Video de février 2013
L'ASSAUT DE LA REFORME BANCAIRE A par latelelibre
Le monde de la finance!
François Hollande avait pourtant clairement désigné son adversaire le 22 janvier 2012 : la finance. Les associations anticapitalistes l’ont pris au mot. Le Collectif Sauvons les Riches, l’Association Roosevelt 2012, ou encore la plateforme Paradis Fiscaux, ont depuis surveillé l’avancée de la législation. Enfin, la loi française allait protéger les épargnants des dérives spéculatives de leurs banquiers et cesser de couvrir leurs transactions risquées. Mais à l’issue des promesses de campagne ambitieuses, c’est un texte timide qui a été rédigé et dévoilé en décembre 2012 par Pierre Moscovici.
Assez d’éponger leurs pertes avec l’argent public!De l’avis des militants, la séparation des activités bancaires proposée par le Ministre de l’économie n’est qu’une mesure partielle qui ne contraindra pas davantage les établissements à isoler le dépôt des épargnants de leurs activités boursières. Sans hésiter et armée d’épées en carton, la Brigade anti-terrorisme financier est venue réclamer que l’Etat cesse de garantir les risques financiers des banques hexagonales. « Assez d’éponger leurs pertes avec l’argent public » plaide Mathilde Dupré, de CCFD Terre Solidaire.
Pour ne pas réduire la pression, la Brigade a mené sa deuxième action devant l’Assemblée Nationale, lorsque le texte de loi y a fait son entrée. Le 13 février dernier, les militants sont venus rappeler aux députés que leurs amendements pouvaient renforcer les exigences vis-à-vis des banques. Une action de longue haleine qui a finalement portée quelques fruits : après une semaine de débat, les députés ont voté par 315 voix contre 161 une loi plus fidèle aux valeurs revendiquées par la gauche.
Ce qui change avec la nouvelle loi
Dorénavant, les banques françaises devront publier des informations sur leurs activités dans tous les pays où elles opèrent. Une contrainte qui devrait réduire les transactions dans les paradis fiscaux.Leurs activités spéculatives devront être cantonnées dans une filiale à part, financée de manière autonome. Le dépôt des épargnants devrait ainsi ne plus être menacé. De cette filiale, les négoces de hautes fréquences seront bannies.
En cas de sinistre, les établissements seront responsables de leurs pertes et devront puiser dans leur propre fonds de garantie. Les clients particuliers ont également gain de cause : les frais bancaires liés au découvert vont être plafonnés.
Les membres de la Brigade anti-terrorisme financier ont salué ce premier pas vers la transparence et l’exigence vis-à-vis des banques. Le combat pour la régulation financière ne fait que commencer et les regards se tournent à présent vers l’Europe qui pourrait étendre la législation à l’échelle de l’Union.
Tiphaine Honoré
Image: Mounir Derfoufi