lundi 30 septembre 2013

Nouveau témoignage sur les effets dévastateurs des vaccins HPV (fawkes news)

dimanche 29 septembre 2013

Nouveau témoignage sur les effets dévastateurs des vaccins HPV


Voici un témoignage parmi tant d'autres des effets iatrogènes de la vaccination (en l’occurrence il s'agit cette fois du HPV mais il existe bien d'autres vaccins et médicaments qui ont changé la vie de tant de personnes). Il aura fallu une cinquantaine de rendez-vous médicaux à cette dame pour qu'un médecin envisage l'origine vaccinale de ses problèmes de santé. Au pays d’Hippocrate, les illusions ont la vie dure.

Initiative citoyenne:
« Je n’aurais jamais pu imaginer qu’à la suite de la folle décision que j’ai prise de me faire vacciner, ma vie aurait pu être changée pour toujours »
Par Elisabeth Wagner, 25 septembre 2013



J’ai pensé qu’il valait mieux prévenir que guérir. Je ne me doutais pas à quel point ma décision d’ajouter le Gardasil à ma stratégie de prévention du cancer aurait pu me causer pareils problèmes de santé ! Parfois, je voudrais tellement pouvoir revenir en arrière, qu’il soit possible que je n’aie jamais reçu ce vaccin !
 
Avant le Gardasil, j’étais une jeune femme de 26 ans en parfaite santé et fort active. Je faisais beaucoup de sport et travaillais cinq jours par semaine. Je prenais beaucoup de plaisir à une carrière parfaitement réussie. Depuis 5 ans, je n’avais plus consulté le moindre médecin. A l’époque, j’étais fiancée et j’avais toute la vie devant moi.
 
Comme beaucoup de parents concernés par la santé de leurs enfants, ma mère a, un jour, pensé que ce serait une bonne idée de me faire vacciner contre le HPV pour m’éviter d’éventuellement faire un jour un cancer. Mon médecin n’en voyait pas parfaitement l’utilité vu que je n’avais pas encore été sexuellement active et que mon fiancé ne souffrait d’aucune maladie sexuellement transmissible. Même si la chose n’avait pas beaucoup de sens pour moi, ni mon médecin, nous avons foncé et c’est comme cela que j’ai eu ma première dose de ce vaccin.

Gardasil-Elisabeth-Wagner-Sanevax.jpgC’est en mai 2007 que j’ai reçu ma première injection de Gardasil. Quelques jours après l’injection, je suis retournée voir mon médecin. Je me plaignais de douleurs à la main, de douleurs articulaires, de nausées et de maux de tête.

Mon médecin n’a pas mentionné le fait que le vaccin aurait pu être à l’origine de ces troubles, et il m’envoya chez un spécialiste. Après m’avoir examinée et testée, ce dernier n’a rien trouvé.
 
Les mois ont passé et j’ai continué à me sentir terriblement fatiguée, usée. J’avais d’horribles maux de tête. Je ne me reconnaissais plus. La douleur irradiait dans tout mon corps. J’avais l’impression que l’on m’enfonçait des poignards brûlants dans tous les muscles. De toute ma vie, je n’avais jamais ressenti pareilles douleurs. En plus de ces douleurs, j’ai commencé à sentir comme un « brouillard » dans ma tête. Tout me semblait confus. J’éprouvais beaucoup de difficultés à trouver mes mots, à exprimer mes pensées. Il me paraît évident que mon système immunitaire avait été ébranlé. J’ai aussi connu des allergies alimentaires : au gluten, aux produits laitiers, au soja, aux crevettes. Peu de temps après le vaccin, mes règles sont devenues très irrégulières. J’ai fait de l’endométriose et développé un kyste ovarien. Sur le plan santé, les choses ne faisaient qu’empirer. J’ai continué à voir régulièrement mon médecin dans l’espoir qu’il trouve ce qui n’allait pas.

Comment était-il possible qu’une femme dynamique et en parfaite santé puisse comme cela brusquement être prise au piège dans un corps qui se détériorait aussi vite ? Finalement, mon handicap a été reconnu. J’étais tellement malade que je n’ai pu participer aux fêtes du Thanksgiving et de la Noël 2008. J’étais incapable de vivre normalement.

Les médecins qui étaient à court d’explications en sont finalement arrivés à la conclusion que tous mes problèmes venaient d’une « dépression ». Ils m’ont prescrit beaucoup d’antidépresseurs, des antibiotiques, des relaxants musculaires et des anxiolytiques. Je n’ai jamais pris tous ces médicaments.
 
J’ai alors voulu chercher de l’aide à la Clinique Mayo. Pendant mon séjour à la Clinique, j’ai eu environ 50 rendez-vous avec différents médecins pour faire des tests, de scanners, des biopsies afin d’essayer de trouver ce qui dévorait ainsi ma vie. Le résultat de toutes ces investigations fut une fois de plus que j’étais « déprimée », et c’était là ce qui devait expliquer tous mes problèmes de santé.
 
Je commençais à perdre espoir. Je savais sans aucun doute que tous mes problèmes n’étaient évidemment pas dans ma tête.
 
Après avoir vu une douzaine de médecins différents y compris des chiropracticiens, des naturopathes, des spécialistes, un médecin a enfin pris le temps de s’asseoir et de regarder dans le détail mon dossier médical pour pouvoir y voir plus clair.
 
En remettant tous les éléments sur la table, il devint clair comme le jour que tous mes problèmes de santé avaient commencé exactement après que je j’aie reçu le vaccin contre le HPV. Après avoir fait une recherche personnelle, je me suis vite rendue compte qu’il était parfaitement connu que le vaccin contre le HPV était l’un des vaccins les plus dévastateurs. Il avait causé 30.000 effets secondaires chez des femmes qui étaient même plus jeunes que moi. Plusieurs d’entre elles avaient passé des années sans pouvoir se rétablir.
 
Au cours de ce périple pour retrouver la santé, j’ai changé beaucoup de choses dans ma vie qui, je l’espère, pourront m’aider à finalement guérir. Je ne mange pratiquement plus que des aliments biologiques. Je vois régulièrement un chiropracticien ; je prends des probiotiques tous les jours, des suppléments naturels. Je consulte maintenant un médecin qui s’est spécialisé dans le traitement homéopathique des dommages vaccinaux.

J’ai heureusement un mari qui m’aide beaucoup. Les membres de ma famille m’encouragent énormément et font beaucoup pour moi.
 
Je n’aurais jamais pu imaginer un seul instant qu’une seule injection après une seule décision folle aurait pu ainsi changer ma vie pour toujours. J’ai maintenant un fils, mais il ne sera jamais vacciné. Les risques de maladies auto-immunes possibles, les allergies, l’asthme et autres dommages généraux, parfois irréversibles sont beaucoup trop graves et trop tragiques pour que je puisse prendre le risque de faire vacciner mon enfant.

S’il vous plait, faites vos propres recherches sur chaque vaccin avant de prendre une décision qui pourrait s’avérer irréversible pour vos enfants.

Source: SaneVax

Traduction:

Olivier Delamarche: "On a failli avoir Dominique Strauss-Kahn" (jaiundoute)



dimanche 29 septembre 2013

De la solidarité bactérienne face aux antibiotiques...(les mots ont un sens)

De la solidarité bactérienne face aux antibiotiques...


Confrontées aux antibiotiques, des bactéries développent des systèmes de communications chimiques permettant aux plus robustes de transmettre leur résistance aux plus faibles.
Bactérie résistance
La communauté scientifique pense généralement que l'apparition d'une résistance aux antibiotiques au sein d'une population bactérienne est exclusivement le fruit de mutations génétiques aléatoires. Depuis peu, cependant, quelques voix s'élèvent pour mettre à mal ce modèle un tantinet simpliste et promouvoir ce qu'on appelle l'hétéro-résistance (rien à voir avec l'orientation sexuelle des bactéries).
Les bactéries font de la résistance...
Et le doc' Miguel Valvano, chercheur au Centre for Human Immunology and Department of Microbiology and Immunology, au Canada, vient d'en rajouter une louche, au détour d'un article détonnant publié dans Plos One. Son équipe a en effet mis en évidence que les bactéries les plus résistantes aux antibiotiques produisent des petites molécules à destination des bactéries les plus sensibles des environs. Petites molécules qui aident les cellules les plus faibles à se défendre contre les antibios. Et ce mécanisme peut impliquer diverses variétés de microbes (B. cenocepacia, Pseudomonas aeruginosa et E. coli), dont certaines pathogènes pour l'homme.
Selon Omar El-Halfawy, co-auteur de l'étude, "ces molécules peuvent être utilisées et produites par pratiquement toutes les bactéries [...] Elles peuvent être considérées comme un langage universel qui pourrait être compris par la plupart des bactéries [...] La prochaine étape est de trouver des moyens pour inhiber ce phénomène".
[Sources : plosone.org, techno-science.net, bulletins-electroniques.com]
(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")

Interview Pierre Carles 2013 : Les médias alternatifs et internet



Les infos dont on parle peu n°41 (28 Septembre 2013) - Info libre

samedi 28 septembre 2013

COMMENT FONCTIONNE LA MEDECINE OFFICIELLE ? (Conscience cytoyenne responsable)

Posté par 2ccr le 25 septembre 2013
Quelques éléments pour comprendre et défendre notre santé
COMMENT FONCTIONNE LA MEDECINE OFFICIELLE ? dans education et sante seringue-300x2251) La médecine officielle est complètement dépendante de l’industrie pharmaceutique, donc il faut se poser la question du fonctionnement de Big-pharma en premier.
2) Le seul but de Big-pharma est de gagner de l’argent, beaucoup d’argent rapidement et à moindre frais. Il en découle plusieurs conséquence. En voici quelques unes :
- chercher les créneaux rentables. Et là c’est tout simple : viser les maladies chroniques, mais aussi les situations de la vie comme la ménopause où on propose une « solution » sous forme d’hormones. On connaît les résultats des milliers de cancers du sein chez les femmes à qui ont a mensongèrement proposé ces produits. On a créé de toute pièce une maladie imaginaire « le cholestérol ». D’ou un créneau très très juteux pour l’industrie. Les anti-cholestérols sont sans doute intéressant pour des excès de cholestérol d’origine familiale qui sont très peu fréquents, mais les donner ces médicaments qui ne sont pas sans risque avec des études truquées c’est inadmissible. Pour les maladies dites orphelines (rares) pas de recherche pas de médicaments
- Big-pharma n’a donc strictement aucun intérêt à guérir les maladies : il en vit comme toute une partie du corps médical et des activités connexes. L’exemple du cancer est significatif. Des campagnes médiatiques nous annoncent depuis des décennies la victoire est proche encore un effort pour la recherche. Et en réalité, cette fameuse science progresse par sauts de puce. Grande nouvelle la survie sous tel traitement a permis de progresser d’un mois, parfois plus, pour des prix astronomiques – qui tombent souvent sur la patient et la famille -. C’est naturel et normal, chacun de nous est prêt à tout pour garder un être cher. A coté de cette pratique franchement odieuse, des moyens thérapeutiques qui ont fait leur preuve, ce qui serait facile de vérifier, sont criminalisés, pourchassés. Une véritable guerre contre ces chercheurs et ces praticiens est organisée. Comme le remarque la philosophe Isabelle Stengers: le charlatan (pour la médecine officielle) est celui qui guérit et veut le prouver (contre bien sur le circuit officiel de l’Evidence based medecine (voir plus loin).
-développer des médicaments très dangereux comme le Médiator en France et le Vioxx aux USA : 30 000 décès au minimum (je dis bien trente milles).
- la nécessité de réduire au maximum le prix de production des médicaments. La solution la plus simple est de faire produire dans les pays Inde, Chine en particulier) ou la « main d’œuvre » est très bon marchée, ce qui veut dire que les travailleurs sont très mal payés. D’où l’invention des médicaments génériques. Ce sont des médicaments qui ont la même formule chimique que le médicament de référence qui n’est plus protégé par un brevet, mais pas le même mode de fabrication (qui reste protégé). Il en résulte des différences très importantes. Autre conséquence la sécu oblige d’utiliser ce type de médicaments.
-comme toutes les industries, Big-pharma est maintenant sur le marché mondial. Il en résulte qu’il y a concurrence au détriment de la qualité et surtout spéculation, comme sur les matières premières alimentaires. D’ou des ruptures de stock de certains médicaments qui vont désormais devenir fréquentes. Bref la mondialisation s’attaque aux pauvres en provoquant des famines et aux malades et les privant de certains médicaments.
3) les profits de Big-pharma permettent d’offrir des avantages aux médecins, spécialement aux leaders qui par leur notoriété influencent l’ensemble du corps médical. En général ces Professeurs, dirigent un secteur de recherche, appartiennent à une institution qui conseille le pouvoir politique (comme l’Académie de Médecine, ou les sociétés savantes de tel ou tel domaine) et enfin sont conseillé de l’industrie pharmaceutique et grassement rémunérés. C’est ce qu’on appelle les 3 casquettes. J’imagine qu’aucun d’entre nous n’a entendu un épicier dire qu’il vend des produits avariés. Et bien ces Professeurs qui dans leur secteur ont mis un produit au point l’on fait commercialiser par Big-pharma et vont ensuite conseiller aux institutions ad hoc de le faire admettre, ne savent que faire des louanges pour leur produit qui bien sur n’ont aucun défaut.
4) Durant la dernière guerre et sous l’impulsion de l’occupant a été créé l’Ordre des Médecins, qui quoi qu’on en dise a été purement et simplement prorogé à la Libération. Sa fonction, s’assurer que les médecins restent dans les clous et qu’il ne vient pas l’idée d’aller voir ailleurs si des thérapeutiques ne sont pas mieux que celles de Big-pharma. Bref une police des médecins. Pour en savoir plus voir : Mon mémoire présenté devant l’ordre régional des médecins.
5) Dernière pièce importante de ce dispositif : la médecine fondée sur les preuves , l’Evidence based medecine (EBM pour les initiés). Elle nous vient tout droit des USA et a été popularisée par la fondation Rockfeller. Elle se fonde tout simplement sur ce qu’on appelle le double aveugle. Je ne rentre pas dans les détails, que je reprendrais un jour, mais c’est une escroquerie scientifique. Elle consiste à comparer l’effet d’un médicament à celui d’un placébo (un faux médicament sans action en principe) ou d’un autre médicament. Ceci avec une méthodologie draconienne : ni le malade, ni l’expérimentateur ne savent ce que les personnes incluses dans l’essai utilisent. Ceci à partir de la sélection de cobayes ayant la même maladie et des caractéristiques biologiques proches. En général le résultat (quand c’est positif) est 80% d’effet positifs et 20% d’effets négatif (aggravation …) et nuls. Je ne rentre pas dans le détail sauf pour dire que quand un médicament a fait ses preuves il devient « Le Médicament » de telle maladie et a force de loi. Le médecin est obligé de le donner et est en faute s’il ne le donne pas. Si vous êtes dans les 20%, c’est comme au loto : vous avez perdu. La sanction peut être parfois très lourde: décès, infirmités etc. Mais vous n’avez rien à dire le médicament est « scientifique prouvé ».
Je passe pour le moment sur les aspects stupides du procédé pour indiquer deux choses : d’autres méthodes scientifiques sont possibles, mais rejetées. Et la 2éme chose, c’est que ce procédé du double aveugle a l’énorme avantage de disqualifier systématiquement les médicaments et médecines venues d’ailleurs ou partant d’autres expériences et conceptions. Le ridicule ne tuant pas, des pratiques plus que millénaires comme l’acuponcture sont ainsi disqualifiée mais aussi la médecine indienne et bien d’autres médecines, l’homéopathie et la médecine des plantes en premier. Je rappelle que le diplôme d’herboriste a été supprimé par un décret du gouvernement collaborationniste de Vichy et n’a jamais été rétabli depuis.
6) Dernier point important : la médecine officielle Big-pharma en tète n’a que faire de la prévention. La prévention est pour eux l’horreur. Ils assimilent hypocritement la prévention à la prise de médicaments comme les antis cholestérols, les hormones, ou l’administration de vaccins aux conséquences souvent désastreuses. La vraie prévention est ailleurs. Elle est fondée certes sur l’élimination des causes des maladies (pollutions de toutes sortes, malbouffe, stress, conditions de travail dans l’industrie en particulier etc.) et sur la connaissance des mécanismes pour pouvoir intervenir avec précision. C’est le cas de la prévention active des cancers proposée par le Docteur Gernez.

Le régime d’Obama (Le grand soir)


27 septembre 2013

Le régime d’Obama


 
En vertu d’une pratique bien ancrée, les gouvernements opposés à la domination nord-américaine sont automatiquement qualifiés de « régimes » par les grands médias de communication, par les intellectuels colonisés de seconde zone et par ceux que le grand dramaturge espagnol Alfonso Sastre appelle les intellectuels bien-pensants. En sciences politiques, le terme « régime » a pris une connotation foncièrement négative, dont il était dépourvu à l’origine. Jusqu’au milieu du XXe siècle, on parlait d’un régime féodal, d’un régime monarchique ou d’un régime démocratique pour se référer à l’ensemble de lois, d’institutions et de traditions politiques et culturelles caractéristiques d’un système politique. Or, avec la Guerre froide, puis avec la contre-révolution néoconservatrice, le vocable a acquis un tout autre sens. Actuellement, il est utilisé pour stigmatiser des gouvernements ou des États qui refusent de se plier aux diktats de Washington et auxquels sont collées les étiquettes dépréciatives d’« autoritaire », voire de « tyrannies sanglantes ».
Toutefois, sans être particulièrement éclairé, on peut constater l’existence d’États manifestement despotiques que les chantres de la droite n’auraient jamais l’idée de qualifier de "régimes". Qui plus est, la conjoncture actuelle voit apparaître une pléthore d’analystes et de journalistes (dont quelques "progressistes" un tant soit peu distraits) qui ne répugnent nullement à employer le langage établi par l’empire. Dans leur bouche ou sous leur plume, il n’y a pas de gouvernement syrien, mais le "régime de Bachar el-Assad".
La même dépréciation s’opère avec les pays bolivariens : au Venezuela, c’est le régime chaviste, en Équateur, le régime de Correa et la Bolivie subit les caprices du régime d’Evo Morales. Le fait que dans ces trois pays ont émergé des institutions ainsi que des formes de participation populaires et de fonctionnement démocratiques supérieurs à celles que connaissent les États-Unis et la grande majorité des pays du monde capitaliste développé est soigneusement passé sous silence. Comme il ne s’agit pas de pays amis des Etats-Unis, leur système politique ne peut être autre qu’un régime.
L’application de deux poids, deux mesures est manifeste. Les monarchies pétrolières du Golfe, pourtant autrement plus despotiques et brutales que le "régime" syrien, ne se verraient jamais affublées de ce terme. On parle du gouvernement d’Abdul Aziz ibn Abdillah, jamais du régime saoudien, même si l’Arabie saoudite ne dispose pas de parlement, mais d’une simple "Assemblée constitutive", formée d’amis et de parents du monarque, que les partis politiques membres sont expressément interdits et que la gouvernance est exercée par une dynastie qui occupe le pouvoir depuis des décennies.
Le Qatar présente exactement le même tableau, sans pour autant que le New York Times ou les médias hégémoniques d’Amérique latine et des Caraïbes évoquent le "régime saoudien" ou le "régime qatari". Par contre, le gouvernement de la Syrie – un État pourtant laïque au sein duquel cohabitaient encore récemment plusieurs religions, où existent des partis politiques reconnus légalement et doté d’un congrès monocaméral comprenant une représentation de l’opposition – est taxé de régime. Personne ne le débarrasse de cette étiquette.
En d’autres termes : un gouvernement ami, allié ou client des États-Unis peut être le pire oppresseur ou commettre les violations des droits de l’homme les plus graves, jamais il ne sera qualifié de régime par l’appareil de propagande du système. À l’inverse, ce terme est systématiquement appliqué aux gouvernements de pays tels que l’Iran, Cuba, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua, l’Équateur et j’en passe. [1]
Pour constater cette tergiversation idéologique, il n’y a qu’à voir comment les journalistes de droite désignent le gouvernement américain, qu’ils considèrent comme le nec plus ultra de la réalisation démocratique. Pourtant, l’ancien président James Carter a lui-même dit que dans son pays, il n’y avait pas de démocratie qui fonctionne. Ce qu’il y a, c’est un État policier très habilement dissimulé, qui exerce une surveillance permanente et illégale sur ses citoyens, et dont la principale réalisation des trente dernières années a été de permettre que 1% de la population s’enrichisse comme jamais auparavant, au détriment de 90% de la population.
Dans la même ligne critique vis-à-vis de cette cynique ploutocratie que sont les Etats-Unis, le philosophe politique Sheldon Wolin a défini le régime politique de son pays comme étant un "totalitarisme inversé". Selon lui, il s’agit "d’un phénomène qui (…) représente fondamentalement la maturité politique du pouvoir corporatif et de la démobilisation politique des citoyens” [2], à savoir la consolidation de la domination bourgeoise dans les principales situations d’oligopole et la désactivation politique des masses, ce qui provoque une apathie politique, l’abandon de la vie publique – et le dédain à son égard – ainsi que la fuite en avant dans l’approche privatiste vers une consommation effrénée soutenue par un endettement encore plus endiablé.
Le résultat : un régime totalitaire d’un genre nouveau, une démocratie particulière, en somme, sans citoyens ni institutions, dans laquelle le poids faramineux de l’establishment vide de tout contenu le discours et les institutions de la démocratie pour en faire une pauvre mascarade et les rendre absolument impropre à garantir la souveraineté populaire ou à concrétiser la vieille formule d’Abraham Lincoln définissant la démocratie come "le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple".
Par la magie de la gigantesque opération de falsification du langage, l’État américain est considérée comme une "administration", soit une organisation qui gère en toute transparence, impartialité et dans le respect de l’état de droit les affaires publiques en fonction de règles et de normes clairement établies. En réalité, comme l’affirme Noam Chomsky, rien de tout cela n’est vrai.
Les États-Unis constituent un État voyou qui viole comme nu autre le droit international ainsi que certains des droits et des lois les plus importants du pays. Au niveau national, les révélations récentes à propos des pratiques d’espionnage usitées par la NSA et d’autres agences contre la population américaine le prouvent, sans parler des atrocités perpétrées quotidiennement dans la prison de Guantánamo, ni du fléau chronique du racisme [3].
Par conséquent, je propose que nous ouvrions un nouveau front dans la lutte idéologique et qu’à compter d’aujourd’hui, nous désignions le gouvernement américain par les termes "régime d’Obama" ou "régime de la Maison-Blanche". Il s’agira d’un acte de justice, qui aura également pour effet d’améliorer notre capacité d’analyse et d’assainir le langage de la politique, contaminé et perverti par l’industrie culturelle de l’empire et par sa prolifique fabrique à mensonges.
Atilio Boron
http://www.atilioboron.com.ar/2013/09/sobre-regimenes-y-gobiernos.html
Traduction : Collectif Investig’Action http://www.michelcollon.info/Le-regime-d-Obama.html
Notes :
[1] Aux États-Unis, cette dualité de critères moraux a une longue histoire. Rappelons-nous la réponse du Président Franklin D. Roosevelt face à des membres du parti démocrate horrifiés par la brutalité des politiques répressives adoptées par Anastasio Somoza au Nicaragua : "Oui, c’est un fils de pute, mais c’est notre fils de pute". L’appellation pourrait s’appliquer aux monarques de l’Arabie saoudite et du Qatar, entre autres. Par contre, Bachar Al Assad n’est pas leur fils de pute, ce qui vaut à son gouvernement le qualificatif de "régime".
[2] Cf. Democracia Sociedad Anónima (Buenos Aires : Katz Editores, 2008) p. 3
[3] Pour en savoir davantage sur la violation systématique des droits de l’homme par le gouvernement américain, ou par le "régime" américain, voir : Atilio A. Boron et Andrea Vlahusic, El lado oscuro del imperio. La violación de los derechos humanos por Estados Unidos (Buenos Aires : Ediciones Luxemburg, 2009)

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56 % des Français utilisent leur épargne pour finir le mois (économie et société)

56 % des Français utilisent leur épargne pour finir le mois
24 Septembre 2013
 
Plus d'un français sur deux utilise son épargne pour boucler son budget mensuel, depuis juillet 2012.


56 % des Français utilisent leur épargne pour finir le mois
Selon une étude réalisée par Ipsos Mori pour l'assureur Genworth, 56 % des Français ont du puiser dans leur épargne pour couvrir une partie de leurs dépenses mensuelles au cours des 12 derniers mois. Un chiffre qui s'élève à 63 % en moyenne pour les 25 - 45 ans. "Notre étude démontre que le contexte économique difficile, qui continue de mettre à mal les finances des ménages, affecte très durement les tranches d’âge médianes, 25-34 et 35-44 ans" commente Frédéric Guez, Directeur France de Genworth. Autant dire que le mythe des Français qui épargnent s'éloigne à grand pas. De facton, moins de la moitié des Français, et un gros tiers seulement des actifs, arrivent à mettre des sous de côté, depuis juillet 2012.

La hausse des impôts oblige les Français à utiliser leur épargne
D'après l'étude, les sommes prélevées sont de 100 euros par mois en moyenne pour 21% des personnes interrogées, de 101 à 200 euros mensuels pour 16 % et supérieures à 200 euros pour 19 %, soit un français sur cinq. La raison ? Une baisse des revenus au cours de ces derniers mois. Or impôts, les Français interrogés citent d'autres explications : licenciement et le départ en retraite (9% chacun), un arrêt de travail pour raison de santé (7%), la baisse de salaire (6%), la baisse de revenus d’un travail indépendant (4%), la baisse des prestations de Sécurité Sociale (4%). Mais bien évidemment, ce sont les impôts et taxes en tout genres qui sont la principale raison de cet appel à l'épargne.

Les ménages aux revenus les plus faibles, premières victimes

Autre mythe qui vole en éclat, celui de la "Justice pour tous" rapportée aux impôts et à la redistribution. Ce sont bien les ménages aux revenus les plus faibles qui tirent le plus la langue et tapent dans leur épargne, quand il en reste : 53 % des foyers déclarant 18 000 euros de revenus par an ou moins sont touchés, contre seulement 38 % de ceux déclarant entre 36 000 et 60 000 euros de revenus.
Quand l'épargne n'est plus, les Français qui ont du mal à boucler leurs fins de mois se tournent prioritairement vers les banques et leurs découverts, ainsi que vers les abominables crédits revolving, encore trop faciles à obtenir. 38 % des personnes interrogées ont utilisé un crédit lié à une carte ou nécessitant de faire appel à une société tierce, contre seulement 15 % qui ont demandé un prêt à la consommation, et 17 % utilisé leur découvert autorisé. A l'inverse, l'aide familiale n'a été utilisée que par 6 % des sondés, en particulier bien entendu les 25-34 ans.
Fiche technique : Cette étude Ipsos Mori pour Genworth a été menée du 12 au 15 juillet 2013 sur un échantillon représentatif de 1 008 personnes âgées de 16 à 75 ans interrogées en ligne. Les résultats obtenus ont été pondérés en fonction du poids dans la population française des classes d’âge concernées

vendredi 27 septembre 2013

Les armes chimiques et les donneurs de leçons : Petite pédagogie de l’horreur (Le grand soir)

Les armes chimiques et les donneurs de leçons : Petite pédagogie de l’horreur

 
« Je ne comprends pas ces réticences à l’emploi du gaz. Je suis fortement en faveur de l’utilisation du gaz toxique contre les tribus barbares... L’effet moral sera bon. On diffusera une terreur vivace... » Sir Winston Churchill à propos des rebelles kurdes.
Le mérite de Winston Churchill c’est d’avoir été franc. Il n’a aucun état d’âme à gazer des populations, et il s’insurge contre ceux qui sont contre.
Il leur explique qu’il n’y a pas de quoi puisque ce sont des tribus barbares que l’on doit démoraliser par la terreur. Au passage, Winston Churchill sans état d’âme sait qu’il parle de la terreur mais malgré cela il persiste et il signe. Dans cette contribution pour décrire les faits, nous allons parler des justiciers actuels imposant une doxa occidentale qui repose comme au bon vieux temps sur le fait du prince - des princes pourrait-on dire - et la lettre de cachet pour les manants version actuelle de l’expédition punitive qu’affectionnent particulièrement les socialistes au point d’en user et d’en abuser. Ceci, depuis une certaine France de Guy Mollet partie guerroyer avec son complice de toujours, la perfide Albion et avec l’incontournable Israël, quand il s’agit de mettre au pas les Arabes, jusqu’à la « punition » promise à la Syrie par Hollande, le chevalier sans peur et sans reproche, frustré de ne pas en découdre sans la protection du parapluie américain.
L’histoire de l’utilisation des armes chimiques
Nous avons dans une contribution précédente décrit l’histoire de l’utilisation des armes chimiques en consommant par les feux grégeois qu’un certain Calllinicus avait mis au point. Le feu grégeois était basé sur l’association d’un comburant, le salpêtre, avec les substances combustibles, comme le goudron. Bien plus tard, c’est l’Allemagne qui utilisa la première les armes chimiques en 1915-17 : chlore liquide et phosgène, puis gaz vésicatoire et asphyxiant moutarde (ou ypérite). En riposte, la Grande-Bretagne et la France produisirent elles aussi ce gaz létal. Le gaz nervin Tabun, qui provoque la mort par asphyxie, fut découvert en 1936 par des chercheurs de la société allemande I.G. Farben En 1930, l’Italie utilisa des armes chimiques en Libye et en Éthiopie en 1936.
Les pays occidentaux qui poussent des cris d’orfraie, doivent se souvenir que ce sont eux les inventeurs et les vendeurs de ces armes de la mort tragique. Camus écrit à ce propos dans Agoravox : « (...) Pour ce qui est de la tragédie du gazage du village Kurde d’Halabja en 1988, sans doute conviendrait-il de faire remonter à la surface de l’oubli ce qu’écrivait Barry Lando, ancien de la chaîne américaine CBS, dans Le Monde du 17 octobre 2005 à savoir qu’il eut fallu se souvenir « que les armes chimiques irakiennes étaient fournies principalement par des sociétés françaises, belges et allemandes, dont les ingénieurs et chimistes savaient exactement ce que Saddam préparait. Ni que les États-Unis avaient précédemment fourni à Saddam des images satellite lui permettant d’attaquer les troupes iraniennes avec des armes chimiques ». (1)
Quand Winston Churchill approuvait les gaz de combat
Avant de devenir l’icône de la résistance au nazisme, lit-on sur une contribution parue dans le Guardian, Winston Churchill a d’abord été un fervent défenseur de l’Empire britannique et un antibolchevique convaincu. Au point de préconiser le recours aux gaz qui avaient été la terreur des tranchées. (...) Winston Churchill, alors secrétaire d’Etat à la Guerre, balaie leurs scrupules d’un revers de la main. Depuis longtemps partisan de la guerre chimique, il est décidé à s’en servir contre les bolcheviques en Russie. Durant l’été 1919, quatre-vingt-quatorze ans avant l’attaque dévastatrice en Syrie, Churchill prépare et fait lancer une attaque chimique d’envergure. Ce n’est pas la première fois que les Britanniques ont recours aux gaz de combat. Au cours de la troisième bataille de Gaza [contre les Ottomans] en 1917, le général Edmund Allenby a fait tirer 10.000 obus à gaz asphyxiants sur les positions ennemies. Cependant, la mise au point de l’’engin M’, un gaz extrêmement toxique, le diphénylaminechloroarsine décrit comme « l’arme chimique la plus efficace jamais conçue. » (2)
En 1919 Winston Churchill alors Secrétaire d’État à la Guerre décide d’utiliser les grands moyens Nous lisons sous la plume de Camus : « Un programme exécuté à la lettre par le lieutenant-colonel Arthur Harris qui lui s’en vantait en ces termes : « Les Arabes et les Kurdes savent maintenant ce que signifie un véritable bombardement... En 45 minutes nous sommes capables de raser un village et de tuer ou blesser un tiers de sa population. » Vingt-cinq ans plus tard, Winston Churchill, fidèle à lui-même, professait des idées à peu près identiques à propos du Reich national-socialiste (...) Ajoutons par honnêteté que l’usage britannique des attaques aériennes au gaz moutarde - Ypérite - notamment au Kurdistan à Souleimaniyé sur la frontière irano-irakienne en 1925 - un an après la signature du Protocole de Genève prohibant "l’emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques" - n’a pas été une pratique totalement isolée, les Espagnols dans le Rif marocain [1921-1927], les Japonais en Chine ne s’étant pas privés d’y recourir. » (1)

La France et « son savoir-faire » dans les armes chimiques

La France comme toutes les nations occidentales a développé d’une façon intensive les gaz de combat, notamment dès la Première Guerre mondiale. Son savoir-faire a été exporté dans plusieurs pays. Malgré toutes les conventions signées, elle a gardé en Algérie une base d’expérimentation. Fabrice Nicolino écrit à ce sujet : « La France gaulliste a oublié les armes chimiques de B2 Namous. La France socialo a oublié les 5000 morts d’Halabja. Le 16 mars 1988, des Mirage made in France larguent sur la ville kurde - irakienne - d’Halabja des roquettes pleines d’un cocktail de gaz sarin, tabun et moutarde. 5000 morts. (...) L’urgence est de soutenir Saddam Hussein, raïs d’Irak, contre les mollahs de Téhéran. Et que l’on sache, pas un mot de Hollande, en ce temps l’un des experts du Parti Socialiste. Il est vrai que ce n’est pas demain la veille qu’ils devront s’expliquer sur la base secrète B2 Namous. ancienne base d’expérimentation d’armes chimiques & bactériologiques (...) De Gaulle a l’obsession qu’on sait : la grandeur, par la puissance. La première bombe atomique de chez nous explose le 13 février 1960 dans la région de Reggane, au coeur d’un Sahara alors français. Ce qu’on sait moins, c’est que le pouvoir gaulliste deale ensuite avec l’Algérie d’Ahmed Ben Bella pour conserver au Sahara des bases militaires secrètes. Les essais nucléaires français, devenus souterrains, continuèrent dans le Hoggar, près d’In Ecker, jusqu’en 1966. La France a signé en 1925 une convention internationale interdisant l’utilisation d’armes chimiques, mais que valent les chiffons de papier ? Entre 1921 et 1927, l’armée espagnole mène une guerre d’épouvante chimique contre les insurgés marocains du Rif. Et l’on sait maintenant que la France vertueuse avait formé les « techniciens » et vendu phosgène et ypérite à Madrid ».(3)
Fabrice Nicolino nous parle ensuite des accords d’Evian qui permettent à la France de garder des bases militaires qu’ils ont restituées dans leur état naturel « Outre Reggane et In Ecker, B2 Namous, un polygone de 60 kilomètres par 10 au sud de Béni Ounif, non loin de la frontière marocaine. Dans une note de l’état-major français, on peut lire : « Les installations de B2-Namous ont été réalisées dans le but d’effectuer des tirs réels d’obus d’artillerie ou d’armes de saturation avec toxiques chimiques persistants ; des essais de bombes d’aviation et d’épandages d’agressifs chimiques et des essais biologiques. » En 1997, le ministre de la Défense Alain Richard déclare : « L’installation de B2 Namous a été détruite en 1978 et rendue à l’état naturel ». En février 2013, le journaliste de Marianne Jean-Dominique Merchet révèle qu’un accord secret a été conclu entre la France et l’Algérie. Il porte sur la dépollution de B2 Namous, « rendue à l’état naturel » trente ans plus tôt ».(3)
L’utilisation des armes chimiques par les Etats-Unis
Il est impossible dé décrire les nombreuses circonstances dans lesquelles les armes chimiques ont été utilisées. Qu’il nous suffise de rapporter la philosophie du plus grand chantre de l’utilisation de ces armes de l’horreur. « Décidément, lit-on sur Agoravox sous la plume de Camus, comme s’il fallait établir des distinguos abscons entre morts déchiquetés sous des bombes conventionnelles ou asphyxiés au gaz innervant. Et puis les Anglo-Américains devraient commencer par balayer devant leurs malpropres portes au lieu de jouer aux offusqués et aux saints innocents. (...) N’est-ce pas en effet Washington qui a livré une impitoyable guerre chimique au Vietnam entre 1961 et 1971 avec des épandages massifs - 80 millions de litres - d’Agent Orange, un défoliant comportant de la dioxine ? Ce sont de 2,1 à 4,8 millions de Vietnamiens qui ont été touchés par ce composé hautement mutagène dont les effets se font sentir encore aujourd’hui. » (1)
Massimo Fini s’interroge à son tour,sur l’autorité morale des Etats -Unis : « (...) Mais ce que j’aimerais comprendre, c’est d’où vient exactement cette autorité morale des États-Unis qui se permettent de tracer des « lignes rouges » sur l’utilisation d’armes chimiques. Ce sont pourtant eux qui, en 1985, en fournirent à Saddam alors au pouvoir dans sa lutte contre les Iraniens, et par la suite contre les Kurdes. (...) Lors de la guerre contre la Serbie, les USA utilisèrent des bombes à l’uranium appauvri. (...) On imagine facilement l’effet de cet « uranium appauvri » sur les civils serbes et surtout sur les enfants qui évoluent à 1 m du sol et sont habitués à toucher à tout. En 2001, pour capturer Ben Laden, les Américains noyèrent les montagnes d’Afghanistan sous les bombes à l’uranium et le ministre de la Défense Donald Rumsfeld avait déclaré que « pour chasser les terroristes, nous utiliserons aussi des gaz toxiques et des armes chimiques ». On en voit les résultats aujourd’hui. Un paysan afghan, dénommé Sadizay, raconte : « Un raid de l’Otan a détruit ma maison, tué ma femme et trois de mes fils. Mais quand j’ai vu naitre mon neveu sans bras et sans jambes, alors j’ai compris que les Américains nous avaient volé jusqu’à notre futur. » (4)
Le secret des gaz israéliens
« Ce sont, écrit Thierry Meyssan, les recherches israéliennes sur les armes chimiques et biologiques qui ont poussé historiquement la Syrie à rejeter la Convention interdisant les armes chimiques. C’est pourquoi la signature par Damas de ce document risque de mettre en lumière l’existence, et éventuellement la poursuite, de recherches sur des armes sélectives destinées à tuer les seules populations arabes. (...) Un document de la CIA récemment découvert révèle qu’Israël a mis aussi en place son propre arsenal d’armes chimiques. Des responsables du renseignement à Washington estiment que l’Etat hébreu a secrètement fabriqué et stocké des armes chimiques et biologiques depuis des décennies pour compléter son arsenal nucléaire présumé. Dans un rapport secret de la CIA en 1983. Des satellites espions américains ont repéré en 1982 « une usine de production de gaz chimique et une unité de stockage dans le désert du Néguev ». (5)
Pour Jean Shaoul, la condamnation par les États-Unis de l’usage des armes chimiques ne s’applique pas à Israël. Il écrit : « (...) Aucune obligation morale de cette sorte n’est cependant invoquée à l’égard d’Israël, pays qui détient le plus important stock d’armes chimiques biologiques et nucléaires au Moyen-Orient, et qui est le seul Etat à ne pas avoir signé le traité de non-prolifération nucléaire. Comme l’a relevé le site Web Foreign Policy le lundi 9 septembre, non seulement les États-Unis connaissent depuis des dizaines d’années l’existence des armes chimiques israéliennes, mais ils ont maintenu le silence à leur propos. Ce n’est pas simplement qu’Israël possède un important arsenal d’armes chimiques. Il s’en est servi contre les Palestiniens en Cisjordanie et à Ghaza, contre le Liban et Ghaza durant les assauts militaires de 2006, et durant l’opération Plomb durci à Gaza en 2008-2009. (...) Un protocole de la convention de 1980 sur les armes conventionnelles interdit l’usage du phosphore blanc en tant qu’arme incendiaire (...) Le rapport d’enquête de l’ONU, le rapport Goldstone, a réaffirmé les conclusions de nombreuses enquêtes internationales respectées, confirmant l’usage disproportionné par Israël de la force contre les Palestiniens, et les accusations de crime de guerre contre Israël et le Hamas ainsi que de « probables crimes contre l’humanité » comprenant l’usage du phosphore blanc par Israël. Il y est dit que les forces israéliennes se sont comportées de façon « systématiquement irresponsable » dans leur usage de phosphore blanc dans les zones construites, citant l’attaque israélienne contre le bâtiment de l’Agence de soins et de travaux de l’ONU dans la ville de Ghaza, l’attaque de l’hôpital Al Quds et celle de l’hôpital Al Wafa. (6)
On parle souvent de la « Pax Americana » pour dénommer l’ordre résultant de l’hégémonie des Etats-Unis. Cette position de force n’est pas un gage d’équilibre et de paix à l’échelle mondiale. C’est ainsi que les États-Unis interviennent de façon chronique pour leurs intérêts stratégiques. Pour l’histoire, cela a commencé en 1846 : Guerre américano-mexicaine, les États-Unis d’Amérique annexent La Californie. Ce fut aussi, sans être exhaustif, la Guerre de Corée (1950-1953), du Viêt Nam (1968-1975). Cela a continué pour la période récente avec la guerre du Vietnam où des centaines de tonnes d’agents chimiques orange ont été déversées créant la mort et la désolation pour des dizaines d’années, ce sera ensuite le ou la Guerre en Irak (2003), le feuilleton irakien de la démocratie aéroportée à raison de dizaines de morts tous les jours ne s’est pas clôturé avec la pendaison inhumaine de Saddam Hussein.
En 2011 ce fut la mise à sac de la Libye et le lynchage abjecte de Kadhafi. Au total soixante-six interventions extérieures pour la plupart sanglantes »
Charles de Gaulle écrivait en son temps, que « les armes ont torturé mais aussi façonné le monde. Elles ont accompli le meilleur et le pire, enfanté l’infâme aussi bien que le plus grand, tour à tour rampé dans l’horreur ou rayonné dans la gloire. Honteuse et magnifique, leur histoire est celle des hommes ». La guerre de tous conte tous n’est jamais propre, c’est de fait l’échec de la parole désarmée qui est l’empathie envers la détresse des faibles. Assurément, l’humanité court à sa perte.
Chems Eddine CHITOUR
1. Camus mardi 17 septembre 2013
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/guerres-chimiques-pages-d...
2. http://www.courrierinternational.com/article/2013/09/13/quand-winston-... The Guardian 13 09 2013
3. Fabrice Nicolino http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1608
4. Massimo Fini, http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/veto-sur-les-a... 4 mai 2013
5. Thierry Meyssan http://www.voltairenet.org/article180223.html 15 09 2013
6. Jean Shaoul http://www.mondialisation.ca/la-condamnation-par-les-etats-unis-de-lus...
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LES PLANTES MANIPULÉES POUR RÉSISTER AUX HERBICIDES SE MULTIPLIENT DISCRÈTEMENT(Terre sacrée)

LES PLANTES MANIPULÉES POUR RÉSISTER AUX HERBICIDES SE MULTIPLIENT DISCRÈTEMENT

 
Les plantes manipulées pour résister aux herbicides se multiplient discrètement

Les plantes VRTH (Variétés Rendues Tolérantes aux Herbicides), aussi nocives que les OGM mais moins encadrées juridiquement, sont au coeur des préoccupations des dix-huit organisations à l'origine de l'Appel de Poitiers. Elles seront reçues le jeudi 26 septembre par les ministères de l'agriculture et de l'écologie.
S'appuyant sur le rapport de l'expertise collective INRA-CNRS de 2011 diligentée par les ministères de l'agriculture et de l'écologie, les organisations signataires de « l'Appel de Poitiers » de juin 2012 ne cessent d'interpeller ces mêmes institutions et l'ANSES [Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation], sur les conséquences sanitaires, environnementales, socio-économiques, écologiques et agricoles de l'utilisation des semences de variétés rendues tolérantes aux herbicides (VRTH) issues de la mutagénèse provoquée ou de la sélection de mutations spontanées.


Ces plantes dont le génome a été modifié ou sélectionné pour les rendre tolérantes aux herbicides ont les mêmes conséquences néfastes que les OGM issus de la transgénèse mais sont exclues de l'encadrement législatif et donc des obligations d'expertises, d'évaluation et d'étiquetage. Aucune mesure n'a été faite de l'impact de ce type de culture sur le milieu, les populations d'insectes pollinisateurs, la chaîne alimentaire humaine et animale.
Ces variétés sont couvertes par des brevets ou des droits de propriété industrielle ce qui de fait, généralise la main mise sur le « bien commun » originel de l'agriculture que sont les semences et tend à réduire le volume de la biodiversité cultivée. Ces semences créées pour être aspergées de désherbant sont en contradiction totale avec le discours politique actuel qui promeut une agriculture différente en développant l'agro-écologie.
Après les tournesols VRTH mutés, cultivés depuis 2009, et en très fort développement, la campagne 2013 voit l'arrivée des semis de colzas VRTH mutés qui par leurs caractéristiques biologiques vont poser des problèmes de pollutions génétiques et chimiques irréversibles d'une toute autre échelle.
Après la lettre ouverte au ministre de l'agriculture du mois de juillet, le courrier adressé au ministre de l'environnement du mois d'août, et l'inspection citoyenne dans une coopérative agricole en Lorraine le 2 septembre dernier, le collectif pour « L'Appel de Poitiers » a fini par obtenir un rendez vous conjoint avec les ministères concernés le 26 septembre à 14h au ministère de l'environnement, 246 Bd St Germain à Paris.
Le point de vue des citoyens sur les problématiques des VRTH va, enfin, être entendu de façon collégiale par les différents acteurs du dossier.

Un article de reporterre.net, relayé par SOS-planete

jeudi 26 septembre 2013

Sécurité ferroviaire : ces questions qui dérangent la SNCF(basta)

Après Brétigny

Sécurité ferroviaire : ces questions qui dérangent la SNCF

Par Sophie Chapelle (23 septembre 2013)
L’accident de Brétigny a révélé le malaise qui règne chez une partie des cheminots. Organisation du travail bouleversée, productivité accrue aux dépens de la qualité, recours à une sous-traitance pas suffisamment formée, explosion du travail de nuit… Sur fond d’ouverture à la concurrence et de « compétitivité ». Plusieurs syndicats dénoncent une « logique purement financière » et l’entrée dans « l’ère du risque calculé », où la sécurité des voyageurs ne serait qu’un objectif parmi d’autres. Enquête parmi les cheminots.
12 juillet 2013, 17h14. Le train Paris-Limoges déraille en gare de Brétigny-sur-Orge dans l’Essonne entrainant la mort de 7 personnes. Alors que la sécurité ferroviaire, pilier de l’entreprise SNCF, est ébranlée, plusieurs cellules de crise sont immédiatement mises en place. D’emblée, la SNCF, en charge de l’entretien du réseau, organise des conférences de presse communes avec Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire du réseau. Dans les 24h qui suivent la catastrophe, les deux établissements publics pointent la défaillance d’une « éclisse », pièce d’acier reliant deux rails, et lancent une grande campagne de vérification sur l’ensemble du réseau national. « La SNCF et RFF sont responsables et nous assumerons la totalité de nos responsabilités » confirme le président de RFF, Jacques Rapoport, le 15 juillet [1]. Deux mois après les faits, une information judiciaire est toujours en cours pour déterminer les causes de cette défaillance.
En 30 ans, la SNCF a été confrontée à une quinzaine de déraillements ou de collisions graves, dont huit ayant causé des morts. « Notre instructeur nous disait à l’époque que nous avions le meilleur système de sécurité du monde, se souvient un aiguilleur, entré en 1984 au sein de l’entreprise publique. Un an après, je travaillais sur la ligne où a eu lieu la collision mortelle de Flaujac (Lot) faisant 32 morts ». Depuis 2000, la SNCF n’avait plus connu de déraillements mortels.
Dans ce contexte, le drame de Brétigny relève-t-il d’une défaillance tragique mais isolée ? Ce n’est pas l’avis d’une partie des cheminots. « La sécurité ferroviaire c’est une chaîne, et si l’on commence à affaiblir un maillon, la chaîne casse. Aujourd’hui, cette chaîne est fragilisée à plusieurs endroits », alerte David Gobé, responsable du secteur fédéral Europe et International à la fédération des cheminots CGT. Derrière un guichet, dans un atelier, ou le long des voies de chemin de fer, le travail des agents SNCF s’est considérablement transformé en quelques années. En cause : le vaste mouvement de libéralisation progressive du transport ferroviaire. Avec l’ouverture à la concurrence du fret (en 2003) puis du transport international de voyageurs (en 2009), tout en restant publique, la SNCF a dû « s’adapter » aux nouvelles règles de marché [2]. « Un référentiel marchand a alors vu le jour, fondé sur la poursuite de la rentabilité et sur la recherche continue de gains de productivité », soulignent les auteurs d’une étude de 2012 réalisée par le cabinet Emergences, sur les risques psychosociaux à la SNCF [3].
« Maintenant, c’est devenu chacun pour soi »
L’entreprise publique s’est globalisée. Le groupe compte désormais un millier de filiales et 243 000 salariés dans le monde. « Ses propres filiales sont mises en concurrence, ce qui n’est pas très agréable quand on est un agent SNCF », relève Dominique Decèze, journaliste et auteur de Gare au Travail. La filiale Geodis par exemple, une société de transport routier, concurrence directement le fret ferroviaire. Même cas de figure avec IDBus face aux trains de voyageurs.
En interne, l’organisation du travail et les priorités changent. « A l’époque, on parlait tous le même langage en termes de sécurité, raconte Robert Leroy, secrétaire fédéral CGT chargé des questions d’infrastructure et de sécurité, entré à la SNCF en 1982. Il y avait des passerelles entre les métiers. Un conducteur de train fret pouvait intervenir sur un train voyageur. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, le conducteur doit choisir entre un TER, un fret et un TGV. Il y a une organisation d’entreprise qui sépare les activités. »
A cette spécialisation se sont ajoutés des objectifs et des primes financières individuels. La solidarité qui prévalait aurait cédé sa place à une forme d’individualisme, voire même à des tensions. « Avant quand on avait un problème, on s’entraidait, explique un agent. Maintenant, c’est devenu chacun pour soi. Le système de primes a créé de la concurrence entre nous ». La SNCF n’a pas souhaité répondre à Basta ! sur ce sujet, mais d’autres témoignages établissent un lien entre ces pressions managériales et la sécurité ferroviaire.
Rentabilité contre qualité ?
« Chaque entité doit désormais dégager de la marge, ajoute David Gobé. Derrière les différentes restructurations de cette entreprise, les politiques libérales mises en œuvre poussent les cheminots à négliger la sécurité au profit d’objectifs de ventes pour les commerciaux, de régularité pour les aiguilleurs et les agents de conduite, de recettes pour les vendeurs au guichet et les contrôleurs », analyse t-il. « Travailler sous la menace perpétuelle de "l’objectif non rempli" amène à différer certaines tâches au profit de celles "qui se voient" », précise un communiqué de Sud Rail.
Afficher un bon taux de ponctualité sur une ligne, c’est du concret pour les managers... et les clients. Tout le travail nécessaire pour y arriver, comme les interventions sur la voie, sans négliger la sécurité sont, elles, invisibles. Comme les contraintes auxquelles sont confrontés les cheminots. Un arbre menace d’obstruer la voie ? Les cheminots en intervention se voient obliger de troquer « la tronçonneuse cassée » par une scie manuelle... « On a des vieux câbles, mais on n’a plus d’argent pour les réparer, la qualité du travail est alors moindre », relate un autre agent, cité par l’étude d’Emergences.
« Les cheminots évoquent ce sentiment permanent de ne plus avoir les moyens de faire du travail de qualité. Ils nous disent le mal-être causé par les injonctions contradictoires entre la pression sur les délais ou les coûts et des moyens inadaptés », résume un courrier envoyé le 4 septembre par l’UNSA, Sud Rail et la CGT Cheminots à l’attention du ministre des Transports. Seul le retard sur la ligne se verra. Pas la manière dont les cheminots ont dû pallier des ressources défaillantes.

L’impératif de sécurité serait ainsi mis en balance avec d’autres engagements comme la ponctualité. Pour Robert Leroy, ce ne sont pas les cheminots qui doivent être pointés du doigt mais « les pressions et les organisations mises en place qui arrivent à fragiliser les procédures. » Les moyens humains ont ainsi fortement diminué. Entre 2007 et 2011, les effectifs de la SNCF sur la région Nord-Pas-de-Calais ont par exemple reculé de près de 19 %. Un salarié sur cinq est parti.
« En quatre ou cinq ans, la production a doublé et le nombre des agents a été divisé par deux. On est au taquet tout le temps et ça se ressent sur la qualité du travail. Par exemple, on a une ampoule qui clignote sur le tableau de bord. On change l’ampoule, mais on regarde pas la cause », confie un cheminot sous couvert d’anonymat. Le rythme de travail s’est ainsi fortement accéléré. « En 2013, il y aura plus d’embauches que de départs dans les métiers de la maintenance. Mais le volume de travaux a augmenté de manière considérable », précise Thierry Marty, de l’UNSA Cheminots.
Sous-traitance pas assez formée
« Ces problèmes d’organisation ont bien évidemment un impact sur la santé des salariés », confirme le journaliste Dominique Decèze. « Ce qu’on demande aux gens s’avère de plus en plus impossible. Mais si vous leur laissez du temps et la possibilité d’échanger avec leurs collègues, si vous leur donnez les bons outils, alors ils peuvent faire le travail qu’on leur demande et le rendre possible. » Ce que confirme un agent qui intervient sur l’écartement des rails : « On n’a pas le matériel mais on se débrouille pour obtenir des pièces de rechange. » Un indicateur qui ne compte pas pour les baromètres qualité des managers.

De plus en plus d’activités comme le contrôle des voies sont par ailleurs déléguées au privé, en vue de « réduire les coûts de production » selon les syndicats. « Le recours à des contrats précaires, c’est à dire intérimaires ou CDD, délite les cadres d’organisation », note David Wehrli de Sud Rail. La CGT constate, elle, des malfaçons récurrentes. « On a des exemples sur des chantiers qui ont été sous traités et sur lesquels il a fallu que les cheminots ré-interviennent. Si on ne vérifie pas et qu’on ne reprend pas derrière, ça crée une situation à risques », s’insurge Robert Leroy de la CGT Cheminots. Qui refuse que l’on aborde uniquement la qualité du travail en termes de coûts et pointe la question des formations. « Pour intervenir en toute sécurité sur les installations, je dois avoir les connaissances techniques, de sécurité ferroviaire et des risques électriques. Ça veut dire qu’en face on met de la formation. Comment se fait-il que les entreprises privées n’ont pas la même formation ? On parle de sécurité de service public ! » Là-encore, pas de réponse de la SNCF.
L’ère du « risque calculé » ?
Le système de sécurité de la SNCF est fondé sur un système de « boucles de rattrapage ». « On part du principe que les personnes peuvent commettre des erreurs à un moment donné, ou les installations connaître des défaillances, explique Thierry Marty de l’UNSA Cheminots. Ces erreurs et ces défaillances sont enregistrées comme "retours d’expériences", un système où l’on note toutes les choses anormales qui sont rencontrées. Cela permet d’orienter la gestion du système de sécurité et de prévenir l’incident ». Mais pour David Gobé, la SNCF aurait basculé ces dernières années dans « l’ère du risque calculé. Des pans entiers de la sécurité sont négligés en vue de garder une marge opérationnelle positive. Avant, on préférait faire prendre cinq minutes de retard à un train pour vérifier que tout allait bien. Désormais, il faut qu’il soit à l’heure, peu importe les risques que l’on prend. »

La réduction des enveloppes budgétaires a par exemple des conséquences directes sur le renouvellement du matériel. « Aujourd’hui, on me demande de changer un appareil de voie en 2017 par exemple. Moi, je fais ma vérification sur la base de l’usure réelle de l’appareil, avec des règles techniques de sécurité, et pas selon l’enveloppe prévue sinon ça crée des risques », témoigne un agent d’équipement qui préfère outrepasser les règles. « L’entreprise est passée d’une politique préventive en maintenance à une politique corrective, et l’on voit maintenant la limite de ce choix », remarque Robert Leroy de la CGT Cheminots. Son syndicat, aux côtés de l’Unsa et Sud Rail, dénoncent une « logique purement financière ».
La fin de la sécurité de proximité
Dans leur lettre au ministre des Transports, les trois syndicats soulignent également « le doublement, voir le triplement des territoires à surveiller ». « Avant, on avait une organisation qui permettait localement à une équipe d’intervenir dans la proximité, rapidement, et en toute connaissance », rappelle Robert Leroy. Concrètement, plusieurs équipes étaient responsables d’une portion de réseau et en assuraient la maintenance de manière régulière. A un système de maintenance organisé régions par régions, a succédé un pilotage de l’infrastructure organisé en trois grands territoires. « Nous n’avons pas la même connaissance des installations sur un parcours de 22 km comme sur un parcours de 84 km. L’éloignement de la décision d’intervention amène des difficultés et des risques en termes de sécurité », affirme Robert Leroy.
Autre aspect, « la massification des travaux ». « Désormais, les interventions, que ce soit pour les opérations d’investissement c’est à dire de régénération de voie, ou pour les opérations de maintenance, sont faites de façon plus massive avec plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de personnes », rappelle Thierry Marty de l’UNSA. Les cheminots sont ainsi amenés à se déplacer sur toute une semaine de travail. Et à travailler de plus en plus la nuit. « Il y a de moins en moins de périodes pour réaliser la maintenance de jour. Et quand vous mettez en œuvre des moyens lourds, vous avez besoin de plus de temps de préparation. » Les opérations de maintenance sont donc regroupées sur des périodes où il y a moins de circulation. « Il y a une certaine incohérence dans la mesure où RFF comme la SNCF s’accordent sur le fait que le travail de nuit est moins bon en termes de qualité de travail et de sécurité, et plus cher en termes de coûts, souligne Thierry Marty. Et pourtant, le travail de nuit explose ».
L’Île-de-France, point noir du réseau ferré
Pour maintenir ou régénérer les lignes, il faut donc envisager des travaux de grande envergure qui prennent du temps. Un rapport de septembre 2012 constate que les investissements ont permis de ralentir le vieillissement du réseau, sans pour autant parvenir à le stopper. 1,6 milliard d’euros ont manqué entre 2006 et 2010. Résultat, les conducteurs ralentissent aux endroits qu’ils jugent non fiables en vue d’assurer la sécurité des voyageurs. Ces lignes « mal en point » représenteraient tout de même 3 000 km sur un réseau de 29 000 km ! Soit plus de 10% des voies. « Le réseau n’a pas été suffisamment entretenu depuis 30 ans » concède RFF. Qui précise consacrer deux milliards par an depuis 2008 à sa modernisation, contre un milliard en 2007. « Notre réseau a vieilli. Mais c’est sa performance qui se dégrade et non pas sa sécurité », tranche Jacques Rapoport, président de RFF.
Ce n’est pas l’avis partagé par l’association d’usagers Circule. Elle dénonce « un manque d’investissement depuis 30 ans » et affirme que « Brétigny en est un des exemples des plus marquants avec certains postes d’aiguillage datant des années 1930 ». C’était dans un communiqué de mai 2013, deux mois avant la catastrophe. « Selon RFF, Brétigny est le 4e point en Île-de-France pour les incidents d’infrastructure », rappelait l’association...

Thierry Marty de l’UNSA-Cheminots pointe à ce sujet le manque de personnel en région parisienne. Les travaux se font surtout l’été « en faisant intervenir de manière assez massive des collègues qui viennent de province. Ce n’est pas simple à gérer. Ils peuvent ne pas connaître certaines techniques d’installation. Et cela nécessite qu’ils soient accompagnés de personnes qui, eux, sont du coin et connaissent les installations. C’est une charge de travail en plus. »
Communication contre transparence
Quelle que soit l’issue des enquêtes menées à Brétigny, les syndicats s’accordent sur la nécessité de discuter et de questionner l’organisation du travail. « En général les mesures qui sont avancées ne cherchent pas à résoudre le cœur du problème c’est à dire l’organisation du travail : la façon dont sont traités les hommes, le fait qu’il y ait moins de personnes qui travaillent, moins d’outils à leur disposition, moins de temps pour réaliser une tâche, que les conditions de travail deviennent plus difficiles », souligne Dominique Decèze. « Lorsque l’enquête sera terminée et que l’on connaitra les causes, il faudra chercher à savoir ce qui a déstabilisé le système pour conduire à l’accident, reprend Thierry Marty. Il ne faudra éluder aucune cause, se poser toutes les questions, et notamment celles sur la productivité et l’augmentation de la charge. »
« Il est temps de rompre avec le cloisonnement par activité, le recours à la sous-traitance, la politique de filialisation, la déshumanisation des gares et des trains pour aller vers un système unique réellement intégré reliant la route et le rail, basé sur la mutualisation des moyens au service de toutes les activités », conclut la lettre des trois syndicats. Robert Leroy de la CGT Cheminots ne se fait néanmoins guère d’illusions. « Nous avons débuté l’année 2012 avec des morts (quatre cheminots ont été tués en février et mars, dont deux lors d’interventions sur la voie, ndlr). La direction d’entreprise nous avait promis un plan d’actions qui s’appelait "construire les chantiers en toute sécurité". Voilà. Nous l’attendons toujours. Le service public ne se monte pas à coups de com’, ça se construit avec des gens pour lesquels c’est le métier ».
Mais pour l’instant, l’heure est à la com’ justement. Sur ces cinq dernières années, le groupe ferroviaire a dépensé en moyenne près de 210 millions d’euros par an pour sa communication, rapporte la Cour des Comptes [4]. Soit 13 % du montant de ses investissements annuels. Sous-traitance, rythmes de travail... « On ne fait pas de communication là-dessus. C’est un travail mené en interne », nous a répondu l’entreprise. Pour la transparence, on repassera.
Sophie Chapelle
@Sophie_Chapelle sur twitter
- Photo Une : FlickR / CG94
- Illustrations d’un poste d’aguillage et de la maintenance : extraits du film Cheminots, par Luc Joulé et Sébastien Jousse, 2009
- Photo des contrôleurs : FlickR / Cylou
- Photo des usagers : FlickR / Cylou

Notes

[1] Jacques Rapoport, le président de RFF, assure sur France Info le 15 juillet 2013, mettre immédiatement à la disposition de toutes les victimes le concours de ces services « quelle que soit leur nature et leur montant ». Source
[2] La SNCF est devenue en 1983 un EPIC, établissement public à caractère industriel et commercial.
[3] Les actions de prévention des risques psychosociaux de la SNCF Nord-Pas-de-Calais. Un état des lieux 2008-2012. Etude décidée par le Comité d’établissement régional de la SNCF Nord-Pas-de-Calais. A télécharger ici
[4] Voir son rapport.
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Rapport de la Cour des comptes sur les aides de l’État à la presse écrite(infolibre)

Rapport de la Cour des comptes sur les aides de l’État à la presse écrite

Alors que tous les médias ont parlé cette semaine du rapport de la Cour des comptes sur la sécurité sociale, un autre rapport vient d’être rendu public le mercredi 18 Septembre 2013 par cette même institution. Ce rapport parle des aides de l’État à la presse écrite.
On y apprend que le plan d’aide à la presse 2009-2011 a entraîné un doublement des dépenses budgétaires, passées de 165 M€ à 324 M€, et la Cour des comptes constate: « ces aides n’ont pas démontré leur efficacité, puisque la crise de la presse persiste et s’accroît. »
On apprend également que la presse écrite bénéficie d’une multitude d’aides de l’État comme par exemple une aide à l’acheminement de la presse par voie ferrée, l’aide à la distribution de la presse quotidienne, une aide à la modernisation des diffuseurs de presse ainsi qu’une TVA préférentielle (2.1% au lieu de 19.6%) depuis 1989 etc.

Voici l’estimation du montant des aides à la presse, hors aides indirectes, par exemplaire diffusé (par montant décroissant):

Si on fait un calcul, on s’aperçoit que l’État (vous et moi) a versé plus de 200 M€ d’aides à ces journaux. Une paille !
Et la Cour des comptes enfonce le clou en diffusant l’évolution des tirages annuels de la presse (et donc de leur vente), on constate que ces ventes plongent littéralement.

La Cour des comptes conclue donc que les aides de l’État sont extrêmement onéreuses et peu efficaces et envisage de revoir les aides à la baisse.
Pour terminer, la Cour des comptes informe que les dispositifs d’aides publiques directes de l’État central en
faveur de la presse ne sont plus en vigueur en Espagne depuis 1989, la loi 37/1988 du 29 décembre 1988 les ayant supprimés.
L’Espagne bien en avance sur la France….
Source: La Cour des comptes

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mercredi 25 septembre 2013

Lendemain d'élections en Allemagne, Merkel : l'ogresse - AgoraVox le média citoyen

Lendemain d'élections en Allemagne, Merkel : l'ogresse - AgoraVox le média citoyen

L’armée dans « les quartiers » ? Des médias au pas cadencé (acrimed)

L’armée dans « les quartiers » ? Des médias au pas cadencé
par Thibault Roques, le 24 septembre 2013
 
Envoyer l’armée dans les quartiers, et pourquoi pas, demain, dans les hôpitaux ? Riche idée… du moins pour un grand nombre de médias. À la faveur d’une succession de faits divers, cette martiale idée, d’abord soutenue par une poignée d’élus, a fait son chemin médiatique. Et quand sondages officiels, pseudo-enquêtes maison et éditocrates sont au diapason, le cocktail est forcément explosif.
Tout avait commencé en juin 2011 lorsque Stéphane Gatignon, maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), avait réclamé l’intervention de « forces d’interposition, des casques bleus, comme ceux qu’on envoie à l’étranger pour empêcher les belligérants de s’entre-tuer » afin de restaurer le calme dans certains quartiers de sa commune.
Un an plus tard, à l’été 2012, Samia Ghali, maire du 8e secteur de Marseille et sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône, suggère à son tour de recourir à l’armée pour apaiser les tensions dans la cité phocéenne. À l’époque, les médias étaient restés (relativement) mesurés, surtout après que l’exécutif a clairement écarté cette option. Ils se contentèrent de relater cette proposition très minoritaire et la fin de non-recevoir que le pouvoir en place lui opposa.
Une année passe et en 2013, le chœur médiatique est presque à l’unisson pour relayer cette même proposition. Pour les défenseurs de cette idée, les médias sont un allié inespéré car ces derniers, en s’appuyant notamment sur force sondages, contribuent largement à crédibiliser cette hypothèse.
Sondeurs de tous les pays, unissez-vous…
En cette rentrée 2013, en effet, à la suite de nouveaux règlements de compte à Marseille, certains médias n’ont pas hésité à concocter quelques micros-trottoirs afin de tâter l’opinion : ainsi, le 5 septembre, Vincent Parizot et Christelle Rebière rappellent-ils dans l’émission « RTL Midi », que « la sénatrice PS Samia Ghali, maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille, réclame la présence de l’armée dans les hôpitaux ». Du coup, RTL aussi ! Dans la partie de l’émission intitulée « Les auditeurs ont la parole », ces derniers sont invités à répondre à l’une de ces « questions du jour » (que nous avions analysée dans un précédent article : « Faut-il envoyer la police ou l’armée dans les hôpitaux ? » Choix cornélien s’il en est : pour les blouses blanches, ce sera le képi ou le treillis. À l’issue de cette émission interactive et citoyenne, les animateurs sont formels : « C’est toujours un grand oui pour 70 % des votants, non pour 26 % [1] » selon l’experte-ès-études d’opinion de la radio. Où l’on voit comment fabriquer de toute pièce une vraie-fausse étude qui n’a même pas la « valeur » d’un sondage administré dans les règles et qui viendra alimenter et conforter d’autres études, antérieures et ultérieures…
Le jour même, Le Figaro ne s’en laisse pas compter et décide lui aussi de frapper fort en consultant sans plus attendre son lectorat :

Comme ce sondage choc le « montre » [2], une majorité de Français (lecteurs du Figaro) approuve : c’est un oui (presque) massif.
Mais après un tel travail de terrain, restait à trouver LE sondage de référence. Il sort enfin, le 12 septembre [3]. C’est le Huffington Post qui dégaine cette fois-ci. Dans son article « L’armée, une solution radicale qui fait consensus », on apprend ceci : « la proposition choc de la sénatrice socialiste Samia Ghali de faire intervenir l’armée pour mettre un terme aux violences trouve un large écho dans l’opinion. 57 % des personnes interrogées par YouGov y sont favorables contre seulement 25 % contre ». Puis, à propos de la situation à Sevran, le HuffPost rappelle, qu’ « à l’époque […] un sondage Ifop révélait alors que 57 % des Français considéraient le recours à l’armée "justifié" compte tenu de "l’insécurité existant dans certains quartiers sensibles". Soit exactement la même proportion en ce qui concerne la ville de Marseille. » Le parallèle est trop beau, irrésistible presque : deux sondages à deux ans d’écart livrant les mêmes résultats, au pourcentage près. Pouvait-on rêver plus belle preuve de scientificité ?
D’autant qu’un an plus tôt, l’Express, alors seul contre tous, s’était fait l’écho d’un autre sondage aux résultats non moins concordants.

58 % des Français approuvaient à l’époque, 57 % aujourd’hui. Belle constance de ces « baromètres de l’opinion » qui se transforment lentement mais surement en « preuves ». Néanmoins, en analysant les autres résultats de cette même enquête et l’avalanche de chiffres qui l’accompagne, certains sont déconcertants puisque seuls 27 % des Français se disent finalement « tout à fait favorables » au recours à l’armée. Soit 73 % qui n’y seraient soit pas tout à fait favorables, soit pas du tout, ce qui nuance sérieusement le chiffre choisi en gros titre. D’autant que rien ne permet d’établir ce que les sondés entendent par « envoyer l’armée » : quelques militaires en uniforme ou des chars et des hélicoptères ?
Le rétablissement du service militaire est aussi évoqué : « Le sondage Harris Interactive/VSD montre que 78 % des Français sont favorables à une telle mesure. Parmi les raisons évoquées, 89 % des sondés estiment que le service militaire promouvoit (sic) la mixité sociale et 85 % d’entre eux pensent qu’il renforce le sens du devoir et le sens civique chez les jeunes. » Le mélange des genres, des chiffres et des questions est total mais peu importe ces points de détail, il suffit de retenir que les Français approuvent l’envoi de l’armée dans les « points chauds ».
Recours à l’armée : la caisse de résonance médiatique
Dès lors, on assiste à un véritable déluge : des médias, en rangs serrés, reprennent ad nauseam le sondage HuffPost/YouGov précité. Pour l’Express, à l’avant-garde de ce combat, c’est au citoyen d’en prendre acte et de prolonger le débat :

Et de poursuivre : « Le recours à l’armée à Marseille, est-il nécessaire pour lutter contre la délinquance ? Souhaitez-vous une intervention armée ? Est-ce une mesure extrémiste ou le seul moyen d’en finir ? Partagez votre avis sur le Club Pol Story, les meilleures contributions passeront à la Une du site ! »
Faire la Une de l’Express, voilà de quoi motiver les troupes ! Quant au « seul moyen d’en finir », avec qui ou avec quoi, personne ne le saura…
France 3, de son côté, arrondit les chiffres en gros titre « Six Français sur dix favorables à l’envoi de l’armée à Marseille » avant de rectifier le tir dans le corps de l’article, « Près de six Français sur dix (57 %) seraient favorables à l’envoi de l’armée à Marseille pour lutter contre la violence, selon un sondage YouGov pour le Huffington Post publié jeudi. » Arrondir à la dizaine supérieure, effet garanti…
La presse régionale la plus immédiatement concernée par ces « violences » n’est pas en reste : si elle ne se distingue ni par son originalité ni par ses investigations poussées, elle vient apporter sa modeste pierre à l’argumentaire militaire.
« Violences : les Français pour l’envoi de l’armée à Marseille » dixit Midilibre. « Marseille : 57 % des Français favorables à l’envoi de l’armée » selon Nice Matin. Pas mieux pour La Provence : « Marseille : 57 % des Français favorables à l’envoi de l’armée ». Et le quotidien Metro de renchérir :
« Violences à Marseille : les Français favorables à une intervention de l’armée. Après les derniers événements qui ont endeuillé la cité phocéenne, 57 % des Français plébiscitent l’armée pour lutter contre l’insécurité. »
Une telle circulation circulaire d’un même sondage, dont la validité et le sens ne sont même pas discutés, en dit probablement plus sur la paresse et le conformisme journalistiques que sur le fond d’un problème qu’aucun journal ne songe à explorer autrement que par des données chiffrées contestables, mais prêtes à l’emploi. Et si d’aventure la reprise en boucle de cet unique sondage ne suffisait pas à convaincre, nos éditocrates préférés sont là pour assurer le service après-vente.
Les éditocrates, bons petits soldats du journalisme
Devant une situation si préoccupante, Ivan Rioufol, du Figaro, s’interroge gravement, dans un de ses éditos dont il a le secret : « Mais alors, pourquoi refuser d’envoyer l’armée ? » Après quelques élucubrations sur le ministre de l’Intérieur qui « a semblé avaliser [son] analyse » en matière de lutte « contre la barbarie » (rien que ça…), il conclut, tout en nuances : « Le pouvoir redoute, on le comprend, une guerre civile. Mais c’est son spectre qui menace Marseille, si rien n’est tenté. »
Une fois de plus, pourtant, à l’image de son hebdomadaire qu’il juge politiquement « au-dessus de la mêlée », l’inénarrable Christophe Barbier est au-dessus du lot. Dans son édito vidéo du 6 septembre intitulé « Il faut l’intervention du fisc et de l’armée », il affirme, à propos du « problème marseillais » : « Il faut une guerre totale ; “guerre ”, le mot a été prononcé par Manuel Valls. Une guerre, ça commence avec l’armée. Samia Ghali, il y a pile un an quand elle a dit “envoyez-nous l’armée”, seul L’Express l’avait défendu. Oui il faut l’armée. Oh… pas pour tirer dans le tas, bien sûr, pas pour canonner, non, il faut l’armée pour être dans les rues, pour être auprès des citoyens. Il faut l’armée comme dans Vigipirate contre les terroristes, il faut l’armée pour rassurer d’un côté et témoigner, regarder, surveiller de l’autre. » Assimiler les habitants de ces quartiers à des « terroristes », désarmant, non ?
Moins réfléchi peut-être, mais plus enthousiaste, dans l’attitude et dans les mots, Eric Brunet [4] va droit au but. Et ce ne sont pas moins de 77 % de ses auditeurs, semble-t-il, qui lui emboîtent le pas.

Bref, la recette est simple : prenez un fatras de chiffres plus ou moins vérifiés et vérifiables, des médias à l’unisson pour amplifier une idée discutable et quelques éditocrates patentés pour finir de convaincre les sceptiques, et le tour est joué.
Aux yeux d’une cohorte de médias, l’armée devient donc bonne à tout faire : ramener l’ordre dans les « quartiers chauds », mettre fin au trafic de drogue, sécuriser les hôpitaux, et bien plus encore. Alors qu’au départ, seules quelques voix isolées prônaient ce type de mesures « radicales », on voit la machine médiatique s’emballer et des journalistes, les uns après les autres, serrer les rangs. Quand la classe politique se divise, des médias, eux, se mettent au garde-à-vous.
Thibault Roques

Notes

[1] Petite question méthodologique à l’usage des sondologues amateurs : où sont passés les 4 % restants ? Ont-ils téléphoné pour dire haut et fort qu’ils étaient « sans opinion » ?
[2] C’est à la suite d’une séquestration présumée d’infirmières à l’Hôpital Nord de Marseille, qui aurait eu lieu à la mi-août mais qui ne fut révélée dans la presse que début septembre, que la question du recours à l’armée dans les hopitaux surgit. Samia Ghali est une nouvelle fois à la pointe de ce combat : « On met de militaires dans les gares, peut-être que dans les hôpitaux c’est ce qu’on devrait faire aussi. Il n’y a rien de choquant. »
[3] Sondage HuffPost/YouGov, commenté par Geoffroy Clavel le 12/09/2013.
[4] Sur le « cas Brunet », lire notre article « Éric Brunet : journaliste, attaché de presse ou clown triste ? ».