mardi 19 septembre 2017

« Petit guide de résistance à la loi Travail XXL » 2 - (les économistes atterrés et Attac france)

Le travail coûte trop cher !

lundi 28 août 2017, par Attac FranceLes Économistes atterré


C’est le père de tous les bobards, celui duquel tous les autres découlent, celui qui continue à être propagé quand tous les autres ont été démentis. C’est pourtant la fake news par excellence, la médaille d’or des « post-vérités » du Medef !

« Il faut baisser les salaires pour que les entreprises embauchent »

Si les entreprises baissent les salaires, qui va acheter leurs produits ? Si les ventes diminuent, les entreprises investiront-elles ? Si les investissements baissent, qui embauchera ? Les patrons le disent eux-mêmes : ils embauchent si leurs carnets de commande sont pleins, pas si l’on baisse les salaires.

« Le coût du travail est plus élevé en France qu’ailleurs »

Les études de l’OCDE, de l’Union européenne et de l’INSEE convergent : le coût horaire du travail en France arrive en 5e position parmi les 28 pays membres de l’UE, derrière le Danemark, la Suède, la Belgique et le Luxembourg. Dans la seule industrie manufacturière, il est en moyenne de 33,22 €, de 38,27 € en France et de 40,72 € en Allemagne. Rapporté à la productivité, le coût du travail est sensiblement le même dans les deux pays.

« Les charges sociales écrasent les entreprises »

Ce qui distingue la France des pays du Nord de l’Europe, ce n’est pas le niveau du coût du travail, mais sa structure : plus de cotisations sociales chez nous, plus de salaires nets mais aussi plus d’impôts ailleurs. Pourtant depuis vingt-cinq ans, Balladur, Jospin, Fillon, Hollande n’ont cessé d’inventer de nouveaux allègements de cotisations sociales. Au niveau du SMIC, l’exonération est totale et elle est dégressive jusqu’au seuil de 1,6 SMIC. Le « pacte de responsabilité » de Hollande a ajouté de nouveaux allègements, dont le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) : plus de 40 milliards d’euros par an.

Et l’emploi ?

Les études montrent qu’environ 150 000 emplois sont préservés, soit un coût annuel exorbitant de 250 000 € par emploi. La preuve est donc faite que les 6 millions de chômeurs·euses ne sont pas dus aux salaires trop élevés.

Pour en finir avec ce bobard

Le « coût du capital », lui, est extravagant mais rarement mis en lumière. Des revenus indécents pour les grands patrons et hauts cadres, qui vont jusqu’à 1000 fois le SMIC ! 
Pour les actionnaires des entreprises du CAC 40, des dividendes qui ont atteint 46 milliards d’euros en 2017, un record depuis 2006.

D’où l’exigence de :
  • subordonner toute exonération à la création effective d’emplois ;
  • cibler toute aide vers les secteurs qui en ont besoin ;
  • fixer un plafond à l’éventail des salaires versés dans les entreprises ;
  • assurer l’égalité des salaires hommes-femmes ;
  • refonder une fiscalité résolument progressive.