’objet des mêmes critiques sur la ponctualité des trains, les nombreuses annulations, les conflits sociaux, les wagons bondés et la qualité du service que la SNCF en France.

Des entreprises privées qui laissent tomber les lignes qu’elles gèrent

Tout récemment, Virgin Trains et le groupe de transport Stagecoach, les deux entreprises privées qui ont obtenu la gestion de l’East coast main line – partie du réseau reliant Londres à Édimbourg en longeant la côte Est – ont annoncé qu’elles abandonneraient leur concession trois ans avant la fin du contrat. Et qu’elles ne payeront pas les redevances qu’elles devaient verser à l’État. Apparemment, la concession n’était pas aussi profitable que ces entreprises l’avaient espéré. Cet abandon représente un manque-à-gagner de plus de 2 milliards de livres (2,25 milliards d’euros) pour le trésor public britannique. Ironie de l’histoire : l’East coast main line a été gérée directement par le gouvernement de 2009 à 2014 suite à la défaillance successive de deux prestataires privés. Elle a été re-privatisée en 2015. Ces événements n’ont pas empêché le ministère britannique des Transports de confier – et sans mise en concurrence – le contrat de concession d’une autre ligne ferroviaire, InterCity west coast, aux deux mêmes entreprises, Virgin et Stagecoach.
Le gouvernement britannique se trouve ainsi régulièrement contraint, du fait de la défaillance des acteurs privés, de renationaliser aux frais du contribuable des services qu’il avait privatisés. Un scénario qui n’est pas sans rappeler le sauvetage et la renationalisation des banques durant la crise financière de 2008. Faut-il transformer ces renationalisations involontaires en entreprises ou régies publiques pérennes ? Beaucoup commencent à se poser la question. Ils ont été rejoints par le Labour (parti travailliste) qui, sous l’égide de Jeremy Corbyn et de son numéro deux John McDonnell, a adopté pour les élections de juin 2017 un programme radical de renationalisation des services publics, suscitant l’opprobre des milieux d’affaires et de l’aile néolibérale du parti. Ce programme semble avoir trouvé un écho dans l’électorat, puisque le Labour est passé à deux doigts d’une victoire surprise et reste en position de l’emporter en cas d’élections anticipées.

La Grande-Bretagne, laboratoire européen de la privatisation

Des années Thatcher aux années Blair, le Royaume-Uni est le pays européen qui a mené le plus loin la privatisation et la libéralisation des services publics. Eau, rail, télécommunications, gaz et électricité, poste, transports urbains, prisons… Il n’y a guère que le service public national de la santé, le NHS, qui ait résisté jusqu’à présent. Les autorités britanniques ont aussi massivement développé les montages financiers de type « partenariat public privé » pour construire écoles, hôpitaux et autres infrastructures. La vague néolibérale a gagné l’intérieur même de l’État : un grand nombre de fonctions administratives de base – la gestion de certaines aides sociales, la collecte de la redevance télévisée, les services de probation, les demandes d’asile… - sont aujourd’hui confiées à des entreprises privées. Les marchés de sous-traitance administrative absorberaient aujourd’hui l’équivalent de 250 milliards d’euros, soit le tiers des dépenses publiques britanniques !
Cette politique a fait la fortune d’hommes d’affaires et d’entreprises qui se sont spécialisées sur ce créneau et vu leur chiffre d’affaires exploser en quelques années. Elle a aussi donné lieu à des scandales à répétition – comme la gestion des allocations handicapés par l’entreprise française Atos (lire notre article) – et à des faillites retentissantes. Mi janvier, l’entreprise de BTP Carillion, à laquelle le gouvernement britannique et les collectivités locales ont confié de nombreux chantiers d’infrastructures, a soudainement déclaré faillite, laissant les pouvoirs publics et des milliers de travailleurs sur le carreau. Avant de mettre la clé sous la porte, les actionnaires et les dirigeants de Carillion se sont copieusement servis. Le scénario pourrait se répéter avec Capita, une firme spécialisée dans les services financiers qui s’est enrichie en multipliant les contrats de sous-traitance à partir des années 1990. Elle aussi vient soudainement d’annoncer des difficultés financières.

« Remettre ces industries entre les mains de ceux qui les font fonctionner et les utilisent »

Cette succession d’événements et l’audace du Labour de Jeremy Corbyn ont changé le sens du vent. « C’est incroyable à quel point la situation et le débat public sur la privatisation et la nationalisation ont changé en seulement un an », se félicite Cat Hobbs, animatrice de la campagne We Own It. Au point que même le Financial Times, peu suspect de sympathies envers le Labour, a publié un bilan sans complaisance des privatisations au Royaume-Uni, admettant que le recours au secteur privé n’est pas toujours adapté et qu’une régulation gouvernementale plus active apparaît nécessaire pour empêcher les abus.
Du côté des travaillistes, on n’entend pas se contenter d’aménagements marginaux. « Face à l’ampleur des problèmes, nous devons aller aussi loin que le gouvernement travailliste dans les années 1940 [qui avait créé ou nationalisé les grands services publics britanniques au sortir de la Deuxième guerre mondiale],voire encore plus loin », affirmait récemment Jeremy Corbyn, lors d’un événement sur les « modèles alternatifs de propriété » organisé par son parti [1].
S’ils revendiquent l’objectif de renationaliser ces services, les leaders actuels du Labour assurent qu’ils n’entendent pas en revenir aux monopoles centralisés et bureaucratiques d’antan. Ils envisagent des services publics plus décentralisés, donnant un large rôle au secteur coopératif, et gérés de manière plus démocratique. « Nous devons remettre ces industries entre les mains de ceux qui les font fonctionner et les utilisent au quotidien, les travailleurs et les usagers. Personne ne sait mieux qu’eux comment les gérer », déclare John McDonnell, numéro deux du parti. « Nous devons être aussi radicaux que Thatcher l’a été en son temps. »

Quand les privatisations britanniques profitent aux entreprises publiques françaises

Les privatisations britanniques ont largement profité aux entreprises étrangères, en particulier françaises : Atos ou Steria pour la sous-traitance administrative, Vinci, Bouygues et Eiffage pour les partenariats public-privé, Sodexo pour les prisons, EDF pour l’énergie… Côté transports, des filiales de la RATP gèrent des lignes de tramway à Manchester et de bus à Londres. Keolis, filiale privée de la SNCF – à 70%, les 30% restant appartenant au fonds de pension public québécois, la Caisse des dépôts et placements –, est déjà présente sur plusieurs concessions au Royaume-Uni, notamment la plus importante, « Thameslink, southern and Great northern » (Nord et sud de Londres), marquée récemment par des conflits sociaux [2], et « Southeastern » (Sud-est du pays). Paradoxe : ces nouveaux marchés issus des anciens services publics sont souvent dominés par des entreprises qui sont la propriété de l’État français, et qui font chaque année traverser la Manche à de généreux dividendes tirés de la gestion des services privatisés britanniques.
Pendant que la Grande-Bretagne se lançait corps et âme dans des privatisations tous azimuts, les dirigeants français suivaient en effet une tout autre stratégie : celle de transformer les anciens monopoles publics – Air France, France Télécom, EDF-GDF, La Poste, SNCF, etc. – en entreprises commerciales sous le contrôle plus ou moins dilué de l’État, tirant profit de leur situation de rente en France et de la protection du gouvernement pour s’étendre à l’étranger… y compris en acquérant les services privatisés par d’autres pays. Cela explique sans doute pourquoi les dirigeants français ne se sont toujours opposés que très mollement aux politiques d’ouverture à la concurrence impulsées depuis Bruxelles. C’est exactement le modèle poursuivi depuis une dizaine d’années par la direction de la SNCF (lire notre enquête) et que le rapport Spinetta vient valider aujourd’hui en proposant la transformation de l’entreprise ferroviaire en société anonyme.
Olivier Petitjean

dimanche 18 février 2018

POUVOIR D'ACHAT : MACRON A-T-IL MENTI ? (le fil d'actu)


Hebdo Politique Ehpad, maisons de retraite : l’agonie des aînés avec Nicole Delépine (tvlibertes)

Ehpad au volant, la mort au tournant :

Les maisons de retraite sont à l’agonie. Mardi 30 janvier, une grève nationale se lançait pour protester contre la situation actuelle dans les Ehpad, les établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes. Avec 730 000 personnes âgées réparties dans près de 7500 Ehpad et des résidents de plus en plus vieux et donc de plus en plus dépendants, la situation est grave, pourtant, les pouvoirs politiques ne semblent pas se saisir de ce problème civilisationnel autrement qu’avec des petites perfusions de ci de là…


Pourquoi avons-nous abandonné nos aînés ? Quels sont les problèmes rencontrés par les professionnels de santé ? Quelles conséquences pour les personnes âgées ? C’est à toutes ces questions que nous allons tenté de répondre avec Nicole Delépine, pédiatre et cancérologue, spécialiste des questions de santé publique. 

vendredi 16 février 2018

Macron et les Fake News : Comment contrôler la presse ! (Trouble Fait)


Idriss Aberkane sans filtre (Thinkerview)


Politique & Eco N° 158 avec Jean-Michel Vernochet : La guerre civile froide (tvlibertes)

1. Les dessous de l’économie avec Natasha Königsberg.
2. Olivier Pichon reçoit Jean-Michel Vernochet pour son livre paru aux éditions Le Retour aux Sources : La guerre civile froide.
A. Guerre civile froide et guerre civile chaude.
– Les précédents français.
– 1944 /45, Libération ou guerre civile ?
– Mai 68 : révolution freudo-marxiste mais révolution a part entière.
– Le sida mental, une analyse prophétique de Louis Pauwels, il le paya cher !
– Le mur de Berlin (idéologique) est-il vraiment tombé ?
– Lutte des classes et lutte des sexes.
– Macron et sa majorité 14 % des inscrits.
– La démocratie régime de la majorité devenue celui des minorités.
– Macron homme de paille et la panacée européenne.
– Un rêve financer la défense et la dette française avec les excédents allemands.
– L’Allemagne est-elle si prospère ?
– La Grande Coalition sans avenir.
– Quant à la France elle vit sur son ancienne puissance.
B. Gauche vs droite, quand la seconde est définie par la première.
– La confusion des idées.
– Qui sont les ennemis du genre humain,
– Les définitions de René Raymond.
– Le déni de réalité et vengeance du réel.
– Révolution d’Octobre 1917 et révolution contemporaine 2017 : une singulière proximité.
– Lénine et la révolution mondiale.
– Attali et la mondialisation.
– Messianismes comparables : vers le jardin d’Eden de la mondialisation heureuse.
C. L’individu roi contre la société et contre l’humanité.
– L’atomisation par les droits.
– Contractualisation générale de la société.
– Privatisation du droit.
– La mort de toute gratuité, la marchandisation des rapports humains.
– La guerre de tous contre tous et la fin de l’autorité.
– La liberté gagne et les libertés perdent.
– Il n’y a pas de liberté d’expression en France.
– Il n’y a pas de liberté de propriété on paye le droit d’acheter on paye le droit de conserver, on paye le droit de transmettre.
– La résistance à l’oppression : un devoir humain.
– La nécessité de combattre selon l’art de la guerre et la désignation de l’ennemi.
– Pathétique passivité collective à quand le point de rupture ?
– Le sommeil de la raison engendre des monstres.

CONCLUSION dans ce sens Macron n’a pas fini de nous monter ce dont il est capable : le pire !

Qu'est-ce que le conditionnement ? (Vox Plebeia)


mercredi 14 février 2018

Macron et la petite bourgeoisie ( Vox Plebeia)


Tout le monde déteste le Travail - Frédéric Lordon




Bourse du Travail, le 27 janvier 2018. « Sortir les parasols » avec Frédéric Lordon, économiste et chercheur en philosophie, spinoziste et esprit aigu. Dernière saillie parue : Les affects de la politique.

mardi 6 février 2018

Pierre Yves Rougeyron : Janvier 2018 (cercle Aristote)

Partie 1: 1) Initiatives du cercle : publications actuelles et à venir du cercle (cliquer sur le lien pour commander l’ouvrage)


2) Politique intérieure _Notre Dame des Lands Découvrez les travaux des époux Bourguignon : http://www.lams-21.com/artc/1/fr/ _Réforme du BAC, réforme de l’enseignement _L’état du souverainisme en France Soutenez RUPTURES : https://ruptures-presse.fr/ Réunion publique sur la Souveraineté Vendredi 9 février 18h00 – 20h30, École normale supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris – amphi Rataud Inscription : https://ruptures-presse.fr/actu/renco... _L’obligation vaccinale Communiquez et suivez Serge Rader sur twitter : https://twitter.com/raderserge?lang=fr _Harcèlement sexuel et le renversement de la charge de la preuve. _Censure de Céline et de Maurras et épuration de la culture française _Le délire des Fake news Partie 2 : Politique extérieure 1) La question Kurdes 2) Élection anticipée vénézuélienne 3) Que faire en cas d’explosion sociale en Algérie 4) perspective d’une alliance militaire latine et méditerranéenne 5) La France doit-elle s’engager dans la nouvelle route de la soie ? 6) hypothèse d’un contre axe France, Grande Bretagne, et sud de l’Europe 7) Le retour de Berlusconi 8) Les enjeux pour la formation du gouvernement Allemand 9) L’obligation des pesticides dans le Bio. 10) Macron en Chine 11) libre échangisme et partenariat économique UE / Japon 12) la réforme fiscale de Trump et crise systémique à venir 13) l’avenir de l’Euro à court terme. 14) Doctrine : Chaban Delmas 15) Disparition de Dolorès O'Riordan chanteuse de The Cranberries 16) Digression sur la sortie du film « les heures sombres » consacré à Winston Churchill 17) Hommage à Daniel Lindenberg et Christian Malis




lundi 5 février 2018

Politique & éco n° 157 : Pierre Jovanovic : La France, une république bancaire (tvlibertes)



1. Les dessous de l’économie avec Natasha Königsberg
2. La France une république bancaire.
Olivier Pichon reçoit Pierre Jovanovic journaliste économique.
A. Des nouvelles de nos amis banquiers.
– Retraités : le coup de massue de Macron.
– Quand Bernard Arnault parle de l’irrationalité des marchés et de la folie mondiale.
– Hommage de Pierre Jovanovic à Jean-Christophe Mounicq.
– Les intérêts négatifs sur les bons du trésor à 10 ans.
– Le cancer des taux négatifs s’étend sauf pour les USA où ils restent positifs.
– Quand les banques payent pour éviter les procès, c’est en France : JP Morgan, BNP.
– Manipulation des taux de changes et association de malfaiteurs.
– Fake news les vraies : manipulation des comptes et faux bilans.
– Bruno Lemaire et la suppression des la garantie d’état sur les assurances vies.
– La conspiration des Enarques.
– Les comptes de la CGT révélés par le Cri du Contribuable, les banques, gros annonceurs du journal l’humanité.
– Les Saoudiens ont-ils financé la BCE en décembre 2017 pour lui permettre de boucler son bilan ?
– Qui paye commande. Le Katar exempté d’impôts en France.
– Faux bilans, fausses nouvelles, fausse monnaie… fausse blonde !
B. Inquiétudes sur l’économie mondiale, les Français à la peine.
– Da Gong agence de notation chinoise (source Reuters) dégrade la note américaine.
– Baisse du dollar conséquence de la dette US.
– Remontée consécutive de l’Euro, d’où baisse des prix à l’importation, pas d’inflation possible bien que recherchée par la politique de la planche à Billet.
– Le pétrole de même, les français ne bénéficieront pas de la baisse.
– Quant la presse régionale se révolte contre « la voix de son maître ».le cas de La voix du Nord.
– Europe 1 en déclin mais que fait P. Cohen ? RTL résiste grâce à Gerra et Zemmour.
– Rencontres avec les lecteurs et les téléspectateurs, l’exemple des signatures à Soisson.
– Difficultés sociales en chaîne, les retraites payées en retard, les pensions de réversion de même.
– Prisons les véritables raisons de la crise ne sont pas évoquées, les droits de l’homme et l’islamisme. La ministre à la retraite !
– Embellie sur l’emploi VS liste des licenciements établie par P. Jovanovic.
– Discussion sur le cas Nutella, signe de pauvreté et /ou d’ensauvagement de la société ?
– Mesquineries d’état sur les cartes d’identité.
– Même les funérariums sont en faillite !
Une note funèbre pour conclure mais pour Pierre Jovanovic il y a une vie après la mort.

vendredi 2 février 2018

Aurore Bergé les propositions surréalistes du rapport profs élèves (metatv)


Épidémie de complotisme, révèle un sondage ! (le Stagirite)


Le gouvernement autorise le non respect des normes environnementales (basta)

 
La mesure n’a pas fait grand bruit en dépit de ses impacts potentiellement dévastateurs. Un décret, paru au journal officiel le 31 décembre 2017, donne la possibilité à certains préfets de prendre des décisions qui ne respectent pas la réglementation en vigueur en matière d’environnement, d’agriculture, d’aménagement du territoire, d’urbanisme ou encore de développement économique. Prévue comme une expérimentation d’une durée de deux ans, cette dérogation est valable dans les régions et départements de Bourgogne-Franche-Comté, de Pays-de-la-Loire, du Lot, du Bas-Rhin, du Haut-Rhin, de la Creuse, ou encore à Mayotte, Saint-Barthélemy et Saint-Martin.
Les raisons de ce joli cadeau aux aménageurs et lobbys économiques soucieux de passer outre les réglementations existantes ? Le gouvernement d’Édouard Philippe prône la simplification des normes et l’efficacité. Les préfets concernés peuvent désormais prendre des mesures qui « auront pour effet d’alléger les démarches administratives, réduire les délais de procédure ou favoriser l’accès aux aides publiques ». Les préfets peuvent faire valoir « un motif d’intérêt général » ou « l’existence de circonstances locales », sans qu’ils n’aient été précisément définis par le gouvernement, pour motiver leurs décisions.
Crainte de « dérives locales »
Cette disposition avait été annoncée dans la feuille du ministre de l’Intérieur diffusée en septembre dernier [1]. Lors du Congrès des maires en novembre 2017, Gérard Collomb l’avait présentée comme « une grande révolution ». Les préfets deviennent des « facilitateurs » ayant pour mission d’accélérer l’installation de nouvelles entreprises ou infrastructures, y compris les processus de déclaration d’utilité publique. Ce n’est pas tout. En cours de discussion à l’Assemblée nationale, le projet de loi « pour un État au service d’une société de confiance » prévoit, au nom d’une « administration moins complexe », d’autoriser les maîtres d’ouvrage de bâtiments à déroger à certaines règles de construction (article 26).
Ce droit à déroger les règles existantes n’inquiète pas seulement les associations de protection de l’environnement et les juristes spécialistes de ce genre de contentieux. Ainsi, le syndicat FSU a interpellé Nicolas Hulot et Jacques Mézard, respectivement ministres de la transition écologique et solidaire et ministre de la Cohésion des territoires, jugeant la mesure « contraire à l’esprit républicain d’égalité territoriale », faisant craindre « des dérives locales sous le prétexte de faciliter des aménagements ou des activités économiques ».
Vers le passage en force de grands projets ?
Le syndicat y voit également un risque d’affaiblissement de la capacité des services déconcentrés de l’État et de ses salariés de se prémunir des pressions extérieures et de celles des préfets, pour finalement « servir des intérêts particuliers aux bénéfices des élus et du secteur privé ». Le décret signé par le gouvernement prévoit que les mesures de dérogation doivent « être compatibles avec les engagements européens et internationaux de la France ». Paradoxe : le grand nombre de domaines concernés laisse penser qu’un très vaste champ de la réglementation en vigueur pourrait être concerné par des mesures de dérogation. Comment dans ce cas respecter « les engagements européens de la France » si le droit environnemental, dont 80% des mesures sont le fruit de transpositions du droit européen, est mis entre parenthèse ?

Le manque de précision du décret gouvernemental génère d’autres incertitudes. Inscrit par la loi relative à la biodiversité, le principe de non-régression implique que les dispositions réglementaires en matière écologique ne peuvent faire l’objet que d’une amélioration constante : sera-t-il respecté avec les dérogations prévues ? L’intérêt général peut-il être mobilisé pour déroger à des règles élaborées par le législateur au nom de ce même intérêt général ? Ces dérogations vont-elles être utilisées pour passer en force dans le cadre de projets d’infrastructures bloqués par des oppositions citoyennes ? Dans le Bas-Rhin, ces dérogations pourraient ainsi s’appliquer au projet de contournement autoroutier de Strasbourg, contesté localement. Ou à Saint-Martin, dans le cadre de la reconstruction de l’île dévastée par le passage de l’ouragan Irma. La dérogation aux normes existantes va-t-elle demain devenir la règle ? Autant de questions auxquelles le gouvernement n’a, à ce jour, apporté ni réponses ni garanties de nature à écarter des craintes bien légitimes.