Lors d’un déplacement surprise dans l’Eure, le président a déclaré qu’il voulait davantage "responsabiliser les personnes en situation de pauvreté". Ses propos ont fait réagir l’opposition

Emmanuel Macron a déclaré mardi vouloir "responsabiliser" les personnes en situation de pauvreté car "il y en a qui font bien" et d’autres "qui déconnent", des propos immédiatement condamnés par des responsables de l’opposition.
S’exprimant au cours d’un Conseil municipal à Gasny (Eure), le président a déclaré : "Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent".
Il a également souligné que ces personnes étaient "tous acteurs" du traitement de la pauvreté, "en les considérant, en les responsabilisant, en les aidant à s’en sortir".
L’utilisation du mot "déconner" dans ce contexte a été dénoncée par plusieurs responsables de l’opposition avant la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
"Le président de la République veut éteindre un incendie avec du napalm, a fustigé le député LR Eric Ciotti dans les couloirs de l’Assemblée.
"Il y a chaque jour de nouvelles provocations, des phrases qui blessent. On dirait que le président de la République veut rajouter en permanence de l’huile sur le feu."
Eric Ciotti

"Qu’il se taise !"

"Le président n’a rien compris. Sa façon de jeter en pâture les plus faibles est insupportable", a déclaré Olivier Faure, le patron du PS. "Après les illettrés de Gad, les cyniques et les fainéants, le pognon de dingue des minima sociaux, les Gaulois réfractaires au changement, les gens qui ne sont rien, voici les pauvres qui déconnent…", énumère Régis Juanico (apparenté PS).
"À chaque fois qu’il y a des regains de mobilisation, c’est parce qu’Emmanuel Macron s’exprime. Cela se vérifie systématiquement. Qu’il se taise !", a réagi Ugo Bernalicis (LFI), devant la presse dans les couloirs de l’Assemblée nationale.
"Malgré des semaines de mobilisation des #GiletsJaunes et de mécontentement massif des Français, Macron ne s’est toujours pas remis en question et continue ses insultes, son mépris et son arrogance… Sidérant !", a tweeté Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national pour les Européennes.