| 7 janvier, 2015 | Posté par voltigeur |
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Nous savons que la télévision est une plaie, outre le fait
qu’elle empêche la communication dans les familles, les émissions ne
sont pas d’un haut niveau culturel. Mais que penser des émissions, qui
donnent par le menu, les moyens employés par la police pour confondre
les cambrioleurs et autres criminels? Les malfrats passent ils du temps à
« étudier » ces moyens, pour commettre leurs méfaits?
Merci TF1, M6, D8 etc. Vos formations télévisuelles
organisées avec l’aimable concours de la police, portent leurs fruits.
Les cambrioleurs ont bien retenu vos leçons, ils s’organisent. La preuve
en image à Ambarès et Lagrave, 33003, dans la nuit du 28 au 29 Décembre
2014…
Il n’y a pas si longtemps, sur agoravox, je parlais de la stupidité de ces émissions qui mettent en évidence le travail de la police.
Et voila que ma fille vient de se faire cambrioler…
En voyant les premières images de sa vidéo de surveillance, j’ai
d’abord cru que c’était la police scientifique qui était sur place…
Il ne manquait que le brassard : Police.
Mais non, ce n’était que de simples voleurs déguisés en chercheurs du CNRS. Du travail bien fait, des hommes cagoulés, gantés, tranquilles comme Baptiste,
faisant leur misérable besogne avec un certain détachement. D’autant
plus sereins, qu’un complice resté au dehors, leur communique la
situation en temps réel, depuis l’entrée de la rue. C’est là que je me
suis exclamé « Youpi ! Les flics vont pouvoir localiser leurs
portables. »
C’est là que je me suis rendu compte que j’avais du louper « un
cours » sur TF1. Les localiser ? Impossible, me dit le policier, ce ne
sont pas des téléphones portables, mais des talkies-walkies…
Et merde ! Sont moins cons que moi les ptits gars, ils les visionnent, eux, les « reportages éducatifs »…
Dites, Monsieur Manuel Valls, Monsieur le ministre de l’intérieur,
combien de temps encore, allez-vous autoriser vos policiers à enseigner
aux voyous, leurs techniques, leurs trucs et astuces pour réaliser un
parfait cambriolage ?
Parce que les deux aigrefins qui ont saccagé les chambres de mes
petits-enfants, c’est à l’ancienne que je vais les « travailler », si je
les croise. Façon tonton flingueurs : « moi, les cambrioleurs, je les
soigne. Je vais leur faire une ordonnance et une sévère… Je vais leur
montrer qui c’est Raoul. Aux quatre coins d’Ambarès qu’on va les
retrouver, éparpillés par petits bouts, façon Puzzle. Moi, quand on m’en
fait trop je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile !
»
Bernard Blier / Raoul Volfoni
Bernard Blier / Raoul Volfoni
Par pour Agoravox
Voici l’article paru sur Agoravox en Mars 2013
Nouvelle délinquance : Attention aux hommes grenouilles !

« Les délinquants s’adaptent aux techniques de la police scientifique. » Quand la police Française, concurrence l’éducation nationale…
Hier soir, comme la plupart des chaines étaient brouillées par
l’épaisse fumée, blanche, provenant de Rome, j’ai hésité entre lire une
BD, revoir du BHL en streeaming, jouer de la « zapette »
Au final, j’ai choisi une émission culturelle, sur D8. ( En quête
d’actualité ) Une série de reportages, très instructifs, dont
l’éducation nationale, devrait s’inspirer des méthodes, tant c’était
passionnant :
« Comment devenir un cambrioleur efficace ! ».
Grâce à cette émission, où le service public a largement contribué au
succès, j’ai appris comment voler, intelligemment, sans se faire
prendre.
Parce qu’avant, je n’ai pas peur de l’avouer, j’étais un peu con…
Je fracturais la porte d’un magasin, avec un pied de biche, sans gants,
malgré le froid (oui, j’opère la nuit !). Ensuite, je le laissais sur
place, car il était un peu encombrant. Pour me réchauffer, j’allumais
une clope et je balançais mon mégot par terre, comme je le fais chez
moi.
Quand, dans l’établissement que je visitais, il y avait une caméra
vidéo, je prenais la pose et lui offrais mon plus beau sourire, mes plus
belles grimaces. Outre le fait que j’aurais bien aimé faire du cinéma,
c’était une façon personnelle de faire un pied de nez aux propriétaires
des lieux. Parfois, s’il y avait une machine à café, je me servais un
p’tit noir, assis confortablement dans le fauteuil du patron, puis je
jetais mon gobelet plastique dans la corbeille à papier.
Enfin, mon butin en poche, je m’en retournais dans mon lit, prendre un repos bien mérité…
Et bien, vous n’allez pas le croire, à chaque fois, le matin même,
j’étais réveillé à six heures, par une bande de types en noir, qui me
sortaient du lit, manu militari.
Quand ils me passaient les menottes, il y en avait, toujours un pour me dire :
« T’es vraiment trop con, toi ! ». Moi je ne
comprenais pas comment ils faisaient pour me retrouver aussi vite. Et
puis, hier soir, j’ai regardé D8, et ce fut la révélation.
Tout était expliqué, détaillé, par des policiers très pédagogues, des
scientifiques ingénieux. Autant à l’école, je n’ai jamais rien compris à
ce que m’expliquaient les profs, celui de science, notamment, autant
là, ces fonctionnaires étaient d’une clarté limpide.
J’ai appris, par exemple, qu’il fallait que je fasse attention où je
posais mes doigts, même la paume de ma main, à cause des empreintes,
ont-ils-dit. Que j’évite de fumer, c’est pas bon pour la santé, ça
laisse des traces ADN sur le filtre des cigarettes… j’ignorais, moi,
qu’ils faisaient les poubelles.
Là où j’ai été le plus attentif, c’est quand ils ont
démontré, chiens savants, renifleurs à l’appui, que j’avais une odeur
très particulière, personnelle, reconnaissable entre toutes… que le fait
de m’assoir sur le fauteuil de quelqu’un pouvait permettre de
m’identifier très facilement. On m’a jamais dit que je chlinguais
autant !
En tous les cas, pour une fois que la télé m’instruit, je suis
vraiment content. A la cité où j’habite, nombreux sont ceux qui n’ont pu
voir cette formation gratuite. Certains, aussi naîfs que moi, sont en
prison, les autres, trop occupés à gagner leur vie, n’étaient pas devant
leur écran. Aussi, je l’ai téléchargé, et ce soir, j’organise, dans les
caves de l’immeuble, une petite projection privée.
C’est quand même sympa, de la part de l’état, d’offrir
à des gars, bêtes comme leurs pieds,dans mon genre… des cours pratiques
gratuits, d’ouvrir aux caméras les salles d’interrogatoire, pour
apprendre à répondre comme il faut… de participer, en live, aux traques,
aux planques, (j’aime bien les planques, ils sont quand même malins,
nos flics…) aux courses poursuites, aux réveils, musclés, des mecs aussi
stupides que moi, donc, qui ne regardent pas D8, de nous apprendre à
repérer un véhicule « sous-marin » sur un parking. Et le portable ? Nom
d’un chien ! Moi qui suis toujours en train de baragouiner avec, mais
vite que je le jette, ce sale mouchard…
Quand je vois ça, j’ai presque envie de faire ma petite proposition…
allez, j’ose, et pourquoi ne pas créer un diplôme du parfait truand ?
Reconnu par l’état ? Hein !? On pourrait, du coup, désengorger les
commissariats, réduire la population carcérale. D’autant qu’il n’y
aurait pas beaucoup de frais pour organiser les cours, il suffit de
saisir les enregistrements du même genre d’émission, de TF1, M6, D8
etc., de compiler tout ça, et voilà ! Bon, je vais écrire à Manuel
Valls, pour voir ce qu’il en pense…
En attendant, moi j’ai retenu la leçon, pour mon prochain « Braco », c’est :
- Arrêt du tabac
- Combinaison de plongée, épaisse, parfumée au poivre
- Masque, tuba, bouteilles d’oxygène
- Gants en latex
- Chaussons en papier de bloc opératoire
- Je laisse mon portable devant la télé
- Je brûle mon vélo, après le boulot
- Je vais aux toilettes, CHEZ MOI, avant de partir bosser
- Avant de me coucher, je passe, vite fait, au commissariat, voir si ça s’agite
- Je ne planque rien chez moi, ni dans la cage d’escaliers, le compteur, le faux plafond
- Je passe mes journées au point course PMU, ou au casino, pour justifier mes liquidités
- Je rachète un vélo neuf
Voilà, je suis prêt, je vous laisse, j’y vais…
