vendredi 22 décembre 2017

Abus bancaires - Défendez vous avec Franck Cheysson (metatv)


La consigne des bouteilles en verre, moins coûteuse et énergivore que le recyclage (basta)

PAR 
Avec les fêtes, des centaines de milliers de bouteilles de vin, de bière ou de champagne vont se vider. Et chaque année, un Français consomme en moyenne près de 35 kg de bouteilles en verre. Or, bien qu’en grande partie réalisée à partir de verre recyclé, leur fabrication reste très énergivore. Depuis 2015, dans le Jura, le projet « J’aime mes bouteilles » cherche à relancer la pratique de la consigne, plus écologique que le recyclage, qui a disparu du paysage depuis une trentaine d’années. Son objectif : revaloriser les bouteilles de vin jurassien pour recréer une filière de réutilisation. Reportage.

Au volant de sa voiture, Aude Weiss se souvient des bouteilles consignées, durant son enfance passée en Alsace : « Nous apportions les bouteilles en verre à l’épicerie avec mon grand-père. J’avais quatre ou cinq ans, et je mettais les quelques centimes amassés dans ma tirelire ». Comme elle, la plupart des Français de plus de 30 ans ont connu la consigne. Ce principe consiste à réemployer une bouteille après qu’elle ait été lavée, plutôt que de la faire refondre pour en fabriquer une autre.
Âgée de 34 ans, Aude Weiss est désormais responsable de la filière « J’aime mes bouteilles », qui souhaite relancer la consigne dans le Jura en s’appuyant sur la filière viticole. Cette ancienne banquière a signé, en septembre 2017, un CDD de trois mois au sein de Clus’ter Jura. Basée à Lons-le-Saunier, cette société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) accompagne des projets qui ont pour but de créer et de développer des emplois locaux.

50 000 bouteilles récoltées en un an

Les raisons pour lesquelles la consigne a disparu sont multiples, selon Thomas Berthelet, qui a suivi le projet pour le Clus’ter Jura depuis son lancement fin 2014. « Il y a eu une grosse vague d’arrêt de la consigne en France durant les années 70, notamment parce que cela n’était plus assez rentable. Certains vignerons pensent toujours que cela coûterait plus cher ou que ce serait plus polluant de s’y remettre. Notre leur expliquons que cela serait au contraire plus avantageux pour eux », affirme le chargé de mission. Les tests menés par Clus’ter Jura ont conclu qu’utiliser la consigne plutôt que la refonte de bouteilles permettrait de baisser massivement les rejets de dioxyde de carbone, d’environ deux tonnes annuelles à l’échelle du département, en réutilisant toutes les bouteilles de vin jurassien en circulation. Pour créer une activité lucrative, ces bouteilles ont dans un deuxième temps vocation à être revendues moins chères aux vignerons.
Pour récupérer à moindre frais les bouteilles utilisées auprès des consommateurs, un système de collecte a été mis en place. « En deux ans, nous avons installé 25 points de collecte dans le Jura et le Doubs, le département voisin. Ils se trouvent dans des magasins bios, une ressourcerie et aussi des hypermarchés. Certains nous ont même contactés directement pour en aménager un », précise le Lédonien. Une véritable volonté de s’impliquer s’est aussi manifestée chez les consommateurs. A la Biocoop du centre-ville de Lons-le-Saunier, leur plus gros point de collecte, 1500 bouteilles sont récoltées chaque mois dans des caisses entreposées dans un coin du magasin, sans aucune rétribution en retour.
« Au total, nous avons récolté 50 000 bouteilles de vin depuis un an. Pour débuter l’expérimentation, le choix s’est porté sur les bouteilles de vin du Jura car 60% du vin produit dans le département est consommé localement. Le but est d’ouvrir par la suite la consigne à d’autres types de boissons produites dans les environs, telles que la bière ou les jus de fruits », précise Aude Weiss. Aujourd’hui, les bouteilles récoltées sont stockées dans différents hangars de la région, en attendant d’être lavées. Il s’agit d’une des missions premières de la responsable de la filière à ce poste : la revente de ces bouteilles.

« Un intérêt financier non négligeable »

« Il y a 200 vignerons dans le Jura, dont 150 qui possèdent des productions de taille petite ou moyenne. Les bouteilles, après avoir été lavées, ont un rendu presque parfait. Elles peuvent tout à fait convenir aux producteurs de cette envergure », souligne Aude Weiss, qui rencontre individuellement chaque professionnel, en commençant par les plus petites structures. Car acheter des bouteilles revalorisées permet non seulement de s’inscrire dans une démarche éco-citoyenne, mais peut aussi les aider à réaliser des économies. « Je propose deux types de bouteille. Celles en meilleure état sont vendues 20% moins chères que le prix du neuf. Nous avons aussi une entrée de gamme 40% moins chère ». Une bouteille neuve coûte 24 centimes à un viticulteur. En choisissant une bouteille revalorisée, le prix peut donc descendre à 20, voire 18 centimes d’euros pour une entrée de gamme.
« Cela peut constituer un intérêt financier non négligeable pour un petit vigneron qui tente de faire des économies pour vivre de sa production », souligne Gabriel Dietrich, directeur de la Fruitière viticole située à Arbois, la capitale du vin du Jura. Comme quinze autres acteurs de la filière, telles des entreprises d’étiquetage, de stockage, en passant par des viticulteurs, il a décidé d’investir dans le projet. Après avoir été porté deux ans par le Clus’ter Jura, le projet vient d’évoluer en association, dont il est aujourd’hui le président : « L’ensemble de la filière doit être impliquée pour adapter la production à la consigne. Par exemple, la plupart des étiquettes utilisées sur les bouteilles de vin sont désormais adhésives. Les bouteilles sont plus difficiles à laver à cause de la colle, alors qu’elles peuvent être réutilisées. Notre action est aussi de sensibiliser les fournisseurs d’étiquettes à trouver des solutions. »

Un potentiel de dix emplois d’ici 2020

Le soutien du directeur de la Fruitière d’Arbois va aussi permettre à la filière de prolonger son action. Bien que le CDD d’Aude Weiss arrive à terme, elle sera en portage salarial jusqu’en août 2018 dans des locaux de la Fruitière, grâce à des financements accordés par la Région. L’activité a vocation à devenir une véritable entreprise. Son objectif est de passer à 500 000 bouteilles récoltées d’ici 2020. « Cela permettrait de créer dix emplois directs et indirects, dont le mien. Je serai ensuite représentante de la filière à temps plein, et ces emplois permettront de gérer ce que je dois faire aujourd’hui seule », explique Aude Weiss qui doit aussi bien s’occuper des réseaux sociaux, que mettre des gants pour décharger des bouteilles récupérées chez des vignerons.
Grâce au travail réalisé depuis deux ans, la filière vient d’obtenir un premier trophée dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. Sur les dix filières de consigne qui émergent en France, elle a été désignée comme la plus avancée. Baudouin de Chassey, directeur du comité interprofessionnel des vins du Jura, dont le bureau se situe au dessus du musée du vin d’Arbois et qui soutien le projet, ne s’en étonne pas : « C’est un projet dans l’air du temps, notamment pour le vignoble jurassien qui est engagé écologiquement. 20% des 2000 hectares de vin jurassien sont en agriculture biologique. Revenir à la consigne, si cela ne fonctionne pas dans le Jura, ça ne prendra nulle part ailleurs ! » Pour cela, Aude Weiss va continuer à démarcher les professionnels durant huit mois. Elle a déjà reçu plusieurs commandes de plusieurs centaines de bouteille pour la fin de l’année. D’ici décembre, elle espère signer une dizaine de commandes supplémentaires, et ainsi de suite jusqu’en août 2018, quand l’association « J’aime mes bouteilles » se transformera en SCIC.
Élodie Horn

jeudi 21 décembre 2017

Communiqué de Presse “Un document sans précédent : Réalité des victimes d’accidents vaccinaux” (les moutons enragés)

Une lettre ouverte au Pdt Macron a été écrite, lien dans les infos du jour.


Communiqué de Presse
“Un document sans précédent : Réalité des victimes d’accidents vaccinaux”
Collectifs Vaccins-Liberté et EPVL – 20/12/2017
Les Collectifs Vaccins-Liberté et Ensemble pour une Vaccination Libre ont envoyé une lettre ouverte au Conseil constitutionnel et au Parlement français sur la “Réalité des victimes d’accidents vaccinaux” : un document de 20 pages (disponible ici www.revahb.fr    et  www.epvl.eu/dossier-conseil-constitutionnel/ )
Les victimes d’accidents vaccinaux dérangent. Les autorités ne veulent pas les reconnaître ni même les voir.
Ces personnes sont  souvent faibles, isolées et démunies. La pharmacovigilance – système de suivi des effets des médicaments ou des vaccins – est structurellement défaillante. Les considérables conflits d’intérêt dans le secteur de la santé freinent l’émergence des faits défavorables à la politique officielle et aux profits financiers. Aucun registre spécifique n’est disponible en France contrairement à d’autres pays comme les Etats-Unis.
La lettre précise qu’il ne s’agit pas d’un débat pour ou contre les vaccins. Il s’agit de renoncer à une obligation vaccinale étendue et systématisée, et de privilégier plutôt une médecine scientifique, indépendante et bienveillante, attentive au présent à la spécificité de chaque personne.
Le document liste des victimes réelles de divers vaccins. Il fournit notamment la liste de 294 victimes du vaccin contre l’hépatite B et il indique : “ Il aurait fallu 8 pages supplémentaires pour noter les autres victimes recensées (…)”.
Le document livre 13 griefs d’anti-constitutionnalité relatifs à l’article 49 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 qui rend 11 vaccins obligatoires. La critique porte sur le fond mais aussi sur le processus législatif, forcé par le Gouvernement.
Les rapports parlementaires passent sous silence la notion-même de victimes. Les Parlementaires ont été sous-informés et ont donc voté sans savoir : c’est un viol de la démocratie à l’image de l’acte d’autorité sur les corps que représentera l’obligation de 11 vaccins, dont celui contre l’hépatite B, pour 800 000 nouveau-nés par an, selon un calendrier vaccinal systématique et aveugle.
Ces Collectifs en appellent aux Sages du Conseil constitutionnel pour censurer cet article de loi.
Contacts : collectif.vaccins-liberte(at)laposte.net et   contact(at)epvl.eu

Zoom - Pierre Hillard : vers la guerre mondiale ? (tvlibertes)


mercredi 20 décembre 2017

Politique & éco n° 152 avec Pierre Jovanovic : Quand l’Europe d’aujourd’hui se met à ressembler à la rép. de Weimar (Tvlibertes)




1. Les dessous de l’économie Natasha Königsberg.
2. Après l’ère de la planche à billet, l’ère des Césars ? Avec Pierre Jovanovic, pour son livre : Adolf Hitler ou la vengeance de la planche à billets, paru aux éditions Le Jardin des Livres.
A) Quand l’Europe d’aujourd’hui se met à ressembler à la république de Weimar.
– Retour sur les années 20 et 30 du XXème siècle ;
– La documentation de l’OSS (ancêtre de la CIA) : les travaux du Dr Murray sur la psychologie d’Hitler.
– Ernest Hanfstaengl agent de l’OSS recruté pour infiltrer le premier cercle nazi fournit sa documentation à Murray.
– Le but du livre : l’historiographie(ou la filmographie) ne prend jamais en compte la dimension monétaire et financière de l’ascension du dictateur.
– A part l’explication du chômage, pourquoi ce silence ? La banque et les banquiers en cause.
– Lorsque la monnaie est détruite ce sont toutes les valeurs du quotidien qui sont détruites. Valeurs perdues de la société de Weimar.
– Les sociétés s’effondrent lorsqu’elles commencent à tricher sur les monnaies.
– Oswald Spengler : «  Après l’ère de la planche à Billet, l’ère des césars ».
– L’histoire peut-elle se répéter ?
– La BCE continue à faire de la fausse monnaie.
– Aujourd’hui, la montée des communautarisme exactement parallèle à la destruction des valeurs monétaires et autres.
– Interdiction des crèches mais laxisme des prières de rue.
– Marc Rousset les vrais chiffres du chômage : 20 %.
– Séquence historique des questions monétaires en Allemagne depuis 1914.
– Témoignages du Capitaine Smith attaché militaire à Berlin se faisant passer pour un journaliste du New-York Time.
– La sous-estimation de la dangerosité d’Hitler.
– Les inspirateurs économiques du dictateur, Godfried Feder : Manifeste contre la chaine de l’usure.
– Il n’est jamais bon que les banques prennent le pouvoir, aujourd’hui les banques ont-elles le pouvoir ?
– Qui pourrait être un césar contemporain, hypothèse d’un César islamiste, Houellebecq (Soumission) apporte la réponse ?
B) Une société détruite de l’intérieur.
– Le précédent révolutionnaire français 1789-1799.Bonaparte en César.
– Weimar et l’hyper-inflation : 3 tonnes de papier monnaie par jour. Les prix et les salaires augmentent du matin au soir, des milliers de marks pour un œuf !
– L’iconographie de la période : la faim de G. Grosz rapprochée des photos de l’époque.
– Retour à la guerre de 14 l’équation fatale l’Europe n’a plus d’or (parti aux USA) pour payer les canons on imprime de la monnaie et les soldats donnent leur sang contre du vent !
– La planche à billet a-t-elle contribué à prolonger la guerre ?
– Mais les banques connaissent une forte croissance multiplient les succursales à la mesure du gonflement monétaire.
– Aujourd’hui Lloyd Blankfein : « Je fais le travail de Dieu » dimension faustienne de la question monétaire.
– les dirigeants européens issus de la banque, Macron, Juncker, un hasard ?
– Portrait de Rudolf Von Havenstein «  Banquier central de Weimar » plonge l’Allemagne dans la misère en créant l’hyperinflation.
– Fallait-il que l’Allemagne paye ? Klotz , ministre français :” l’Allemagne paiera”, Keynes ” Les conséquences économiques de la Paix ».
– Havenstein et Pühl (qui représente le III Reich à la Banque des Règlement Internationaux) ont amené Hitler au pouvoir.
– Draghi et la BCE la même politique de facilités monétaires les mêmes désordres attendus ?
– L’indépendance des banques par rapport au pouvoir, une volonté des Alliés en 1919, aujourd’hui signée à Maastricht ;
– Après le Krach de Wall Street.De l’hyperinflation à la déflation, les salariés et les épargnants ruinés. La politique du chancelier Brüning «  le massacre des pauvres » Jovanovic.
– Faillites en Chaîne, Autriche Kreditanstalt, puis l’Allemagne Danat Dresdner Bank…Hitler prophète en son pays !
– La politique de Schacht, l’économie allemande condamnée à l’autarcie.
– Le rôle de la banque Nationale Suisse. Schacht écarté, l’Allemagne en faillite aidée par la BNS.
– Le pillage de l’or Européen par l’Allemagne, montée du stock d’or américain. Evocation du $ désormais sans base or.
– Le nouveau siège de la BCE construit par Albert Speer (fils) tout un symbole.
– Le diable est dans les détails, P. Jovanovic parle d’un fascisme bancaire.
– Discussion : y aura-t-il un super ministre des finances pour un budget européen ?

Conclusion : relire Spengler et, pour rire, Picsou magazine (couverture dorée).

mardi 19 décembre 2017

Jean-Marc Jancovici : Anticiper l’effondrement énergétique ? (Thinkerview)

La préservation de l’eau et de la biodiversité ciblées par des coupes budgétaires (basta)

PAR 
L’eau, sa gestion et sa préservation, n’échappent pas à l’austérité budgétaire. Du Rhin à la Loire, de la Somme à la Garonne, les six agences de l’eau [1] vont être privées d’une partie de leurs moyens par le projet de loi de finances 2018. Le plafond des redevances qu’elles perçoivent baissera de 2,1 milliards par an entre 2019 et 2024. Soit une coupe budgétaire totale de 12,6 milliards d’euros ! « Les six agences de l’eau sont placées sous une contrainte budgétaire telle que leurs capacités d’interventions humaines et financières auprès des acteurs économiques, des collectivités locales et de la société civile sont sérieusement menacées », alertent dans un communiqué commun les syndicats des agences de l’eau (SNE-FSU, CGT, CFDT, CGC) et cinq associations de protection de la nature [2] Cette baisse ne signifie pas une diminution de ces redevances pour les usagers. Le trop perçu par les agences iront alimenter les caisses de l’État.
Les agences de l’eau sont des établissements publics du ministère chargé du développement durable, gouvernées par des élus locaux, des usagers et des représentants de l’État. Leurs missions sont vastes : investissements dans les stations d’épuration, entretien des canalisations d’eau potable, protection de la ressource et de la biodiversité, stockage en période d’étiage ou de sécheresse, lutte contre les pollutions industrielles et agricoles (notre reportage), jusqu’au au soutien à l’agriculture biologique. Pour mener à bien ces missions, leur budget est alimenté à 100 % par des redevances perçues auprès de l’ensemble des usagers de l’eau [3].
Réduction des moyens financiers et humains
« Par ricochet, les agences de l’eau œuvrent également au développement des activités tributaires de la qualité des milieux comme la baignade et les activités nautiques, la pêche et la conchyliculture » ainsi qu’à la « protection des zones humides », soulignent syndicats et associations. Ces derniers rappellent que la transition écologique, clamée par Emmanuel Macron, nécessite des moyens supplémentaires. « Ce n’est pas en asséchant les agences de l’eau que la France tiendra ses engagements dans les domaines de l’eau et de la biodiversité. »
Une ponction budgétaire de 200 millions d’euros est également prévue dans le cadre du projet de loi de finances 2018. Pour l’agence de l’Eau Artois-Picardie, cette ponction représente environ 15 % du budget, illustre Claude Deflesselle, membre du conseil d’administration de l’agence et maire de la commune de Coisy, au nord d’Amiens (Somme). « Cette décision s’inscrit dans le prolongement de la baisse des dotations aux collectivités locales. Là, c’est la contribution des agences de l’eau au "redressement des finances publiques". »
Des engagements gouvernementaux intenables
Ces coupes budgétaires se traduiront aussi par des suppressions de postes. Une réduction de 200 équivalents temps plein dans les six agences de l’eau est prévue pour les quatre années à venir, sur un effectif total de 1600 agents. « L’État nous impose de réduire le nombre de postes, on doit faire des économies. Les agences paient les employés et c’est l’État qui décide, nous avons peu de pouvoir », déplore Claude Deflesselle.
Les six agences de l’eau ont déjà perdu 13 % de leurs effectifs depuis 2011, et leurs missions ne cessent de s’élargir. L’État a ainsi décidé de leur transférer le financement de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, des Parcs nationaux et de l’Agence française de biodiversité. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a même évoqué la possibilité que les Agences de l’eau financent les aides au maintien de l’agriculture biologique dont l’État se désengage (notre article).
- Une pétition est en ligne demandant l’abandon des prélèvements sur les redevances des agences de l’eau, et la garantie de la pérennité de leurs moyens pour remplir leurs missions en faveur de la protection de l’eau et de la biodiversité.
Photo : étang de la Chasse dans le Val d’Oise / CC Rémi Bridot

Notes

[1
Artois-Picardie, Rhin-Meuse, Seine-Normandie, Loire-Bretagne, Rhône-Méditerranée et Corse, Adour-Garonne.
[2
Ligue de protection des oiseaux, Société nationale de protection de la nature, Humanité et Biodiversité, Société française pour l’étude et la protection des mammifères, Surfrider.
[3
La loi sur l’eau de 2006 a instauré 7 types de redevances : pollution de l’eau, prélèvement sur la ressource en eau, modernisation des réseaux de collecte, stockage d’eau en période d’étiage, obstacle sur les cours d’eau, pollutions diffuses, protection du milieu aquatique.

"Essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans - D'Holbach" (Vox Plebeia)


samedi 16 décembre 2017

Pierre Yves Rougeyron Entretien de fin d'année 2017 : Partie 2 (politique internationale) (Cercle Aristote)




Pierre Yves Rougeyron revient sur l'actualité : - Les Rohingyas - La Corée du Nord - La Libye - L'Arabie Saoudite - Trump et la Palestine - L'Allemagne - Bréxit - TPI et les Balkans Economie - le contrôle des changes en 1983 - LA SNCF

Pierre Yves Rougeyron Entretien de fin d'année 2017 Partie 1 : Politique intérieure (Cercle Aristote)

Point de vue



Pierre Yves Rougeyron revient sur l'actualité : - l'actualité du Cercle - Les monnaies locales et l'euro - les élections en Corse - Macron en Afrique - Regards sur le camps national - l'écologie et la souveraineté - Mélenchon face aux médias - le PS : mort-vivant - L'état de l'école en France - Nécrologie : Johnny, d'Ormesson, Patrick Henry, Charles Manson Vous voulez soutenir le Cercle Aristote : Soyez mécène : - https://www.tipeee.com/cerclearistote Faire un don : http://cerclearistote.com/ Pour commander l'ouvrage de Costanzo Preve : http://cerclearistote.com/parution-de... Pour vous abonner à Perspectives Libres : http://cerclearistote.com/sabonner-a-... Sortie du numéro 21 de Perspectives Libres Virilité Dossier Maturité – Pierre-Yves ROUGEYRON Au-delà du bien et du mâle – Véronique HERVOUËT Notre grâce des Sieurs. Saint Joseph, figure de la virilité chrétienne – Jérémy-Marie PICHON Julius Evola et la métaphysique de la volonté – Paul DUCAY Julien Freund ou l’imagination du désastre – Jerónimo MOLINA CANO Henri Savatier, une figure française exemplaire – Léo IMBERT Libres pensées Psychiatriser l’adversaire – Histoires et perspectives – Léo IMBERT Libres propos Un contrôle humain significatif sur la force algorithmique en tant que norme juridique internationale – Frank PASQUALE Mais qui est Mariano Rajoy ? Portrait de la droite espagnole en son époque – Nicolas KLEIN La Lycanthropie – Léo IMBERT, Alexandre EL OMEIRI La génération qui vient – Julien FUNNARO L’austérité lettone : le visage de la « Nouvelle Europe » – Jeffrey SOMMERS De Versailles à la paix de Wilson – Philippe RENOUX Souveraineté, Nation, Religion : à la recherche des fondements perdus du politique – Bruno VERLEY http://cerclearistote.com/parution-du... Vous souhaitez vous engager/nous aider/participer à la promotion de formation politique : revue.libres@gmail.com Pour joindre nos amis en Province écrivez-nous (revue.libres@gmail.com) : - Lyon : Cercle Jean Bodin - Nancy : Les conférences du mercredi - Bordeaux : Cercle Politeia - Strasbourg : Cercle Gutenberg - Saint Germain en Laye - Grenoble - Montpellier : L'Université réelle - Lille - Toulouse : le Cercle Souveraineté et identité

Pour les 140 femmes tuées chaque année par leur conjoint, « aucun état d’urgence n’a jamais été déclaré » (basta)

PAR 
Chaque année en France, 140 femmes meurent sous les coups de leurs conjoints, et 700 enfants meurent des suites de maltraitance ! Si les violences faites aux femmes arrivent sur le devant de la scène et semblent provoquer l’indignation, force est de reconnaître que les moyens à leur disposition pour obtenir soutien et justice demeurent faibles. C’est le constat fait par Laurence Beneux, journaliste, qui enquête depuis vingt ans sur les victimes de violences. Quant aux enfants, ils sont encore moins bien lotis. Entretien sur une réalité encore occultée.

Bastamag : Vous rappelez dans votre ouvrage l’ampleur des violences faites aux femmes et aux enfants, et regrettez que les pouvoirs publics renvoient sans cesse les victimes cherchant de l’aide vers la société civile. Les autorités s’intéressent-elles réellement à la question ?
Laurence Beneux [1] : En France, les statistiques officielles annoncent que chaque année 140 femmes meurent sous les coups de leurs conjoints, et que 700 enfants décèdent des suites de maltraitance. Ce qui fait une femme tous les trois jours, et deux enfants par jour ! Nous ne parlons là que des cas reconnus par la justice... pas des survivants qui vivent un enfer, ni des traumatisés, ni des suicides conséquences de ces traumatismes. Ces chiffres devraient faire hurler tout le monde.
Mais il ne se passe pas grand-chose. Aucun état d’urgence n’a jamais été déclaré. Pour les femmes et les enfants qui osent parler, heureusement la société civile est là, tant les pouvoirs publics sont défaillants. Ce sont essentiellement les associations qui les aident dans leurs démarches médicales ou judiciaires. Si encore ces associations étaient largement subventionnées. Mais ce n’est même pas le cas ! La plupart d’entre elles font un énorme travail de terrain avec des budgets ridicules, entièrement dépendantes du bon vouloir de leurs bénévoles !
Si les victimes se taisent souvent, c’est parce qu’elles sont trop seules, et qu’elles ont peur de ne pas être crues, dîtes-vous. Ne sont-elles pas également trop souvent culpabilisées ?
Les victimes ont toujours honte, et se sentent toujours coupables. Qu’elles soient adultes ou enfants, elles cherchent vainement une responsabilité à ce qui leur arrive. La victime se demande « Pourquoi moi ? », et la société se dit « Pourquoi elle ? », avec ce sous-entendu : « Qu’a-t-elle fait pour que cela lui arrive ? », renvoyant la victime à sa culpabilité. Malheureusement, la façon dont elles sont parfois reçues et interrogées dans les commissariats et les tribunaux participe de ce renversement des responsabilités entre les victimes et les agresseurs. On leur demande par exemple pourquoi elles ne sont pas parties, ou pourquoi elles sont retournées vers leur agresseur, oubliant qu’elles sont terrorisées, et révélant une méconnaissance totale du phénomène de l’emprise. J’ai souvenir d’une femme qui a longtemps réfléchi avec ses enfants à la meilleure manière de fuir le foyer où sévissait un père très violent. Avant de renoncer, parce qu’ils étaient convaincus que leur bourreau les retrouverait, et la réaction qu’il aurait eue les terrorisait.

Alexandra Lange, victime de violences pendant des années et qui a fini par tuer son conjoint, a expliqué comment elle était partie une première fois, mais avait dû rentrer chez elle faute de soutiens [2]. Au commissariat, on lui avait rétorqué « Ça s’arrangera ce soir sous la couette ». Et surtout, on n’avait pas de place pour elle dans les foyers d’accueils de femmes victimes de violences. On manque cruellement en France de lieux d’accueil. Pour celles qui ont des enfants, c’est encore pire. Il y a parfois des lieux pour leurs enfants mais pas pour elles, ce qui est franchement très cruel. Les femmes se retrouvent contraintes d’abandonner leurs enfants. Ce qui ne résout en rien leurs problèmes de femmes battues ! En fait, les révélations des victimes de violences sexuelles dérangent. Ce qu’elles racontent est trop difficile à entendre, et on le leur fait sentir du début à la fin, lorsqu’elles se lancent dans des procédures. Ce n’est pas normal. J’en connais qui disent : « Si j’avais su, je n’aurais pas porté plainte ».
Vous relevez aussi le fait que ces difficultés sont considérablement aggravées par le manque cruel de moyens dévolu à la Justice. Pourquoi ?
Notre justice est en très grande difficulté. Les policiers et gendarmes qui enquêtent sur ces violences sont très mal lotis. Ils ont des équipements informatiques de mauvaise qualité, des bureaux souvent inconfortables. Ils manquent de temps, ont de la peine à obtenir des formations, voire ne sont pas formés du tout. C’est la même chose du côté des juges. Nous sommes dans un pays où l’on a décidé de mieux défendre les biens que les personnes. Vous risquez davantage d’être poursuivi et condamné si vous êtes un voleur de voiture multirécidiviste, que si vous êtes un violeur.
Évidemment, il est plus facile de poursuivre un voleur : les preuves matérielles sont plus faciles à obtenir. Mais il y a toujours une réticence à poursuivre les violeurs, même quand on pourrait avoir des preuves matérielles. Preuves que l’on ne se donne, par ailleurs, pas toujours les moyens d’obtenir. Exemple : il n’y a pas forcément de centre de médecine légale à l’endroit où les victimes habitent, et ceux qui existent sont débordés. Je ne compte plus les dossiers de viols, de femmes ou d’enfants, dans lesquels les expertises sont faîtes deux, trois, quatre, voire six mois après les faits. Forcément, on ne trouve plus grand-chose. Ce manque de moyens et d’organisation interroge : la société a-t-elle vraiment envie de rendre justice aux femmes et aux enfants victimes de violences ?
Vous parlez aussi des pères violents qui obtiennent la garde de leurs enfants, en dépit des signes manifestes de violences et du refus catégorique des enfants. Comment de telles situations peuvent-elles se produire ?
Quand il y a des violences sur les enfants, on s’interroge souvent sur la complicité des mères, et on leur fait beaucoup de reproches. On parle beaucoup moins de toutes celles qui ont tout fait pour protéger leur enfant, et qui en ont « pris plein la tête » pour ça. Je m’explique. Quand une mère qui soupçonne des violences sexuelles parce que son enfant lui en a parlé ou parce qu’il y a des traces physiques de ces violences, elle peut décider de porter plainte. Mais si elle le fait et que la Justice ne trouve rien, gare à elle. L’institution judiciaire, mise en difficulté, va chercher à se défendre en soutenant aveuglément que, si elle ne peut rien prouver, c’est qu’il ne s’est rien passé, et elle va se retourner contre les victimes.
Comment ? Par exemple en transférant la garde au père. Parfois, si les soupçons sont importants, on place les enfants en institution. On ne dit pas que la mère est maltraitante, mais on lui reproche de nuire à l’image du père. C’est tellement difficile que certains avocats conseillent à leurs clientes de ne pas engager de procédures sur le terrain des violences sexuelles, même s’ils sont convaincus qu’elles sont avérées. Cela, pour qu’elles ne perdent pas la garde de leur enfant. Bien sûr, tous ces obstacles dissuadent de porter plainte, et donnent un sentiment de toute puissance aux agresseurs. L’impunité n’étant pas très dissuasive...
Qu’est-ce qui pourrait être mis en place pour éviter ces situations ?
On pourrait imaginer que l’on applique un principe de précaution, en attendant que le pénal ait statué et que l’on ne confie surtout pas la garde au père. C’est possible, puisque c’est parfois mis en place. Je précise qu’il ne suffit pas de déposer plainte pour qu’un père soit privé de droit de visite. Il faut que les policiers jugent la plainte suffisamment sérieuse pour que le dossier soit transmis à la Justice, et que cette dernière estime que cela mérite une mise en examen. Et il faut, en prime, qu’un magistrat décide de la suspension du droit de visite.
Nous sommes donc, dans un cas comme celui-ci, face à une situation où les soupçons de violences sont très forts ! Je précise que tous les juges ne mettent pas en place une garde alternée, un droit de visite, ou n’accordent pas la garde au père dans ce type de contexte ; ils sont nombreux à bien faire leur travail dans des conditions difficiles. Mais ceux qui s’appliquent à maintenir les droits de visite des pères soupçonnés de violences et mis en examen pour cela, font vraiment beaucoup de dégâts.
Vous parlez des personnes mises en examen, mais l’on sait par ailleurs que de nombreuses plaintes pour viol sont classées sans suite : environ 60% pour les viols sur mineurs. Dès lors, comment faire pour protéger les enfants ?
Il est toujours compliqué pour un juge civil de ne pas suivre l’avis du juge pénal. Cela reviendrait en effet à désavouer sa propre institution, ce qui est difficile, mais pas impossible. Le juge civil pourrait par exemple prendre plus souvent en considération ce que désire l’enfant. Certains d’entre eux refusent en hurlant de retourner chez leurs pères. Quel adulte accepterait qu’on lui dise : « Tu vas vivre avec cet adulte, quoi que tu en penses » ? Il y a aussi des juges qui disent aux enfants : « La Justice n’a pas pu prouver que ton père était ton agresseur, mais moi, je te crois, et je ne rétablis pas le droit de visite. »
Ce mépris pour les mères est le signe d’une justice sexiste, dîtes-vous. Pourquoi ?
Ces dossiers où l’on confie des enfants à des pères violents, voire où l’on prive la mère de ses enfants, construisent l’image de la mère hystérique et castratrice, prête à tout pour détruire son ex-conjoint. On la décrit comme aliénante et manipulatrice, on cite le syndrome d’aliénation parentale (SAP), alors même qu’il est remis en cause par la communauté psychiatrique internationale. Je ne connais pas un seul cas où la Justice se serait servie du SAP pour accuser un homme. Et on ne reproche jamais aux pères d’être fusionnels avec leur enfant.
Bien sûr, il arrive que des femmes mentent et essaient de manipuler leurs enfants, mais on ne peut pas faire comme si c’était la règle. La très grande majorité des mères veulent le bien de leur enfant, elles veulent que celui-ci ait une bonne image de leur père, et sont désolées si cela se passe mal. Elles se sentent coupables d’avoir choisi un mauvais père pour leurs enfants.
Toute cette imagerie misogyne n’est pas nouvelle. Elle est le reflet d’une représentation de la femme, de la mère et de la famille, vieille de plusieurs siècles, qui a perduré jusqu’à nos jours. Pour avoir suivi le calvaire judiciaire de nombreuses victimes de viols, je peux vous dire que l’imagerie de la femme tentatrice devant laquelle le pauvre homme devient impuissant à résister a la peau dure !
Les fausses allégations de violences existent quand même, non ?
Oui, mais les risques sont infimes. Et plus l’enfant est jeune plus les risques diminuent. En dessous de huit ans, ils sont quasiment nuls. Parce que la sexualité ne fait alors pas partie de l’univers de l’enfant. S’il n’a pas vu d’actes sexuels, il ne peut pas les imaginer. On estime que les fausses allégations de violences sexuelles avancées par des enfants sont inférieures à 3%. Et ce n’est pas parce qu’il y a de fausses allégations qu’un innocent se retrouve en prison. Il y a quand même plusieurs filtres : les interrogatoire de police, ceux des juges qui mènent l’enquête, ceux du tribunal si cela va jusqu’au procès, etc. Ajoutons que certains parents, accusés à tort et innocentés, demandent à ce qu’il y ait une enquête, pour savoir qui a agressé leur enfant, qu’ils croient cependant.
En 2002, son traitement du problème des enfants victimes de violences sexuelles a valu à la France la visite de Juan Miguel Petit, rapporteur spécial sur la vente d’enfants, la prostitution d’enfants et la pornographie impliquant des enfants pour la Commission des droits de l’Homme de l’ONU. Quelles ont été ses conclusions ?
« Après avoir reçu des informations au sujet d’un certain nombre d’enfants français qui seraient victimes de pédophilie et de pornographie », le diplomate décide de se déplacer en France [3]. Dans le rapport qu’il rédige après cette visite, il précise que les sévices sexuels contre des enfants ne sont pas un phénomène plus courant en France que dans les autres pays européens. Il déplore cependant que de « nombreuses personnes ayant une responsabilité dans la protection des droits de l’enfant, en particulier dans le système judiciaire, continuent de nier l’existence et l’ampleur de ce phénomène. »
Il souligne également que « les droits de l’enfant impliqué dans des poursuites judiciaires ne sont parfois pas suffisamment protégés. Il s’ensuit que les enfants concernés risquent souvent de continuer à subir des sévices ». Les personnes soupçonnant et signalant des cas de sévices peuvent se voir accuser de mentir ou de manipuler les enfants. Il relève que des familles sont contraintes de fuir à l’étranger pour éviter que les enfants soient remis à un prédateur présumé, ce qui les exposerait à de nouveaux sévices, et souligne qu’il « est même arrivé que des juges et des avocats au courant des faiblesses du système judiciaire conseillent, officieusement, à certains parents d’agir de la sorte ».
Monsieur Petit demande alors à ce que le système judiciaire se voit allouer des ressources suffisantes, pour que les magistrats soient en mesure de recevoir une formation adéquate en matière de droits de l’enfant et de suivre convenablement les affaires s’y rapportant. Mais la France n’a pas du tout tenu compte de ce rapport. Et depuis, rien n’a changé. C’est toujours la loi du plus fort qui prévaut : on défend d’abord le droit des hommes, puis celui des femmes, et en dernier lieu le droit des enfants.
Propos recueillis par Nolwenn Weiler
Photo : CC teo_ladodicivideo
Droits des femmes et des enfants, l’intolérable indifférence, de Laurence Beneux. Editions Michalon, juin 2017. 17 euros. 
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Une retraitée combattant l’évasion fiscale sur le banc des accusés (basta)

PAR 
Le 6 février 2018, Nicole Briend, militante de l’association Attac, ancienne proviseure de lycée, sera jugée à Carpentras. Son délit ? Avoir participé, en mars 2016, à une action citoyenne de « fauchage de chaises » dans une agence BNP Paribas pour dénoncer son implication dans l’évasion fiscale. Poursuivie pour « vol en réunion de chaises », elle encourt cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. « Ce procès intervient alors que les scandales financiers se multiplient (LuxLeaks, SwissLeaks, Panama Papers, Paradise Papers, ...) et démontrent à quel point l’évasion fiscale des multinationales et des ultra-riches est systémique, souligne Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac France. C’est grâce au courage des lanceurs d’alertes, des journalistes et des militants que nous mettrons fin à cette grave injustice fiscale. Pourtant ce sont bien trop souvent ces derniers qui se retrouvent sur le banc des accusés, et non pas ceux qui organisent la fraude et l’évasion fiscale. »
Pour rappel, les actions de fauchage de chaises sont nées à la suite d’un appel à la désobéissance civile lancé en septembre 2015 pour demander la fin du système organisé de l’évasion fiscale et des paradis fiscaux. « Rien qu’au niveau de l’Union européenne, l’évasion fiscale coûte 1000 milliards d’euros par an aux budgets publics, écrivent les signataires. Les banques françaises ne sont pas en reste : la première d’entre elles, BNP Paribas, détient 171 filiales dans les paradis fiscaux, dont 7 aux Îles Caïmans ! » Le manque à gagner pour l’État français est évalué entre 60 à 80 milliards d’euros par an, soit autant que l’impôt sur le revenu collecté chaque année. Entre 2015 et 2016, les Faucheurs de chaises – collectif composé des Amis de la Terre, ANV-COP21, Attac France, Bizi – ont ainsi « réquisitionné » 246 chaises dans des agences bancaires, rendues aux forces de police le jour de l’ouverture du procès de l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac.
« Laisser-faire des gouvernements »
En dépit des mobilisations citoyennes et de la multiplication des révélations des journalistes sur des scandales d’évasion fiscale, les organisations de la société civile déplorent un « laisser-faire des gouvernements et des autorités judiciaires »« En France, le Conseil constitutionnel a rejeté le reporting public des entreprises multinationales au motif que cette mesure aurait nui à la liberté d’entreprendre, illustrent 200 personnalités issues du monde politique, associatif et syndical dans une tribune publiée le 13 décembre [1]Quant à l’actuel gouvernement, il a censuré un amendement à la loi de moralisation de la vie publique visant à supprimer le "verrou de Bercy", qui permet au ministre du Budget de bloquer les actions judiciaires contre les évadés fiscaux. »
Le 14 décembre, un porte-parole de BNP Paribas a annoncé que la banque renonçait à se constituer partie civile contre Nicole Briend, « c’est-à-dire que la banque ne demandera pas un dédommagement en réparation contre cette militante », a t-il précisé. BNP Paribas avait aussi renoncé début 2017 à se constituer partie civile contre Florent Compain, président de l’association Les Amis de la Terre, visé par une plainte pour avoir « réquisitionné » une dizaine de chaises dans une agence bancaire BNP Paribas à Nancy en novembre 2015. Le 7 juin 2017, Florent Compain a finalement été condamné à 500 euros d’amende sans sursis. Un autre faucheur de chaises, Jon Palais, a lui été relaxé par le tribunal de Dax sur la totalité des chefs de poursuite le 23 janvier 2017.
« Les relations avec les associations concernées se sont largement améliorées depuis (ces manifestations) et le dialogue a pu être renoué », a expliqué à l’AFP une source proche de la banque, constatant qu’aucune « nouvelle manifestation violente n’a été menée depuis de nombreux mois »« Nos actions de réquisition citoyenne n’ont jamais été violentes et ont toujours été menées à visage découvert, rétorque Raphael Pradeau. Nous appelons la BNP Paribas à retirer les plaintes que la banque a systématiquement déposées à l’encontre des faucheurs de chaises ». Une mobilisation est prévue à Carpentras les 5 et 6 février 2018 pour soutenir Nicole Briend. Les organisateurs demandent sa relaxe.

 par ici le programme !@JonPalais@CedricHerrou @leravi @LisonRehbinder @DomPlihon et beaucoup d'autres personnalités viendront soutenir Nicole Briend à Carpentras les 5 et 6 février.
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