jeudi 30 juin 2016

Politique et éco N° 95 / spécial Pierre Jovanovic: Un monde de dettes ! (tvlibertés via news360)



1. Epargnants : sauve qui peut !
– Quand la presse économique découvre les dettes et la fragilité des banques !
– La ruine des épargnants pour en sortir ?
– Retraites par répartition, assurances –vie des menaces sérieuses.
– La loi Sapin 2 ou comment payer trois fois, comme client comme assuré et comme contribuable.
– La Société Générale comme Lehmann Brother, la Sogecap sa filiale assurance- vie en question.
– On ne tond pas un œuf, les banques allemandes arrivant dans les taux négatifs.
– La déflation comme l’hyper inflation : la ruine, l’interdiction du cash, la baisse des garanties bancaires, vers la disparition de la monnaie fiduciaire.
– La fin d’un modèle économique de civilisation issu de la Renaissance.
– Liberté égalité banqueroute !
– Quand l’INSSE démontre que l’impôt tue la croissance.
2. La France c’est la Grèce en plus gros !
– Menaces sur les taux, une remontée possible.
– La dissimulation des l’endettement par le pouvoir, il joue la montre jusqu’aux élections.
– Bilan depuis 2008 baisse des PIB mondial -30%
– Les caisses de retraites qui font faillite, USA les routiers, en Europe réduction de 30% à 60% sur certaines caisses.
– Licenciement de masse : Bank of América, Lufthansa ; délocalisation de la BNP au Portugal.
– chute du fret avion, bateau, route, un indicateur de crise.
– Et pendant ce temps là le sigle France disparaît des firmes .
– Une dimension politique de la crise, carence du pouvoir, le président flottant, Valls et Cazeneuve interdisent puis autorisent les manifestants à « jouer à la marelle » autour de la place de la nation.
– Même l’ENA en difficultés financière. Les énarques responsables de la dette.
– Un régime à bout de souffle qui humilie le peuple français, Verdun, le grand remplacement linguistique, remplacement du latin et du grec par l’Arabe.
– Cherche désespérément un homme politique européen à fort charisme (évocation de Nigel Farrage)
Conclusion :
Après l’euro de foot, Roland Garros, les vacances : de septembre à décembre quatre mois à haut risque pour le pouvoir.

Procès LuxLeaks : les lanceurs d’alerte condamnés au nom du secret des affaires (Basta)

Procès LuxLeaks : les lanceurs d’alerte condamnés au nom du secret des affaires

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Le verdict de l’affaire LuxLeaks est tombé le 29 juin. D’un côté de la barre, PricewaterhouseCoopers (PwC), un cabinet de conseil luxembourgeois dont la spécialité est d’aider ses très gros clients à éviter de payer des milliards d’euros d’impôts. De l’autre, deux anciens salariés de ce cabinet et un journaliste, déterminés à dénoncer ces pratiques à la limite de la légalité (notre précédent reportage). La justice luxembourgeoise a tranché : ce sont les deux lanceurs d’alerte, Antoine Deltour et Raphaël Halet, qui ont respectivement été condamnés à une peine de 12 mois de prison avec sursis et 1500 euros d’amende, et 9 mois de prison avec sursis et 1000 euros d’amende. Le journaliste Edouard Perrin (France-Télévisions), qui a dévoilé dans un documentaire les accords fiscaux secrets permettant aux multinationales de réduire considérablement leurs taxes sur les bénéfices en s’installant au Luxembourg, a été acquitté.
« C’est le monde à l’envers !, ont immédiatement réagi les organisations de la Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires. Alors que ceux qui agissent en citoyens pour la défense de l’intérêt général sont condamnés, des multinationales, aidées par des cabinets comme PwC, continuent en toute impunité, à contourner massivement l’impôt. Il est intolérable que des lanceurs alertes soient traités en criminels, tout comme il est inacceptable que l’opacité qui entoure les pratiques des entreprises multinationales leur permette d’échapper à l’impôt. » Une protection globale et efficace des lanceurs d’alerte est réclamée par plusieurs organisations européennes et internationales, « y compris l’OCDE, le Conseil de l’Europe ou encore la Commission européenne », rappelle Transparency International. « Il est urgent de créer un statut pour protéger les lanceurs d’alerte », souhaite l’eurodéputée Eva Joly dans un récent entretien accordé à Basta !.
« Ce jugement revient à condamner les avancées réglementaires que les révélations à l’origine de l’affaire Luxleaks ont impulsées, a déclaré Antoine Deltour à la sortie de l’audience. Si vous voyez passer des milliards d’euros qui contournent les règles fiscales de manière douteuse, le tribunal vous enjoint aujourd’hui de fermer les yeux et de n’en parler à personne. Je pense qu’aucun citoyen ne peut s’en satisfaire. C’est pour cela que je vais faire appel ». Raphaël Halet a lui aussi annoncé faire appel de ce jugement. Les organisations de la plateforme Paradis fiscaux et judiciaires l’affirment : « Il faut changer la donne, notre mobilisation ne faiblira pas : ce sont ceux qui pratiquent l’évasion fiscale qui devraient être condamnés, pas ceux qui la dénoncent ! » Une illustration des conséquences possibles de la directive sur le secret des affaires, votée par le Parlement européen en avril, et sur laquelle s’est appuyé le Procureur luxembourgeois pour demander la condamnation des deux lanceurs d’alerte.
Sophie Chapelle
Photo : © Attac France
Pour aller plus loin :
- Une pétition pour protéger les lanceurs d’alerte en France

Le Sénat durcit la loi travail et supprime les 35h (news360)

Le Sénat durcit la loi travail et supprime les 35h

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Le Sénat, en majorité à droite, a adopté lundi 28 juin sa version modifiée de la loi travail. Comme attendu, les sénateurs ont encore durci le texte. Mais après l’échec des discussions au sein de la commission mixte paritaire entre Sénat et Assemblée nationale, la loi va revenir entre les mains des députés à partir du 5 juillet. Ceux-ci devraient la détricoter à nouveau pour revenir à la version que le gouvernement a imposé sans vote en mai, faisant jouer l’article 49-3. S’il ne trouve toujours pas de majorité à l’Assemblée nationale, le gouvernement pourra encore une fois la faire adopter sans vote. Ensuite, le texte reviendra au Sénat le 18 juillet. En pleine période estivale.
Qu’ont finalement modifié les sénateurs dans la loi ? Ils ont en tous points confirmé ce qui est considéré comme des attaques aux droits des travailleurs par le mouvement social qui conteste la loi depuis quatre mois. Et sont allés encore plus loin. La version des sénateurs remet ainsi en place le plafonnement des indemnités prud’homales dans le cas d’un licenciement abusif, à 15 mois de salaire maximum. La mesure avait été retirée du projet de loi initial suite aux mobilisations. Les sénateurs ont voté pour la prise en compte du seul périmètre national pour les multinationales et leurs filiales qui souhaitent réaliser des licenciements économiques, même si elles font des bénéfices au niveau du groupe. Les sénateurs ont aussi autorisé le travail de nuit pour les apprentis de moins de 18 ans.
Surtout, le Sénat a ouvert grand la porte à la suppression pure et simple des 35 heures. Son texte prévoit de revenir à un temps de travail de référence de 39 heures par semaine. Le texte sorti de L’Assemblée nationale remettait déjà largement en cause les 35 heures en réduisant la majoration des heures supplémentaires sur simple accord d’entreprise. Le sénat a aussi voté la suppression du seuil minimum de 24 heures hebdomadaires pour le travail à temps partiel. Une mesure toute récente – elle date de 2013 – qui vise pourtant à protéger les travailleurs les plus précarisés, ceux à temps partiel, qui sont à 80 % des femmes. Logique : trois sénateurs sur quatre sont des hommes.

mercredi 29 juin 2016

Déclaration choquante d’un initié du domaine médical (news360)


Déclaration choquante d’un initié du domaine médical



Un aveu choquant de l’éditeur de The Lancet, la revue médicale la plus estimée au monde, a été pratiquement ignoré par la grande presse et les médias dominants. Le Dr Richard Horton, rédacteur en chef de The Lancet, a récemment fait une annonce disant qu’un nombre scandaleux de publications d’études sont au mieux, peu fiables, quand elles ne sont pas complètement mensongères, en plus de frauduleuses.
Horton a déclaré:
« Une grande partie de la littérature scientifique, sans doute la moitié, pourrait être tout simplement fausse. Affligée d’études avec des échantillons réduits, d’effets infimes, d’analyses préliminaires invalides, et de conflits d’intérêts flagrants, avec l’obsession de suivre les tendances d’importance douteuse à la mode, la science a pris le mauvais tournant vers les ténèbres. »
Faisant état des choses autrement, Horton dit carrément que les grandes compagnies pharmaceutiques falsifient ou truquent les tests sur la santé, la sécurité et l’efficacité de leurs divers médicaments, en prenant des échantillons trop petits pour être statistiquement significatifs, ou bien, pour les essais, embauchent des laboratoires ou des scientifiques ayant des conflits d’intérêt flagrants, ils doivent plaire à la compagnie pharmaceutique pour obtenir d’autres subventions. Au moins la moitié de tous ces tests ne valent rien ou sont pires, affirme-t-il. Les médicaments ayant un effet majeur sur la santé de millions de consommateurs, ce trucage équivaut à un manquement criminel et à de la malversation.
Ce dont parle Horton, le financement par l’industrie d’études thérapeutiques afin de mettre au point des médicaments ou des vaccins commerciaux, soi-disant pour aider les gens, sert à former le personnel médical, les étudiants en médecine et autres.
Horton a écrit ses commentaires choquants après avoir assisté à un symposium au Wellcome Trust de Londres, sur la reproductibilité et la fiabilité de la recherche biomédicale. Il a constaté la confidentialité, ou règles de « Chatham House », faisant que les participants ne doivent pas révéler les noms. « « Beaucoup de ce qui est publié est incorrect. » Je ne suis pas autorisé à dire qui a fait cette remarque car nous avons été invités à observer les règles de Chatham House. Il nous a aussi été demandé de ne prendre ni photos, ni diapositives. »
Autres voix
Le Dr Marcia Angell, un médecin, a longtemps été rédacteur en chef du New England Medical Journal, considéré comme l’une des autres revues médicales évaluées par les pairs les plus prestigieuses du monde. Angell a déclaré,
Il n’est tout simplement plus possible de croire une grande partie des publications de la recherche clinique, ni de compter sur le jugement des médecins expérimentés ou les directives médicales faisant autorité. Je ne prends aucun plaisir à formuler cette conclusion, à laquelle je suis parvenu lentement et à contrecœur lors de mes deux décennies passées au poste de rédacteur en chef du New England Journal of Medicine.
Harvey Marcovitch, qui a étudié et écrit sur la contrefaçon des tests médicaux et la publication dans les revues médicales, écrit, « les études montrant les résultats positifs d’un médicament ou d’un appareil analysé, sont plus susceptibles d’être publiées que les études « négatives » ; les éditeurs en sont en partie responsables, mais aussi les sponsors commerciaux, dont les études bien menées du point de vue méthodologique, mais dont les résultats sont défavorables, ont tendance à rester dans les cartons… »
Au Groupe de recherche sur la dynamique neuronale du Département des sciences ophtalmologiques et visuelles de l’université de British Columbia, le Dr Lucija Tomljenovic a obtenu des documents montrant que, « les fabricants de vaccins, les compagnies pharmaceutiques et les autorités sanitaires, connaissent les multiples dangers associés aux vaccins, mais ont choisi de les cacher au public. C’est de la tromperie scientifique, et leur complicité suggère que cette pratique continue encore aujourd’hui. »
Le Dr Horton de The Lancet conclut : « Ceux qui ont le pouvoir d’agir semblent penser que quelqu’un d’autre devrait le faire en premier. Et chaque action positive (par exemple, le financement de reproductions d’études bien pourvues) se voit opposer un argument (la science deviendra moins créative). La bonne nouvelle, c’est que la science commence à prendre très au sérieux certains de ses pires défauts. La mauvaise nouvelle, c’est que personne n’est prêt à prendre les premières mesures pour nettoyer le système. »
Dans le monde entier, la corruption de l’industrie médicale est un énorme problème, peut-être plus grave que la menace de toutes les guerres réunies. Sommes-nous comme hypnotisés ? Avons-nous une foi aveugle en l’infaillibilité de nos médecins simplement parce qu’ils ont une blouse blanche ? Et, à leur tour, ont-ils une foi si aveugle envers les revues médicales pour recommander tout nouveau remède ou vaccin présenté prodigieux, qu’ils s’empressent de prescrire sans tenir compte de ces problèmes plus profonds ?
NEO, William F. Engdahl
Consultant en risque stratégique et conférencier, William F. Engdahl est titulaire d’un diplôme en politique de l’université de Princeton et auteur de best-sellers sur le pétrole et la géopolitique. Article écrit à l’origine pour le magazine en ligne New Eastern Outlook.
Traduction Petrus Lombard pour  Réseau International

Bernard Thibault : « La réforme du code du travail aura une portée bien au-delà de nos frontières » par Ivan du Roy, Nolwenn Weile (basta)

Bernard Thibault : « La réforme du code du travail aura une portée bien au-delà de nos frontières »

par , Nolwenn Weiler

L’adoption de la loi travail en France affaiblira celles et ceux qui se battent partout dans le monde pour faire progresser les droits sociaux, avertit Bernard Thibault. Ancien dirigeant de la CGT, il siège désormais à l’Organisation internationale du travail et vient de publier un ouvrage intitulé La troisième guerre mondiale est sociale. Il y décrit les conséquences de la quête de rentabilité immédiate : mondialisation du travail précaire informel et du chômage endémique, accidents mortels du travail en masse, persistance du travail forcé... Dans ce monde de brutes, la France et son modèle social font encore rêver, et servent de point d’appui pour faire avancer les régulations sociales. Plus pour longtemps...
Basta ! : Que vous inspire le traitement réservé à la CGT depuis quelques semaines par plusieurs médias et personnalités politiques ? Avez-vous connu une telle stigmatisation lorsque vous étiez à la tête de la fédération des cheminots puis secrétaire général de la CGT de 1999 à 2013 ?
Bernard Thibault  [1] : Je n’ai pas souvenir d’une séquence médiatique aussi violente, voire hargneuse, envers le mouvement social. Même pendant les grèves de 1995, alors qu’aucun train ne roulait. Nous avions alors souffert de la pression médiatique pendant huit jours « seulement ». Nous étions les preneurs d’otages de tout le pays ! Quand un sondage a été publié montrant que 70% des Français soutenaient les cheminots en grève, la tonalité des commentaires médiatiques a changé... Ce qui est exceptionnel aujourd’hui, c’est la longueur avec laquelle les médias tapent sur le mouvement social et le degré de personnalisation des critiques : voyez le nombre d’articles mettant en cause Philippe Martinez. La presse, dans sa majorité, accompagne la stratégie du Premier ministre.
La CGT a déjà été mise en cause, mais jamais avec une telle intensité. Ce mouvement est unitaire, mais on se focalise sur un seul syndicat, à dessein bien évidemment ! Certains ont pris leurs désirs pour des réalités : la CGT serait quasi moribonde. Cela révèle une forte méconnaissance de la réalité syndicale. Une période de flottement au sein de la direction confédérale ne signifie pas que la CGT, composée de multiples organisations et fédérations, est asphyxiée [2]. La force des mobilisations locales depuis trois mois le prouve.
« La troisième guerre mondiale est sociale », dites-vous. Assiste-t-on avec la loi Travail et sa contestation à une bataille cruciale de cette guerre sociale ?
Oui. L’écho international de ce qui se passe en France est considérable. Les mobilisations sociales y ont une résonance particulière. La France fait partie de ces pays repères : c’est l’un des pays où les droits sociaux sont les plus élaborés. Et un marqueur du type de régulation sociale qui sera mise en œuvre demain. Pensons notamment à la sécurité sociale, qui nous semble normale, mais dont est privée 73% de la population mondiale ! La moitié de la population mondiale vit également dans des pays qui n’ont pas ratifié les conventions internationales sur la liberté syndicale ou le droit de faire grève. Si la France, avec sa réputation internationale, s’affiche comme l’un des lieux où les droits des travailleurs reculent et participe au mouvement de dumping social, cela envoie un signal négatif et affaiblit tous ceux qui souhaitent faire avancer leurs législations sociales. De nombreux pays verront disparaître leurs points d’appui. C’est pourquoi la réforme du code du travail français aura une portée qui ira bien au-delà de nos frontières.
Êtes-vous surpris qu’une réforme si violente du droit du travail soit menée sous un gouvernement socialiste, après dix ans de gouvernement de droite ?
La plupart des manifestants d’aujourd’hui sont des électeurs de François Hollande en 2012. Il est d’ailleurs paradoxal de voir comment la CGT est critiquée par le gouvernement, alors qu’il nous était reproché par d’autres d’avoir trop pris position en faveur de la non réélection de Nicolas Sarkozy. Nous ne souhaitions pas l’échec de ce gouvernement. Il y a parmi les manifestants un sentiment de trahison alors que l’aspiration à un mieux être social était très forte parmi celles et ceux qui ont élu François Hollande. Et le sentiment que le gouvernement n’écoute pas ceux qui ont contribué à la victoire de 2012 ; alors que le patronat est, lui, plus écouté que jamais.
Selon les promoteurs de la loi, améliorer la compétitivité des entreprises et la flexibilité du marché du travail serait une manière de mieux placer la France dans la « guerre mondiale sociale » dont vous parlez dans votre ouvrage, et de réduire le chômage. Que leur répondez-vous ?
Mon livre vise à mieux faire comprendre la situation des droits sociaux dans le monde. Cela nous éclaire sur cette quête sans limite de compétitivité par le coût du travail, ce moins disant social auquel contribue la loi El-Khomri. Cette mise en compétition aboutit à ce que la moitié de la population mondiale n’a pas de contrat de travail ! Le travail non déclaré prend des proportions colossales. Cela signifie qu’aucun salaire n’est fixé, qu’aucun horaire de travail n’est précisé, que le contenu du travail n’est pas défini. Dans ces situations ultimes, tout débat sur les droits du travail est impossible !
La photographie sociale de la planète, c’est une précarisation croissante. Seulement 28% des femmes peuvent, par exemple, bénéficier d’un congé maternité. 168 millions d’enfants travaillent, dont la moitié dans des travaux dangereux. Le travail forcé persiste, notamment dans les émirats du Golfe. Deux millions de travailleurs meurent chaque année dans le monde du fait d’un accident ou d’une maladie liée au travail [3]. Pour illustrer le caractère massif et tragique des atteintes à la santé des travailleurs, des syndicalistes chinois m’ont rapporté que, chaque jour, ils dénombraient 114 doigts coupés dans les usines de la seule province chinoise de Guandong [4]. En 2015, le chômage touchait 197 millions de personnes, soit près d’un million de plus que l’année précédente. Seulement 12% des chômeurs sont indemnisés dans le monde, contre 40% dans ce pays encore repère qu’est la France.
S’il s’agit d’une guerre, quels en sont les belligérants ? Et le « dialogue social » est-il encore possible dans ce contexte ?
Il existe une nouvelle hiérarchie des pouvoirs. Les multinationales impriment davantage les règles que les États nationaux. Regardez l’Afrique et la gestion des matières premières : les multinationales accèdent à peu de frais à ces ressources et les extraient dans des conditions de travail déplorables ! Autre exemple, l’industrie textile a imposé les conditions sociales de sa délocalisation vers l’Asie, avec comme conséquence la tragédie du Rana Plaza. Aujourd’hui 500 000 multinationales emploient 200 millions de travailleurs. Avec la sous-traitance, un travailleur sur cinq dans le monde est concerné par leur activité. Leur critère principal de gestion est soumis à la pression de la rentabilité financière la plus immédiate possible.
Face à ce pouvoir, la mission de l’Organisation internationale du travail (OIT) est de promouvoir la justice sociale. Mais les États ont confié à d’autres institutions la définition et l’encadrement des règles du commerce international. Il y a une vraie hypocrisie : le Fond monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le G20 ne conditionnent pas le commerce au respect des droits sociaux. L’OMC sera bientôt plus soucieuse du droit des animaux que des droits sociaux au travail ! Le respect des normes sociales internationales reposent sur le bon vouloir des États nationaux. Certains sont volontaristes, d’autres n’en ont rien à faire, d’autres encore sont dans l’incapacité politique ou administrative de faire respecter ces règles. La solution est que l’OIT, où siègent États, représentants des travailleurs et représentants des employeurs, puisse elle aussi contrôler les circuits économiques et les multinationales. Il faut qu’une multinationale en infraction sur les droits sociaux puisse, par exemple, se voir privée d’accès aux marchés publics.
Le FN « fait mine de reprendre certaines revendications syndicales dans son programme électoral », écrivez-vous. Comment le FN arrive-t-il à profiter de cette « guerre sociale » ?
Face à l’incapacité politique de penser la mondialisation économique sur d’autres bases que la rentabilité financière, il ne faut pas s’étonner que les partis nationalistes et les replis identitaires progressent. Ces partis, dont le FN, ont comme seule réponse d’opposer les individus entre eux. C’est un leurre ! Aucun pays, replié sur lui-même, ne peut prétendre à l’autosuffisance sur l’ensemble des biens produits. On ne peut confiner les droits sociaux à la seule échelle nationale : on ne pourra pas garder notre système de protection sociale, nos congés payés, si le reste de la planète n’en dispose pas ! Ces replis identitaires ne changent rien. Ils permettent juste de ne surtout pas discuter du système économique qui prévaut. L’approche économique du FN est d’ailleurs plutôt néolibérale. Il n’y a qu’à constater son énorme flottement sur la loi El-Khomri. Il la critique aujourd’hui parce que les sondages continuent d’indiquer que 60% des Français y sont opposés.
Le défi écologique interroge fondamentalement la manière de produire et l’avenir des industries les plus polluantes, donc de celles et ceux qui y travaillent. Le syndicalisme devra-t-il demain intégrer la protection de l’environnement et de la santé dans ses revendications ?
Pendant des années, les syndicats et les associations environnementales ont vécu chacun de leur côté. Le mouvement syndical a progressé en réfléchissant aux liens entre les conditions de travail et la nature de ce qui est produit. Le mouvement environnemental a aussi appris à intégrer la dimension sociale. Nous avons besoin de croiser davantage les expertises de chacun. Les travailleurs sont souvent les mieux à même pour savoir comment produire d’une autre manière. Encore faut-il que les salariés ne soient plus soumis à la menace de la précarité et du chômage.
Je me souviens avoir visité un jour une usine de plasturgie dans l’Ouest de la France où les conditions de travail étaient épouvantables. Les gens n’avaient aucune protection, l’usine n’était pas équipée de filtres ni de systèmes d’aspiration. Les ouvriers respiraient des poussières de plastique très néfastes pour leur santé. S’ajoutait à cela une absence totale de traitement des déchets. Les bidons de produits chimiques s’entassaient derrière l’usine et commençaient à suinter. A proximité d’une école ! C’était stupéfiant. J’en ai parlé à des membres du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Mais certains salariés m’ont répondu : « Attention, il ne faudrait pas qu’ils ferment la boîte parce que nous sommes trop exigeants ! » Il y a un réel dilemme chez ces ouvriers. La précarité rend les salariés dépendants des processus de production actuels. Quand ils en sont libérés, ils sont les premiers à se mobiliser.
Propos recueillis par Ivan du Roy et Nolwenn Weiler
Photo : Manifestation du 14 juin à Paris / Eros Sana

- La troisième guerre mondiale est sociale, Ed. de L’Atelier, avril 2016, 15 euros.


Notes

[1Cheminot dès l’âge de 17 ans puis syndicaliste, Bernard Thibault a dirigé la CGT de 1999 à 2013. Il est aujourd’hui membre du conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT). Son ouvrage La troisième guerre mondiale est sociale, a été rédigé avec le concours de Pierre Coutaz, et publié par les éditions de l’Atelier.
[2Le 22 Mars 2013, Thierry Lepaon a été élu à la tête de la CGT en remplacement de Bernard Thibault. Début 2015 il est contraint à la démission suite à des révélation sur le montant élevé – 130 000 euros – des travaux de rénovation réalisé dans son domicile de fonction. C’est Philippe Martinez qui lui succède.
[3Selon l’OIT, 2,3 millions de travailleurs décèdent chaque année du fait d’un accident ou d’une maladie liée au travail, soit plus de victimes que dans tous les conflits et guerres réunies au cours d’une année.
[4La province chinoise de Guandong accueille de nombreuses multinationales du textile et du jouet.

Vous avez des parts sociales de votre banque ? Vous êtes alors dans la merde ! (le blog de Merlin puis article du site l'or et l'argent info))

Les banques vous proposent d'acheter des parts sociales de leurs caisses régionales ?

Lisez cela avant tout - Malheureusement ce n'est pas une blague


Prenez le temps de vérifier sur le site de votre banque et de votre caisse régionale, ou de demander de plus amples informations - ce ne sera pas du temps perdu

Votre conseiller, certes, vous rira au nez, en vous disant qu'on ne viendra pas vous chercher pour une part (réponse de ma conseillère - très gentille d'ailleurs) - Mais ....

Depuis quand fait-on payer les riches ? Ce serait nouveau n'est-ce pas ?
De plus, si le nombre de parts sociales est important à connaître pour évaluer votre contribution en cas de faillite, le plus important reste encore le nombre de sociétaires, et bien sûr, le montant des pertes, qui pourrait être colossal !!!

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Vous avez des parts sociales de votre banque ? vous êtes alors dans la merde !

Publié par MERLIN sur 15 Février 2016, 17:27pm
Catégories : #société
Vous avez des parts sociales de votre banque ? vous êtes alors dans la merde !
On a tous entendu un jour notre banquier nous proposer de prendre des parts sociales de la banque, et pour la plupart on s'est dit : bah pourquoi pas, après tout je risque rien, et c'est un placement comme un autre, sans aucun risque, et cela me permet de diversifier un peu mes avoirs etc, sauf que...
La petite musique qui adoucit les peurs...
En dépit des signes évidents du naufrage généralisé de l'économie mondiale, certains continuent à croire (ou à vouloir nous faire croire !) que tout va bien. Le bateau coule, mais tant que l'orchestre continue à jouer, il n'y a pas de raisons de s'inquiéter.
Disons les choses simplement : les marchés financiers de la planète toute entière sont en train de s'effondrer. Non seulement sous leur propre poids, en raison de la spéculation "no limits" vantée par tous y compris par les plus hautes instances européennes, mais aussi et surtout à cause de l'interdépendance indémêlable de tous ces marchés entre eux, à commencer par le marché bancaire.
Rappelez-vous, en 2008, tout le système a failli exploser à cause d'une surexposition des banques sur le marché des subprimes. Quatre ans plus tard, c'est l'imprévoyance de ces mêmes banques face à leurs investissements en Grèce qui a bien failli les perdre. Et aujourd'hui, après avoir prêté sans compter au marché pétrolier qui les faisait saliver avec un baril à plus de 100 dollars, les voilà réduites à regarder le monde s'écrouler autour d'elles en faisant mine de ne pas s'en inquiéter.
Mais au contraire, nous devons nous inquiéter. Même si François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France lui-même, est obligé de monter au créneau pour dire sur BFM ou dans le Figaro que "les banques françaises sont deux fois plus solides qu’avant la crise financière" de 2008. Même si on aimerait bien croire, nous aussi, que les gens qui font tourner le monde avec notre argent savent ce qu'ils font. Rendons-nous à l'évidence, ce n'est pas le cas.
Aucun des modèles qui faisaient la fierté de nos économistes et analystes de tout poil ne fonctionne plus désormais. Qu'il s'agisse des formules presque magiques leur servant à prévoir l'évolution des marchés, comme des mécanismes visant à réguler les excès et réparer les défaillances du système, plus rien ne marche et toutes les bourses du monde entier sont en train de dévisser malgré ces fameux modèles qui prédisaient le contraire.
Une fois de plus, pourrions-nous dire. Sauf que les crises se succèdent de plus en plus rapidement, espacées de périodes de répit de plus en plus courtes, quelques mois, un an, un peu comme un malade en phase terminale sur qui plus aucun remède n'a d'effet. Alors certes, on entend bien quelques voix s'élever pour tenter de nous faire prendre conscience de la réalité, comme celle de la Banque Royale d'Écosse qui lançait récemment à ses clients un "Vendez tout !" pas vraiment rassurant. Mais c'est une banque, et les banques n'inspirent plus confiance, on ne les croit plus.
De toute manière, la mécanique économique est cassée, elle n'est plus fiable et, pire, elle n'est plus adaptée au monde d'aujourd'hui. Alors on triche, on ment, on SE ment, pour ne pas admettre qu'on fait fausse route. On anesthésie la société moribonde sous une économie de façade, elle aussi plus morte que vive, sur laquelle on a déjà commencé à entreprendre les opérations de maquillage pour masquer sa décomposition.
On fabrique des billets et de l'inflation pour faire croire qu'on est riche ; on se félicite des taux d'intérêt proches de zéro parce que ça pousse à la consommation et que, c'est bien connu, la croissance vient de la consommation ; on se frotte les mains face à un pétrole au plus bas parce que cela favorise les marchés du transport routier et aérien.
Bref, on nous fredonne des comptines rassurantes dont la petite musique vient occulter les raisons de ces déséquilibres, et on préfère positiver sur toutes ces anomalies des marchés, lesquelles sont pourtant les signes précurseurs d'une crise qui pourrait bien être la pire de toutes celles qu'on a connues jusqu'ici.
Des solutions positives existent pour éviter le pire, clairement, mais ça c'est une autre histoire...
Entrons à présent dans le vif du sujet…

Article : l'or et l'argent info 
http://www.loretlargent.info/epargne/faillite-de-votre-banque-et-si-vous-deviez-payer-ses-dettes/17205/
On a beaucoup glosé ces derniers temps sur le risque de spoliation qui pesait désormais sur les comptes clients supérieurs à 100 000 euros. Mais savez-vous qu’en cas de faillite de votre banque, quel que soit le montant de votre épargne, vous pourriez être amenés à couvrir ses pertes bien au-delà des sommes que vous lui avez confiées, voire à être contraint de vendre vos biens pour payer la note ?
En effet, si vous possédez des parts sociales de votre établissement bancaire, vous avez sans le savoir engagé votre responsabilité financière à des niveaux que vous ne soupçonnez même pas.
Ce n’est pas un simple fantasme tiré du discours catastrophiste de gens voulant vous vendre la fin du monde, c’est une réalité juridique irréfutable et pourtant totalement méconnue des épargnants. Nous avons tous été confrontés, à un moment ou à un autre de nos relations avec notre banquier, à cette proposition d’apparence anodine : « Ah au fait, vous prendrez bien quelques parts sociales de notre banque, histoire de nous montrez combien vous nous faites confiance. C’est garanti sans risque et au moins vous savez qu’on prendra soin de votre argent comme du nôtre. Ah ah ah ! »
C’est surtout bien souvent un énorme mensonge. Car, en prenant ne serait-ce qu’une seule part sociale, vous vous êtes probablement engagés sans le savoir à couvrir l’éventuelle faillite de votre banque sur vos fonds propres. Et cela tient tout simplement à la forme juridique de votre banque.
On a le tort de croire qu’il n’y a qu’une seule forme de banque. Certes, les grands groupes financiers établis en sociétés anonymes existent bel et bien, mais ce statut concerne principalement les banques d’investissement, ou tout au moins celles dont la vocation première n’était pas de collecter l’argent des petits épargnants. Les banques de crédit, en revanche, celles chez qui nous sommes généralement clients, sont très souvent ce que l’on appelle des banques coopératives (ou banques mutualistes, voire coopératives de crédit).
Dans ces banques, vous n’êtes pas juste des clients, vous pouvez également être des sociétaires sous réserve de posséder une ou plusieurs parts sociales de l’établissement en question. Et il ne s’agit pas d’obscures enseignes post soixante-huitardes gérées par des petit comités de bénévoles portant pulls en laine vierge et collier de barbe. Non, nous parlons ici du groupe Caisse d’Épargne / Banque Populaire, des caisses régionales du Crédit Agricole, du Crédit Mutuel, du Crédit Coopératif, etc. Bref, la banque de Monsieur Tout-Le-Monde.
Le texte législatif qui régit le fonctionnement de ces banques date de 1947 et cette loi stipule clairement que les parts sociales ont vocation à supporter les pertes de la coopérative : en cas de faillite de la banque, le propriétaire de parts sociales devra alors « abonder », c’est à dire trouver de l’argent ailleurs pour combler la perte constatée. Et en fonction des statuts de la banque, le détenteur de parts sociales peut s’être ainsi engagé jusqu’à 20 fois la valeur de son apport (au Crédit Mutuel de Bretagne par exemple) !
Ainsi, avec si vous avez une simple part à 20 euros, vous pouvez être amenés à payer jusqu’à 400 euros pour aider votre banque en difficultés. Mais si vous avez choisi de placer un petit bas de laine de 5000 euros par exemple, en pensant que votre argent sera davantage à l’abri dans le bilan de votre caisse d’épargne, il vous faudra peut-être vendre votre maison pour couvrir les pertes en cas de pépin !

Évidemment, la solution pourrait être de revendre vos parts sociales si vous en possédez. La banque a l’obligation de les racheter. Mais là encore, ce n’est pas aussi simple. D’abord vous n’en tirerez rien de plus que leur valeur nominale (mais c’est un moindre mal). Ensuite, si la demande de cession est possible à tout moment, le rachat effectif n’interviendra en revanche qu’après décision du conseil d’administration, lequel statue généralement sur ces questions une seule fois par an.
Enfin, sachez que votre retrait ne vous exonèrera pas toujours de vos responsabilités en cas de faillite, même si celle-ci intervient APRÈS que vous ayez revendu vos parts sociales ; par exemple, pour les ex-sociétaires de la Caisse d’Épargne, leur responsabilité reste engagée à hauteur du montant de leurs parts sociales pendant cinq années à compter de leur date de retrait.
On nous serine régulièrement que nos établissements bancaires sont pour la plupart « too big to fail« , et c’est vrai que jusqu’en 2008, l’éventualité d’une faillite bancaire était hautement improbable. Mais aujourd’hui, même après s’être constitué de confortables matelas de liquidités pour ne plus connaître la déroute d’il y a huit ans, les politiques de réduction des risques engagées depuis quelques années se sont accompagnées d’une baisse notable de rentabilité pour les grands groupes bancaires français.
Et malgré un léger rebond de la demande de crédit des ménages et des entreprises, en raison de la faiblesse des taux d’intérêt, les revenus des banques de détail en France ne cessent de se détériorer. Ce n’est donc pas un hasard si on autorise désormais les banques à ponctionner les liquidités de leurs clients les plus fortunés. Et un défaut massif du secteur bancaire n’est plus du domaine de l’économie-fiction.
Restons à l'écoute…
SOURCE : Jean-François FAURE / L’or et l’argent.info

mardi 28 juin 2016

Les banques, une gangrène qui dégénère. Liliane Held-Khawam (News360)


Les banques, une gangrène qui dégénère. Liliane Held-Khawam



bank-run
Le Brexit a déclenché des fureurs sur les places mondiales. Un krach financier d’ampleur se déroule sous nos yeux, entrainé par les banques européennes…
La question que se pose ci-dessous Bruno Bertez est le pourquoi de leur dégringolade qui, pour ne pas dire effondrement? (cf notre dossier sur la Deutsche Bank)
Cela fait de nombreuses années que nous dénonçons les too big to fail et le système de sauvetage  que leur ont offert les gouvernants sans aucune exigence en échange (Bâle III compris). A ce jour, une immunité parfaite a été offerte à leurs têtes malfaisantes organisées plus que probablement en bandes cartellisées. Autant dire que chacun connaît les secrets et les défaillances de l’autre et s’en méfie.
Ce petit monde ressemble de plus en plus à une mafia devenue trop grosse pour être stoppée. Les politiques ne semblent même pas intéressés par la chose. Un haut responsable suisse aurait dit un jour « je ne sais pas où se trouve l’or de la Suisse et je ne veux pas le savoir »…
Si les dirigeants d’un pays sont impuissants ou complaisants avec ces hauts dirigeants des banques (oubliez même le niveau des directeurs), que peut faire la justice? Les mailles de ses filets se sont d’ores et déjà révélées à ce jour très sélectives pêchant à l’occasion des boucs émissaires à l’image d’un Kerviel en France mais oubliant en Suisse le président d’une banque sommée d’être fermée, reprise et dissoute pour blanchiment d’argent…
L’immunité de ces gros bonnets de la finance est en train de pourrir l’existence de millions de personnes qui triment pour ramener quelques euros à la fin du mois.
Ce système comparé par Thomas Veillet à un mouvement perpétuel est voué tout de même à disparaître tôt ou tard par les réactions imprédictibles du petit peuple. Cela s’appelle l’impondérable.
Le jour où le dernier centimètre carré de sa zone de confort sera perdu et que ses maigres dépôts bancaires confisqués, il pourrait se laisser aller à une violence bien réelle insoupçonnée par les algorithmes virtuels….
Nos arrogantes têtes pensantes de la haute finance mondiale qui n’ont su intégré la variable « Brexit » dans leur spéculation ferait bien de se documenter un minimum sur les bases de la psychologie et de l’histoire… Vite si possible.
Liliane Held-Khawam
Unicredit
La plus grande banque italienne à – de 2 euros (1,88) l’action!!!

Pourquoi les banques baissent elles autant? Bruno Bertez

Depuis le vote sur le Brexit, les marchés financiers sont en chute. La chute s’effectue sous la conduite des banques et des marchés des changes. Les emprunts d’état considérés comme sûrs sont recherchés; l’or est demandé, les matières premières résistent et les valeurs défensives sont accumulées. .
Les banques plongent, c’est le cas de le dire avec des chiffres impressionnants. Lundi elles ont été reservés à la baisse sur le marché Londonnier ; les écarts surpérieurs à 10% ne sont pas rares. On  a perdu plus de 20% en moyenne en deux séances de Bourse.
La baisse se déroule sous la conduite de Barclays qui abandonne plus de 12% encore ce matin,  RBS plonge de 15%, Deutsche Bank recule de 7,5%, BNP perd 5%,  Sté Générale chute de 6% . On peut dire que le secteur est entrainé vers le sud par Barclays, Deutsche Bank et les Banques Italiennes, ce qui correspond à de la fragilité réelle et pas seulement à de la psychologie.
La première raison qui explique et cause la baisse des banques, c’est le fait, qu’elles baissaient depuis de nombreux mois , la tendance était à la baisse  et dans  beaucoup de cas on était sur des records de plus bas historiques. Les écarts étaient spectaculaires  et ils n’ont jamais été vraiment expliqués. On sait qu’en Bourse, la baisse appelle la baisse.
La seconde raison est que les spécialistes ont le sentiment que la politique monétaire des Banques Centrales est très défavorable aux banques car elle détruit , par les taux ultra-bas et les taux négatifs, les « business model » bancaires. Les taux négatifs sont une taxe et un renchérissement des coûts bancaires alors que les marges sont laminées.
La troisième est que les commentateurs et les économistes doutent maintenant du pouvoir réel des Banques Centrales à stopper les crises, la crédibilité s’est érodée, les politiques sont contradictoires, les résultats sont maigres, le « facteur risque » devient de plus en plus important, tant la fragilité est devenue grande. Beaucoup ne se cachent pas pour proclamer que les Banques centrales sont dans un « corner ».
La quatrième est que beaucoup de banques sont en mauvais état et que les collègues le savent, c’est la dissymétrie de l’information , le public ne connait pas la réalité, mais les confrères des banquiers eux, la connaissent. L’ignorance fait vendre.
La cinquième est que depuis mars 2009 ( règles FASB) tout le monde parmi les professionnels sait que les comptabilités ne rendent pas vraiment compte de la  solvabilité et de la valeur des postes du bilan, tant les tolérances ont été et sont encore grandes.
On parle d’un plan de sauvetage des banques italiennes. Tout le monde sait que les derniers sauvetages opérés par les autorités italiennes n’ont aucune crédibilité et que la BCE n’était pas tout à fait d’accord. Les banques Italiennes sont dans le PONZI avec l’accord de leur gouvernement. C’est un problème politique.
La chute des banques , encore en baisse de 5% ce jour en Europe, a pour causes:
  • le fait que les taux vont rester bas plus longtemps ce qui va les pénaliser
  • l’opacité , on ne sait pas quels sont leurs engagements directs ou indirects sur les actifs financiers et les changes
  • le ralentissement prévu de l’activité, voire la  récession, va hausser les sinistres
  • la chute de la valeur de leurs actifs est considérable ;  elles  sont en général  engagées  sur les marchés et le risk-on. Les pertes boursières depuis le Brexit sont évaluées à plus de 2,5 trillions
  • la dislocation de leur activité au plan géographique, perturbe les personnels et les apporteurs d’affaires.
Globalement les banques sont le vecteur et le symbole  de la mondialisation, de la globalisation et de l’ouverture.  La rupture du Brexit fait une brèche dans l’ordre mondial dont les banques sont les symboles. Tout cela va pénaliser les inventaires, réduire l’appétit pour le risque et rendre plus délicat le financement des bilans et des engagements sur le marché de gros du dollar funding.
Le dollar funding est en difficulté, le dollar est trop rare, malgré les promesses de Swap par les autorités américaines.

Les Lendemains d’ Hier Thomas Veillet

Après les séances de krach, après les journées difficiles comme celle que nous avons vécu vendredi, le plus dur c’est de savoir comment sera la suite. Est-ce que l’on va « se faire un rebond technique », ce qui signifie que l’on rebondit simplement parce que l’on a trop baissé, mais que l’on ne sait pas trop pourquoi on remonte, puisque les fondamentaux restent complètement pourris, ce qui voudrait dire que la baisse pourrait reprendre le jour suivant. Ou alors est-ce que l’on va remonter parce que l’on a baissé pour rien et que, finalement, qu’est-ce que ça peut faire si l’Angleterre n’est plus là. Ou alors, comme les politiciens l’ont prévu, la fin du monde est proche et ce n’est que le début.
Ce lundi matin fait partie des journée où l’on ne sait pas quoi penser, tout le monde est perdu et personne ne sait quoi penser sur l’avenir du marché. Les médias foisonnent d’articles rédigés par des « experts » et autres « spécialistes » en finance qui ont tous un avis sur l’avenir de l’économie, des marchés et du destin de la Grande-Bretagne. Le seul problème, c’est que tout ces spécialistes et autres experts n’ont rien vu venir sur le coup du BREXIT, alors autant vous dire que ce qu’ils vous racontent ce matin a à peu près autant de valeur que les prévisions météo ou les marabout qui vous promettent de vous donner les chiffres du prochain tirage de la loterie. À noter qu’au moins la météo, s’ils sont souvent faux, se basent au moins sur des théories scientifiques.
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Donc ce matin on est dans l’expectative. Quand j’étais un jeune trader, on nous disait qu’il fallait attendre le deuxième jour de baisse pour racheter et qu’il ne fallait pas confondre vitesse et précipitation. Une chose est certaine, on se pose des questions et on n’a pas la moindre réponse. Les riches londoniens sont furieux et ils ont déposé pétition sur pétition pour réclamer un nouveau référendum, sous prétexte qu’il n’y avait pas assez de votants. Eh oui, c’est ballot, comme disait l’autre : « l’abstention peut provoquer un précédent grave. Tous les fans du REMAIN et les frustrés du résultat son en train de monter aux barricades afin de hurler leur désespoir, en tête de la meute des types comme Peter Sutherland, ex-patron de Goldman Sachs International qui hurle au viol et qui demande que le vote soit « annulé ». C’est drôle, parce que j’ai de la peine à croire à son ton de vierge effarouchée quand il parle de la « jeune génération sacrifiée », on peine à croire que ce type de personnage puisse être perturbé par ce genre de sujet.
Bref, ce matin après un vendredi noir, tout le monde y va de son commentaire personnel et essaye de se faire une place au milieu de la foule en donnant son pronostic pour les semaines à venir et pour les plus visionnaires, pour les années à venir. En ce qui concerne ces derniers, on s’en fiche, puisque le marché a une vision à 45 minutes.
En tous les cas, si l’on en croit les « pros » de Wall Street, ça pourrait encore baisser de 7% aux USA. Ne me demandez pas comment ils sont arrivé à ce chiffre alors qu’ils ne sont pas foutus de trouver le nombre de chômeurs et d’emplois créés le premier vendredi de chaque mois, mais c’est ce qu’ils nous vendent.
Qu’ils aient raison ou tort, on s’en fiche comme de notre premier stop-loss, puisqu’on aura oublié leurs commentaires et leurs avis dans trois jours.
En dehors du monde virtuel, ce matin le Japon est en hausse de 2% et par parce qu’ils pensent que le départ de l’Angleterre est une bonne chose, non, ils croient encore une fois que la Banque du Japon va injecter du pognon dans l’économie. C’est bien, l’espoir fait vivre et ce n’est pas la première fois que l’on fait remonter le Nikkei parce que « l’on croit qu’il va se passer un truc » et qu’il ne se passe rien. Pendant ce temps, Hong Kong est en baisse de 0.7% et Shanghai avance de 0.8%.
En ce qui concerne les nouvelles neuves du matin, si vous voulez des nouvelles intéressantes, vous avez meilleur temps d’aller voir les statistiques d’Allemagne-Slovaquie ou de Belgique-Hongrie, ça sera sûrement plus intéressant que les colonnes du Wall Street Journal et du FT qui tergiversent encore et encore sur les conséquences du BREXIT et les multiples pétitions qui circulent parce que tout le monde est outré par ce qui s’est passé. Oui, vous l’aurez compris ; la totalité des médias financiers ne parle que de ça. Ben oui, ils auraient tort de s’en priver pour une fois qu’il y a un truc à dire et que de toutes façons, on ne sait pas comment ça va se finir et quand ça se finira on aura bien évidemment oublié ce que l’on a écrit 48 heures après le BREXIT, on aurait tort de ne pas balancer des théories tout azimut en racontant tout et n’importe quoi.
Pour le reste, on verra bien.
Ce matin les futures sont en baisse de 0.5% et à voir comme ça, il y a encore deux-trois clients privés qui ont encore une action ou deux à vendre, histoire d’embarquer tout le monde dans la panique finale et d’aller chercher les plus bas en chantant « on vous l’avait dit ».
Côté FOREX, l’Euro/Dollar est à 1.1019, le Yen vaut 101.63, la Livre est à 1.3390 contre dollar et semble vouloir trouver un fond, même si techniquement, le graphique pointe vers la fosse des Mariannes. Le Dollar/Suisse est à 0.9740 et l’Euro/Suisse est à 1.0743 et le Bitcoin vaut 615$. Le rendement du 10 ans US est de 1.49%.
Côté chiffres économiques, pour autant que cela intéresse quelqu’un en ce moment, nous aurons le PMI des Services aux USA, ainsi que le Dallas Fed Manufacturing Business Index. En Europe, pas de chiffres économiques, on attend patiemment que Bruxelles nous annonce quand est-ce qu’ils comptent reboucher le tunnel sous la manche, c’est tout.
Autrement, mercredi tous les yeux seront fixés sur le Portugal, puisque les trois banquiers centraux qui comptent seront réunis là-bas et même s’ils ne viennent pas pour ça, tout le monde aura les yeux et les oreilles fixés sur les commentaires de Madame Yellen Super-Mario et Carney, histoire de voir s’ils vont nous donner des « insides ».
Et puis vendredi nous serons en juillet, ce sera le premier vendredi du mois et nous aurons les Non Farm Payrolls. Pile ça sera aussi pourri que la dernière fois et l’on commencera à nous parler de récession, et face ça sera génial et nonobstant les chiffres des mois précédents, on parlera et on reparlera de hausse des taux pour freiner une croissance galopante.
J’ai l’impression d’être dans une forme de mouvement perpétuel.
Thomas Veillet

Brexit, médias et magouilles à venir (Le grand soir)

Brexit, médias et magouilles à venir

Depuis la victoire du Brexit, je constate, dans les médias, une volonté systématique de dévaloriser, de déconsidérer, de ridiculiser le vote des Britanniques en faveur de la sortie de leur pays de l’U.E. et d’essayer de tourner, par tous les stratagèmes, la volonté populaire et ce afin de garder le Royaume-Uni dans l’U.E.
1. L’évocation de la "gueule de bois" (L’Express, Le Huffington Post), comme si les Britanniques avaient voté sous l’emprise d’une soûlerie nationale, et qu’ils se rendaient compte, à l’instar de quelqu’un qui est dessoûlé, que, durant cette période d’ébriété, ils ont commis quelque chose d’irrémédiable, comme de pousser leur enfant par la fenêtre ou de violer une femme. Il y a quelque chose de profondément méprisant à assimiler les partisans du Brexit à des alcooliques, à des ivrognes, incapables de se contrôler et qui font n’importe quoi...
 1.1. Une variante de cet état d’esprit est, comme je l’ai entendu au journal de France 2 de 13 h de ce jour (lundi), rapportant le propos d’un ministre de David Cameron favorable au Brexit, est de dire que les partisans du Brexit "n’ont pas de plan B". Ou même, carrément, qu’ils n’ont pas de plan tout court. Autrement dit, les partisans du Brexit sont des gens qui ne se gouvernent que par instinct, par antipathie, et qui sont incapables de mesurer les conséquences de leurs actes.
2. L’évocation des "jeunes" qui ont voté Brexit, comme le fait Marie Drucker, de France 2, à une jeune femme de 25 ans (qui parle excellemment le français) et qui lui demande : "Comment peut-on avoir 25 ans, avoir vécu en Europe, et rejeter l’Europe ?". Question qui recèle deux présupposés non avoués (ou non avouables) :
 A. Quand on est jeune (c’est-à-dire, implicitement, pour la modernité, le progrès, l’intelligence, le dynamisme, les idées nouvelles), on ne peut être que pour l’Europe. Sous-entendu : ceux qui sont contre l’Europe sont donc réputés vieux, routiniers, peureux, inintelligents, peu instruits, peu cultivés, conservateurs, ploucs...
 B. Quand on voit tout ce qu’a apporté l’Europe aux Européens, et notamment aux jeunes, ce serait de la dernière ingratitude de la rejeter.
2.1. A côté de ce ressort (qui dit : "les partisans du Brexit sont des gens sans cervelle"), un autre ressort est utilisé : celui de la peur. Ainsi, à 13 h, sur France 2, un micro-trottoir était-il fait sur les salariés (petits, moyens ou grands) de la City, grande place financière, qui s’inquiétaient de perdre leur emploi, ou de voir leur banque d’affaire (HSBC par exemple), délocaliser ses bureaux à Francfort, à Bruxelles, à Luxembourg ou à Paris. Comme si ceux qui travaillent à la City étaient représentatifs des salariés britanniques. Comme si les partisans du Brexit n’avaient pas, eux aussi, des motivations honorables, et, surtout, des motivations "positives"...
3. L’évocation des 3,8 millions de signatures en faveur d’une pétition pour un nouveau référendum – espéré, cette fois-ci en faveur de l’Europe. Cette demande d’un nouveau référendum rappelle fâcheusement les précédents des Irlandais et des Danois, qui avaient initialement voté non à l’adhésion européenne, et qu’on a fait revoter jusqu’à ce que leur vote soit oui. Auquel cas, leur décision a été réputée irrévocable.
4. Enfin, on commence à voir poindre les divers stratagèmes par lesquels les milieux pro-européens, les gouvernements, les institutions de Bruxelles vont essayer d’ignorer, de tourner ou de rendre ineffective la décision démocratique des Britanniques :
- D’abord la date de la démission de David Cameron... annoncée en septembre ! C’est-à-dire dans un délai de trois mois, suffisant pour "savonner la planche" à tout successeur qui serait partisan du Brexit (comme Boris Johnson) et compliquer la tâche de séparation. [Alors que, je le rappelle, le référendum sur la réforme du Sénat et de la régionalisation, qu’avait lancé le général De Gaulle, et auquel les Français répondirent non le 27 avril 1969, entraîna la démission de ce même général De Gaulle le 28 avril 1969, soit exactement 24 heures plus tard ! On ne saurait mieux dire que David Cameron joue la montre, ou que, vis-à-vis de ses compatriotes, il témoigne de la plus mauvaise volonté... ou de la plus grande mauvaise foi !].
- Puis les diverses précisions sur le fait que la sortie de l’Union demandera au minimum deux ans – et pourra traîner jusqu’à dix ans, ainsi que les déclarations de la chancelière Merkel disant "que rien n’était pressé" (autrement dit que les institutions européennes, comme l’Allemagne, vont multiplier tant les obstacles juridiques – et on peut faire confiance aux bureaucrates de Bruxelles pour les trouver) – que les obstacles pratiques (changement de normes techniques, paiement d’énormes indemnités) – pour empêcher effectivement les Britanniques de concrétiser leur décision.
- Enfin l’évocation des parlementaires britanniques qui, conservateurs et travaillistes confondus, étaient tous pour le "Remain" (autrement dit le "Rester" dans l’Europe), c’est-à-dire qui professent une opinion diamétralement opposée à celle de la majorité de leurs compatriotes, et dont on sent qu’ils vont freiner des quatre fers la sortie du Royaume-Uni de l’Union. [La situation est d’ailleurs identique à celle de la France, où les parlementaires étaient tous favorables au Oui au TCE, et l’ont montré ultérieurement, en votant à la majorité le traité de Lisbonne en février 2008, en violation de la décision exprimée majoritairement par leurs concitoyens le 29 mai 2005].
- Au cours du pouvoir personnel de Louis-Napoléon Bonaparte (devenu, plus tard, Napoléon III), à savoir entre le coup d’État du 2 décembre 1851 et le renversement de l’empire, le 4 septembre 1870, le chef de l’État – président puis empereur – organisa trois plébiscites, en 1851, 1852 et 1870, tous largement remportés, quoique de façon moins forte pour le dernier, notamment, grâce aux voix des communes rurales. Et Honoré Daumier a admirablement décrit l’esprit des gouvernants (et des possédants) par un dessin paru dans Le Charivari du 30 avril 1870, où l’on voit deux ouvriers qui s’adressent à un bourgeois en lui demandant : "M’sieur l’Maire, quoi donc que c’est qu’un bibiscite ?". Et le maire (costume, gilet et haut de forme) de répondre : "C’est un mot latin qui veut dire oui"...
- Autrement dit, on n’écoute la réponse du peuple que pour autant qu’elle corresponde à celle de ses maîtres : la situation a-t-elle changé beaucoup changé entre 1870 et 2016 ?
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#‎Brexit‬ – Pierre Jovanovic : « Il faut sortir de l’Europe qui est en train de nous détruire » (news360)

#‎Brexit‬ – Pierre Jovanovic : « Il faut sortir de l’Europe qui est en train de nous détruire »



Entretien avec Pierre Jovanovic journaliste et écrivain français !
Sont dernier livre « L’histoire de John Law : Et de sa première planche à billets qui a ruiné la France et qui continue à ruiner le monde aujourd’hui » est toujours en vente : http://amzn.to/291FGcw

dimanche 26 juin 2016

Brexit, et maintenant ? Entretien avec Bruno Guigue Par le Cercle des Volontaires (via news360)




Le jour est, on peut le dire, historique. En ce vendredi 24 juin 2016, les anglais viennent de déjouer les pronostics de tout ce que la France compte d’éditorialistes, de politiques et de soi-disant intellectuels en votant favorablement pour une sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Ce « Brexit », sujet tabou, devient une réalité. Le Cercle des Volontaires a souhaité aller à la rencontre de M. Bruno Guigue, ancien haut fonctionnaire et politologue, pour prendre un peu de hauteur sur ces évènements et se poser la question : « Brext, et maintenant ? ».

Ceux qui font : A Trébédan (Bretagne) « l’école qui recolle » (les brind'herbes engagés)


Avec son équipe, une institutrice a soudé un village autour de la rénovation de l’école publique, à la fois écologique et artistique. Premier volet de notre série « Ceux qui font ». Sur la place de la mairie de Trébédan (Côtes-d’Armor), 400 habitants, le bâtiment tranche avec les traditionnelles maisons de granit du pays de Dinan. De larges baies vitrées orientées sud, des murs de couleurs vives et, devant la grille, d’immenses sculptures de bois brut, posées là comme par le ressac. Conçues par la designer Matali Crasset comme des traits d’union entre le village et l’école publique, elles signent l’originalité du lieu. Quand elle raconte l’histoire, Nolwenn Guillou n’utilise quasiment jamais le pronom je. Dans sa grammaire personnelle, la directrice de l’école conjugue plus facilement le pluriel que le singulier. « Cette école, c’est avant tout un travail d’équipe », prévient-elle. A Trébédan, les trois maîtresses sont formées à la pédagogie Freinet et partagent la même vision d’une école ouverte sur le monde où l’on apprend à coopérer comme on apprend à lire.


« Montrer l’exemple » Nolwenn Guillou et Valérie Ronsoux ont débarqué les premières, Manuela Armand les a rejointes cinq ans plus tard. Les trois institutrices arrivaient de Dinard, Saint-Brieuc et Plédéliac, à 20 kilomètres. C’était au début des années 2000, elles avaient 25 ans, et l’école ne payait pas de mine. Nolwenn faisait classe dans un bâtiment préfabriqué au milieu de la cour. « Les petits gardaient le manteau à l’intérieur, il y avait des bassines par temps de pluie. On craignait un regroupement scolaire », se souvient Clémence Essevaz, parent d’élève et conseillère municipale. Pour Nolwenn, à l’époque, l’état des locaux n’est pas vraiment un problème. Ce qui la gêne dans son travail, c’est plutôt l’ambiance du village. Depuis que la Chine exporte son granit, les carrières de la région ferment les unes après les autres, le dernier café est lui aussi menacé. « Dehors, les gens se parlaient peu, cela influençait la classe, on sentait un manque d’implication, raconte-t-elle. Si on veut que les enfants s’impliquent à l’école, et plus tard dans la société, il faut leur montrer l’exemple. » Le jour où elle remarque qu’à la sortie les enfants et les retraités qui jouent aux boules n’échangent pas un bonjour, elle décide qu’il est temps de « faire quelque chose ». « Redonner de la fierté »
 En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/festival/visuel/2016/06/17/ceuxquifont-dans-le-morbihan-l-ecole-de-trebedan-recree-du-lien-social_4952853_4415198.html#2JXx6hzSvLMkEeih.99 
 Merci Jean-Michel

Projet de loi travail, décryptage #1 : la remise en cause du principe de faveur (via agence infolibre)

Décryptage par Isabelle Taraud de la déconstruction du code du travail (art. 1) et de la remise en cause du principe de faveur entre conventions collectives (art. 2). Retrouvez chaque jour une nouvelle vidéo de décryptage du projet de loi travail par les avocats du SAF : https://www.youtube.com/playlist?list...

Vrais chiffres chômage Mai 2016, 51900 chômeurs de plus, malgré 339400 radiations ce mois (news360)


6 484 200 privés d’emploi et travailleurs occasionnels officieux, toutes catégories confondues, + 4 030 000 environ d’invisibles qui n’entrent pas ou plus dans les statistiques officieuses ( chiffres détaillés bas de page ).
Total : + de 10,51 MILLIONS de chômeurs en France (fourchette basse), et autant de pauvres largement sous les seuils de pauvreté.
Radiations des listes A,B,C,(D,E) de Pôle Emploi par motifs, moyenne mensuelle (basée sur 1 trimestre) de Mai 2016 :
- Défauts d’Actualisation (bugs informatiques + oublis + des découragés non indémnisés) : 237 500, 44 % des sorties des listes. (+ 22,5 % sur 1 an)
- Radiations Administratives (les punis) : 49 700, 9,2 % des sorties. (+ 14 % sur 1 an)
- Autres Cas (morts, suicidés, emprisonnés, expulsés etc) : 52 200 et 9,7 % des sorties. (+ 0,8 % sur 1 an)
soit 339 400 radiés des listes (62,9 % des sorties) ce mois (moyenne mensuelle sur 1 trimestre) pour autres motifs que :
- Stages parking : 62 700, 11,6 % des sorties. (+ 43,5 % sur 1 an)
- Arrêts maladie, maternité, départs en retraite : 39 300, 7,3 % des sorties. (+ 9,8 % sur un an)
- Reprises d’emploi déclarées : 98 700, ne représentent que 18,3 % des sorties des listesde pôle emploi. ( + 11,4 % sur 1 an )
Demandeurs d’emploi par catégories :
A : 3 520 300 + 0,3 % ( – 1 % sur 1 an ).
B : 716 200 -0,8 % ( + 2,1 % sur 1 an ) travailleurs pauvres moins de 78 heures.
C : 1 191 800 + 2,4 % ( + 3,7 % sur 1 an ) travailleurs pauvres de + de 78 heures.
D : 294 400 + 4,9 % ( + 6,1 % sur 1 an ) stages parking, occupationnels etc.
E : 428 900 + 1,6 % ( + 13,1 % sur 1 an ) contrats aidés etc.
TOTAL : 6 151 600 ( données corrigées ), hors DOM TOM, soit + 1,5 % sur 1 an, 51 900 chômeurs de plus, par rapport à Avril.
TOTAL, dom-tom compris : 6 484 200
Quelques chiffres qui parlent :
Chômage Longue durée (entre 2 et 3 ans) : + 0 % sur 1 an.
Chômage Très Longue Durée + de 3 ans : + 9,3 % sur 1 an.
Chômage des 50 ans et +, + 5,4 % sur 1 an.
1 chomeur inscrit à pôle emploi sur 2 (49,48 %) ne perçoit AUCUNE INDEMNITE, ni ARE (allocation retour à l’emploi), ni allocation de solidarité (ASS, AER)
Offres d’emploi disponibles, dernier chiffre connu : 613 586, environ 150 000 collectées via pole emploi, les autres via des « partenaires » privés, certaines pouvant apparaitre 7 fois, d’autres sont fictives et/ou mensongères (remplissages de candidatures de boites d’intérim, annonces faussement classées en CDI, etc).
Le + scandaleux, LE CHÔMAGE INVISIBLE, complètement en dehors des statistiques :
Ne sont pas comptés dans ces 6 486 100 demandeurs d’emploi et travailleurs pauvres occasionnels :
1 530 000 foyers bénéficiaires du RSA, en effet sur 2 530 000 environ de foyers (dernier chiffre connu), seuls 1 000 000 environs sont inscrits à Pôle Emploi, les autres bénéficient d’autres suivis (associations, collectivités locales, etc.) en sachant qu’un foyer bénéficiaire, comporte parfois + d’un demandeur d’emploi en son sein, donc si on parle en nombre d’individus c’est pire.
+ encore 1 100 000 au bas mot, sur les environs 2 millions de bénéficiaires de l’AAH ou d’une pension d’invalidité, qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi, malgré une aptitude et un désir d’accès à un emploi adapté.
+ encore 1 400 000 de SANS-DROITS, qui sont principalement :
- des jeunes de moins de 25 ans, primo demandeurs d’emploi, qui comme vous le savez n’ont même pas droit au RSA. (quasi unique en Europe), favorisant délits, crimes, trafics, prostitution, esclavagisme moderne, radicalisations etc.
- des sans droits, pour motif, dépassement des plafonds de ressources dans le foyer, exemple, votre conjoint(e) perçoit 700€ d’allocation chomage, ou 807€ d’allocation adulte handicapé, vous n’aurez même pas droit au RSA, car vous dépasserez le plafond couple qui est de 660€ par mois, si vous êtes NON SDF.
- des bénéficiaires de pensions de reversions ( veufs, veuves ) de 55 ans et +, qui dépassent les plafonds du RSA ( 462€ pour une personne seule ), et qui n’ont pas l’âge pour prendre leur propre retraite ou pour percevoir le minimum vieillesse ( 65 ans ) qui s’appelle aujourd’hui « A-S-P-A » (allocation solidarité aux personnes âgées), qui est récupérable sur le patrimoine, au décès.
- des bénéficiaires de pensions alimentaires qui dépassent les plafonds du RSA (plafonds 2 fois inférieurs aux seuils de pauvreté, une véritable honte)
- des étudiants, boursiers ou non, qui cherchent des petits jobs alimentaires, qui sont donc bien demandeurs d’emploi, en concurrence avec les autres (même si beaucoup sont aussi exploités en stages sous payés, voire gratuits).
- des auto-entrepreneurs, qui ne gagnent rien ou presque, et sont demandeurs d’emploi en parallèle.
– on peut parler également de retraités qui cherchent un emploi car leur retraite ne couvre pas les charges fixes pour survivre ( loyer, énergie, assurances, voiture, téléphone, eau, nourriture, santé (lunettes, dentiste ..) incalculable.
Faites le calcul vous même, on arrive au total, à + de 10,51 MILLIONS demandeurs d’emploi en France, et travailleurs pauvres occasionnels.
Sources : Rapport complet de la DARES de 13 pages (et non pas le simple communiqué de presse envoyé aux médias) : http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/pi-mensuelle-alb16.pdf
Rendez-vous mercredi 27 juillet 2016, pour avoir les vrais chiffres du chômage de Juin 2016.