mercredi 16 décembre 2015

SNCF: poursuite de la casse sociale en 2016 (L'Humanité)

SNCF: poursuite de la casse sociale en 2016

Mardi, 15 Décembre, 2015
Humanite.fr

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AFP
1400 postes nets supprimés sur un an. Les objectifs de la SNCF sont affichés : 1% des effectifs en moins, et le groupe privilégie ses filliales privées plutôt que sa mission de service public. Une annonce « inacceptable » pour les syndicats qui ont fait campagne le mois dernier sur les conditions de travail aux élections professionnelles.

L’essentiel de ces suppressions de poste se fera sur des départs à la retraites non remplacés. La SNCF s’attend à environ 7000 départs naturels l'année prochaine, et son budget prévisionnel ne programme que 5400 recrutements en 2016. En équivalent temps plein moyen sur l'année, cela correspond à 1.400 suppressions nettes de postes au sein du groupe,
qui depuis le 1er janvier réunit la SNCF et Réseau ferré de France (RFF).
Ce projet de budget pour 2016 du nouveau groupe public ferroviaire qui sera présenté mardi en comité central d'entreprise (CCE), puis mercredi au Conseil d'administration.
Ce projet de budget inscrit un effectif budgétaire moyen de 148.057 postes, contre 149.500 équivalents temps plein en 2015 après intégration des 1500 salariés de RFF.
Depuis 2003, plus de 25.000 départs n'ont pas été remplacés à la SNCF. L'an dernier, le projet de budget 2015 avait programmé 1100 suppressions de postes (-0,7%). Autant qu’en 2014.

Moins de service public, plus de libéral


Selon une expertise réalisée pour le CCE par le cabinet Secafi, pour la première fois dans son existence, les filiales privées du groupe vont peser plus dans le chiffre d’affaires de la SNCF que ses activités de services publiques. 51 % contre 49 % sur les 34,1 milliards d'euros prévus pour 2016.
L’une de ces récentes activités privées pose d’ailleurs de vrais problèmes. Le groupe a officialisé vendredi un accord avec Airbnb, qui incite les voyageurs à louer leur résidence sur la plateforme de location d'appartements entre particuliers le temps de leur absence, directement depuis le site voyages-sncf.com. Après avoir réservé des billets sur le site, l’usager reçoit ce message : "Votre logement est vide pendant votre voyage? Devenez hôte Airbnb et louez votre logement pour financer votre voyage".
"Nous sommes choqués et en colère: comment une entreprise publique subventionnée par l'Etat peut-elle nouer un partenariat avec une multinationale qui use de toutes les failles du système fiscal français pour ne déclarer que 2% de son chiffre d'affaire en France et ne créer quasiment aucun emploi", dénonçait fermement Didier Chenet, président du GNI-Synhorcat, syndicat hôtelier.


L'ensemble des organisations syndicales refuseront de donner leur avis ce mardi sur ce projet de budget. Elles invoquent une "communication tardive" des documents et l'impossibilité d'apprécier ce budget en l'absence de vision de moyen terme sur les engagements de l'Etat.
Pour l'Unsa, ce budget, "inacceptable", "ne vise qu'à faire de la productivité sur les agents" et "tire zéro conséquence" des exigences accrues de sécurité après les attentats.