Pour lutter contre la menace terroriste, la SNCF mise sur les nouvelles technologies. Elle teste actuellement un logiciel d’analyse comportementale.
Face au « caractère exceptionnel » de la menace terroriste après les attentats de Paris, la SNCF a décidé de tester un logiciel d’analyse comportementale qui pourrait être intégré à ses 40 000 caméras de surveillance, a expliqué ce mercredi le secrétaire général de l’entreprise publique Stéphane Volant.
Il est fondé « sur le changement de température corporelle, le haussement de la voix ou le caractère saccadé de gestes qui peuvent montrer une certaine anxiété », a-t-il décrit.

Les Français sont-ils prêts à ça ?

Le dirigeant souligne que l’expérimentation en cours dans plusieurs gares est réalisée « en conformité avec la loi et sous le contrôle de la Commission nationale de l’information et des libertés (CNIL) ».
« On teste pour savoir si ça n’identifie que les gens qui ont une intention négative, un agresseur, ou un « tripoteur », mais aussi l’acceptabilité sociale », pour voir si les voyageurs sont prêts à accepter de telles technologies, une fois l’état d’urgence levé.
Des caméras qui détectent des colis suspects car restés trop longtemps au sol sont aussi en cours d’expérimentation.

Caméras portatives sur les agents

La SNCF s’interroge également sur la possibilité d’équiper ses agents de caméras portatives. Elles pourraient à la fois identifier les fraudes ou les comportements supects, mais aussi, si nécessaire, vérifier a posteriori la conformité de l’action des agents avec le code d’éthique et de déontologie de la SNCF et la loi.

Une appli pour donner l’alerte

Au printemps, une application devrait être lancée pour permettre aux voyageurs de lancer l’alerte à partir de leurs smartphones en cas de comportements suspects.
Le Défenseur des droits avait exprimé vendredi de « sérieuses réserves sur certaines dispositions majeures » de cette proposition de loi qui donnent selon lui des « missions de sécurité publique à des agents de sécurité privée » de la SNCF et de la RATP.
« Le Défenseur des droits est dans son rôle », a réagi Stéphane Volant, tout en soulignant le code d’éthique de la SNCF, et l’importance du partenariat noué avec l’association SOS Racisme pour encadrer ces éventuelles fouilles et palpations.