vendredi 1 février 2013

JP Morgan : La baleine (de Londres) se planquait sous une feuille (Excel) (Les mots ont un sens)

JP Morgan : La baleine (de Londres) se planquait sous une feuille (Excel)


6 milliards de dollars de perte dûs à un trader fou : la banque ne considérait pas ses investissements comme étant risqués, et avait refourgué la gestion des risques à un débutant qui manipulait des données sous un fichier Excel en multipliant les coquilles...
JP Morang - baleine de Londres
En mai dernier, le géant bancaire JP Morgan Chase annonçait avoir été floué de 2 milliards de dollars par Bruno Iksil, un trader français surnommé la "baleine de Londres" pour la démesure des positions qu'il prenait sur les marchés (≈ 100 milliards $). Un "petit Kerviel" disait-on alors, devenu grand... puisque le montant des pertes liées à ses périlleux placements a finalement atteint les 6.2 milliards de dollars ! Il se pourrait même que le "cachalot de la Tamise" batte son mentor de la SocGen sur le fil, selon la banque, qui vient de publier un rapport sur la question. 236 000 caractères, 36 500 mots, bref, près de 130 pages où l'on en apprend des vertes et des pas mûres. A se tordre... comme une baleine.
Un service de contrôle Excellent !
Cornegidouille ! Le portefeuille géré par le service dans lequel exerçait Bruno Iksil n'était pas déclaré comme étant "à risques". Et personne n'a rien trouvé à redire. Morbleu ! La gestion interne des risques était effectuée... sur une simple feuille Excel ! Par un seul "expert" qui n'avait auparavant jamais entendu parler de "risques", sans aucune formation et sans aide. Les données que notre bonhomme utilisait étaient copiées/collées à partir d'autres fichiers Excel, d'où de nombreuses erreurs, comme ont pû le constater les enquêteurs. Les modèles d'évaluation des risques étaient obsolètes, utilisés à tort, de façon inadéquate, ou encore mis en oeuvre de façon erronée. Comme cette formule qui utilisait la somme de deux nombres, alors qu'il fallait en utiliser la moyenne. Une petite faute de frappe qui divisait par deux l'évaluation du risque d'un produit. Un détail...
Curieusement, cette info n'a pas vraiment fait la Une. Ni de ce côté-là de l'Atlantique, ni de l'autre... Il faut dire que plusieurs clampins ont été virés. Que le pédégé a décidé de s'auto-flageller en réduisant drastiquement ses revenus (10 millions de dollars pour 2012, soit une baisse de 50%). Que la banque a promis que l'on ne l'y reprendrait plus, et que la FED l'a sommée de... "continuer à améliorer son programme de gestion des risques" ! Tout est donc rentré dans l'ordre. Ouf...
[Sources : documentcloud.org, dealbook.nytimes.com, nj.com, romandie.com, wikipedia.org]
Si le dirlo de JP Morgan a perdu ses primes, il pourra toujours se consoler avec ce petit bonus (offert par WarrantMarrant) :

(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")