lundi 26 décembre 2016

Le directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement dénonce la falsification de l'information par les médias (fawkes news)



Ce spécialiste du renseignement et du terrorisme confirme qu'il s'agit plus que d'une simple impression. Plutôt que de taper à la chaîne sur les médias alternatifs, les médias feraient mieux d'arrêter leurs mensonges éhontés en Syrie qui sont en train de légitimer et inciter ni plus ni moins les jeunes qui vont mourir en Syrie. (Regardez bien la réaction effarante de Calvi qui a l'air de ne pas comprendre de quoi on lui parle: un grand classique chez lui. A vomir). Fawkes-------

"On est à mon sens sur une falsification de l'information qui est énorme. Bien sûr qu'on est sur une guerre civile en Syrie, mais ça ne concerne que 30% d'Alep, ce sont soit des civils qui sont pris en otage par des djihadistes, soit des gens qui refusent de quitter les quartiers parce qu'ils soutiennent ces mêmes djihadistes.

On ne vous parle pas de tout ce qui se passe ailleurs en Syrie. On se fait rouler dans la farine avec Alep. Ca ne veut pas dire qu'il n'y a pas de victimes innocentes qui périssent (...) Seul 1/3 d'Alep est victime des bombardements, et j'insiste, c'est 1/3 de la ville dans lequel des jihadistes dangereux sont présents qui depuis des années tirent sur les quartiers chrétiens et le reste de la ville, ce dont on ne parle jamais.




On ne parle pas non plus du massacre humanitaire que conduisent les Saoudiens aujourd'hui au Yémen où systématiquement des hôpitaux sont ciblés, des sites archéologiques détruits. Un de nos contacts qui est rentré du terrain l'autre jour nous disait qu'en Syrie, il y a des tas d'endroits où les choses se passent bien où on peut dîner dans la rue le soir dans les quartiers de Damas, aller au bord de la mer, donc le pays n'est pas à feu et à sang. Au Yémen, c'est totalement différent, il n'y a quasiment pas 1 km² qui ne soit pas bombardé par les Saoudiens, et on ne parle pas de cela.


Dans les années 90, dans une ancienne colonie française (belge NDLR), le Congo, une guerre civile a fait 400 000 morts sur 4M d'habitants, soit 10% de la population. On n'en parle pas non plus. Aujourd'hui, le focus qui est mis sur la Syrie d'une part et sur Alep avec les désinformations qui les accompagnent est une falsification complète de la réalité, ce qui ne veut pas dire qu'on défende Bachar El Assad, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas de victimes civiles qui disparaissent, mais il y a quelque chose d'extrêmement dangereux : pour un jeune islamiste aujourd'hui, la façon dont les médias occidentaux présentent la crise d'Alep est une motivation pour passer à l'action.


La communauté Syrienne en France et dans d'autres pays européens est absolument scandalisée de voir la façon dont les médias présentent la situation. Nos médias en France sont suivistes du mainstream médiatique qui est impulsé et imposé par les médias anglo-saxons et par les médias arabes qui, eux, ont intérêt à présenter la situation en Syrie comme quelque chose d'absolument scandaleux. Et comme toujours, 300 000 morts dans cette guerre, 5 ans de guerre civile, c'est quelque chose d'horrible, 90 000 militaires tués, 70 000 personnes soutenant le régime ou en tout cas neutres massacrés, on nous présente les faits comme si Bachar avait tué 90% de la population, ce qui est inexact, ce qui ne veut pas dire que ce soit un saint.

(Nous participons à la naissance des djihadistes et des assassins de demain) en étant toujours en relation avec des Etats qui encouragent directement ou indirectement le djihadisme - par le wahhabisme notamment - comme l'Arabie Saoudite et le Qatar. Et de l'autre côté, sur ce qui se passe aujourd'hui à Alep, le fait de mettre le focus en montrant à tort que "les pauvres populations islamistes" de ces quelques quartiers d'Alep sont des victimes de l'Occident, on redonne du carburant à ceux qui dans nos banlieues ou à l'étranger considèrent que le peuple arabe dans le monde est victime de l'ostracisme occidental, et ça les pousse à passer à l'action."



En savoir plus sur http://www.fawkes-news.com/2016/12/le-directeur-du-centre-francais-de.html#w6L2iRoFCYK5pLDZ.99

Zoom – Frédéric Rouvillois : “La politesse embellit ce qu’elle touche” (tvlibertes)

Professeur agrégé de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois s’intéresse depuis de très nombreuses années à une vertu à laquelle beaucoup de Français ne renoncent pas : la politesse.

Pour Frédéric Rouvillois, auteur de ce “Dictionnaire nostalgique de la politesse”, elle ne répond pas seulement à un besoin social, elle est l’art de rendre la vie ordinaire plus douce. Le dictionnaire nostalgique de la politesse est un livre drôle et beau à offrir, illustré d’une centaine de dessins originaux d’Emmanuel Pierre.

mercredi 21 décembre 2016

La Banque centrale européenne injecte des milliards dans les multinationales les plus polluantes (Basta)

PAR 
La Banque centrale européenne (BCE) a lancé début 2015, après des mois de tergiversations, un programme de quantitative easing (« littéralement, « assouplissement quantitatif ») pour contrer la spéculation sur les dettes souveraines et conjurer le spectre d’une déflation. Conçu comme une réponse à la crise qui perdure depuis 2008, ce dispositif permet d’acheter des actifs avec de la monnaie spécialement créée, donc d’injecter de l’argent dans les circuits de l’économie pour tenter de la relancer. Jusqu’à présent, il s’agissait principalement de racheter des obligations souveraines – les dettes des pays membres – et de prêter de l’argent à faible taux aux grandes banques du continent. Mais depuis juin dernier, la BCE s’est également lancée dans le rachat d’obligations d’entreprises, via six banques centrales nationales dont la Banque de France.
Or selon les analyses de l’ONG bruxelloise Corporate Europe Observatory (CEO), la liste des bénéficiaires de ce programme de rachat d’obligations d’entreprises est largement dominée par l’industrie pétrolière, suivie de près par les industries de l’automobile et des autoroutes, mais aussi du luxe, de l’armement et des casinos. Pour CEO, il s’agit « fondamentalement d’une forme de subvention accordée aux plus grands acteurs du marché européen ». Au 25 novembre dernier, pas moins de 46 milliards d’euros ont déjà été injectés dans ce programme. La somme pourrait atteindre 125 milliards d’ici septembre 2017 !
« Il est impossible de justifier ces investissements »
Cette injection de « liquidités » dans l’économie européenne ne servira pas à améliorer la qualité de vie des citoyens du continent, ni à amorcer une transition vers un modèle de développement moins polluant. Le manque de transparence de la BCE ne permet pas de connaître les montants en jeu, mais CEO est en mesure d’identifier les principaux bénéficiaires du programme (voir la liste détaillée ici). On y retrouve les grands groupes pétroliers et énergétiques européens : Shell a bénéficié de onze opérations d’achats d’obligations, seize pour la compagnie pétrolière italienne Eni, ou sept pour Total. 53% des bénéficiaires espagnols du programme d’achat d’obligations et 68% des bénéficiaires italiens représentent le secteur gazier !
Bref, souligne CEO, la Banque centrale européenne démontre « un intérêt privilégié pour les entreprises qui contribuent le plus au changement climatique », en contradiction avec les objectifs climatiques affichés par l’Union et ses États membres. Même constat en ce qui concerne le secteur des autoroutes et l’industrie automobile, elle aussi favorisée avec quinze opérations pour Daimler et BMW, sept pour Volkswagen, trois pour Renault. Sans parler des opérations encore plus troublantes, comme les rachats d’obligations de Ryanair – une compagnie aérienne régulièrement dénoncée pour ses pratiques fiscales et ses atteintes aux droits des travailleurs –, du secteur du luxe avec LVMH, d’une entreprise d’armement comme Thales, ou encore de Novomatic, spécialisés dans les jeux d’argent et les casinos.
Explications de la BCE [1] : ses rachats d’obligations ne visent que des « objectifs monétaires ». Pour Kenneth Haar, qui a réalisé l’étude du CEO, il serait temps d’introduire d’autres critères. « De quelque manière que l’on considère les choses, il est impossible de justifier ces investissements. Cela aurait été tellement plus sensé d’utiliser ces milliards d’euros pour créer des emplois dans des secteurs favorables à l’environnement. »
Olivier Petitjean

Notes

[1
En réponse au quotidien britannique The Guardian.

En dépit de toutes les alertes scientifiques, Bruxelles s’apprête à autoriser les perturbateurs endocriniens (Basta)

PAR 
C’est aujourd’hui, mercredi 21 décembre, que la Commission européenne doit voter la liste des critères permettant de définir les perturbateurs endocriniens (PE). Ces substances chimiques que l’on retrouve dans mille et un produits de la vie quotidienne (tongs, ordinateurs, boîtes de conserve, rideaux de douche, téléphone portables…) et dans de nombreux pesticides, sont capables de mimer l’action de nos hormones, et peuvent provoquer des cancers, des dysfonctionnements du système nerveux ou encore engendrer des problèmes de reproduction. Omniprésents dans l’environnement, ils sont particulièrement redoutables pour les fœtus, même à des doses infimes. Ce qui, au pays des toxiques, leur donne une place singulière.
Les députés européens, inquiets des conséquences sanitaires colossales des PE, ont voté en 2009 un règlement pesticides demandant que les produits phytosanitaires perturbateurs endocriniens soient retirés du marché. Pour ce faire, il faut se mettre d’accord sur ce qui définit un PE. La Commission était censée se prononcer sur le sujet en décembre 2013, au plus tard. L’intense travail de lobbying des industriels pour défendre l’usage des perturbateurs endocriniens, décortiqué par la journaliste Stéphane Horel dans une enquête très fouillée (lire notre entretien ici), a allongé les délais... À tel point qu’en décembre 2015, la cour de Justice européenne a condamné la Commission pour « carence ».
Consensus scientifique sur leur dangerosité
Depuis 1991, année au cours de laquelle des endocrinologues du monde entier alertent publiquement sur la dangerosité singulière de ces produits, des milliers de publications scientifiques ont montré qu’ils présentent un vrai problème [1]. Ce consensus scientifique n’a pas convaincu l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui estime dans un avis rendu en 2013 que « les perturbateurs endocriniens peuvent (…) être traités comme la plupart des substances [chimiques] préoccupantes pour la santé humaine et l’environnement » . Conséquence de cet « avis » : l’exclusion du marché des pesticides reconnus PE ne serait plus actée a priori, mais après une évaluation du risque de chacun d’entre eux. Cet avis contredit le texte voté par le Parlement européen en 2009, qui stipule que les pesticides identifiés a priori comme « perturbateurs endocriniens » ne pourront plus accéder au marché ou y rester.
Cette contradiction majeure avec le texte voté par les parlementaires européens ne semble pas déranger la Commission qui a choisi de s’appuyer sur l’avis de l’Efsa pour rédiger sa proposition. « Avec la proposition de la Commission européenne, nous sommes très loin de l’esprit de la loi, remarque la journaliste Stéphane Horel. Le Parlement européen l’a d’ailleurs souligné dans un courrier adressé au commissaire à la santé chargé du dossier PE (Vytenis Andriukaitis) estimant que la Commission avait "excédé ses compétences d’exécution" en modifiant des éléments essentiels de la loi ». La France, le Danemark et la Suède se sont aussi élevés contre les manœuvres de la Commission.
8700 tonnes de pesticides PE à l’abri de l’interdiction
Ce n’est pas tout. La Commission a introduit un amendement qui crée une dérogation pour tout un groupe de pesticides qui ont justement la particularité… d’être des perturbateurs endocriniens. « Cette dérogation majeure est en fait une vieille demande de l’industrie des pesticides, décrypte Stéphane Horel dans un article du MondeElle a été développée par le trio des fabricants de pesticides qui seront les plus touchés par la réglementation : les géants allemands BASF (numéro un mondial de la chimie) et Bayer (en cours de fusion avec Monsanto), ainsi que le groupe suisse Syngenta. » La journaliste s’est procurée un document daté de 2013, dans lequel des employés de ces trois groupes plaident en faveur d’une « dérogation » pour ce qu’ils désignent comme « les perturbateurs endocriniens par conception ».
« Le nouveau paragraphe ajouté par la Commission européenne ressemble à s’y méprendre à l’article écrit par les employés des fabricants de pesticides », remarque-t-elle. « À quoi peut bien rimer une législation censée interdire les perturbateurs endocriniens pesticides ou biocides … qui commence par mettre à l’abri d’une éventuelle interdiction les produits ayant justement été conçus pour être des perturbateurs endocriniens ? », s’interroge de son côté Générations futures. Selon l’association, si cette disposition était adoptée, elle mettrait, pour la France, « au moins 8700 tonnes de produits pesticides à l’abri d’une éventuelle interdiction pour leurs propriétés perturbateurs endocriniens ! » Le comité qui doit se prononcer aujourd’hui sur la définition des PE réunit des représentants de chaque État membre dont il est impossible d’avoir l’identité.

Notes

[1
En 2013, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un rapport. Réalisé par une vingtaine de scientifiques du monde entier, tous spécialistes des PE, ce rapport insiste sur le fait que les PE représentent « une menace mondiale ». En 2009, puis en 2015, la société savante Endocrine Society le confirme. En décembre 2015, c’est la Fédération internationale des gynécologues obstétriciens qui appelle à réglementer les PE, évoquant les bébés qui naissent tous « pré-pollués ».

mardi 20 décembre 2016

La Banque centrale européenne injecte des milliards dans les multinationales les plus polluantes (Basta)

La Banque centrale européenne injecte des milliards dans les multinationales les plus polluantes

PAR 
La Banque centrale européenne (BCE) a lancé début 2015, après des mois de tergiversations, un programme de quantitative easing (« littéralement, « assouplissement quantitatif ») pour contrer la spéculation sur les dettes souveraines et conjurer le spectre d’une déflation. Conçu comme une réponse à la crise qui perdure depuis 2008, ce dispositif permet d’acheter des actifs avec de la monnaie spécialement créée, donc d’injecter de l’argent dans les circuits de l’économie pour tenter de la relancer. Jusqu’à présent, il s’agissait principalement de racheter des obligations souveraines – les dettes des pays membres – et de prêter de l’argent à faible taux aux grandes banques du continent. Mais depuis juin dernier, la BCE s’est également lancée dans le rachat d’obligations d’entreprises, via six banques centrales nationales dont la Banque de France.
Or selon les analyses de l’ONG bruxelloise Corporate Europe Observatory (CEO), la liste des bénéficiaires de ce programme de rachat d’obligations d’entreprises est largement dominée par l’industrie pétrolière, suivie de près par les industries de l’automobile et des autoroutes, mais aussi du luxe, de l’armement et des casinos. Pour CEO, il s’agit « fondamentalement d’une forme de subvention accordée aux plus grands acteurs du marché européen ». Au 25 novembre dernier, pas moins de 46 milliards d’euros ont déjà été injectés dans ce programme. La somme pourrait atteindre 125 milliards d’ici septembre 2017 !
« Il est impossible de justifier ces investissements »
Cette injection de « liquidités » dans l’économie européenne ne servira pas à améliorer la qualité de vie des citoyens du continent, ni à amorcer une transition vers un modèle de développement moins polluant. Le manque de transparence de la BCE ne permet pas de connaître les montants en jeu, mais CEO est en mesure d’identifier les principaux bénéficiaires du programme (voir la liste détaillée ici). On y retrouve les grands groupes pétroliers et énergétiques européens : Shell a bénéficié de onze opérations d’achats d’obligations, seize pour la compagnie pétrolière italienne Eni, ou sept pour Total. 53% des bénéficiaires espagnols du programme d’achat d’obligations et 68% des bénéficiaires italiens représentent le secteur gazier !
Bref, souligne CEO, la Banque centrale européenne démontre « un intérêt privilégié pour les entreprises qui contribuent le plus au changement climatique », en contradiction avec les objectifs climatiques affichés par l’Union et ses États membres. Même constat en ce qui concerne le secteur des autoroutes et l’industrie automobile, elle aussi favorisée avec quinze opérations pour Daimler et BMW, sept pour Volkswagen, trois pour Renault. Sans parler des opérations encore plus troublantes, comme les rachats d’obligations de Ryanair – une compagnie aérienne régulièrement dénoncée pour ses pratiques fiscales et ses atteintes aux droits des travailleurs –, du secteur du luxe avec LVMH, d’une entreprise d’armement comme Thales, ou encore de Novomatic, spécialisés dans les jeux d’argent et les casinos.
Explications de la BCE [1] : ses rachats d’obligations ne visent que des « objectifs monétaires ». Pour Kenneth Haar, qui a réalisé l’étude du CEO, il serait temps d’introduire d’autres critères. « De quelque manière que l’on considère les choses, il est impossible de justifier ces investissements. Cela aurait été tellement plus sensé d’utiliser ces milliards d’euros pour créer des emplois dans des secteurs favorables à l’environnement. »
Olivier Petitjean

Notes

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En réponse au quotidien britannique The Guardian.

Politique & éco n°115 : le pouvoir totalitaire et sournois des grandes banques mondialisées avec Pierre Jovanovic (tvlibertes)

De la Monte Paschi à John Law exploration de la galaxie financière avec Pierre Jovanovic


1) Le referendum italien, les banques italiennes, Monte Paschi, Bruxelles, épidémie de suicides «  bancaires »

– Un bras d’honneur à l’Europe de Bruxelles.
– L’aveuglement destructeur de l’oligarchie européenne.
– Qui est M .Junker ?
– Le désaveu de la classe européenne.
– Comment l’oligarchie veut museler les médias alternatifs.
– L’exemple de P. Jovanovic victime de webblocker.
– Monte Paschi di Sienna, l’Europe ne veut pas payer, le Qatar ? la nationalisation ?
– Nationalisation interdite par l’Europe.
– L’Espagne le Portugal suivront !
– Deutsche Bank manipulation du cours de l’or
– Suicides à JP Morgan, DeuschtBank, enquête sur l’assassinat de David Rossi directeur de la communication de la banque de Sienne, un scandale !

2) La grande inquisition bancaire

– La chasse au cash, les citoyens tenus en suspicion bancaire.
– Le cas apocalyptique de l’Inde : l’or et l’argent liquide objets de racket légal.
– Egypte dévaluation de la livre -60 % qui va payer les Mistral ?
– La revanche de Poutine !
– Venezuela, Turquie, Corée du sud, Suède, Grèce Zimbabwe : Visa, American express les grands gagnants.
– Tracfin contre les citoyens : Big Brother bancaire sous couvert de morale.
– Prisonniers de leurs banques, la guerre aux épargnants, rendez l’argent !

3) De Macron à John Law et retour

– Ces hommes qui n’ont pas vu arriver la crise, Macron, Minc etc.
– Qui finance M. Macron : Drahi propriétaire de BFM.
– Le scenario Juppé /Macron raté !
– L’humiliation à venir, comme Juppé, comme Lemaire !
– Licenciements, délocalisations, en Ile de France en octobre 878 défaillances d’entreprise, aux usa le cas Mylan.
– Acheter de l’espace publicitaire pour éviter que l’on parle des licenciements.
– Chômage aux USA
– Retour en France le RSI en question, documents : les retraites par répartition non garanties au delà d’un an. (Document Claude Reichman)
Conclusion La spoliation «  légale » et  John Law toujours actuels : Le livre de Pierre Jovanovic Histoire de John Law : reprise des textes de Thiers. (Éditions Jardins des livres)
Visitez le blog de Pierre Jovanovic ici

samedi 17 décembre 2016

Un journaliste se confie: "Jamais depuis la seconde guerre mondiale l'information n'a été aussi muselée" "il faut recréer une presse libre et indépendante" (Fawkes)

mercredi 14 décembre 2016

Un journaliste se confie: "Jamais depuis la seconde guerre mondiale l'information n'a été aussi muselée" "il faut recréer une presse libre et indépendante"

16) Dans cette entrevue, Laurent Mauduit parle cash et explique parfaitement pourquoi la presse est en état de déliquescence avancé. On comprend mieux pourquoi personne ne l'invite pour qu'il parle de son livre. Laurent Mauduit est co-fondateur de Mediapart, ancien chef du service économique de Libération et ancien directeur adjoint de la rédaction du Monde. Autant dire qu'il sait de quoi il parle.



Son livre, "Main basse sur l'information" est sorti il y a une semaine, pourtant, il est très probable que personne n'en a entendu parler jusque là et pour cause. Le seul article paru dans la presse pour la sortie de son livre (hormis celui de Mediapart qui n'est accessible qu'aux abonnés) a été publié sur...son propre blog hébergé sur le Huffington Post



Voilà de quoi montrer que les médias sont seuls juges de ce qui convient d'être dit ou non au public. Cela ne s'applique évidemment pas que pour la sortie d'un livre...




Alors qu'il est ambassadeur des États-Unis en France, Thomas Jefferson écrit : "si l'on me donnait à choisir entre un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n'hésiterais pas un moment à choisir cette dernière formule."
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, jamais la liberté et le pluralisme de la presse n'ont à ce point été menacés. Pourtant, ce droit de savoir était au fondement de notre démocratie, garantie par l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Certainement serait-il bon de le rappeler :
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.Depuis quelques années d'un quinquennat laborieux et liberticide, pire encore peut-être que celui de Nicolas Sarkozy, nous avons vécu un véritable tournant. En 2012, la concentration de la presse entre les mains de quelques milliardaires a atteint en France des proportions inimaginables. Ils contrôlent à eux seuls la quasi-totalité des grands médias nationaux, de la presse écrite ou de l'audiovisuel. Des milliardaires qui ont de surcroît presque tous comme point commun de ne pas avoir la presse ou l'information pour métier. Des milliardaires qui ont presque tous acquis des journaux non selon des logiques professionnelles mais d'influence ou de connivence. Qu'on en juge :


  1. 1. Vincent Bolloré est à la tête d'un groupe issu du capitalisme néocolonial français, et a pris de force Canal + pour asservir la chaîne cryptée à ses lubies.

  1. 2. Le financier franco-israélien Patrick Drahi, véritable symbole des excès de la finance folle, s'est lancé dans une course à l'endettement et a croqué en quelques mois Libération, le groupe L'Express avec ses innombrables publications, dont L'Expansion, L'Entreprise, L'Étudiant, Lire, À Nous Paris, Classica, et pris le contrôle de 49 % du capital de NextRadioTV (BFM-TV, BFM-Business, RMC), avec une option exerçable en 2019.
  1. 3. Le trio richissime composé de Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, après avoir mis la main sur le groupe Le Monde, a élargi son empire en achetant Le Nouvel Observateur. Le même banquier d'affaires Matthieu Pigasse a par ailleurs investi dans le magazine Les Inrocks et la radio Nova, ainsi que dans Vice. À eux trois, ils possèdent désormais Le Monde, M, Le Monde des religions, La Vie, Télérama, Courrier international, L'Obs, Rue89, Vice, et comme actionnaire minoritaire Le Huffington Post.

  1. 4. Le milliardaire du luxe Bernard Arnault, après avoir avalé le premier quotidien économique français, Les Échos, s'est offert le premier quotidien populaire, Le Parisien. Il possède de ce fait Radio Classique, Aujourd'hui en France, Investir, et pour partie L'Opinion.

  1. 5. Le milliardaire libanais Iskandar Safa s'est offert le magazine de droite radicale Valeurs actuelles.

  1. 6. Arnaud Lagardère a en partie liquidé l'immense empire de son père mais a gardé le contrôle de trois grands médias : Europe 1, Paris-Match et Le Journal du dimanche. Le groupe est par ailleurs encore propriétaire de France Dimanche, Elle, Version Femina, Ici Paris, Public, Télé 7 jours, Gulli, MCM, Mezzo, Virgin Radio, RFM.

  1. 7. Martin Bouygues, le roi du béton, détient la première chaîne privée française, TF1, et donc TMC, NT1, HD1, LCI, TV Breizh, Histoire et Ushuaïa TV.

  1. 8. Serge Dassault, avionneur et marchand d'armes de son état, est à la tête du Figaro.

  1. 9. François Pinault, l'autre milliardaire du luxe, est le propriétaire du magazine Le Point.

  1. 10. Les Bettencourt contrôlent et financent massivement le journal L'Opinion.

  1. 11. Bernard Tapie contrôle La Provence.

  1. 12. Le groupe EBRA, propriété du Crédit Mutuel, détient les journaux régionaux Lyon Plus, Top Est, Le Bien public, L'Est Républicain, Les Dernières nouvelles d'Alsace, Le Progrès, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Journal de la Haute-Marne, Vaucluse Matin, Vosges Matin, Le Dauphiné libéré, Le Républicain Lorrain, La Liberté de l'Est.

L'énumération parle d'elle-même, et vaut pour constat. Nous vivons un mouvement de concentration tout à la fois historique et grave. Nous assistons à un retour de la presse de l'entre-deux-guerres, cette presse vénale et corrompue, propriété des plus grandes puissances d'argent, avec lesquelles le CNR avait précisément voulu rompre.Mais que l'on observe encore les crédits publics à la presse, pour achever ce tour d'horizon : dans le cas des aides directes, ce sont les milliardaires qui sont les premiers servis et, pour tout dire, les aides les plus colossales tombent toujours, semble-t-il, dans la poche des plus riches. Au hit-parade de ces aides directes (chiffres 2014) :

1er - Le Figaro (groupe de Serge Dassault) arrive 1er (15,2 millions d'euros) ; 2ème - Aujourd'hui en France (Bernard Arnault), 2e (14 millions) ; 3ème - Le Monde (Niel, Pigasse et Bergé), 3e (13,1 millions) ; 6ème - Libération (Patrick Drahi), 6e (8 millions) ; 7ème - Télérama (Niel, Pigasse et Bergé), 7e (7,1 millions) ; 9ème - L'Obs (Niel, Pigasse et Bergé), 9e (5,2 millions) ; 10ème - L'Express (Patrick Drahi), 10e (4,9 millions) ; 12ème - Le Parisien (Bernard Arnault), 12e (4,3 millions) ; 14ème - Paris-Match (Arnaud Lagardère), 14e (3,6 millions) ; 15ème - Le Point (François Pinault), 15e (3,5 millions) ; 17ème - Les Échos (Bernard Arnault), 17e (3,4 millions) ; et ainsi de suite...Nous avons encore oublié qu'une démocratie se construit avec une presse libre.Main basse sur l'information, de Laurent Mauduit. Sortie le 8 septembre aux éditions Don Quichotte. 19,90€"



Liens connexes:









Publié par Fawkes News


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Malgré la concertation sur la vaccination, des experts refusent le débat sur les adjuvants (basta)

Malgré la concertation sur la vaccination, des experts refusent le débat sur les adjuvants

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Pourquoi la question de l’aluminium vaccinal – un adjuvant présent dans de nombreux vaccins – ne figure-t-elle pas dans les recommandations de la concertation citoyenne sur la vaccination ? Malgré les avis des jurys de citoyens et des professionnels de santé, chargés d’étudier la question, le comité d’orientation n’a pas retenu les arguments en faveur de la réintroduction de vaccins sans aluminium ou de la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les adjuvants et leurs effets. C’est ce qui transparait dans les recommandations émises le 30 novembre dernier, lors de la présentation des résultats de cette concertation nationale sur la vaccination lancée il y a six mois.
Les experts recommandent notamment l’extension du nombre de vaccins obligatoires (de trois à onze maladies), « de recourir de nouveau à l’école comme lieu de vaccination », notamment pour le papillomavirus humain, ou encore des actions de communication pour contrer les informations douteuses sur l’efficacité des vaccins [1]. Les débats sur la présence d’aluminium dans les vaccins ont été écartés des conclusions alors que les jurys les ont mentionnés dans leurs avis. Mais le comité a réaffirmé l’importance de la recherche sur de nouvelles molécules adjuvantes. « Les vaccins sans adjuvants ne fonctionnent pas, cela a été démontré par des publications scientifiques, s’est justifié le professeur Alain Fischer, président de la concertation, lors de la séance de clôture du débat. Avant d’ajouter : « L’aluminium est utilisé depuis 100 ans, et il n’y a pas d’évidence hors de France, des conséquences néfastes de ces vaccins. »

Les effets indésirables de l’aluminium vaccinal : un sujet tabou

De quoi faire réagir l’un des spécialistes de la question, le chercheur Romain Gherardi, qui a mis en évidence le lien entre l’aluminium vaccinal et le déclenchement d’une maladie particulièrement handicapante, la myofasciite à macrophages [2] : « Vous bloquez la possibilité de prévenir un effet indésirable. Pour comprendre cet effet indésirable, il faut l’étudier, et pour l’étudier, il faut le financer, donc admettre que les choses existent. » Les recherches sur les possibles effets indésirables de l’aluminium vaccinal sur la santé peinent en effet à être financées par les autorités.
« Le comité est sous influence de l’industrie pharmaceutique. Quand les experts sont liés à l’industrie pharmaceutique, ils sont, qu’on le veuille ou pas, sous l’influence de cette dernière », estime Didier Lambert, de l’association E3M, qui défend les malades atteints de myofasciite à macrophages [3]. Elle dénonce un « simulacre de démocratie ». L’indépendance de la concertation nationale n’était-elle pas garantie et affirmée ? L’Agence de presse médicale APM News a épluché les déclarations publiques d’intérêt des experts du comité. D’après elle, « trois médecins spécialistes ont déclaré des liens d’intérêts avec des laboratoires commercialisant ou développant des vaccins ». L’un d’entre eux n’aurait pas mentionné tous les liens avec des laboratoires. Un autre toucherait des « émoluments à titre personnel » de la société DBV Technologies pour un procédé de vaccination, dont il détient le brevet. Cette même personne détient deux brevets en partenariat avec Sanofi.
Ces liens d’intérêt expliqueraient-ils certaines conclusions de la concertation nationale ? Le Comité d’orientation a récemment répondu sur son site Internet à ces interrogations. Ce qui est certain, c’est que la restauration de la confiance dans la vaccination, objectif final de cette concertation, est bien loin d’être atteinte. « Cet exercice est un échec complet qui peint un tableau alarmant de notre démocratie sanitaire », souligne l’association Formindep« Avec de tels défenseurs, la vaccination n’a hélas pas besoin d’ennemis. » Le rapport est désormais entre les mains de la ministre de la Santé.

Lire nos articles :

« Les jardins partagés et les initiatives locales rendent possible un renouveau démocratique » (basta)

« Les jardins partagés et les initiatives locales rendent possible un renouveau démocratique »

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Et si les jardins partagés, les potagers urbains et la nouvelle vigueur de l’agriculture familiale représentaient bien plus qu’une alternative écolo – et perçue comme un peu « bobo » – à la malbouffe et à l’agriculture industrielle ? C’est la position de la philosophe Joëlle Zask. Dans son livre La démocratie aux champs, elle souligne le potentiel individuel et collectif de pratiques agricoles. Généralement ignorées ou déconsidérées par les politique, ces pratiques s’inscrivent dans une longue histoire d’expérimentations démocratiques, porteuses d’autonomie et génératrices de solidarités.
Basta !  : Votre dernier ouvrage, La démocratie aux champs, étudie ce qui favorise l’essor démocratique dans l’action de cultiver la terre. Pourquoi l’agriculture et les agriculteurs ont-ils été laissés de côté par la pensée politique et la construction des démocraties modernes ?
Joëlle Zask [1] : Pendant longtemps, les paysans n’ont pas été considérés comme des sujets politiques. Le mot “citoyen” désigne à l’origine littéralement l’habitant de la cité. Le terme politique désigne la “polis”, la ville. Le vocabulaire politique même de la démocratie écarte le paysan. Longtemps, ils ont été exclus de cette capacité de discuter des conditions de la vie en commun, parce qu’ils sont réputés isolés. C’est la rhétorique de Marx, selon lequel le paysan est penché sur son sillon ; il ne va donc pas arriver à une conscience politique. En fait, l’agriculture repose sur des formes de solidarité anciennes, complexes, et absolument nécessaires. L’agro-industrie, qui dissocie les gens, se passe au contraire de ces formes de sociabilités et de solidarités qui sont le propre des productions à petite échelle.
Ce livre veut inciter à une correction des défauts de nos démocraties modernes. Au moment où elles se sont constituées, elles se sont construites sans une immense majorité de la population, que constituaient alors les paysans. En Europe, la méfiance envers les paysans est très forte. Ils sont tantôt humiliés et disqualifiés, tantôt considérés par les calculateurs politiques comme des forces très conservatrices et tournées vers le passé, quand ce n’est pas fascistes. Ils ne sont pas reconnus dans leur capacité démocratique. Ce n’est pas tout à fait le cas des États-Unis.

En quoi est-ce différent aux États-Unis ?
Aux États-Unis, il y a quelques courants politiques, comme le courant jeffersonnien (de Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis, ndlr), qui ont considéré la possibilité d’une démocratie agraire. Jefferson a porté une voix très minoritaire dans la construction des États-Unis. Mais il a tout de même fait passer un certain nombre d’idées profondément démocratiques. Même si cela n’a pas abouti dans les faits. Les institutions représentatives mises en place à la fin du 18e siècle ont finalement bridé le pouvoir du peuple, y compris du peuple agraire. Les choix constitutionnels ont été les mêmes qu’en Europe. De nombreuses expériences de démocratie agricole ont cependant existé en Amérique du Nord. En Europe aussi, des assemblées villageoises pré-démocratiques ont vu le jour dès le Moyen âge.
Le regain d’intérêt actuel pour les jardins partagés où une forme collaborative de retour à la terre s’inscrit-il dans la continuité de ces formes de démocratie agricole très anciennes ?
Il n’y a pas une continuité au sens où un héritage historique serait assumé. Je pense que c’est une sorte de grammaire universelle : cultiver la terre, c’est aussi se cultiver soi, et cultiver la communauté. Cette culture à trois étages forme un tout cohérent, satisfaisant humainement, à la portée de tout le monde, resocialisant, cicatrisant, très intégrateur, qui permet aussi à tous ceux qui ne maitrisent pas le langage de dialoguer avec leur environnement. Les mouvements actuels de permaculture sont animés par des considérations écologiques, mais ils s’inscrivent aussi dans ce paradigme de cultiver la terre en se cultivant soi-même et en formant une communauté. C’est une expérience que l’on retrouve un peu peu partout sur la planète. C’est intéressant de découvrir cette humanité commune du jardinage.
Les jardins partagés ne seraient donc pas seulement un passe-temps pour classes moyennes urbaines en quête de sens, mais un véritable phénomène politique global ?
Ce qui m’intéresse, c’est de rendre visible un système qui fonctionne et qui est déployé sur toute la planète. L’agriculture familiale ou partagée produit 95 % des ressources alimentaires mondiales. Il faut la prendre en considération. Ce n’est pas un phénomène de bobos, une activité qui serait réservée à des urbains désabusés en mal de passe-temps et de sens de leurs existence. Si la possibilité d’un renouveau démocratique existe, c’est en direction des initiatives locales à la portée de tous, comme les jardins partagés, que nous devons regarder.
Pour vous, le jardinage partagé doit être différencié des utopies agraires ?
Des utopies, il en a existé de toutes sortes : des utopies agraires productivistes, comme le kolkhoze en Union soviétique, ou la grande ferme collective chinoise. Ces « utopies » étaient d’ailleurs en compétition. Une rationalisation de la production agricole, avec une prolétarisation des paysans, peut aussi s’accompagner d’une mythologie du retour à la terre : l’homme, par son travail, renouerait avec son authentique nature, son terroir... Au 19ème siècle en Allemagne, les stations agricoles expérimentales et le mythe d’un retour à la nature ont fusionné. Là, l’idéal productiviste et l’idéal naturaliste ont marché main dans la main. En revanche, le jardin partagé est clairement une expérience et pas une utopie. Ce n’est pas un modèle. C’est un processus par lequel on construit un pouvoir d’agir. L’expérience, ce n’est pas forcer la nature, ni la contempler. C’est agir.

N’y aurait-il pas néanmoins une dimension très individualiste dans cette volonté de retour à la terre incarnée par les mouvements d’agriculture urbaine ?
Je ne pense pas, parce que recréer des conditions d’indépendance alimentaires dépend avant tout d’une gouvernance partagée. Si chacun fait cela dans son coin, ça ne va pas fonctionner. Le jardin partagé n’est pas un phénomène gauchiste. Il réunit aussi des personnes qui peuvent avoir une tendance plus conservatrice. C’est une manière de valoriser la capacité d’innovation, indépendamment des origines sociales ou professionnelles. Si tant est qu’un “mouvement” du jardinage partagé existerait aujourd’hui, il traverse les catégories sociales, ethniques, politiques. C’est pour cela qu’il constitue un outil puissant. D’autant plus que, grâce à des techniques agricoles comme la permaculture, presque tous les espaces peuvent être mis en culture : un coin de cour, un bas-côté, des interstices urbains suffisants pour nourrir les habitants, comme le montre l’expérience des incroyables comestibles en Grande-Bretagne. Cela crée une dynamique dans la ville, qui n’est pas fusionnelle ou identitaire dans la mesure où, à partir des jardins, on démultiplie les initiatives et les activités.
Longtemps, les paysans n’ont pas été perçus comme des citoyens par le politique. Estimez-vous que le phénomène de l’agriculture urbaine, des jardins partagés, est aujourd’hui encore déconsidéré par les responsables politiques ?
De plus en plus de responsables voient bien que le jardinage est une source de socialisation et d’intégration, qu’il génère des revenus. Déjà dans les années 1870 en France, les pouvoirs publics ont soutenu les jardins ouvriers, et ce jusqu’à la Première guerre mondiale. Les jardins potagers aident à passer les crises, ils constituent un enjeu de survie, de subsistance. Aujourd’hui comme hier, il s’agit d’une source d’indépendance alimentaire fondamentale. Cela n’apporte jamais la richesse, mais comme avec les jardins communautaires de New York dans les années 1970, c’est une source de nourriture gratuite. Le jardinage urbain est aussi un loisir, mais ce n’est pas seulement ça.
De la même manière, l’opposition entre les savoir-faire paysans et la science des ingénieurs agronomes est très idéologique. Cultiver la terre suppose des connaissances très complexes, transmises, accumulées, et sans lesquelles il est impossible de faire pousser un haricot. Dans les jardins partagés, des formations sont mises en œuvre, dans le but de rendre chacun autonome. Nous retrouvons là les fondamentaux de la démocratie. Qu’est-elle sinon le fait qu’un groupe mette à la disposition de chacun les moyens communs d’acquérir leur propre autonomie ? La démocratie, c’est fabriquer l’indépendance des individus. Pour cela, le jardin partagé est un outil très puissant.
Propos recueillis par Rachel Knaebel
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Joëlle Zask, La démocratie aux champs. Du jardin d’Éden aux jardins partagés, comment l’agriculture cultive les valeurs démocratiques, éditions La Découverte, 2016.
Photo de une : Jardin partagé à Marseille. Nathalie Crubézy / Collectif à-vif(s).

Notes

[1
Professeure au département de philosophie de l’université Aix-Marseille, Joëlle Zask est l’auteure, entre autres, de Participer. Essais sur les formes démocratiques de la participation (Le Bord de l’eau, 2011) et Outdoor Art. La sculpture et ses lieux (La Découverte, « Les Empêcheurs de penser en rond », 2013).