Protestations lors du sommet de l’UE sur l’emploi à Milan
14 octobre, 2014 | Posté par Ender sous Argent et politique |
Les contestations et les
échauffourées qui ont accueillis les représentants des gouvernements
européens réunis à Milan le 08 octobre pour le « sommet pour l’emploi et
la croissance » n’ont pas faits les gros titres de la presse française.
Pourtant, plusieurs centaines de manifestants étaient venus pour
dénoncer les politiques d’austérité imposées dans toute l’UE, et
particulièrement dans les pays du sud, dont l’Italie. Des échauffourées
ont notamment eu lieu avec les policiers antiémeutes, comme le montre
cette vidéo de Russia Today.
La population italienne souffre
particulièrement des politiques d’austérité engagées par les
gouvernements Berlusconi, Monti, puis Renzi, depuis la crise financière,
sans qu’une perspective d’amélioration de la situation économique du
pays se dessine. Le chômage des jeunes est par exemple supérieur à 40%.
Le gouvernement de Matteo Renzi tente actuellement de faire adopter une
réforme du marché du travail qui va supprimer certaines garanties liées
aux contrats à durée indéterminée, dans le but de « relancer le marché
de l’emploi ».
Selon Ria Novosti,
la chancelière allemande Angela Merkel était particulièrement visée par
les manifestants. Elle personnifie en effet l’orthodoxie budgétaire et
la psychorigidité germanique qui se traduisent par l’imposition de
politiques d’austérité et de déflation salariale dans tous les pays du
sud de la zone euro, politiques qui n’ont eu pour résultat qu’aggraver
la pauvreté, creuser les inégalités sociales et enclencher une spirale
récessive du fait de la réduction de la dépense publique et du pouvoir
d’achat des classes moyennes et populaires.
La France et l’Italie militent pour un
assouplissement des règles budgétaires imposées par les traités
européens, afin de relancer la dynamique économique par le biais du
déficit public et la demande interne, ce à quoi l’Allemagne continue à
s’opposer farouchement… La politique de création monétaire de la BCE qui
a permis d’éviter le pire en fournissant les banques en liquidités afin
de détendre les taux sur les marchés de la dette souveraine au plus
fort de la crise financière est également très critiquée par Berlin qui
ne souhaite plus que la BCE se livre à nouveau à ce type d’intervention
« non conventionnelle ».
Même les anglais du journal The Telegraph
s’y sont mis et viennent de publier un article à charge contre
l’Allemagne, largement repris par la presse française et titré : « le modèle allemand est ruineux pour l’Allemagne et mortel pour l’Europe ».