vendredi 1 mars 2013

Qui s’enrichit pendant la crise ? (Actuchomage.org)

Qui s’enrichit pendant la crise ?



Entre 2008 et 2010, les 10% les plus pauvres ont perdu 520 millions d’euros alors que les 10% les plus aisés se sont enrichis de 14 milliards. Zoom sur une inexorable paupérisation.

La crise n’empêche pas que la France continue à s’enrichir. Entre 2008 et 2010 (dernière année connue), le revenu global des ménages, après impôts et prestations sociales, s’est accru de 23,8 milliards d’euros, inflation déduite. Si la richesse était équitablement répartie, chaque tranche de 10% aurait donc dû recevoir 2,4 milliards, soit une hausse de 1,7%. Mais cette richesse a été captée par une minorité.

Entre 2008 et 2010, les 10% les plus pauvres (après impôts et prestations sociales, ils disposent de moins de 870 euros par mois pour une personne seule) ont vu la masse globale de leurs revenus baisser de 519 millions d’euros, soit -1,1%. Pendant ce temps, les 10% les plus riches (au moins 3.000 euros de revenu par mois pour une personne seule) ont accru leurs revenus de 14 milliards sur cette même période, soit +4,3%. La tranche comprise entre les 10% et les 20% les plus pauvres (entre 870 et 1.080 euros de revenus mensuels) a connu la plus grosse perte : -1,5 milliard (-2%).

Les 30% les plus pauvres n’ont rien perçu de l’enrichissement du pays entre 2008 et 2010 : ils touchent au total 3,2 milliards d’euros en moins... Les 10% les plus riches en ont obtenu 59%, et les 30% les plus aisés (à partir de 2.000 euros par mois pour une personne seule) 96%.

Les 10% les plus pauvres reçoivent 3,5% de l’ensemble du revenu global en 2010, contre 24,9% pour les 10% les plus riches.

Au cours des dix dernières années, la répartition s’est déformée au profit des plus aisés, qui recevaient 23,5% du revenu total en 2000. Au cours des dix dernières années, le revenu total des ménages a augmenté de 218 milliards, dont 70,6 milliards (un tiers de l’ensemble) est revenu aux 10% les plus favorisés, contre 4,1 milliards (2% de l’ensemble) aux 10% les moins favorisés. Les 30% les plus pauvres ont touché 12% de l’ensemble et les 30% les plus riches 55%.

(Source : Observatoire des inégalités)