lundi 3 octobre 2016

Huffingtonpost.ca: « Josée Blanchette: celle qui a dit non à la chimio pour s’en sortir vivante (ENTREVUE) » ( Les moutons enragés)

Huffingtonpost.ca: « Josée Blanchette: celle qui a dit non à la chimio pour s’en sortir vivante (ENTREVUE) »


Dans un essai saisissant de lucidité, Josée Blanchette dénonce les traitements médicaux abusifs contre le cancer. À travers son expérience personnelle, la célèbre chroniqueuse au quotidien Le Devoir explore les dessous d’un système à la solde des compagnies pharmaceutiques et invite les citoyens, malades ou non, à prendre leurs responsabilités.
Elle a connu le cancer trois fois plutôt qu’une. Le dernier, celui du côlon, a bien failli remporter la bataille. En fait, plus que le cancer, ce sont les effets ravageurs de la chimiothérapie qui ont presque tué Josée Blanchette. «Après deux traitements infernaux, je savais que je n’allais pas traverser le troisième, raconte-t-elle en entrevue. Il y a des gens très intelligents, très informés et très critiques par rapport à notre système de santé qui vont voir ailleurs. Quand on se fait dire qu’on a le cancer et qu’on a tant de chances d’en mourir, je trouve que c’est un peu normal qu’on explore d’autres avenues.»
Souvenez-vous. En 2014, Josée Blanchette écrivait un billet courageux, Les aiguilles et le Folfox, sur les pages de son journal en annonçant qu’elle cessait pour de bon la chimiothérapie. Les réactions n’ont d’ailleurs pas tardé à pleuvoir. «On m’a fait un procès sur la place publique, mais j’ai aussi reçu des centaines de témoignages de personnes anonymes dont les vies ont été bousillées par la chimiothérapie. Étant moi-même une survivante de la chimio et du cancer, je me suis dit qu’il fallait creuser sur ce sujet.»

Elle le répètera plusieurs fois durant l’entretien: elle n’est pas contre la science ni contre les médecins (son père était pneumologue), mais assurément contre les dérives. «Et elles sont nombreuses, précise Blanchette. Je ne suis pas une fumeuse de patchouli et je sais qu’il ne faut pas tout mettre dans le même panier, mais après trente ans sur le terrain à frayer avec le cancer, je pense que je suis aujourd’hui assez sensibilisée à la chose. Une personne sur deux va recevoir un diagnostic du cancer au cours de sa vie. C’est quand même énorme!»
Le grand coupable: nos habitudes de vie
Son livre au titre ionescien, Je ne sais pas pondre l’œuf, mais je sais quand il est pourri – expression colorée qu’affectionnait son paternel – rassemble statistiques et témoignages. On y trouve également une enquête menée à bout de bras. «Je crois en la responsabilisation des êtres humains et pas uniquement à celle des patients. Il faut que les gens sachent qu’il est toujours possible pour une personne âgée de plus de 14 ans de refuser un traitement.»
Selon Josée Blanchette, les citoyens sont très mal informés, c’est donc presque par devoir que la chroniqueuse a pris la plume afin de témoigner et d’aider les gens. «Quand on vous donne 48 heures d’espérance de vie, qu’est-ce que vous faites? Évidemment, vous acceptez n’importe quoi comme la chimio palliative. Par contre, c’est prouvé, la chimio palliative va soit écourter votre vie, soit la rallonger un peu, mais dans un état lamentable.»
Josée Blanchette ne veut pas se raconter d’histoire. Elle ne croit plus vraiment au pouvoir des institutions ni des politiques puisque ces derniers n’ont pas hésité à «couper le tiers du budget en santé publique». La réponse idéale, elle ne la connaît pas non plus. Chaque cancer est un cas particulier. Impossible d’appliquer la même recette pour tous, «ce que la médecine conventionnelle fait généralement avec tous les patients», ajoute-t-elle. Il reste que son bouquin propose des pistes de prévention et de postvention.

«Ce n’est pas la patiente qui a écrit le livre, mais la journaliste. J’ai mené une enquête pendant deux ans. Je me suis entretenu avec un nombre hallucinant de personnes. Même si je démontre l’omerta du milieu médical et l’accointance entre l’oncologie et l’industrie pharmaceutique, l’ignorance, le manque d’éducation et de prévention laissent une porte ouverte à toutes les catastrophes. Il faut changer notre façon de vivre. Les chiffres démontrent que 70 % des cancers sont reliés à notre mode de vie.»
Bien s’alimenter, faire de l’exercice et ne pas fumer sont les règles d’or, insiste-t-elle. «Le plus important, c’est de s’informer. Je n’ai pas allumé des lampions à l’oratoire en attente de la providence. Je ne cesse de m’activer. J’ai écrit ce livre précisément pour outiller les gens à faire quelque chose. Et puis, il faut arrêter de paniquer devant la mort. Lisons avant d’écouter les médecins toujours prompts à appuyer sur le bouton chimio. Et surtout, essayons de ne pas l’avoir, le cancer. Tous ceux qui croient qu’ils sont à l’abri du cancer sans changer leur façon de vivre nagent dans la pensée magique.»



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