Silence élyséen
Huile de palme : les entreprises font-elles la loi au Cameroun ?
Par (31 janvier 2013)
Paul Biya, à la tête du Cameroun depuis 1982, était à l’Elysée le 30 janvier. L’occasion pour plusieurs organisations écologistes de dénoncer le silence du gouvernement camerounais sur le projet d’Herakles Farms. Ou comment raser plus de 73 000 hectares de forêts pour les convertir en une gigantesque plantation industrielle de palmiers à huile. 25 000 camerounais risquent d’être dépossédés de leurs terres, à cause de ce projet de la société SG Sustainable Oils Cameroon PLC (SGSOC), filiale du groupe américain Herakles Farms. La région concernée, dans le sud-ouest du pays, est considérée comme cruciale pour la biodiversité de la planète. Le contrat, signé en 2009 entre le gouvernement et la compagnie, accorde un bail foncier de... 99 ans !
Malgré les nombreuses irrégularités relevées dans l’étude d’impact environnemental, la destruction de la forêt a déjà commencé. Alors même que le chef de l’État n’a pas signé l’autorisation d’exploitation. Perte des moyens de subsistance, bénéfices limités pour les communautés locales, déforestation massive, sont autant d’effets négatifs pointés par un rapport de l’Institut Oakland, mené en collaboration avec Greenpeace. « Les villageois et la société civile se mobilisent contre Herakles mais ils n’ont droit qu’à intimidations, répression, voire emprisonnement », souligne Fréderic Amiel, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France.
« La convention d’établissement, passée entre le gouvernement et la compagnie, viole les conventions internationales relatives aux droits de l’Homme », relèvent le Centre pour l’environnement et le développement (CED) et le Réseau de lutte contre la faim (RELUFA) [1]. La convention passe au-dessus des lois nationales, pointent ces associations camerounaises. Et d’ajouter que « le soutien à l’agriculture familiale permettrait de lutter plus efficacement contre la pauvreté rurale et de renforcer la souveraineté alimentaire nationale ». Greenpeace organise le 2 février à Paris un événement pour mobiliser contre ce projet d’Herakles Farms. Un projet similaire de plantations d’huile de palme au Libéria, provoquant accaparement des terres, a été révélé par une enquête de Basta ! (à lire ici).
Malgré les nombreuses irrégularités relevées dans l’étude d’impact environnemental, la destruction de la forêt a déjà commencé. Alors même que le chef de l’État n’a pas signé l’autorisation d’exploitation. Perte des moyens de subsistance, bénéfices limités pour les communautés locales, déforestation massive, sont autant d’effets négatifs pointés par un rapport de l’Institut Oakland, mené en collaboration avec Greenpeace. « Les villageois et la société civile se mobilisent contre Herakles mais ils n’ont droit qu’à intimidations, répression, voire emprisonnement », souligne Fréderic Amiel, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France.
« La convention d’établissement, passée entre le gouvernement et la compagnie, viole les conventions internationales relatives aux droits de l’Homme », relèvent le Centre pour l’environnement et le développement (CED) et le Réseau de lutte contre la faim (RELUFA) [1]. La convention passe au-dessus des lois nationales, pointent ces associations camerounaises. Et d’ajouter que « le soutien à l’agriculture familiale permettrait de lutter plus efficacement contre la pauvreté rurale et de renforcer la souveraineté alimentaire nationale ». Greenpeace organise le 2 février à Paris un événement pour mobiliser contre ce projet d’Herakles Farms. Un projet similaire de plantations d’huile de palme au Libéria, provoquant accaparement des terres, a été révélé par une enquête de Basta ! (à lire ici).