lundi 31 octobre 2016

La « théorie du complot » est confirmée: le Sénat américain rapporte que les chemtrails sont réels et nous tuent! (MAJ) (Les moutons enragés)

La « théorie du complot » est confirmée: le Sénat américain rapporte que les chemtrails sont réels et nous tuent! (MAJ)

MAJ: Je tiens à signaler que le document évoqué dans l'article provient bien du Sénat américain et qu'il parle de modification du climat avec les outils en leur possession en 1978. L'utilisation de l'aluminium est déjà évoquée et l'utilisation de l'ensemencement des nuages provoquait déjà un accroissement des cancers, cela est explicitement évoqué dans ce rapport. Le titre de l'article source est un peu exagéré puisqu'il ne s'agit pas encore de chemtrails (ce terme n’apparaît pas dans le rapport) tels que nous les connaissons. Ce sont leurs ancêtres. Les chemtrails sont venus après et ils sont d'ailleurs évoqués dans un projet de loi datant de 1990. Ce rapport évoque donc les prémices de la géoningénierie qui s'est considérablement intensifiée depuis. Fawkes


Prononcer le mot « chemtrails » dans un bus public ou sur Facebook va vous valoir les sarcasmes des oreilles indiscrètes et des membres de votre famille qui sont sceptiques.
Cependant, alors que le scepticisme, indépendamment de la source, n’est pas la pire chose au monde, il semble que ceux qui croient fermement à l’idée que le gouvernement américain pulvérise des produits chimiques dangereux dans l’atmosphère pourraient finalement avoir raison.

Non, pas une vidéo de YouTube par un concierge retraité de la NASA. Cette fois, vous avez un véritable document officiel du gouvernement américain admettant qu’ils placent des produits chimiques dans l’atmosphère.

Le document se trouve ici (ou ici l'original) mais je vais traduire quelques extraits ci-dessous pour vous donner l’essentiel des informations. Tout d’abord, le Dr Norman A. Beckman commence par demander un rapport sur l’historique des modifications du climat.

Washington, D.C., 30 juillet 1976.
Dr Norman A. Beckman,
Directeur par intérim, Service de Recherche du Congrès
Bibliothèque du Congrès, Washington, D.C.

Cher Dr Beckman: La modification du climat, bien qu’il s’agisse d’une science relativement jeune, a suscité au cours des années un grand intérêt au sein des communautés scientifiques, commerciales, gouvernementales et agricoles. Ces réactions sont facilement compréhensibles.
Dans la section suivante, vient la réponse du gouvernement, qui présente quelques aspects hautement surprenants:
Bien que les Soviétiques et certains opérateurs américains privés annoncent un certain succès dans la suppression de la grêle par l’ensemencement des nuages, (au moyen de fusées, d’avions) notre compréhension des processus physiques qui créent la grêle demeure faible.
La seule grande expérience menée par les Etats-Unis a amélioré notre compréhension des orages violents, mais a surtout prouvé l’étendu de ce que nous ne connaissons pas encore.
Depuis plus de 30 ans, les deux branches législative et exécutive du gouvernement fédéral ont été impliquées dans un certain nombre d’aspects concernant la modification du climat.
Cette dernière déclaration à elle seule devrait vous inciter à cliquer sur le lien ci-dessus pour lire l’ensemble du document. Partagez-le avec vos amis les plus sceptiques et voyez ce qu’ils ont à dire – je sais qu’il m’a vraiment pas mal ouvert les yeux.



Traduction de la vidéo:

95e Congrès – Rapport du Congrès – 19 mai 1978

Programme et potentiel de la modification du climat

Le Gouvernement Fédéral s’implique depuis 30 ans dans plusieurs aspects de la modification du climat au travers d’activités du Congrès et de l’exécutif. Depuis 1947, les amendements concernant la modification du climat liés aux fonds de recherche, des opérations, des études des politiques à mener, règles, contingences, rapports d’activités, établissement de panels d’experts et de comités, ainsi que les problèmes internationaux ont été présentés au Congrès. Il y a eu des séances sur plusieurs des mesures proposées et des audiences de surveillance ont été également menées sur les programmes en cours. Au total, six lois particulières sur la modification du climat sont passées depuis 1958, alors que d’autres ont inclus des provisions qui d’une certaine manière sont liées à la modification du climat. Les résolutions traitant de l’utilisation de technologies de modification du climat en tant qu’arme par les forces militaires américaines et la promotion d’un traité de l’ONU interdisant de telles activités ont été présentées dans les deux chambres du Congrès, et l’une de ces résolutions a été adoptée par le Sénat.

Lorsque les effets de l’ensemencement des nuages s’estompent, les nuages éclatent, provoquant des inondations, détruisant les récoltes, les bâtiments, et noyant des gens ainsi que le bétail.

L’ensemencement a été responsable de sérieuses pollutions de l’air.

Retard mental et folie liés à la dispersion de produits chimiques dans l’air.

L’empoisonnement de toute matière vivante est directement lié à la dispersion de ces produits.

L’emphysème est trois fois plus élevé dans les régions où ces dispersions sont les plus fortes.

Le cancer explose hors de proportions.

Les pertes financières de l’agriculture et des industries qui leur sont liées se montent à des milliards.

Les arbres des forêts ainsi que des vergers meurent à cause des réactions chimiques qui ont lieu dans l’air du fait de l’ensemencement des nuages.

L’atmosphère est rendue complètement inefficace biologiquement pour toute la matière vivante qui inclut les animaux et les plantes.

En d’autres termes, ils nous tuent exprès.

La géo-ingénierie nous détruit.

Le gouvernement américain admet avoir modifié la force des ouragans.

Etc. (400 pages)




Liens connexes:




En savoir plus sur http://www.fawkes-news.com/2016/10/la-theorie-du-complot-est-confirmee-le.html#Ob4aXAeZIe01xfXY.99

Plafond de garantie des dépôts d'assurance vie, un projet à 100.000 euros...(crashdebug)

511111 . 
Dans le cadre du projet de loi Sapin II, un nouvel amendement vise à aligner le plafond de garantie des dépôts d'assurance vie sur celui des dépôts bancaires, soit à hauteur de 100.000 euros.
Affaire à suivre dans les prochains jours, le débat arrivant au Sénat ce jeudi. 

Source(s) : Agefiactifs.com via contributeur anonyme

Coopératives, recyclage, solidarités, lutte contre les inégalités : ces jeunes qui créent un monde meilleur (basta)



Coopératives, recyclage, solidarités, lutte contre les inégalités : ces jeunes qui créent un monde meilleur

PAR 

Pendant un an, Basta ! et sept autres médias sont allés à la rencontre de jeunes qui se mobilisent pour inventer d’autres manières de travailler, manger, consommer, habiter, voyager, ou encore étudier. Habitat coopératif, jardins partagés, collocation solidaire, recyclage d’ordinateurs, aide aux migrants ou aux femmes victimes de violence, épicerie participative, café associatif... Autant d’initiatives qui démontrent l’énergie et l’ingéniosité déployées par ces jeunes, dans les espaces ruraux ou les quartiers populaires, dans des territoires relégués et quelque peu oubliés. Découvrez ou redécouvrez l’ensemble de ces reportages sur les alternatives concrètes, en voyageant sur notre carte interactive.

Médias partenaires :
- Voir la liste des articles publiés.
Ce projet a été réalisé avec le soutien de la Drac Île-de-France, dans le cadre du fonds « Médias de proximité ».

dimanche 30 octobre 2016

Ils agissent : Faciliter l’accès à la médecine douce (les brindherbes engagés)

Ils agissent : Faciliter l’accès à la médecine douce

Pendant que l’écume de l’océan médiatique mousse autour de Panama Papers et autre saloperies, dans le fond calme de l’océan populaire, d’autres réfléchissent et agissent en silence. En voici un très bel exemple :

« J’ai décidé de rendre les soins naturels accessibles à tous »

Anne est naturopathe. Convaincue des bienfaits de la médecine naturelle, elle a décidé de rendre cette approche accessible au plus grand nombre : « Il y a des gens qui veulent se soigner de manière naturelle mais qui ne peuvent pas parce qu’il y a un problème économique ! »
Pour ça, elle a décidé de co-créer un dispensaire de soins naturels.
L’idée : réunir dans un même lieu des praticiens en médecine naturelle qui interviennent bénévolement pour proposer des tarifs de consultation abordables (de 7 à 27€, en fonction des revenus).
Résultats :
  • Une vingtaine de professionnels réunis (ostéopathie, médecine traditionnelle chinoise, réflexologie, homéopathie, psychologie, naturopathie…)
  • Plus de 1000 personnes bénéficiaires par an
  • Un public hétérogène « On a cet aspect global de la société et ça c’est extrêmement important »
Pour Anne l’objectif est doublement atteint car la dimension collective est un vrai plus pour soigner :  « On est content d’être ensemble parce que quand on a nos réunion pluridisciplinaires, on peut parler de certaines personnes (…) et on est pas de trop pour cerner les problèmes

Ceci est la version courte de l’interview

Pour la version complète c’est ICI

CETA : plus que jamais, la mobilisation continue ! (Pressenza)

CETA : plus que jamais, la mobilisation continue !

30.10.2016 - Bruxelles Attac France
CETA : plus que jamais, la mobilisation continue !
(Crédit image : france.attac.org)
Le premier ministre belge a annoncé jeudi 27 octobre qu’un accord intra-belge avait été trouvé à propos du CETA, répertoriant une série d’exigences désormais soumises aux 27 autres États membres de l’UE. La portée de cet accord devra être analysée dans les détails. Les atermoiements des derniers jours, avec le report du sommet prévu le 27 octobre pour la signature du traité, illustre le chaos et la panique des autorités européennes et canadiennes face à la résistance des élus en Wallonie.
 La détermination du Parlement wallon à faire surgir les préoccupations des citoyen·e·s dans un cadre de négociation opaque, où les intérêts des multinationales priment sur ceux des populations, doit être saluée. Malgré les nombreuses pressions, menaces, ultimatums, la résistance de la Wallonie a donné de l’écho à la mobilisation des millions de citoyen·e·s, de part et d’autres de l’Atlantique, qui dénoncent depuis plusieurs années les dangers de cet accord. Plus de 2 100 collectivités territoriales européennes, représentant plus de 75 millions de personnes, ont pris des délibérations contre le CETA et le TAFTA [1] ; et 3,5 millions de citoyen·e·s européen·e·s, à travers une initiative citoyenne, ont marqué leur désapprobation à CETA et TAFTA [2].
À supposer que toutes les exigences de cet accord intra-belge soient acceptées par les autres pays de l’UE et le Canada, la signature du CETA ne mettra pas un terme au débat démocratique qui s’est engagé. Les parlements nationaux et européen seront amenés à se prononcer sur la ratification de cet accord à contresens des grands défis du XXIesiècle (chômage, inégalités, réchauffement climatique etc.). Si les gouvernements refusent de prendre leurs responsabilités, alors ce sont les parlementaires qui devront se faire l’écho de l’opposition grandissante des citoyen·e·s et des collectivités territoriales.
L’assourdissant silence de François Hollande et de Matthias Fekl, qui refusent d’expliquer publiquement la position de la France dans les tractations obscures qui se poursuivent à Bruxelles, renforce la détermination des opposant·e·s aux traités transatlantiques. Il est urgent d’imposer, en France et en Europe, un véritable débat démocratique sur l’ensemble des négociations commerciales en cours [3], y compris l’accord sur le commerce des services (TiSA). Après l’enlisement des négociations du TAFTA, les difficultés rencontrées par le CETA montrent que notre résistance est payante : continuons et renforçons la mobilisation !

Un documentaire à voir absolument : Les Pépites (les brindherbes engagés)




Un documentaire à voir absolument : Les Pépites


A l’avis quasi général, ce film magnifiquement humain est une réussite. Sorti le 5 Octobre dernier Les Pépites est distribué dans 180 salles en France. Si vous le voyez passer près de chez vous, ne le manquez pas.  C’est également un film tout à fait adapté pour une projection dans les lycées et collèges. Avis aux enseignants !
Voici la page Télérama consacrée à ce documentaire :

Synopsis

«On n’avait rien construit avant», remarque Marie-France. Avant qu’elle et son époux Christian ne s’installent au Cambodge, il y a vingt ans, et y créent une école pour les enfants des rues. A l’époque, ils ont vu ces gamins trimer dans les décharges à ciel ouvert de Phnom-Penh. Des filles et des garçons perdus, condamnés à une vie de misère. A ce jour, «Papy» et «Mamy» ont permis à près de 10 000 d’entre eux d’accéder à l’éducation pour se construire un avenir…

Critique lors de la sortie en salle le 05/10/2016

Par Guillemette Odicino
Il y a plus de vingt ans, Christian des Pallières (disparu le 24 septembre) et son épouse Marie-France découvrent la décharge à ciel ouvert de Phnom Penh, où des milliers d’enfants tentent de survivre. Pour les deux Français, c’est un choc, et une évidence : il faut sortir les petits de cet enfer…
De la mission accomplie par ces héros humbles et pragmatiques, Xavier de Lauzanne tire un film lumineux et concret. Cohérent avec son sujet (l’éducation comme seule chance pour des enfants condamnés au malheur), le réalisateur a tenu à travailler avec d’anciens élèves du centre de formation aux métiers du cinéma que Christian des Pallières a créé au Cambodge. Les Pépites fait partie de ces documentaires, pas si fréquents, qui donnent foi en l’humanité. — Guillemette Odicino

AUTOUR DU FILM LES PEPITES : Mille et Unes Vies Rêvées

vendredi 28 octobre 2016

[Fantastique] France, terrorisme et diplomatie en carton, par Pierre Conesa (via Les crises)

Une fantastique interview de Pierre Conesa, par notre partenaire Thinkerview…
Pour mémoire Pierre Conesa est agrégé d’histoire et ancien élève de l’École nationale d’administration (ENA – comme quoi, le tout est de repérer ceux qui ne choisissent ni politique, ni finance…), Pierre Conesa est ensuite haut fonctionnaire du ministère de la Défense, où il a notamment été directeur adjoint de la délégation des Affaires stratégiques jusqu’à sa retraite en 2012. Il vient de publier Docteur Saoud et Mister Djihad : la diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite.
Édifiant (même si je ne partage pas quelques petits points…).
Source : Youtube, Thinkerview, 25-10-2016
ft
Interview de Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire du Ministère de la Défense.
Vidéo enregistrée le 7 octobre 2016.
SUJETS :
Arabie Saoudite, Qatar, Quai d’Orsay, Diplomatie, Droit de l’homme, Salafisme, Terrorisme, Attentats, Schizophrénie diplomatique, OTAN, Irak, Yémen, flux de migrants, Syrie, Alep, Russie, Djihad, Afghanistan, Iran, UK, USA, Etat d’urgence, renseignement de terrain.
Source : Youtube, Thinkerview, 25-10-2016

La construction en terre, une technique performante et écologique entravée par les lobbies du ciment (basta)

La construction en terre, une technique performante et écologique entravée par les lobbies du ciment

PAR 
En Isère, le Domaine de la terre est un quartier d’habitat social unique en France. Les 70 logements y sont tous construits en terre crue, une ressource naturelle et locale, 100% recyclable et non polluante. Trente ans après avoir été bâti, ce quartier apporte la preuve qu’il est possible d’édifier à moindre coût une architecture de terre avec une faible consommation énergétique et un vrai confort thermique. Pourtant, l’opération n’a jamais été réitérée en France. Pression des lobbies cimentiers, absence de suivi des pouvoirs publics, réglementation... En dépit de ces freins, la filière terre connait un renouveau. Reportage et enquête sur une solution d’avenir.
Des nichoirs pour oiseaux se fondent dans les bâtisses en terre crue. Ils surplombent la rue Hassan Fathy, du nom de l’architecte égyptien qui, dès le début du 20e siècle, plaide pour un bâti pensé avec des matériaux locaux. C’est dans cette philosophie que s’inscrit le Domaine de la Terre, un quartier expérimental situé à Villefontaine, à une quarantaine de kilomètres de Lyon [1]. Disposés à flanc de colline, quelque 70 logements HLM y occupent un peu plus de deux hectares. Érigés en 1985, les onze îlots sont construits en terre crue, un matériau délaissé depuis des décennies. Il a pourtant été longtemps employé dans la région Rhône-Alpes : 80% des habitations du Haut Dauphiné construites avant les années 1950 sont bâties avec ce matériau peu coûteux, aux performances thermiques et écologiques de premier plan.

Confort thermique et faible consommation énergétique

Pisé, bauge, torchis... plusieurs techniques de construction en terre ont été utilisées sur le quartier, après un appel lancé aux architectes de toute la France [2]. Ces différentes techniques sont combinées dans la tour de 15 mètres de hauteur qui surplombe le Domaine. À ses pieds, plusieurs façades arborent des briques de terre comprimée, qui assurent une isolation phonique et acoustique. Au quotidien, les locataires apprécient la fraicheur de leur maison en été, et son confort en hiver. « La terre est un matériau qui restitue la chaleur de manière différée : s’il fait chaud dehors, la chaleur sera restituée douze heures plus tard ; au contraire, la fraicheur reste en journée », détaille l’architecte Anne-Lyse Antoine, spécialiste de la terre crue. La terre régule aussi l’humidité à l’intérieur d’un bâtiment.
Le quartier relève aussi d’une expérimentation bioclimatique. Dans les maisons, les celliers et sas d’entrés sont orientés côté nord afin de constituer des « espaces tampons » et de protéger du froid. A l’inverse, de grandes serres rythment la façade sud d’un bâtiment afin de capter et distribuer la chaleur du soleil sur deux niveaux. L’implantation du bâti, son orientation, le choix des matériaux, tout a été soigneusement pensé. Dix ans après la construction, en 1997, une étude thermique a montré que les bâtiments du Domaine de la Terre consommaient entre 10 et 40 fois moins d’énergie que les autres bâtiments de la commune [3] !

Des logements écolos pour tous

Dans les allées se succèdent des maisons individuelles et de petits logements collectifs aux formes variées, sur deux ou trois niveaux, abritant des jardins. Difficile d’imaginer que nous sommes au cœur d’un quartier d’habitat social. C’est précisément ce qu’a voulu Alain Leclerc, l’architecte et urbaniste qui a été chargé de la conception du quartier. « On ne doit pas voir ce qui est HLM ou pas, explique t-il. Une ville est faite pour tout le monde, je n’organise pas des ghettos. » Opposé aux tours HLM, il veut prouver qu’il est possible, pour le même prix, de construire des maisons individuelles groupées. « Il faut offrir aux locataires un habitat qui soit moteur de leur évolution sociale. »
Avec 32 logements à l’hectare, la densité du Domaine est importante [4]. Mais la force du quartier réside surtout dans le fait que les habitats et les équipements – écoles, commerces, maison de quartier ou places publiques – ont été pensés simultanément [5]« Il y a un niveau de seuil par équipement, précise l’urbaniste. Nous savons par exemple qu’il faut 600 logements pour faire vivre un collège. Si nous voulons que les usagers aillent à l’école à pieds, cela suppose un nombre minimum de logements dans un rayon maximum. Nous n’avons pas fait de routes trop larges, pour que la vitesse reste lente. » Trente ans après, le résultat est là : nombre d’enfants continuent de se rendre à l’école à pieds ou à vélo, empruntant les coulées vertes qui sillonnent le quartier.

Pas plus cher que des logements sociaux conventionnels

« En 1972, on nous disait que nous ne savions pas financer du logement social en maison individuelle. Mais nous avons prouvé dès 1973, dans un premier quartier à Villefontaine, que nous pouvions le faire », rappelle Alain Leclerc. Le coût du mètre carré est en effet proche de celui des logements sociaux de grande hauteur. « L’habitat individuel n’est pas déterminé par le niveau de ressources des futurs habitants. La différence de prix se fait sur le second œuvre (l’aménagement intérieur, ndlr) ». Les coûts ont aussi été réduits par une utilisation maximale de matériaux locaux : « La terre du pisé a été prise sur le terrain, le bois dans la région, il n’y a pas d’acier et le moins de béton possible. » Même les bancs publics ont été taillés dans une carrière à proximité. Des entreprises locales ont été mobilisées. Les briques de terre comprimées proviennent ainsi d’une usine de la région qui, avant ce projet, fabriquait des agglomérés en béton.
Trente ans après la réalisation, les bâtiments ont bien vieilli et sont en bon état. « L’avantage de la terre, c’est qu’elle oblige à travailler correctement, relève Alain Leclerc. Par exemple avec le pisé, si le travail est mal fait, on le voit au moment du décoffrage. Les malfaçons sont immédiatement visibles. Dans le béton, on les découvre quinze ans plus tard. » La terre favorise aussi des économies à long terme grâce à l’absence de peinture, d’enduit et d’entretien pendant plusieurs dizaines d’années. « C’est facile à retoucher. S’il y a des trous, il y a juste besoin de terre pour reboucher », observe l’architecte Anne-Lyse Antoine.

Pressions des lobbies du ciment

Dans les premières années qui ont suivi la construction du Domaine de la Terre, près de 40 000 visiteurs par an sont venus constater qu’il était possible d’édifier à moindre coût des bâtiments en terre avec un confort moderne. Pourtant, ce type d’opérations n’a pas été renouvelé en France. Pourquoi ? « Les grosses entreprises ne peuvent pas faire de bénéfices sur des opérations comme celles-là, analyse Alain Leclerc. Nous avons travaillé avec onze architectes s’appuyant sur des entreprises locales. Ce programme n’a alimenté aucune caisse électorale ! » Une vision partagée par l’architecte-urbaniste Jean Dethier : « La terre crue, c’est le matériau anticapitaliste par excellence. On ne peut pas la vendre puisqu’elle est là sous vos pieds, dans votre lopin. Elle n’intéresse aucune banque (...) ni aucun groupe industriel puisqu’elle ne peut être source de profit » [6].
En décembre 1986, la ville de Grenoble s’affiche comme « capitale de la terre », raconte Jessica Adjoua dans un récent mémoire de recherche intitulé Le renouveau de l’architecture de terre dans les années quatre-vingt. Elle fait état d’un épisode marquant : Grenoble s’apprête à accueillir l’exposition de l’architecte belge Jean Dethier sur la construction en terre, qui a rencontré un vif succès cinq ans plus tôt au Centre Pompidou. La réaction du lobby cimentier est immédiate, avec la publication par le groupe Vicat d’une page de publicité au slogan évocateur : « Grenoble, capitale du ciment ». Dans les jours suivants, le ministère de l’Équipement convoque Jean Dethier, en contrat avec les institutions de l’État, et l’oblige à arrêter toutes ses démarches. « Cet événement eut une conséquence majeure dans la tentative de relance de la filière "terre crue" », relève la jeune architecte. Des projets de construction de terre en France et au Maroc sont notamment annulés.

Freins réglementaires

La réglementation limite également le développement de la filière en France. « La terre est considérée comme un matériau expérimental par différentes corps de métiers », précise Anne-Lyse Antoine. L’obtention d’un avis technique expérimental (Atex) a un coût et peut requérir plusieurs mois d’études. « L’Atex n’est par ailleurs pas réutilisable pour d’autres bâtiments, donc on ne capitalise pas sur le savoir-faire. En Allemagne par exemple, ils ont des règles professionnelles et des normes pour le matériau, ce qui rend la construction plus facile ». Mais selon Alain Leclerc, ce problème de l’absence de réglementation mis en avant par les pouvoirs publics est un « alibi » : « Pour le Domaine de la Terre, nous avons pris le temps de rencontrer Socotec, le bureau de contrôle. Il n’avait rien contre, donc on y est allés. L’essentiel est d’être informé. Et d’obliger ainsi les personnes en face à nous démontrer qu’il y a des problèmes. »
Pour cet urbaniste, le principal défi pour développer la filière n’est pas tant technique que culturel. De nombreuses idées reçues courent à l’encontre de la terre. Ce serait un matériau « sombre », « poussiéreux », « fragile », « non durable dans le temps ». Mais les mentalités changent et la construction terre connait un renouveau [7]. A défaut d’avoir entrainé un décollage de la filière en France, le Domaine de la Terre a joué un rôle important dans d’autres pays en Europe comme l’Allemagne, et engendré la réalisation de projets en Afrique. Alain Leclerc reste optimiste : « Ce qui a tué l’architecture en terre au lendemain de la guerre, c’est que l’État a massivement subventionné l’acier pour faire du béton armé, et l’énergie des cimenteries. On a pu construire en hauteur en béton armé parce qu’on n’en payait pas le vrai prix. Mais la nécessité de vivre au niveau de nos moyens va faire loi. »
Texte et photos : Sophie Chapelle

Notes

[1
En 1981, la presse et le grand public se passionnent pour une exposition internationale au centre Pompidou sur les architectures de terre. Son auteur, l’architecte belge Jean Dethier, souhaite relancer la construction en terre, en montant une opération pour démontrer l’intérêt de ce matériau, qui permet de réduire la consommation d’énergie fossile dans la construction. Le centre Pompidou convainc finalement le ministère de l’Équipement de réaliser un quartier pilote en région Rhône-Alpes. Le projet donnera naissance au Domaine de la Terre.
[2
Le « village terre » est constitué de 45 % de logements en pisé, 45 % en blocs de terre, et 10 % en terre paille. Onze équipes d’architectes ont été sélectionnées. Elles ont bénéficié de l’appui technique du CRAterre, le Centre international de la construction en terre.
[3
Les performances thermiques égalent celles des logements répondant à la Réglementation thermique de 2005.
[4
Contrairement aux idées reçues, le modèle de la tour n’est pas plus dense que des maisons individuelles ou des petits logements collectifs. Lire à ce sujet : Thierry Paquot, La folie des hauteurs, Bourin éditeur, 2008.
[5
A ce titre, le concept de « surface urbanisée disponible par habitant » s’avère plus riche que celui de « densité » : il combine les habitations, les activités, les équipements et les infrastructures accessibles à un habitant.
[6
Source : Michel Bosquet, « Demain la terre », Le nouvel observateur, 14 novembre 1981.
[7
Plus de 250 ouvrages en terre crue réalisés en France depuis 1976, date du renouveau de cette architecture, ont été recensés grâce à un appel à participation des constructeurs et des auto-constructeurs pour cartographier les projets réalisés et les techniques constructives utilisées. Voir leur l’inventaire ici.